Face à Moscou, Kiev appelle l'Occident à soutenir le « bouclier» ukrainien

Cette photo publiée le 19 février 2022 par le service de presse de l'état-major général des forces armées ukrainiennes dans un lieu inconnu de l'Ukraine montre des militaires ukrainiens avant de tirer avec un missile guidé antichar portable suédo-britannique NLAW. (Photo, AFP)
Cette photo publiée le 19 février 2022 par le service de presse de l'état-major général des forces armées ukrainiennes dans un lieu inconnu de l'Ukraine montre des militaires ukrainiens avant de tirer avec un missile guidé antichar portable suédo-britannique NLAW. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Face à Moscou, Kiev appelle l'Occident à soutenir le « bouclier» ukrainien

  • « Depuis huit ans, l'Ukraine a été un bouclier. Depuis huit ans, l'Ukraine retient l'une des plus grandes armées au monde qui est massée à nos frontière et pas à celles» de l'UE, a lancé Volodymyr Zelensky
  • S'adressant à ses alliés occidentaux, ils les a également appelés à cesser toute politique « d'apaisement» avec Moscou, accusé par Washington et Kiev d'avoir massé 150 000 soldats aux frontières orientales ukrainiennes

KIEV : Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté samedi son pays comme le "bouclier de l'Europe" face à la menace d'une invasion russe, au moment où Moscou a procédé à une nouvelle démonstration de force en effectuant des tirs d'essai de missiles hypersoniques, en pleine crise russo-occidentale. 

"Depuis huit ans, l'Ukraine a été un bouclier. Depuis huit ans, l'Ukraine retient l'une des plus grandes armées au monde qui est massée à nos frontière et pas à celles" de l'UE, a lancé le dirigeant ukrainien depuis la Conférence sur la sécurité de Munich en Allemagne.

S'adressant à ses alliés occidentaux, ils les a également appelés à cesser toute politique "d'apaisement" avec Moscou, accusé par Washington et Kiev d'avoir massé 150 000 soldats aux frontières orientales ukrainiennes.

Les tensions, qui allaient crescendo depuis deux mois, sont désormais à leur comble. Washington se dit convaincu d'une invasion imminente de l'Ukraine par Moscou, et les incidents armés se multiplient entre Kiev et les séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine.

Les séparatistes, qui accusent Kiev de vouloir les attaquer, ont annoncé samedi une "mobilisation générale" des hommes en état de combattre, après avoir ordonné la veille l'évacuation de civils vers la Russie voisine.

S'ajoutant à cela, le président Vladimir Poutine a supervisé personnellement samedi des exercices "stratégiques" avec des tirs de missiles "hypersoniques", de nouvelles armes que le chef du Kremlin a précédemment qualifiées "d'invincibles" et pouvant porter des charges nucléaires.

Vladimir Poutine est apparu au côté de son homologue bélarusse Alexandre Loukachenko lors d'une réunion par visioconférence avec ses généraux coordonnant les tirs. Selon le Kremlin, ces derniers se sont déroulés avec succès et ont impliqué des bombardiers Tu-95 et des sous-marins.

 

L'Otan transfère son personnel en Ukraine de Kiev à Lviv et à Bruxelles

L'Otan a transféré son personnel présent en Ukraine de Kiev à Lviv, dans l'ouest du pays, et à Bruxelles, pour assurer sa sécurité, a déclaré samedi à l'AFP un responsable de l'Alliance.

"La sécurité de notre personnel est primordiale, le personnel a donc été transféré à Lviv et à Bruxelles. Les bureaux de l'Otan en Ukraine restent opérationnels", a déclaré un responsable de l'Otan sans donner de chiffres sur le personnel.

Plusieurs pays occidentaux ont déjà déplacé des diplomates de Kiev à Lviv, ville située près de la frontière avec la Pologne, en prévision d'une action militaire russe.

Bruxelles accueille le siège de l'Otan.

"L'Otan et les pays alliés suivent et évaluent la situation de très près, et continuent de prendre toutes les mesures nécessaires", a déclaré le responsable de l'Alliance.  

Les États-Unis sont les acteurs dominants au sein de l'Otan et le président américain Joe Biden a déclaré vendredi qu'il était "convaincu" que la Russie allait envahir l'Ukraine dans la semaine, et faire en sorte que ses forces ciblent Kiev.

Calendrier «clair»

Vendredi soir, le président américain Joe Biden s'est déclaré "convaincu" que Vladimir Poutine avait décidé d'envahir l'Ukraine, et que la multiplication des heurts visait à créer une "fausse justification" pour lancer une offensive dans "la semaine", voire les jours à venir.

"Nous sommes convaincus que le président Poutine a pris sa décision", a répété le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung samedi.

Mais Washington affirme laisser la porte ouverte au dialogue et une rencontre entre M. Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov est prévue pour le 24 février.

Le Kremlin continue de nier toute intention d'attaquer l'Ukraine voisine, pays pro-occidental que le Kremlin veut faire revenir dans sa sphère d'influence. 

Mais Moscou conditionne la désescalade à des "garanties" pour sa sécurité, comme le retrait d'Europe de l'Est de l'infrastructure militaire de l'Otan et l'assurance que l'Ukraine n'adhèrera jamais à l'Alliance atlantique, des demandes inacceptables pour les Occidentaux.

Depuis Munich, Volodymyr Zelensky a réaffirmé son souhait que Kiev entre dans l'Otan, réclamant un calendrier "clair et réalisable" d'une adhésion.

Il a également proposé une rencontre à Vladimir Poutine, proposition qu'il lui avait déjà faite en 2021 mais qui était resté lettre morte.

Le Premier ministre britannique Boris Johnson a lui appelé "à l'unité" des alliés occidentaux, tandis que la vice-présidente américaine Kamala Harris a évoqué la menace d'un renforcement de l'Otan dans l'Est de l'Europe en cas d'attaque russe et celle de sanctions "sévères et efficaces".

Signe d'inquiétudes croissantes, Berlin et Paris ont appelé samedi leurs ressortissants à quitter l'Ukraine, tandis que la compagnie aérienne allemande Lufthansa, et sa filiale autrichienne Austrian Airlines, ont annoncé la suspension de leurs vols vers les villes ukrainiennes de Kiev et Odessa à partir de lundi et jusqu'à la fin du mois.

1 566 violations

Sur le front, dans l'est de l'Ukraine, les forces armées ukrainiennes et les séparatistes pro-russes se sont mutuellement accusés samedi de nouvelles graves violations du cessez-le-feu. Kiev a annoncé la mort de deux de ses soldats lors de ces affrontements.

Des obus de mortiers sont aussi tombés non loin du ministre de l'Intérieur ukrainien, Denys Monastyrsky, en visite sur le front, sans faire de victimes, selon des correspondants de l'AFP.

Les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont affirmé samedi avoir constaté une "augmentation spectaculaire" des violations du cessez-le-feu, avec un total de 1 566 infractions en 34 heures, un record cette année.

Séparatistes pro-russes et forces ukrainiennes s'affrontent depuis 2014 dans un conflit qui a fait plus de 14 000 morts.

Moscou a soutenu samedi qu'un tir ukrainien était tombé en territoire russe, près de la frontière ukrainienne, sans faire de victimes. Des informations démenties par Kiev.

La région russe de Rostov, frontalière de l'Ukraine, a déclaré l'état d'urgence pour faire face à un possible afflux de réfugiés en provenance des zones séparatistes. Près de 20 000 personnes ont déjà quitté ces régions, selon les responsables locaux pro-russes. 

"On a décidé d'aller chez la grand-mère (en Russie) où c'est calme, on a eu notre dose en 2014, on ne veut pas attendre jusqu'au dernier moment", a déclaré à l'AFP Elena Sokela, une habitante de la "république" séparatiste de Donetsk arrivée samedi matin côté russe avec son fils.

Washington et Kiev affirment que Moscou dispose d'environ 150 000 soldats aux frontières de l'Ukraine, en Russie et au Bélarus, un chiffre qui monte jusqu'à 190 000 hommes en comptant les séparatistes de l'est de l'Ukraine. 

Pour sa part, la Russie n'a jamais divulgué le nombre de ses soldats déployés dans la zone ou participant aux manoeuvres en cours au Bélarus voisin.

Est de l'Ukraine: plus de 1 500 violations de la trêve en 24h selon l'OSCE

Les observateurs de l'OSCE ont enregistré plus de 1 500 violations de la trêve censée être en vigueur sur le front dans l'est de l'Ukraine en 24 heures, ont-ils annoncé dans un communiqué, un record cette année. 

Témoins d'un regain de violences, les observateurs ont recensé de jeudi soir à vendredi soir 591 violations dans la région de Donetsk et 975 dans celle de Lougansk, tenues en partie par des séparatistes pro-russes en guerre contre Kiev. 

Le nombre total des violations a pratiquement doublé par rapport aux 24 heures précédentes, selon les calculs de l'AFP basés sur les chiffres de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Entre mercredi et jeudi, cette dernière avait signalé 870 violations.

Selon la carte de l'OSCE détaillant les incidents, la zone la plus touchée se trouve dans la partie nord-ouest de la région de Lougansk, à environ 20 kilomètres au sud-est de la ville de Severodonetsk, contrôlée par les forces de Kiev.

 


Tanzanie : la présidente investie malgré les violences électorales

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan. (AFP)
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  • Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021
  • Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin

NAIROBIE: Samia Suluhu Hassan a été investie lundi présidente de la Tanzanie, où l'internet reste coupé depuis les manifestations réprimées dans le sang contre son élection, l'opposition évoquant au moins 800 morts.

Mme Hassan, 65 ans, avait été promue à la tête de la Tanzanie à la mort de John Magufuli en 2021. Saluée au début pour avoir assoupli les restrictions instaurées par son prédécesseur, elle a été accusée ensuite de réprimer ses détracteurs, notamment en amont du scrutin.

"Moi, Samia Suluhu Hassan, jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République (...) avec diligence et un cœur sincère", a-t-elle affirmé. La cheffe de l'Etat, qui portait un voile rouge et un long vêtement noir, a également prôné dans un discours "l'unité et la solidarité".

Lors de son investiture, elle a regretté "les actes de violence qui ont entraîné des pertes de vies humaines", reconnaissant pour la première fois des décès, sans donner de bilan.

La cérémonie, qui n'était pas ouverte au public, contrairement aux précédentes, s'est tenue dans un espace ressemblant à un terrain de parade militaire de la capitale Dodoma, où quelques podiums dressés ne réussissaient pas à masquer un grand vide.

Des chanteurs et chanteuses se sont succédé, avant l'arrivée de la présidente, pour chanter les louanges de "Mama Samia", son surnom parmi ses soutiens, devant un parterre de dignitaires et de militaires. Parmi les invités étaient notamment présents les présidents de la Zambie, de la Somalie et du Burundi.

Mme Hassan a, selon la commission électorale, obtenu 97,66% des suffrages. L'élection a été qualifiée de "parodie de démocratie" par l'opposition, les deux principaux opposants ayant été soit emprisonné, soit disqualifié.

L'opposition a également dénoncé d'importantes tricheries le jour de l'élection, mais aussi sur le taux de participation de 87% selon la commission électorale.

Le scrutin a surtout été marqué par un fort niveau de violence, des manifestations anti-régime ayant été réprimées dans le sang et la Tanzanie mise sous cloche: l'internet reste coupé depuis mercredi, ce qui ralentit considérablement la sortie d'informations.

Cadavres 

De premières photos et vidéos de cadavres, parfois empilés les uns sur les autres, mais aussi d'hommes en uniforme usant de leur arme à feu, commencent à apparaître sur les réseaux sociaux.

Le service de fact-checking de l'AFP a pu vérifier que certaines d'entre elles n'avaient jamais été postées auparavant. Plusieurs éléments montrent qu'elles ont été prises en Tanzanie.

Un porte-parole du principal parti d'opposition, Chadema, a estimé vendredi qu'au moins 700 manifestants hostiles au régime ont été tués en Tanzanie en trois jours. Un chiffre estimé crédible par une source sécurité, qui a alors mentionné "des centaines de morts".

Le samedi, ce porte-parole, John Kitoka, a ensuite fait état d'au moins 800 tués.

Des informations crédibles corroborent l'idée que des centaines, et peut-être même des milliers de personnes ont été tuées lors des violences électorales, a de son côté estimé une source diplomatique interrogée par l'AFP.

D'après des "rapports préoccupants", la police utilise également le blocage d'internet pour "traquer les membres de l'opposition et les manifestants qui pourraient avoir des vidéos" de ses atrocités, a poursuivi cette source.

La Mission d'observation électorale de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), dont la Tanzanie fait partie, a pointé lundi dans un rapport préliminaire "un faible nombre d'électeurs dans tous les bureaux de vote" où ses observateurs se trouvaient, avec parfois "plus de policiers que de votants", des irrégularités et des incidents violents "au cours desquels des membres de la police ont fait usage d'armes à feu".

Les écoles restent fermées lundi et les transports publics à l'arrêt. La capitale économique Dar es Salaam et les principales villes du pays ont retrouvé un peu de calme depuis le week-end.

Dimanche, le pape Léon XIV a indiqué prier "pour la Tanzanie" et évoqué les "nombreuses victimes" des affrontements ayant éclaté après les élections.

L'élection présidentielle était couplée avec les législatives.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a réclamé vendredi une "enquête minutieuse et impartiale sur les accusations d'utilisation excessive de la force".


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.