Un Soudanais tué dans des défilés anti-putsch à l'arrivée d'un envoyé de l'ONU

Les manifestants défilent avec une grande banderole indiquant en arabe (noir) "[nous sommes] en colère" et brandissent les drapeaux du Soudan et du Venezuela (sans les étoiles) lors des manifestations en cours appelant à un régime civil et dénonçant l'administration militaire, dans le quartier de Sahafa à au sud de la capitale soudanaise Khartoum, le 20 février 2022.(AFP)
Les manifestants défilent avec une grande banderole indiquant en arabe (noir) "[nous sommes] en colère" et brandissent les drapeaux du Soudan et du Venezuela (sans les étoiles) lors des manifestations en cours appelant à un régime civil et dénonçant l'administration militaire, dans le quartier de Sahafa à au sud de la capitale soudanaise Khartoum, le 20 février 2022.(AFP)
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Publié le Dimanche 20 février 2022

Un Soudanais tué dans des défilés anti-putsch à l'arrivée d'un envoyé de l'ONU

  • Alors que des milliers de manifestants défilaient à Khartoum, un homme de 51 ans a été fauché par « une balle dans la poitrine »
  • Les forces de sécurité ont également tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de leurs canons à eau contre les manifestants à Khartoum et dans ses banlieues

KHARTOUM : Un Soudanais a été tué dimanche dans la répression des manifestations anti-putsch, ont indiqué des médecins, au moment même où l'émissaire de l'ONU pour les droits humains entame une visite dans le pays englué dans la violence depuis le coup d'Etat d'octobre.

Alors que des milliers de manifestants défilaient à Khartoum, un homme de 51 ans a été fauché par "une balle dans la poitrine", rapporte un syndicat de médecins, qui recense 82 morts depuis le coup d'Etat du général Abdel Fattah al-Burhane le 25 octobre.

Il s'agit d'un patient qui "sortait d'une amputation" et cherchait à échapper au "gaz lacrymogène" tiré "dans l'hôpital" où il se trouvait.

Les forces de sécurité ont également tiré des grenades lacrymogènes et fait usage de leurs canons à eau contre les manifestants à Khartoum et dans ses banlieues, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Et ce alors même que l'expert onusien des droits humains pour le Soudan, le Sénégalais Adama Dieng, entame sa première visite dans le pays depuis le coup d'Etat militaire.

Il a rencontré dimanche l'émissaire permanent de l'ONU à Khartoum, Volker Perthes, et doit ensuite rencontrer plusieurs dirigeants ainsi que des acteurs de la société civile pour tenter de faire la lumière sur les violences.

Le pouvoir militaire reconnaît que certains de ses officiers ont ouvert le feu mais assure n'en avoir jamais donné l'ordre, tout en accusant en retour les manifestants d'avoir poignardé à mort un général de police en janvier.

La venue de M. Dieng, initialement prévue en janvier, avait été repoussée par les autorités soudanaises, critiquées par la communauté internationale pour la répression sanglante et des rafles qui se poursuivent dans les milieux militants.

Plus d'une centaine d'organisateurs de défilés, de manifestants ou de politiciens sont actuellement derrière les barreaux et plusieurs d'entre eux sont récemment entrés en grève de la faim pour dénoncer les "mauvais traitements" qu'ils disent subir en détention. 

M. Dieng disait déjà en janvier être "très inquiet de la détérioration des droits humains dans le pays".

Cette campagne ne semble toutefois pas entamer la mobilisation dans les rues, où la foule descend régulièrement pour conspuer le général Burhane et appeler les militaires à "retourner à la caserne".

"Nous sommes prêts à manifester une année entière", lance ainsi à l'AFP Thouyaba Ahmed, étudiante de 24 ans, qui manifeste à Khartoum.

Signe que le pays reste divisé, les partisans d'Omar el-Béchir, renversé en 2019 sous la pression de la rue, étaient eux dans la rue dimanche.

Des dizaines d'entre eux se sont rassemblés devant le tribunal de Khartoum en soutien à Ibrahim Ghandour, ancien ministre des Affaires étrangères du dictateur déchu.

L'homme, en grève de la faim depuis un mois avec plusieurs anciens responsables du régime Béchir, s'y trouvait pour une nouvelle audience de son procès pour un coup d'Etat manqué en juillet 2020. 


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."