Sécheresse: le roi du Maroc au chevet des agriculteurs

Prière pour la pluie dans une mosquée près de Rabat en novembre 2017. (AFP).
Prière pour la pluie dans une mosquée près de Rabat en novembre 2017. (AFP).
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Publié le Lundi 21 février 2022

Sécheresse: le roi du Maroc au chevet des agriculteurs

  • «La situation est critique. Cela fait quarante ans que nous n’avons pas vécu une telle sécheresse avec un taux de remplissage des barrages très bas»
  • Le roi du Maroc, Mohammed VI, a annoncé un programme «exceptionnel», doté de dix milliards de dirhams et qui vise à atténuer les effets du retard des précipitations

CASABLANCA: Le Maroc fait face cette année à l’une des pires sécheresses de son histoire. La rareté des pluies a fortement impacté le monde rural qui dépend des précipitations pour son activité agricole, mais elle a également réduit l’approvisionnement en eau potable de plusieurs villes et villages. Le taux de remplissage des barrages dépasse légèrement les 30 %, du jamais vu, et la moyenne nationale des précipitations a atteint au 16 février 2022, 75 mm, soit un déficit de 64 % en comparaison avec une saison normale.

«La situation est critique. Cela fait quarante ans que nous n’avons pas vécu une telle sécheresse, avec un taux de remplissage des barrages très bas, de l’ordre de 33 %. Cette situation va sûrement impacter l’approvisionnement continu en eau potable avec des répercussions beaucoup plus lourdes sur le secteur agricole. Le gouvernement a pris des mesures qui, je l’espère, s’appliqueront très rapidement, principalement envers les agriculteurs et les éleveurs. Toutefois, en ce qui concerne la pénurie d’eau, je pense qu’il faut engager immédiatement une campagne de sensibilisation auprès du grand public pour qu’il y ait une attitude beaucoup plus rationnelle et économe en matière de consommation d’eau», déclare à Arab News en français Charafat Afailal, ancienne secrétaire d’État chargée de l’Eau auprès du ministre de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau.

Les agriculteurs dans l’impasse

Dans la région de Doukkala-Abda, à El-Jadida, à près de 100 kilomètres de la capitale économique, Casablanca, les témoignages recueillis par Arab News en français sont unanimes. La situation est très alarmante dans cette région qui dépend étroitement de l’agriculture et des pluies. «Nous ne disposons pas de pâturages et les prix des céréales et du blé sont excessivement élevés. Nous ne savons plus à quel saint se vouer. Nous vendons notre bétail, car nous ne pouvons plus les nourrir», nous déclare avec amertume Abdallah, un petit agriculteur de la région. Ce dernier a vendu ses brebis à des prix trop bas, divisés par dix par rapport aux prix généralement pratiqués.

À quelques kilomètres de la ville côtière de Mohammedia, dans la commune de Fedala, plusieurs villageois ne disposent pas d’eau potable. Pourtant, cette région se trouve à quelques kilomètres de la métropole Casablanca. «Près de deux cent cinquante familles de deux villages ne disposent pas d’eau potable. Nous avons un réservoir d’eau, mais nous ne sommes pas raccordés au réseau national. Nous avons mobilisé un million de dirhams (1 dirham = 0,094 euro) pour investir dans un réseau de raccordement, mais le ministère de tutelle n’a pas encore débloqué sa part qui est également d’un million de dirhams. Je relance les autorités depuis 2016, mais rien n’y fait», nous précise Moustapha Mellouki, président de la commune de Fedala.

Des barrages quasi secs

Du côté de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader), la crise est palpable. Son vice-président, Rachid Benali, nous confie que l’année 2022 est «exceptionnellement catastrophique» pour le secteur agricole. «Nous n’avons pas eu une telle pénurie d’eau depuis des dizaines d’années. À la différence des autres années de sécheresse, toutes les régions du Maroc sont désormais concernées. Des barrages sont quasiment à sec avec des taux de remplissage de 10 à 12%. C’est terrible!»

Sollicitude royale

Face à cette situation critique, le roi du Maroc, Mohammed VI, a annoncé dans la foulée, le 16 février 2022, un «programme exceptionnel, élaboré par le gouvernement et qui vise à atténuer les effets du retard des précipitations, à alléger l’impact sur l’activité agricole et à fournir l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés», indique un communiqué du Cabinet royal. Doté d’un important budget de dix milliards de dirhams, ce programme s’articule autour de trois axes principaux: «Le premier axe porte sur la protection du capital animal et végétal et la gestion de la rareté des eaux; le deuxième axe vise l’assurance agricole et le troisième axe a trait à l’allégement des charges financières des agriculteurs et des professionnels, le financement des opérations d’approvisionnement du marché national en blé et en fourrages, outre le financement des investissements innovants dans le domaine de l’irrigation», détaille le communiqué du Cabinet royal.

L’initiative royale arrive à point nommé pour essayer de limiter la casse et sauver le monde rural de sa léthargie. «Cette sollicitude royale nous redonne de l’espoir pour cette année. Nous ne pouvons que remercier le roi pour son attention et sa réponse aux différentes revendications des agriculteurs», témoigne pour Arab News en français le vice-président de la Comader.


L'armée israélienne annonce le lancement d'une «vaste opération» dans le nord de la Cisjordanie

L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée. (AFP)
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  • "Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien
  • Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé mercredi le lancement d'une "vaste opération" contre des groupes armés palestiniens dans le nord de la Cisjordanie occupée.

"Pendant la nuit (de mardi à mercredi), les forces [israéliennes] ont commencé à opérer dans le cadre d'une vaste opération antiterroriste dans la région du nord" de la Cisjordanie, indique un communiqué militaire israélien.

Les forces israéliennes, "ne permettront pas au terrorisme de s'[y] implanter", ajoute l'armée israélienne.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'il ne s'agissait pas d'un déploiement dans le cadre de son "opération antiterroriste" lancée en janvier 2025 et visant principalement les camps de réfugiés palestiniens de la région, mais d'une "nouvelle opération".

Elle n'a pas fourni plus de détails dans l'immédiat.

Les violences ont explosé en Cisjordanie depuis le début de la guerre à Gaza déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d'Israël.

Depuis le 7-Octobre, plus d'un millier de Palestiniens, parmi lesquels de nombreux combattants, mais aussi beaucoup de civils, y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon un décompte de l'AFP à partir de données de l'Autorité palestinienne.

Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, au moins 43 Israéliens, parmi lesquels des civils et des soldats, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Les violences n'ont pas cessé en Cisjordanie depuis l'entrée en vigueur de la trêve à Gaza le 10 octobre.

Le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) a recensé en octobre un pic des "attaques de colons ayant causé des victimes, des dommages matériels ou les deux" en près de deux décennies de collecte de données dans ce territoire palestinien.

Le 10 novembre, un Israélien a été tué et trois autres ont été blessés lors d'une attaque au couteau menée par deux Palestiniens rapidement abattus par des soldats près de Bethléem, dans le sud de la Cisjordanie.


Le Conseil de sécurité de l'ONU en Syrie et au Liban la semaine prochaine

 Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre. (AFP)
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  • Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive
  • Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU se rendra la semaine prochaine en Syrie et au Liban, a indiqué mardi la mission slovène qui présidera le Conseil en décembre.

Quelques jours avant le premier anniversaire de la chute de l'ancien président syrien Bachar al-Assad, les ambassadeurs des quinze Etats membres doivent se rendre le 4 décembre à Damas où ils devraient rencontrer notamment les nouvelles autorités, dont le président par intérim Ahmad al-Chareh, et des représentants de la société civile, a précisé la mission à des journalistes.

Alors que l'ONU tente de se réimplanter en Syrie, le Conseil a récemment levé ses sanctions contre le nouveau dirigeant du pays, l'appelant à mettre en oeuvre une transition inclusive.

Le 5 décembre, le Conseil sera ensuite à Beyrouth, avant de se rendre le lendemain à la rencontre des Casques bleus de la force de maintien de la paix de l'ONU au sud du Liban (Finul), qui doit quitter le pays fin 2027 après avoir fait tampon entre Israël et le Liban depuis mars 1978.

Ce déplacement intervient alors qu'Israël a poursuivi ses frappes au Liban malgré un cessez-le-feu conclu en novembre 2024 pour mettre fin à un conflit avec le mouvement libanais Hezbollah, un allié du groupe islamiste palestinien Hamas.


Gaza: le Hamas et le Jihad islamique annoncent rendre le corps d'un otage

Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire. (AFP)
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  • Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu
  • Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement

GAZA: Les branches armées du Hamas et du Jihad islamique ont annoncé mardi qu'elles allaient rendre le corps d'un 26e otage mort retenu dans la bande de Gaza à 14h00 GMT, après qu'Israël a dénoncé leur retard à le faire.

"Les Brigades al-Quds et les Brigades al-Qassam remettront le corps d'un des captifs israéliens, retrouvé au centre de la bande de Gaza", détaille un communiqué conjoint des deux organisations.

Peu avant, Israël avait accusé le Jihad islamique de violer le fragile cessez-le-feu en vigueur à Gaza depuis le 10 octobre, en tardant à remettre aux autorités un corps que le groupe avait annoncé avoir localisé lundi.

"A la lumière de l'annonce du Jihad islamique concernant la localisation des restes d'un otage décédé, Israël considère comme grave le retard dans sa remise immédiate. Il s'agit d’une nouvelle violation de l'accord" de cessez-le-feu, avait indiqué un communiqué du bureau du Premier ministre, Benjamin Netanyahu.

Au début du cessez-le-feu négocié par les Etats-Unis entre Israël et le Hamas, les groupes armés détenaient 20 otages vivants et 28 dépouilles de personnes prises en otage alors qu'elles étaient déjà décédées ou mortes durant leur captivité.

Le Hamas a depuis libéré l'ensemble des otages vivants enlevés lors de son attaque sanglante en Israël le 7 octobre 2023, et remis - plus tard que prévu - les dépouilles de 25 otages morts, conformément aux termes du cessez-le-feu.

Il a justifié ces retards par la difficulté à retrouver des corps de personnes décédées sous les décombres laissés par les bombardements israéliens, en l'absence aussi du manque d'engins de déblaiement.

En échange, Israël a libéré près de 2.000 prisonniers palestiniens et restitué les corps de centaines de Palestiniens morts.

Le Hamas et Israël, qui a mené la semaine dernière des bombardements meurtriers sur le territoire, s'accusent mutuellement ces derniers jours de ne pas respecter la fragile trêve en vigueur après deux ans d'une guerre dévastatrice, déclenchée par l'attaque du 7-Octobre.

De nombreux points restent en suspens sur la mise en oeuvre de l'accord du cessez-le-feu, en particulier sur le calendrier et le déroulé de ces différentes étapes.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté le 17 novembre une résolution endossant le plan de paix de Donald Trump pour le territoire palestinien, qui prévoit le déploiement d'une force internationale chargée notamment de désarmer le Hamas, qui refuse jusque-là de rendre les armes.

La résolution prévoit aussi la mise en place d'une autorité de transition pour gouverner le territoire, excluant le Hamas, qui a dénoncé un "mécanisme de tutelle internationale" inacceptable.