Macron promet un soutien "dans la durée" aux sinistrés des Alpes-Maritimes             

A ce stade, le montant des dégâts estimé par les services de la Métropole Nice Côte d'Azur - dont dépendent les vallées de la Vésubie et de la Tinée - est déjà de 600 millions d’euros pour ce qui relève de la seule maîtrise d'ouvrage métropolitaine.    Du côté du département des Alpes-Maritimes, on avance le montant de 500 millions d'euros pour les routes départementales, et on estime que 1.500 acteurs économiques vont être mis en difficulté, dans des vallées vivant essentiellement du tourisme. (AFP).
A ce stade, le montant des dégâts estimé par les services de la Métropole Nice Côte d'Azur - dont dépendent les vallées de la Vésubie et de la Tinée - est déjà de 600 millions d’euros pour ce qui relève de la seule maîtrise d'ouvrage métropolitaine.  Du côté du département des Alpes-Maritimes, on avance le montant de 500 millions d'euros pour les routes départementales, et on estime que 1.500 acteurs économiques vont être mis en difficulté, dans des vallées vivant essentiellement du tourisme. (AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 07 octobre 2020

Macron promet un soutien "dans la durée" aux sinistrés des Alpes-Maritimes             

  • Un soutien "à la mesure de la catastrophe": cinq jours après les intempéries exceptionnelles qui ont dévasté l'arrière-pays niçois, "la Nation sera présente dans la durée", a promis le président Emmanuel Macron
  • A ce stade, le montant des dégâts estimé par les services de la Métropole Nice Côte d'Azur - dont dépendent les vallées de la Vésubie et de la Tinée - est déjà de 600 millions d’euros

TENDE: Un soutien "à la mesure de la catastrophe": cinq jours après les intempéries exceptionnelles qui ont dévasté l'arrière-pays niçois, "la Nation sera présente dans la durée", a promis mercredi le président Emmanuel Macron avant d'aller à la rencontre des sinistrés.


"Une tempête d’une ampleur sans précédent a ravagé plusieurs de vos villages et fauché des vies. Je m’incline devant la douleur des familles et des proches des victimes", a écrit le chef de l'Etat dans un message publié sur Facebook.

pic


Trois vallées au nord de Nice ont été frappées vendredi par des pluies torrentielles et des crues brutales qui ont fait au moins quatre morts, huit personnes disparues et treize autres "supposément disparues". Ces intempéries ont également touché l'Italie, avec deux morts dans le Val d'Aoste et le Piémont.


Au-delà des pertes humaines, les destructions sont considérables: maisons englouties ou éventrées par dizaines, routes coupées et sans doute impraticables pendant de longues semaines, réseaux d'eau potables anéantis. Des cimetières, à Tende ou Saint-Martin-Vésubie, ont été endommagés et des dizaines de cercueils emportés par les eaux. 


La reconstruction nécessitera des mois d'efforts. "C'est un truc de fou!", s'exclame le président LR du département des Alpes-Maritimes Charles-Ange Ginesy devant les dégâts causés à la route traversant la vallée de la Roya, aujourd'hui devenue une série de pointillés à flanc de montagne.


"La Nation sera là, présente, dans la durée", a assuré M. Macron. "Pleinement mobilisé dans l'urgence, l’Etat le restera demain, dans la phase de reconstruction. J’en prends l'engagement", a-t-il insisté quelques heures avant d'aller à la rencontre des habitants.

"Pire que la guerre" 

Après une après-midi au plus près des zones touchées, à Tende puis Breil-sur-Roya et enfin Saint-Martin-Vésubie, où hélicoptères, engins de chantier et secouristes s'activent pour désenclaver des villages et ravitailler les populations, le chef de l'Etat terminera sa visite en soirée par le centre opérationnel départemental installé à la préfecture à Nice.  


A ce stade, le montant des dégâts estimé par les services de la Métropole Nice Côte d'Azur - dont dépendent les vallées de la Vésubie et de la Tinée - est déjà de 600 millions d’euros pour ce qui relève de la seule maîtrise d'ouvrage métropolitaine. 


Du côté du département des Alpes-Maritimes, on avance le montant de 500 millions d'euros pour les routes départementales, et on estime que 1.500 acteurs économiques vont être mis en difficulté, dans des vallées vivant essentiellement du tourisme.


Les attentes sont fortes sur le terrain, face à un gouvernement qui devait déclarer l'état de catastrophe naturelle pour les territoires concernés.


"La reconstruction doit se faire vite, un an, deux ans maximum, pour tout rétablir", plaidait auprès de l'AFP mardi Charles-Ange Ginesy, expliquant qu'il demanderait 250 millions d'euros à l'Etat pour la prévention des risques, dans une zone qui selon lui va devoir s'adapter au changement climatique.


Christian Estrosi, maire de Nice et président de la métropole niçoise, a de son côté annoncé qu'il demanderait au président de la République "la mise en oeuvre rapide" de dégrèvements d'impôts, de taxes et de cotisations pour "tous les particuliers et les entreprises touchés".


Du côté des habitants aussi l'attente est immense face à l'Etat. 


"C'est une catastrophe, c'est pire que si c'était la guerre", lâche, ému, Jean-Pierre Cavallo, un éleveur du village de Saorge, dans la vallée de la Roya, qui a quasiment tout perdu dans la catastrophe.


Selon le président de la chambre d'agriculture du département, Michel Dessus, quelque 120 agriculteurs, en grande majorité des éleveurs, ont été durement frappés par ces intempéries. "Je ne veux pas les perdre. Je ferai tout pour que les éleveurs reviennent, mais à quel prix et quand ?", s'interroge M. Dessus, qui attend des aides de l'Etat.


A Tende, Stéphanie, 33 ans, est venue chercher une bouteille de gaz à la cellule d'accueil: "On se sent un peu perdus. On n'a pas d'électricité, pas d'eau. On va la chercher aux sources. Le président peut bien venir, mais je m'en fiche car ce n'est pas lui qui va nous remettre l'électricité", déplore-t-elle, quelques heures avant l'arrivée d'Emmanuel Macron.

Intempéries: scènes de désolation après les crues en France et en Italie
Par Chloe Fabre avec Gaël Branchereau -
Crues en France et en Italie: Le bilan humain inquiète
Par Vincent-Xavier Morvan avec Gaël Branchereau -

Rassemblement à Paris en mémoire d'Aboubakar Cissé et contre l'islamophobie

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré. (AFP)
Short Url
  • "Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deu
  • Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion

PARIS: Au moins un millier de personnes se sont rassemblées à Paris pour rendre hommage à Aboubakar Cissé, un musulman tué la semaine dernière dans une mosquée du Gard, et dénoncer l'"islamophobie", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Le racisme tue, non à la haine contre les musulmans", a-t-on pu lire sur des pancartes tenues par des manifestants réunis à l'appel de SOS Racisme et de la militante associative Assa Traoré.

"Je n'ai pas l'impression que l'on (les musulmans) soit entendu et représenté dans les médias ou au gouvernement. Si cela avait été une victime d'une autre religion, d'un autre nom et d'une autre culture nous, nous aurions été au soutien. Il existe un deux poids deux mesures", commente Yasmina, 52 ans, fonctionnaire, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille.

"On arrive encore à dire que ce n'était pas un musulman qui était visé mais on ne va pas se mentir il n'y a que les musulmans en France qui fréquentent les mosquées. À un moment il faut poser les mots comme on le fait à juste titre contre l'antisémitisme, et appeler ça de l'islamophobie", a souligné Myriam, 30 ans, assistante dentaire, qui n'a pas souhaité non plus donner son nom.

Aboubakar Cissé, un jeune Malien, a été lardé de plusieurs dizaines de coups de couteau dans la mosquée de la petite commune gardoise de La Grand-Combe, où il était venu tôt comme chaque semaine pour faire le ménage, avant la prière du vendredi.

Son assassin, un Français d'origine bosnienne de 21 ans, s'est rendu à la police italienne.

Dans la vidéo qu'il avait lui-même réalisée juste après son meurtre, le suspect a insulté la religion de sa victime.

Un juge d'instruction du pôle criminel de Nîmes a été saisi et une information judiciaire ouverte pour meurtre avec préméditation et à raison de la race ou de la religion.

Outre une marche blanche à La Grand-Combe, un rassemblement en mémoire de la victime et contre l'islamophobie a déjà été organisé dimanche à Paris et une manifestation s'est déroulée mardi à Lyon.


Un 1er-Mai syndical qui se veut «festif et combatif», mais sans unité large

Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large. (AFP)
Short Url
  • A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation
  • Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien

PARIS: Pour les salaires, pour l'abrogation de la réforme des retraites, ou encore "contre la trumpisation du monde" : les organisations syndicales appellent à battre le pavé jeudi pour le 1er-Mai, mais la mobilisation se tient sans unité large.

Pour la journée internationale des travailleurs, la CGT a recensé quelque 260 rassemblements en France. La centrale de Montreuil a appelé avec la FSU, Solidaires et des organisations de jeunesse (Union étudiante, Unef, Fage, USL) à défiler "contre l'extrême droite, pour la paix, les libertés et la justice sociale".

Si - comme l'an dernier - l'intersyndicale ne sera pas unie pour l'occasion, le numéro un de FO Frédéric Souillot défilera aux côtés de ses homologues, dont la cheffe de file de la CGT Sophie Binet, dans le cortège parisien.

A Paris, la manifestation doit partir à 14H00 de la place d'Italie vers la place de la Nation.

D'autres cortèges s'élanceront dès le matin, comme Marseille et Lille à 10h30. Ce sera aussi le cas dès 10 heures à Bordeaux, Strasbourg ou Dunkerque, où des responsables de gauche, comme Marine Tondelier (Ecologistes), François Ruffin (ex-LFI) ou Boris Vallaud (PS) sont attendus pour protester contre le plan du sidérurgiste ArcelorMittal prévoyant la suppression d'environ 600 postes.

La numéro un de la CFDT Marylise Léon et son homologue de l'Unsa Laurent Escure se retrouvent, eux, dans la matinée dans le centre de Paris pour un rassemblement et une table ronde sur le travail.

Cent jours après l'arrivée de Donald Trump au pouvoir, la CGT, la FSU et Solidaires veulent aussi faire de cette journée un temps fort "contre la trumpisation du monde et l'internationale réactionnaire qui se développe partout", a expliqué à l'AFP Thomas Vacheron, cadre de la CGT.

Des syndicats internationaux (américain, belge, argentin, notamment) ont été conviés au défilé parisien. "Cette démarche unitaire et internationale est un petit pas" pour lutter contre des politiques qui menacent les travailleurs (hausse des droits de douane ou expulsions massives des travailleurs clandestins), selon Murielle Guilbert (Solidaires).

"Le sang et les larmes"

Cette année encore, de source policière, la présence de militants de l'ultra-gauche est jugée très probable à Paris, Nantes ou Lyon, entre autres.

De même source, dans la capitale où un peu plus de 2.000 membres des forces de l'ordre sont attendus, la décision du gouvernement de dissoudre le groupe antifasciste "La Jeune garde" et le collectif "Urgence Palestine" pourrait tendre le climat.

"On ne tolèrera rien", a averti mercredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.

"Il faut relativiser" cette présence de "black blocs" face aux "centaines de milliers de manifestantes et de manifestants" attendues, a nuancé Sophie Binet mercredi, dénonçant des "stratégies malheureusement classiques (...) pour décrédibiliser la mobilisation sociale".

En 2023, les huit principaux syndicats (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) avaient défilé ensemble contre la réforme des retraites, du jamais vu depuis près de 15 ans, avec une très forte mobilisation à la clé (entre 800.000, selon les autorités et 2,3 millions, selon la CGT).

L'an dernier, les chiffres étaient revenus dans des fourchettes plus ordinaires: entre 121.000 personnes, selon les autorités, et 210.000, selon la CGT; et jeudi, la mobilisation devrait attirer sensiblement le même nombre de manifestants (100.000 à 150.000 de source policière).

Ce rendez-vous traditionnel se tient au moment où les syndicats craignent que le gouvernement apporte son soutien à des propositions de loi visant à autoriser certaines professions à faire travailler les salariés le 1er-Mai - seul jour férié et chômé en France -, une journée acquise "dans le sang et dans les larmes des ouvriers", rappelle Sophie Binet.

Le syndicat des "Gilets jaunes" a par ailleurs appelé ses sympathisants à mener une opération secrète sur différents points de rassemblement. "On va montrer aux partenaires du pouvoir ce qu’est un VRAI syndicat", ont-ils écrit dans un appel posté sur le réseau social X.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Short Url
  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir.