Le plan de soutien à l'économie américaine crée la confusion

Le chef de cabinet de la Maison Blanche, Mark Meadows, interviewé par FOX News devant la Maison Blanche le 7 octobre 2020 à Washington, DC (Photo, AFP)
Le chef de cabinet de la Maison Blanche, Mark Meadows, interviewé par FOX News devant la Maison Blanche le 7 octobre 2020 à Washington, DC (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Le plan de soutien à l'économie américaine crée la confusion

  • Le chef de cabinet, Mark Meadows, a assuré que le gouvernement fédéral était disposé à injecter 1.600 milliards de dollars
  • Les compagnies aériennes, durement touchées par les conséquences de la pandémie de Covid-19, ont annoncé récemment des licenciements massif

WASHINGTON : Les Américains toucheront-ils des aides du gouvernement avant l'élection? 

La confusion régnait mercredi sur ce coup de pouce, jugé crucial pour relancer l'économie durement affectée par la pandémie, mais que Donald Trump a brutalement reporté mardi. La rupture des négociations a provoqué un tollé jusque dans son camp, avant que le président ne demande des mesures ciblées.

La Maison Blanche tentait de rassurer après le coup de tonnerre suscité par le chef de l'Etat, promettant qu'il n'avait pas l'intention d'abandonner les Américains.

Son chef de cabinet, Mark Meadows, a assuré que le gouvernement fédéral était disposé à injecter 1.600 milliards de dollars.

« Nous sommes toujours prêts à nous engager, mais je ne suis pas optimiste pour un accord global », a-t-il déclaré sur la chaîne Fox News, lançant ensuite une offensive contre les démocrates, notamment contre Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, accusée de ne pas négocier de « bonne foi ».

Mme Pelosi veut un plan de soutien économique plus vaste comprenant des aides aux ménages, aux entreprises, aux collectivités locales et à différents services publics. Le montant est évalué à au moins 2.200 milliards de dollars.

Donald Trump cherche à « rattraper la terrible erreur qu'il a faite hier » (mardi), a-t-elle déploré, interrogée sur la chaîne abc.

« Il est très important pour nous d'arriver un accord », a ajouté la responsable démocrate, qui a, selon son porte-parole, eu un échange téléphonique infructueux mercredi avec le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin.

A quatre semaines des élections, il y a peu de chances que les démocrates accèdent aux demandes présidentielles.

« Enorme erreur »

« Je ne pense pas que la reprise dépende d'un énorme programme d'aides », a martelé le conseiller économique de la Maison Blanche Larry Kudlow sur la chaîne CNBC, privilégiant « plusieurs mesures » pour « des secteurs spécifiques de l'économie ».

Il s'agirait d' « aider les compagnies aériennes, les petites entreprises, et le peuple américain avec des chèques directs, et nous espérons réussir à convaincre (Nancy) Pelosi », a détaillé Mark Meadows.

Les compagnies aériennes, durement touchées par les conséquences de la pandémie de Covid-19, ont annoncé récemment des licenciements massifs, faute d'accord sur de nouvelles aides pour le secteur.

A moins d'un mois d'une élection présidentielle particulièrement clivante, et alors que 12,6 millions d'Américains sont au chômage, des dizaines de milliers de nouveaux demandeurs d'emploi jetteraient une ombre de taille sur le bilan de Donald Trump.

D'autant que le milliardaire, qui brigue un second mandat, s'est toujours vanté d'avoir insufflé un vent nouveau à l'économie depuis son arrivée à la Maison Blanche. Il se présente aussi comme le candidat le plus à même de relancer la croissance, au ralenti depuis la pandémie.

La Maison Blanche cherchait aussi à rassurer les marchés, notamment la Bourse de New York, dont les records sont présentés par Donald Trump comme le signe d'un bon bilan économique.

Au lendemain de sa sortie de l'hôpital où il était traité après avoir été testé positif au Covid-19, le président américain avait brutalement annoncé mardi la fin des négociations sur un stimulus jusqu'à l'élection, une décision condamnée dans son propre camp, notamment par des élus dont les sièges sont menacés lors des élections du 3 novembre.

C'est une « énorme erreur », avait ainsi réagi, dans un communiqué, la sénatrice républicaine Susan Collins.

« Je désapprouve le président », avait tweeté John Katko, élu républicain de New York à la Chambre des représentants.

Face à ces réactions, Donald Trump a dû nuancer son propos dans la soirée, évoquant par tweet des mesures ciblées.

« Vital »

Républicains et démocrates venaient pourtant de reprendre les discussions pour rallonger le gigantesque plan d'aide de 2.200 milliards de dollars adopté au mois de mars, et auquel 500 milliards avaient déjà été ajoutés en avril.

Ces rencontres de nouveau quotidiennes entre les deux partis avaient suscité beaucoup d'optimisme.

La première économie mondiale, mise à genoux par les conséquences de la pandémie, a besoin de ces nouvelles aides pour se relancer, plaident les économistes de tous bords depuis des semaines.

Il faut « mettre de l'argent entre les mains des personnes qui ont perdu leur emploi, et pour soutenir les petites entreprises afin que nous n'ayons pas cette vague continue de faillites dans toute l'économie, il est vital qu'ils bougent rapidement », a alerté Neel Kashkari, un responsable de la Banque centrale américaine (Fed).

La veille, c'est le président de cette vénérable institution, Jerome Powell, qui avait mis en garde contre des conséquences « tragiques » en cas d'absence de soutien fort à l'économie.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.