La Suisse veut une négociation à la carte avec l'UE, annonce le gouvernement

Le président suisse et chef du Département fédéral des affaires étrangères Ignazio Cassis lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État américain en marge du sommet États-Unis - Russie à Genève, le 21 janvier 2022.(AFP)
Le président suisse et chef du Département fédéral des affaires étrangères Ignazio Cassis lors d'une rencontre avec le secrétaire d'État américain en marge du sommet États-Unis - Russie à Genève, le 21 janvier 2022.(AFP)
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Publié le Vendredi 25 février 2022

La Suisse veut une négociation à la carte avec l'UE, annonce le gouvernement

  • Les liens entre Bruxelles et Berne sont tendus depuis que la Suisse, non membre de l'UE, a soudainement décidé, en mai 2021, de mettre fin à des années de discussions en vue d'un accord-cadre avec ce bloc d'États
  • Depuis, l'UE pressait la Suisse de faire preuve de « volonté » si elle souhaitait toujours conclure un accord

GENÈVE : Après des mois d'incertitude sur le futur de ses relations avec Bruxelles, le gouvernement suisse, faisant preuve de "pragmatisme", a opté vendredi pour une négociation par secteurs avec l'Union européenne, refusant définitivement tout accord général.

Cette nouvelle "voie est non seulement dans l'intérêt de la Suisse mais aussi de l'UE", a affirmé le président suisse Ignazio Cassis, en conférence de presse.

"On est dans un nouveau chapitre de l'histoire de la Suisse", a-t-il dit. "C'est un nouveau départ".

Les liens entre Bruxelles et Berne sont tendus depuis que la Suisse, non membre de l'UE, a soudainement décidé, en mai 2021, de mettre fin à des années de discussions en vue d'un accord-cadre - également appelé accord institutionnel - avec ce bloc d'États.

Depuis, l'UE pressait la Suisse de faire preuve de "volonté" si elle souhaitait toujours conclure un accord.

Mettant en avant le "pragmatisme suisse", M. Cassis a annoncé vendredi que la Suisse avait fait son choix: "nous sommes motivés à trouver un chemin qui puissent arranger les deux côtés".

Dans un communiqué, Berne a expliqué vouloir "poursuivre la voie bilatérale avec l'UE (...) dans l'intérêt des deux parties" mais pas sous n'importe quelles formes.

"Le gouvernement suisse souhaite clarifier les points en suspens dans le contexte général des relations avec l'UE, en adoptant une large approche en paquet", a-t-il indiqué.

"Cette démarche vise notamment à ancrer des éléments institutionnels dans les différents accords sur le marché intérieur par une approche verticale, c'est-à-dire sectorielle", a-t-il expliqué.

Reprise du droit, instauration d'un règlement des différends, électricité, sécurité alimentaire, recherche, santé et formation figurent parmi les éléments possibles des négociations envisagés par le gouvernement suisse.

Reste à savoir comment Bruxelles, qui tenait particulièrement à conclure l'accord général institutionnel, va réagir.

« Retrouver une stabilité »

Le projet d'accord général institutionnel avec Bruxelles visait à homogénéiser le cadre juridique concernant la participation de la Suisse au marché unique de l'UE, son principal partenaire économique, et instaurer un mécanisme de règlement des différends.

La Suisse, un pays enclavé, est entourée par des pays membres de l'UE, qui est son principal partenaire économique. 

Les années de pourparlers en vue de la conclusion d'un accord-cadre ont abouti à une impasse, l'Union européenne ayant refusé de céder aux demandes de Berne d'exclure des questions essentielles relatives aux aides d'État, à la protection des salaires et à la liberté de circulation.

Les relations entre l'UE et la Suisse sont actuellement régies par un ensemble d'accords disparates alors que, pendant plus de dix ans, des discussions ont été menées en vue d'un accord global qui aurait harmonisé le cadre juridique régissant ces liens. 

Mais la Suisse est réticente à répondre aux demandes de l'Union européenne en matière de contributions budgétaires et d'alignement sur les règles européennes pour prix à payer en vue de conserver son libre accès au marché unique.

La Suisse est le quatrième partenaire commercial de l'Union européenne et 1,4 million de citoyens de l'UE vivent dans ce pays de 8,6 millions d'habitants.

La décision suisse de ne pas signer l'accord cadre n'a pas été sans conséquence sur son économie.

Ainsi, les chercheurs suisses qui participent au programme-cadre de l'UE Horizon Europe sont privés de financement européen, la Suisse étant désormais exclue des pays associés.

Par ailleurs, le secteur des technologies médiales doit se conformer à des exigences plus strictes pour l'exportation des dispositifs médicaux vers l'UE. En conséquence, la Medtech subit de plein fouet les contraintes administratives pour faire homologuer ses produits sur le marché commun.

Il "est absolument nécessaire que l'on retrouve une stabilité",  a souligné vendredi le ministre suisse de l'Economie, Guy Parmelin, aux côtés du président.

Dans la Medtech, il y a "des dizaines, des centaines de millions de francs qui sont consacrés à l'administratif et qui pourraient être consacrés pour autre chose", a-t-il dit.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.