La libération d'un gréviste de la faim témoigne du sort des prisonniers palestiniens

Hicham Abou Hawach (à droite), un prisonnier palestinien qui faisait grève de la faim dans une prison israélienne, embrasse son fils lors de sa libération à Hébron le 24 février 2022. (Photo, AFP)
Hicham Abou Hawach (à droite), un prisonnier palestinien qui faisait grève de la faim dans une prison israélienne, embrasse son fils lors de sa libération à Hébron le 24 février 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

La libération d'un gréviste de la faim témoigne du sort des prisonniers palestiniens

  • Hicham Abou Hawach est libéré de sa détention israélienne, mais des centaines d'autres restent dans l'attente angoissante de leur liberté
  • Les prisonniers et leurs familles espéraient que l'élection du président américain Joe Biden relancerait le processus de paix israélo-palestinien et que la libération des prisonniers serait une question cruciale dans toute négociation

RAMALLAH: La joie du prisonnier palestinien libéré Hicham Abou Hawach n'a d'égale que celle de sa famille et de ses amis, ainsi que celle des centaines de personnes dans le monde qui ont suivi sa grève de la faim de 141 jours.

Abou Hawach a été libéré le 24 février après avoir passé 16 mois en détention israélienne.

L'ouvrier du bâtiment de 40 ans originaire de Dura, à Hébron, a été arrêté pour la première fois par les forces israéliennes le 27 octobre 2020 et fait l’objet d’un ordre de détention administrative de six mois.

Plus tard, l’ordre a été arbitrairement prolongé jusqu'au 27 février 2022.

Israël a libéré Abou Hawach à la fin de sa peine dans un climat de colère croissante du peuple palestinien, et de critiques des organisations internationales des droits de l'homme, de l'UE et de l'ONU.

Cependant, Abou Hawach n’est qu’un cas parmi tant d'autres. Sur les 4 500 prisonniers politiques palestiniens détenus par Israël, 540 sont détenus sans procès. Parmi eux figurent 41 femmes et 140 enfants de moins de 18 ans.

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont imposé des mesures punitives strictes aux prisonniers palestiniens après l'évasion de six détenus de la prison de Gilboa en septembre 2021.

Qadoura Faris, directeur du Club des prisonniers palestiniens, a déclaré à Arab News que les détenus sont quotidiennement confrontés à des problèmes causés par l'administration pénitentiaire, qui cherche à détruire leurs efforts collectifs déployés au fil des ans visant à améliorer les conditions de vie en détention.

Il a affirmé que ce processus suit la recommandation d'un comité israélien de «rendre la vie des prisonniers difficile»

en bref

Les autorités pénitentiaires israéliennes ont imposé des mesures punitives strictes aux prisonniers palestiniens après l'évasion de six détenus de la prison de Gilboa en septembre 2021.

«Israël a arrêté près d'un million de Palestiniens depuis son occupation de la Cisjordanie, de Jérusalem-Est et de la bande de Gaza en 1967», a déclaré Faris.

«Pas un jour n’est passé depuis le début de l'occupation israélienne sans arrestations quotidiennes», a-t-il ajouté.

Et de poursuivre: «Les détentions font partie d'un plan systématique visant à saper la volonté de résistance des communautés palestiniennes et aussi à semer la peur».

Malgré le calme relatif en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, les organisations de défense des droits de l'homme affirment que même quelque chose d'aussi mineur qu'une publication sur Facebook peut entraîner des arrestations et un procès si les autorités israéliennes la considèrent comme une incitation à la résistance.

Les services de sécurité israéliens ciblent les Palestiniens âgés de 19 à 25 ans afin de les dissuader de manifester et de militer, tandis que les amendes infligées aux prisonniers par les tribunaux israéliens gonflent le budget israélien.

Dans le même temps, la lutte de dizaines de prisonniers palestiniens se poursuit derrière les barreaux, alors même que des dizaines d’entre eux sont inscrits dans des universités et poursuivent des études à tous les niveaux académiques.

Certains prisonniers se sont présentés aux élections législatives tout en purgeant leur peine.

L'initiative en faveur de l'éducation a été dirigée par Marwan Barghouti, un haut leader du Fatah qui purge cinq peines à perpétuité dans une prison israélienne pour avoir dirigé la deuxième intifada palestinienne de 2000 à 2004.

Alors que les Palestiniens considèrent ceux qui sont derrière les barreaux en Israël comme des «combattants de la liberté», de nombreux Israéliens les décrivent comme des «terroristes», affirmant qu'ils ont essayé de tuer des Israéliens et qu'ils devraient mourir en prison.

La question touche presque toutes les familles et tous les quartiers, et la plupart des Palestiniens pensent que l'Autorité palestinienne devrait faire de la liberté des prisonniers une priorité absolue.

Les prisonniers et leurs familles espéraient que l'élection du président américain Joe Biden relancerait le processus de paix israélo-palestinien et que la libération des prisonniers serait une question cruciale dans toute négociation.

Cependant, alors que ces espoirs s'amenuisent, il semble que seul un échange de prisonniers attendu entre le Hamas et Israël puisse offrir la liberté à ceux en particulier les infirmes, les femmes et les enfants qui ont passé plus de 20 ans derrière les barreaux.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le chef de l'ONU appelle à mettre fin au "cauchemar de la violence" au Soudan

Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
Des abris érigés par des Soudanais déplacés qui ont fui El-Fasher après la chute de la ville aux mains des Forces de soutien rapide (RSF) composent le camp d'Um Yanqur, situé à la limite sud-ouest de Tawila, dans la région du Darfour occidental, déchirée par la guerre, au Soudan, le 3 novembre 2025. (AFP)
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  • Antonio Guterres appelle à des négociations immédiates pour mettre fin au conflit au Soudan, avertissant que la crise humanitaire et sécuritaire devient « incontrôlable » après deux ans de guerre entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR)
  • La situation à El-Facher, au Darfour, illustre la gravité du drame, avec des civils pris au piège, des milliers de morts, des violations massives des droits humains et près de 12 millions de déplacés selon l’ONU

DOHA: Le patron de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé mardi à des "négociations" pour un arrêt immédiat du conflit au Soudan, mettant en garde contre une crise "en train de devenir incontrôlable".

Le secrétaire général des Nations unies a exhorté les parties au conflit à "venir à la table des négociations, (et) mettre fin à ce cauchemar de violence, maintenant".

"La crise horrifiante au Soudan (...) est en train de devenir incontrôlable", a-t-il dit lors d'une conférence de presse en marge du deuxième sommet mondial pour le développement social à Doha.

Le conflit entre l'armée et les paramilitaires dure depuis deux ans et a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé près de 12 millions de personnes et provoqué la pire crise humanitaire au monde, selon l'ONU.

Le 26 octobre, après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont pris la ville d'El-Facher, dernier verrou stratégique de l'armée au Darfour (ouest du Soudan).

Depuis, les informations et témoignages se multiplient sur les cas d'exécutions, viols, attaques contre des humanitaires et pillages qui y sont commis, documentés par des images satellites et par des vidéos d'exactions publiées par les combattants eux-même.

"El-Facher et les zones environnantes du Nord-Darfour ont été un épicentre de souffrance, de faim, de violence et de déplacements" a souligné M.Guterres, ajoutant que depuis l'entrée des FSR dans la ville, "la situation s'aggrave de jour en jour".

"Des centaines de milliers de civils sont pris au piège par ce siège. Les gens meurent de malnutrition, de maladie et de violence. Et nous continuons à entendre des rapports sur des violations du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a affirmé M.Guterres.


Pour Aoun, le Liban «n'a pas d'autre choix que de négocier avec Israël»

Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
Israël a bombardé le Liban à plusieurs reprises malgré le cessez-le-feu de novembre 2024 qui visait à mettre fin à plus d'un an d'hostilités avec le Hezbollah, multipliant les attaques ces derniers jours. (Reuters)
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  • Joseph Aoun réaffirme l'engagement de Beyrouth en faveur d'un dialogue sans guerre, tout en admettant qu'Israël reste un "ennemi"
  • Les frappes aériennes israéliennes tuent deux personnes, dont un commandant du Hezbollah précédemment blessé dans l'explosion d'un téléavertisseur

BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun a réaffirmé lundi son engagement à négocier avec Israël, affirmant que son pays n'avait "aucune option" en la matière.

Toutefois, il a ajouté : "La négociation n'est pas menée avec Israël : "La négociation ne se fait pas avec un ami ou un allié, mais avec un ennemi.

"Le langage de la négociation est plus important que celui de la guerre, dont nous avons vu ce qu'elle nous a fait subir.

Selon le bureau des médias du palais présidentiel, M. Aoun a réaffirmé son attachement au "langage diplomatique adopté par nous tous, du président du Parlement Nabih Berri au Premier ministre Nawaf Salam".

Le Liban reste attaché au cadre de négociation "à travers le Comité du mécanisme", qui est limité aux représentants militaires, avec la possibilité d'inclure des civils conformément à une proposition américaine présentée la semaine dernière par Morgan Ortagus aux responsables libanais.

Les remarques de M. Aoun font suite à l'intensification des attaques israéliennes sur le Sud-Liban visant à accroître la pression sur le Hezbollah pour qu'il désarme.

Une frappe aérienne israélienne a visé une moto à Aita Al-Shaab, tuant son conducteur. Il s'agit de la deuxième frappe en l'espace de quelques heures.

Des médias proches du Hezbollah ont rapporté que l'homme tué était Youssef Naameh, le frère de deux autres personnes tuées précédemment dans des frappes israéliennes.

Lors d'une frappe précédente, les forces de défense israéliennes ont visé la ville de Doueir dans le district de Nabatieh, tuant une personne et en blessant sept autres, selon un communiqué du ministère libanais de la santé.

Plusieurs médias libanais ont rapporté que l'homme tué était le commandant du Hezbollah Mohammed Ali Hadid, qui avait déjà été blessé lors de l'explosion d'un téléavertisseur par le Mossad en septembre 2024 - une opération dont Israël n'a jamais officiellement revendiqué la responsabilité.

Selon certaines informations, M. Hadid avait survécu à une première frappe israélienne dimanche dans la ville de Zefta, dans le sud du pays, au cours de laquelle des drones israéliens avaient lancé au moins trois missiles sur une cible. Ces frappes n'ont toutefois pas atteint l'objectif visé.

Des images diffusées en ligne montrent la voiture visée en proie à de violentes flammes, tandis que les équipes de pompiers luttent contre les effets de la frappe, qui a également provoqué l'incendie de plusieurs voitures en stationnement.

Un complexe commercial contenant des magasins et des restaurants a également été endommagé.

La chaîne israélienne Channel 12 a rapporté que les récentes attaques israéliennes faisaient suite aux commentaires d'une "source de sécurité israélienne" dimanche.

Cette source a déclaré que "l'État libanais ne pénètre pas dans certaines zones où le Hezbollah opère et, si l'on nous demande d'agir, nous savons comment augmenter le rythme des attaques au Liban si nécessaire".

L'escalade des frappes israéliennes a porté à 16 le nombre de morts en moins d'une semaine, la plupart étant des membres du Hezbollah.

Samedi, une frappe aérienne meurtrière sur la ville de Kfar Roummane à Nabatieh a tué quatre membres du Hezbollah et blessé trois passants.

Une source de sécurité s'attend à une escalade des attaques israéliennes au cours des derniers mois de l'année, qui est la date limite fixée par l'armée libanaise pour achever le plan de désarmement au sud de la ligne Litani.

Le ministre israélien de la défense, Israël Katz, a accusé dimanche le Hezbollah de "jouer avec le feu". Il a déclaré qu'il tenait le gouvernement et le président libanais "responsables des atermoiements dans le respect de leurs engagements concernant le désarmement du parti et son retrait du sud".

Il a également affirmé qu'"Israël continuera à appliquer une politique de riposte maximale dans ses opérations militaires et n'autorisera aucune menace visant les résidents du nord", appelant les autorités libanaises à "assumer pleinement leurs responsabilités pour assurer la stabilité et empêcher l'escalade".


Israël: des élus favorables à une loi instaurant la peine de mort pour les «terroristes»

 La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir. (AFP)
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  • Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative
  • La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture

JERUSALEM: La commission de Sécurité nationale de la Knesset a voté lundi en faveur d'une proposition de loi instaurant la peine de mort pour les auteurs d'attaques jugées "terroristes", une mesure soutenue par le ministre israélien de la Sécurité nationale d'extrême droite Itamar Ben Gvir.

La commission a approuvé un amendement au Code pénal, qui sera maintenant transmis au Parlement pour un vote en première lecture, une loi étant instaurée en Israël après une vote en troisième lecture.

Selon le médiateur israélien chargé des otages, Gal Hirsch, le Premier ministre Benjamin Netanyahu soutient cette initiative.

Dans une note explicative de la commission, il est indiqué que "son objectif est de couper le terrorisme à sa racine et de créer une forte dissuasion".

Le texte propose qu'un "terroriste reconnu coupable de meurtre motivé par le racisme ou la haine (...) soit condamné à la peine de mort - de manière obligatoire", ajoutant que cette peine serait "non optionnelle".

La proposition de loi a été présentée par une élue du parti Otzma Yehudit (Force Juive) d'Itamar Ben Gvir.

Ce dernier a menacé de cesser de voter avec la coalition de droite de Benjamin Netanyahu si ce projet de loi n'était pas soumis à un vote parlementaire d'ici le 9 novembre.

"Tout terroriste qui se prépare à commettre un meurtre doit savoir qu'il n'y a qu'une seule punition: la peine de mort", a dit le ministre lundi dans un communiqué.

M. Ben Gvir avait publié vendredi une vidéo de lui-même debout devant une rangée de prisonniers palestiniens allongés face contre terre, les mains attachées dans le dos, dans laquelle il a appelé à la peine de mort.

Dans un communiqué, le Hamas a réagi lundi soir en affirmant que l'initiative de la commission "incarne le visage fasciste hideux de l'occupation sioniste illégitime et constitue une violation flagrante du droit international".

"Nous appelons les Nations unies, la communauté internationale et les organisations pertinentes des droits de l'Homme et humanitaires à prendre des mesures immédiates pour arrêter ce crime brutal", a ajouté le mouvement islamiste palestinien.

Le ministère palestinien des Affaires étrangères et des expatriés, basé à Ramallah, a également dénoncé cette décision, la qualifiant de "nouvelle forme d'extrémisme israélien croissant et de criminalité contre le peuple palestinien".

"C'est une étape dangereuse visant à poursuivre le génocide et le nettoyage ethnique sous le couvert de la légitimité", a ajouté le ministère.