Première réunion du comité de femmes d’affaires, une nouvelle aube pour la diwaniya saoudienne

La diwaniya qui s'est tenue vendredi soir dans une résidence cossue à quelques minutes de route de Riyad était différente car elle était organisée par un homme, mais dirigée par des femmes. (Photo fournie)
La diwaniya qui s'est tenue vendredi soir dans une résidence cossue à quelques minutes de route de Riyad était différente car elle était organisée par un homme, mais dirigée par des femmes. (Photo fournie)
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Publié le Samedi 26 février 2022

Première réunion du comité de femmes d’affaires, une nouvelle aube pour la diwaniya saoudienne

  • La famille Al-Mouhaidib félicitée pour continuer d’intégrer les femmes dans une tradition profondément ancrée dans la culture saoudienne
  • Le programme Women in Business (Femmes d’affaires) a été lancé en janvier 2020 dans le but de faire progresser le leadership et le développement de la carrière des femmes en Arabie saoudite

RIYAD: Dans la culture saoudienne, une diwaniya est généralement un lieu où les hommes se réunissent, dans une maison ou dans un cadre décontracté, pour participer à une discussion. Assis sur des canapés, ils plongent dans la conversation et les échanges amicaux pour résoudre les problèmes politiques et sociaux qui affectent leur communauté.

La diwaniya qui s'est tenue vendredi soir dans une résidence cossue à quelques minutes de route de Riyad était différente car elle était organisée par un homme, mais dirigée par des femmes.

Sur fond de magnifiques œuvres d'art, la Chambre de commerce américaine en Arabie saoudite (AmCham) a organisé sa première diwaniya sur les femmes d’affaires.

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Jamila El-Dajani, présidente du comité Women in Business de l’AmCham, a ouvert la soirée par un discours soulignant le chemin parcouru par les femmes d'affaires vivant en Arabie saoudite, mais où le Royaume devrait faire plus d’efforts.

Elle a également exprimé sa gratitude envers les hommes saoudiens qui ont tenu à inclure les femmes dans l'espace de style diwaniya.

«J'aimerais commencer aujourd'hui par remercier certains membres importants de notre communauté. Merci à la famille Al-Mouhaidib et, plus particulièrement, à Mousaab Al-Mouhaidib, pour nous avoir gracieusement accueillis.»

«C'est grâce à sa générosité que nous sommes en mesure de donner vie à cette initiative et d'intégrer les femmes dans une tradition profondément ancrée dans la culture saoudienne», a signalé El-Dajani.

Al-Mouhaidib, qui était présent, a permis que sa résidence familiale soit utilisée comme lieu de rassemblement de pensées et d’idées.

en bref

  • Mousaab Al-Mouhaidib, qui était présent, a permis que sa résidence familiale soit utilisée comme lieu de rassemblement de pensées et d’idées. Les canapés, positionnés en forme de U, ont créé une atmosphère accueillante à travers laquelle les invités ont été encouragés à parler librement de leurs épreuves et de leurs réussites dans un espace sûr, mettant cette fois en évidence les femmes et non seulement les hommes en tant que leaders.
  • Au cours de la soirée, deux questions ont été affichées de manière évidente sur les écrans. La première: «Comment pouvons-nous, en tant que société, nous unir afin de donner aux femmes qui nous entourent les moyens d'exceller dans leur carrière et de repenser la définition d'un leadership plus inclusif?» La seconde: «Étant donné que s'occuper de la famille est l'une des principales causes d'interruption de la carrière chez les femmes, comment pouvons-nous y répondre à la fois dans un contexte social et organisationnel?».

Les canapés, positionnés en forme de U, ont créé une atmosphère accueillante dans laquelle les invités ont été encouragés à parler librement de leurs épreuves et de leurs réussites dans un espace sûr, mettant cette fois en évidence les femmes et non seulement les hommes en tant que leaders.

Au cours de la soirée, deux questions ont été affichées de manière évidente sur les écrans.

La première: «Comment pouvons-nous, en tant que société, nous unir afin de donner aux femmes qui nous entourent les moyens d'exceller dans leur carrière et de repenser la définition d'un leadership plus inclusif?»

La seconde: «Étant donné que s'occuper de la famille est l'une des principales causes d'interruption de carrière chez les femmes, comment pouvons-nous y répondre à la fois dans un contexte social et organisationnel?»

Le programme Women in Business a été lancé en janvier 2020 dans le but de faire progresser le leadership et le développement de la carrière des femmes en Arabie saoudite.

L'expérience de l’AmCham a été créée de manière à contribuer à l'engagement bilatéral sur l'inclusion et le progrès des femmes, comme indiqué dans les objectifs de développement de la Vision 2030.

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«Dépasser l'objectif d'avoir 30 % de femmes dans la main-d'œuvre d'ici 2030 est un début incroyable. Maintenant, il est temps de se retrousser les manches et de se mettre au travail », a déclaré Hana Nemec, responsable de la communication à AmCham Arabie Saoudite et responsable de Women in Business, à Arab News. «Avec toutes ces opportunités pour les femmes en Arabie saoudite, je suis convaincue que nous continuerons à dépasser les attentes et à avancer vers davantage de rôles de leadership. Après six ans en tant qu'expatriée dans le Royaume, je suis tellement fière du chemin parcouru par les initiatives d'autonomisation des femmes.»

Housam Al-Saleh, directeur général adjoint du groupe Arabian Hala, était l'un des nombreux hommes saoudiens qui se sont assis et ont écouté les femmes parler ce soir-là.

«La discussion sur les femmes, leur carrière et leur autonomisation, et le fait de voir certaines femmes qui ont réussi dans la salle, m'ont vraiment donné un aperçu des défis auxquels elles sont confrontées pour progresser et s'assurer qu'elles ont une carrière», a déclaré Al-Saleh à Arab News. «Je pense que le message à retenir est que je dois m'asseoir avec les membres de mon équipe et leur demander s'ils connaissent la différence entre un emploi et une carrière. Cela devrait être fait dès le processus d'entretien, connaître leurs aspirations, et ce que les pousse à faire ce qu'ils ont envie de faire.»

«Veulent-ils faire un changement dans ce monde, poursuit-t-il, ou veulent-ils faire un changement pour eux-mêmes ou pour la vie qu’ils mènent actuellement? C'est quelque chose que j'ai vraiment pris à cœur et j'ai besoin de me développer davantage pour être ouvert et capable de les former pour avoir ce qu'ils méritent.»

L'une des femmes présentes dans la salle qui a ouvert de nombreuses portes aux Saoudiennes après les avoir franchies elle-même était Dana Al-Ajlani, responsable des affaires publiques de Sanofi au Conseil de coopération du Golfe et coprésidente de l'AmCham.

Al-Ajlani a grandi dans une famille conservatrice saoudienne qui insistait sur l'importance du travail acharné et de l'éducation, gravissant les échelons pour occuper aujourd'hui ce poste prestigieux.

Elle attribue son succès aux conseils de son père et de son grand-père qui l’ont aidée à se frayer un chemin dans une société dominée par les hommes, mais aussi à son courage et à son dynamisme.

Lorsqu'elle a rejoint le marché du travail il y a plusieurs décennies, elle était toujours la première femme à occuper tous les postes pour lesquels elle était embauchée. Maintenant, elle est heureuse de passer le flambeau.

«Pour moi, ce dont je suis le plus fière, c’est que j'ai été la première femme à avoir être embauchée dans chaque entreprise. Mais, au moment où je suis partie, je me suis assurée que je n'étais pas la seule», a déclaré Al-Ajlani à Arab News.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Monte Carlo Doualiya sort des sentiers battus: une semaine de programmation spéciale sur le royaume d’Arabie

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé. (AFP)
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  • Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter
  • La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays

PARIS: Il arrive qu’une initiative médiatique crée une véritable brèche dans les habitudes ou ouvre une fenêtre sur un monde encore méconnu ou mal compris.
Cela pourrait être le cas de la radio Monte Carlo Doualiya (MCD), un média public français arabophone qui a choisi de consacrer, pendant une semaine, une programmation spéciale à l’Arabie saoudite.
Cette décision audacieuse est presque inédite dans le paysage audiovisuel français, où le royaume reste souvent perçu à travers des prismes partiels ou des récits convenus.

« De Riyad à AlUla, Monte Carlo Doualiya révèle une Arabie saoudite en pleine métamorphose.»

Pour la direction de Monte Carlo Doualiya, le pari était simple : aller au plus près, voir, écouter, comprendre, et surtout raconter.
Les transformations du royaume depuis le lancement de la Vision 2030 sont considérables, mais elles restent souvent mal connues, d’où l’idée d’une immersion totale.
La radio ne s’est pas contentée de commenter à distance : elle a dépêché une mission sur le terrain pour enquêter, sentir l’atmosphère, rencontrer ceux qui incarnent le nouveau visage du pays.

Le résultat ? Un enthousiasme communicatif, porté par la surprise d’une Arabie saoudite qui change à une vitesse vertigineuse, dynamisée par une jeunesse que personne ne peut plus ignorer.
Pendant sept jours, émissions spéciales, reportages, débats, chroniques culturelles et entretiens exclusifs depuis Riyad, Djeddah, AlUla et Dhahran se sont succédé (du 24 au 30 novembre).

Pour la rédaction, cette « semaine saoudienne » n’était pas seulement une opération médiatique : elle répondait à un besoin concret de sortir des clichés, dépasser les préjugés et offrir au public de la radio arabophone un contenu à la fois informatif, vivant et nuancé.
L’équipe a voulu montrer l’Arabie saoudite telle qu’elle est aujourd’hui, et non telle qu’elle était hier.

Pour cela, le journaliste Atif Ali Salih a arpenté Riyad, ses quartiers futuristes, ses centres culturels, ses universités, ses cafés fréquentés par des jeunes qui débattent d’art, de cinéma, d’intelligence artificielle ou d’entrepreneuriat.
Ce qu’il en a rapporté : une série d’entretiens et de récits où dominent l’énergie, l’appétit de modernité et l’émergence de nouveaux visages, surtout féminins.

Répondant à Arab News en français, Ali Salih reconnaît avoir été surpris par ce qu’il a découvert : « Riyad donne le tournis », confie-t-il. « Tout va vite. Très vite. On sent un pays qui ne veut surtout pas rater sa décennie. »
Ce qui l’a surtout frappé, ce n’est pas tant la verticalité des nouveaux quartiers que la vitalité de ceux qui les habitent.

« Loin des clichés, un pays jeune, dynamique et résolument tourné vers l’avenir se dévoile. »

Il raconte ses rencontres avec de jeunes Saoudiennes dirigeant des start-up technologiques, des studios de design, des associations culturelles ou des projets artistiques. Beaucoup n’ont pas encore trente ans, parlent anglais couramment, et surtout, veulent participer au mouvement qui redéfinit leur pays.
Dans les cafés modernes de Riyadh Boulevard et les espaces de coworking, il dit avoir été impressionné par la liberté de ton, l’assurance et la soif d’apprendre.
« On a souvent une image figée des femmes saoudiennes, mais j’ai rencontré des ingénieures, des productrices, des développeuses, des conservatrices de musée… Elles se projettent loin, très loin, et regardent l’avenir droit dans les yeux. »

L’un des aspects les plus marquants de la semaine saoudienne a été la mise en lumière de l’effervescence culturelle : concerts gigantesques, expositions internationales, festivals de cinéma, bibliothèques ouvertes jusqu’à minuit… Le pays connaît un véritable renouveau artistique et culturel.
Cette métamorphose a été au cœur des émissions, avec des interviews de jeunes acteurs culturels saoudiens et des reportages réalisés dans les nouveaux musées de Riyad.

Ce qui ressort, c’est l’idée d’une génération — surtout féminine — impatiente de rattraper le temps perdu, une génération qui ne demande pas la permission d’exister, mais qui agit. Et cela, selon Ali Salih, « se voit, s’entend, se ressent ».

Cette semaine spéciale, au ton équilibré, curieux mais jamais condescendant, constitue une passerelle entre deux rives, en offrant aux Franco-Arabes et à tous ceux qui s’intéressent au Moyen-Orient un regard neuf et vivant sur l’Arabie saoudite d’aujourd’hui.
Ce type d’initiative, rare dans le paysage médiatique français, montre que la curiosité n’est jamais un luxe, mais une nécessité.

À l’issue de cette plongée saoudienne, la directrice de Monte Carlo Doualiya, Souad El Tayeb, assure à Arab News : « On reviendra. » Les portes se sont ouvertes, les liens se sont tissés, les idées ont fusé.
Au fond, dit-elle, c’est cela, la réussite de cette initiative inédite : « transformer la découverte en dialogue, et la curiosité en pont durable entre les sociétés ».

Seul bémol pour El Tayeb : MCD, qui diffuse sur FM, n’est pas écoutée en Arabie saoudite. Mais, se réjouit-elle, elle est largement suivie par les jeunes Saoudiens sur les réseaux sociaux.


Le Festival des Arts d’AlUla revient avec sa nouvelle édition avec Desert X AlUla

Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
Le festival artistique d'AlUla revient pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l'ancienne ville oasis d'AlUla en une scène dédiée à l'art contemporain, au design et à la culture. (Fourni)
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  • Le Festival des Arts d’AlUla 2026 transformera la ville en scène pour l’art contemporain
  • L’événement mettra en avant des artistes saoudiens et internationaux, le programme de résidences artistiques et l’essor du design à AlUla

DUBAÏ : Le Festival des Arts d’AlUla est de retour pour sa cinquième édition en janvier 2026, transformant l’ancienne oasis d’AlUla en scène pour l’art contemporain, le design et la culture. Sur fond de canyons désertiques majestueux et du vibrant quartier artistique d’AlJadidah, l’édition 2026 se déroulera du 16 janvier au 14 février.

Le festival proposera de nouvelles créations de land art dans le cadre de la quatrième édition de Desert X AlUla. Il comprendra également une grande exposition d’art, fruit d’une collaboration entre le musée d’art contemporain d’AlUla – dans le cadre de son programme pré-ouverture – et le Centre Pompidou ; ainsi qu’une exposition Design Space AlUla mettant en lumière les talents saoudiens et internationaux, et bien plus encore.

Hamad Alhomiedan, directeur des Arts et Industries Créatives à la Royal Commission for AlUla (RCU), a déclaré :
« Le Festival des Arts d’AlUla est l’expression contemporaine des traditions anciennes de créativité et d’échanges culturels à AlUla. Dans le programme diversifié de cette année, AlUla devient une toile pour le dialogue créatif et un catalyseur de conversations au Royaume et au-delà. Nous sommes fiers de présenter des œuvres ambitieuses de certains des artistes les plus célébrés d’Arabie Saoudite aux côtés de pionniers de renommée internationale, tous inspirés par la culture et les paysages uniques d’AlUla. J’ai hâte d’accueillir des visiteurs de la communauté locale et du monde entier pour vivre cet événement unique et explorer les merveilles d’AlUla. »

Le Festival des Arts d’AlUla est un événement annuel emblématique qui transforme l’ancienne ville d’AlUla en un terrain d’expression artistique vibrant, consolidant sa position comme un hub mondial de créativité et de culture tout au long de l’année. Faisant partie du calendrier AlUla Moments 2025/2026, le festival est devenu l’un des événements artistiques les plus célébrés de la région, réunissant des œuvres innovantes d’artistes locaux, régionaux et internationaux au cœur du riche patrimoine naturel et culturel d’AlUla, créant des moments spectaculaires d’inspiration et d’émerveillement.

Dans le cadre des événements, Desert X AlUla revient pour sa quatrième édition du 16 janvier au 28 février, présentant 10 nouvelles œuvres spécifiques au site, créées par des artistes multigénérationnels de premier plan et intégrées dans le paysage d’AlUla. Inspiré par la poésie de Khalil Gibran, le thème de cette année, « Espace sans mesure », présente chaque œuvre comme un point sur une nouvelle carte, marquant des éclats d’imagination, des utopies florissantes à des panoramas et corridors sonores jusqu’alors inconcevables.

Desert X AlUla 2026 mettra en lumière des œuvres contemporaines visionnaires d’artistes saoudiens et internationaux, sous la direction artistique de Neville Wakefield et Raneem Farsi, accompagnés de deux commissaires invités reflétant la longue histoire d’échanges interculturels de la région.

Par ailleurs, Design Space AlUla accueillera l’exposition AlUla Design, mettant en avant le rôle croissant d’AlUla en tant que hub de créativité et d’innovation culturelle. L’exposition présentera le travail produit par le Programme de Résidence des Artistes d’AlUla et le AlUla Design Award 2025, où des designers internationaux et régionaux se sont immergés dans les paysages, le patrimoine et les traditions artisanales d’AlUla pour créer des œuvres originales.

Enfin, les AlUla Design Stores présenteront les produits développés lors du quatrième AlUla Design Award, du Designathon et de la Résidence Design AlUla, ainsi que des collaborations avec trois designers de Madrasat Addeera.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


BD Angoulême : les financeurs publics demandent aux organisateurs de renoncer au festival 2026

 Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué". (AFP)
Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué". (AFP)
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  • L'édition 2026 du festival, qui traverse une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l'objet d'un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes
  • Face à cela, le Syndicat national de l'édition, qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait estimé mercredi que l'édition 2026 ne pouvait "plus se tenir"

ANGOULEME: Les financeurs publics du festival international de la bande dessinée d'Angoulême (FIBD) ont demandé jeudi à ses organisateurs de renoncer à la tenue de la prochaine édition prévue en janvier 2026, estimant son maintien "plus que compliqué".

"Il nous apparaît plus que compliqué d'organiser le maintien de l'édition 2026", sans les éditeurs et des auteurs, a annoncé le maire d'Angoulême Xavier Bonnefont lors d'une conférence de presse des collectivités locales et d'un représentant de l’État, qui financent l’événement à hauteur de 50%.

"Ce sont les auteurs et autrices, avec leurs maisons d'édition, qui font le festival. Sans eux et sans festivaliers, pas de festival et sans festival, pas de subvention publique", a ajouté l'élu.

"Nous demandons donc à l'association du FIBD (propriétaire de l'événement) et à l'organisateur (la société 9eArt+) de tirer les conclusions que cette réalité impose", a-t-il expliqué, assurant "se mettre en ordre de marche" pour trouver "un nouvel opérateur" afin d'organiser l'édition 2027.

L'édition 2026 du festival, qui traverse une crise de gouvernance depuis plusieurs mois, fait l'objet d'un large appel au boycott des auteurs et autrices de bande dessinée, dont de grands noms primés durant les éditions précédentes, à l'instar de la lauréate du Grand Prix 2025, Anouk Ricard.

Face à cela, le Syndicat national de l'édition, qui représente 24 poids lourds du secteur dont Casterman, Glénat, Delcourt ou Bayard, avait estimé mercredi que l'édition 2026 ne pouvait "plus se tenir", en dépit de la nouvelle gouvernance proposée par les partenaires publics pour l'organisation future de l'événement.

Le ministère de la Culture avait cependant appelé mercredi à maintenir la 53e édition prévue du 29 janvier au 1er prochains. Contacté jeudi par l'AFP après l'annonce faite à Angoulême, il a maintenu cette position.

Depuis la dernière édition du festival en janvier dernier, la société 9e Art est critiquée de toutes parts pour son manque de transparence, de supposées dérives commerciales et le limogeage, en 2024, d'une salariée après son dépôt d'une plainte pour viol.