Afghanistan: réouverture des universités publiques avec peu d'étudiantes

Des étudiants suivent un cours à l'université de Badakshan après la réouverture des principales universités afghanes, à Fayzabad, le 26 février 2022.(AFP)
Des étudiants suivent un cours à l'université de Badakshan après la réouverture des principales universités afghanes, à Fayzabad, le 26 février 2022.(AFP)
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Publié le Samedi 26 février 2022

Afghanistan: réouverture des universités publiques avec peu d'étudiantes

  • Interrogées à l'écart, des étudiantes ont fait part à l'AFP de leurs sentiments mitigés sur leur retour en cours
  • Les universités publiques de six provinces avaient déjà rouvert le 2 février

KABOUL : La plus grande université d'Afghanistan a rouvert samedi à Kaboul, six mois après la prise du pouvoir par les talibans, mais très peu d'étudiantes ont assisté aux cours, séparées des élèves masculins.

Les universités publiques de six provinces avaient déjà rouvert le 2 février.

Toutes les autres ont repris samedi, comme celle de Kaboul, la plus ancienne et la plus grande du pays avec environ 25.000 étudiants inscrits avant le retour des fondamentalistes islamistes le 15 août dernier.

Dans la capitale, des gardes talibans ont refusé aux journalistes l'accès au campus tentaculaire et chassé ceux qui s'attardaient près des entrées.

Interrogées à l'écart, des étudiantes ont fait part à l'AFP de leurs sentiments mitigés sur leur retour en cours.

"Je suis heureuse que l'université ait repris (...), nous voulons continuer nos études", a déclaré une étudiante en anglais, qui a demandé à être identifiée sous le nom de Basira.

Elle a toutefois évoqué "quelques difficultés", notamment parce que des étudiants ont été admonestés par les talibans pour avoir apporté leur téléphone portable en cours.

"Ils ne se sont pas bien comportés avec nous, ils ont été impolis", a-t-elle expliqué.

Les universités publiques, comme les collèges et lycées pour les filles, avaient été fermées dès l'arrivée au pouvoir des talibans, laissant craindre une volonté de priver les femmes de toute éducation, comme cela avait été le cas lors de leur premier règne (1996-2001). 

Toutefois, le nouveau gouvernement avait rapidement assuré vouloir permettre aux femmes d'étudier à l’université, mais sous de strictes conditions, notamment vestimentaires (port d'un voile) et de séparation des hommes et femmes. Et les écoles rouvriront pour les filles d'ici à fin mars, a-t-il promis.

Selon Maryam, une autre étudiante en anglais de l'université de Kaboul, seules sept camarades de son cours étaient présentes samedi matin.

"Avant, nous étions 56 élèves, garçons et filles", ensemble en cours, a-t-elle précisé.

De nombreux professeurs manquaient également à l'appel, "peut-être parce que certains ont quitté le pays", a-t-elle ajouté.

Dans le reste du territoire, le constat a été le même, avec très peu d'étudiants de retour.

 Abaya à la place du jean 

Parfois même aucun, comme à l'université de la vallée du Panchir (nord), bastion historique de la résistance contre les talibans et dernière région à être tombée sous le contrôle total des islamistes, fin septembre.

"Je ne sais pas s'ils viendront demain, ou après-demain, ou pas", s'interrogeait Noor-ur-Rehman Afzali, professeur dans cet établissement, ajoutant que plusieurs salles de cours détruites lors des combats n'avaient toujours pas été réparées.

À Hérat (ouest), l'ancienne ville de la route de la soie près de la frontière iranienne et, autrefois, l'un des plus importants centres intellectuels du monde islamique, les enseignants manquaient aussi.

"Certains de nos professeurs ont quitté le pays, mais nous sommes heureux" de la réouverture de l'université, a déclaré Parisa Narwan, étudiante à la faculté des arts.

Des dizaines de milliers d'Afghans ont fui le pays à l'arrivée des talibans, parmi lesquels des professeurs et enseignants, très critiques vis-à-vis du groupe islamiste radical.

Aucun pays n'a encore reconnu le nouveau régime, qui a imposé plusieurs restrictions aux femmes, notamment en leur interdisant de nombreux emplois dans la fonction publique.

Haseenat, étudiante en littérature dari à Kaboul, constate, amère, le changement radical de la vie sur le campus pour les femmes.

"On nous dit de ne pas sortir de nos cours (...) Il n'y a plus de cafétéria, et nous n'avons pas le droit d'aller dans la cour de l'université", énumère-t-elle.

Même remarque à Bamyan (centre), où il avait été annoncé que les étudiantes devaient porter une abaya noire sur le corps et un hijab sur la tête, les talibans renonçant cette fois à imposer la burqa, couvrant complètement la tête et le corps, avec un grillage dissimulant les yeux.

"Je n'ai jamais porté de hijab auparavant (...), c'est nouveau pour moi", a déclaré à l'AFP Sohaila Rostami, étudiante en biologie à Bamiyam.

"J'avais l'habitude de porter des jeans et d'autres vêtements normaux. Il sera difficile pour moi de m'habituer" à l'abaya et au hijab, a-t-elle ajouté.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
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  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
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  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
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  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.