Pesticides: un lent reflux en dépit d'un «intérêt collectif» à en sortir

Des manifestants tenant une pancarte contre le projet de Plan Stratégique National (PSN) pour la prochaine Politique Agricole Commune (2023-2027), à Bordeaux en France. (AFP).
Des manifestants tenant une pancarte contre le projet de Plan Stratégique National (PSN) pour la prochaine Politique Agricole Commune (2023-2027), à Bordeaux en France. (AFP).
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Publié le Lundi 28 février 2022

Pesticides: un lent reflux en dépit d'un «intérêt collectif» à en sortir

  • Alors qu'il y a un «intérêt collectif» à sortir de la chimie, de multiples facteurs expliquent la dépendance de l'agriculture française aux pesticides
  • «Il est possible de produire demain sans pesticides, mais cela relève d'un choix de société», selon un chercheur en agroécologie à l'Inrae

PARIS: Coût de la transition, fortes résistances... de multiples facteurs expliquent la dépendance de l'agriculture française aux pesticides, constitutive du développement de l'agroindustrie, alors qu'il y a un "intérêt collectif" à sortir de la chimie, pour le chercheur Xavier Reboud.

Pour illustrer cette situation, le chercheur en agroécologie à l'Institut national de recherche pour l'agriculture et l'environnement (Inrae), a coutume de donner l'exemple de la gestion de l'eau dans le Grand-Est.

Le Bureau de recherches géologiques et minières y analyse l'impact socio-économique de la pollution d'origine agricole de la nappe d'Alsace pour apporter de l'eau à 177 communes et quelque 430.000 habitants.

"Durant certaines périodes, il y a des pics où les seuils de nitrates et résidus de pesticides excèdent les valeurs limites: il faut purifier ou diluer cette eau en puisant dans les nappes profondes pour la rendre propre à la consommation. Le coût de cette action est estimé à 26 millions d'euros sur la période suivie de 15 ans pour cette agence de l'eau", relate le chercheur. 

Aux plans économique, sanitaire et environnemental, il serait pertinent "de trouver comment mettre en place des mesures préventives visant une agriculture qui maintienne la qualité de l'eau". Mais, ajoute-t-il, "s'il y a un intérêt collectif à sortir des pesticides, les intérêts individuels divergent".

Pour la majorité des agriculteurs, qui cherchent légitimement à s'assurer des meilleurs revenus possibles, "les pesticides sont un moyen de production", souligne-t-il.

"Dans ce système, malgré la mise en place d'une taxe de redevance pour pollution diffuse appliquée aux achats de pesticides, les pollueurs ne sont pas les seuls payeurs. Et les excès de ces choix sont portés par la société et par la planète."

«Injonctions contradictoires»

En France, où 70% des cultures dépendent de la pollinisation par des insectes dont un tiers pourrait disparaître d'ici à la fin du siècle selon l'ONU, l'Etat a adopté en 2008 le plan Ecophyto. L'objectif de ce plan, révisé deux fois, est de réduire de réduire de 50% l'usage des pesticides de synthèse d'ici à 2025.

En 2020, hors produits autorisés en bio et solutions de biocontrôle (utilisant des mécanismes naturels), environ 44.000 tonnes de produits phytosanitaires ont été vendues en France, selon des données provisoires publiées en juillet par le ministère de l'Agriculture.

C'est 20% en dessous de la moyenne 2012-2017, mais 23% de plus qu'en 2019. Une hausse "temporaire" selon l'exécutif, qui impute cette remontée aux stocks constitués par les agriculteurs anticipant des restrictions.

C'est notamment le cas du glyphosate, désherbant aussi controversé qu'efficace, dont le président Emmanuel Macron avait annoncé l'interdiction totale d'ici à fin 2020 avant d'y renoncer.

Le reflux est "lent", mais il y a eu des avancées, estime Xavier Reboud. Le gouvernement a notamment encouragé le développement du bio, du biocontrôle et de la robotique. 

Mais "tant qu'il reste des pesticides, la comparaison est presque systématiquement en faveur de la chimie pour l'agriculteur au regard des critères presque exclusivement économiques pour juger de ses performances", constate Xavier Reboud, qui rappelle qu'aujourd'hui, "la pollution de la nappe phréatique n'est pas perceptible dans le bilan comptable d'une exploitation".

"Les agriculteurs, explique-t-il, sont face à des injonctions contradictoires: on leur dit +Continuez à produire plus, il en va de notre souveraineté+, et en même temps, on leur dit +Produisez propre+."

Alors que le syndicat agricole majoritaire défend le credo "pas d'interdiction sans solution", appuyé en cela par le gouvernement, le chercheur estime que "tant que vous n'interdisez pas les produits vous n'avez aucune raison de développer des alternatives".

Et, relève-t-il, "chaque fois qu'on améliore un pulvérisateur, on renforce un paradigme qui ne vise pas à sortir des pesticides".

"Il est possible de produire demain sans pesticides, mais cela relève d'un choix de société" qui implique de "penser la restructuration des filières": revenir à des rotations longues de cultures diversifiées, un équilibre polyculture-élevage à une échelle plus locale, favoriser les circuits courts.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.