La Covid-19 s'installe dans le débat Kamala Harris/Mike Pence

Leurs lieutenants complètent chacun, à leur façon, la personnalité des candidats à la Maison-Blanche.  Fervent chrétien aux manières policées, Mike Pence, avocat de formation, tranche avec la personnalité haute en couleur de Donald Trump.  Sur la pandémie, il s'en tient à des propos mesurés. Mais cet ex-gouverneur et animateur de radio ultra-conservateur est aussi un orateur discipliné.  Fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, première colistière noire au nom d'un grand parti, Kamala Harris apparaît elle comme un gage de vitalité aux côtés d'un Joe Biden qui serait le plus vieux président à prendre ses fonctions, en janvier, s'il était élu. (AFP).
Leurs lieutenants complètent chacun, à leur façon, la personnalité des candidats à la Maison-Blanche. Fervent chrétien aux manières policées, Mike Pence, avocat de formation, tranche avec la personnalité haute en couleur de Donald Trump. Sur la pandémie, il s'en tient à des propos mesurés. Mais cet ex-gouverneur et animateur de radio ultra-conservateur est aussi un orateur discipliné. Fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, première colistière noire au nom d'un grand parti, Kamala Harris apparaît elle comme un gage de vitalité aux côtés d'un Joe Biden qui serait le plus vieux président à prendre ses fonctions, en janvier, s'il était élu. (AFP).
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

La Covid-19 s'installe dans le débat Kamala Harris/Mike Pence

  • Huit jours après le premier face-à-face entre le président républicain, 74 ans, et son adversaire démocrate, 77 ans, qui avait viré au pugilat verbal, le duel entre les colistiers a débuté par des échanges plus posés, bien que fermes
  • Il a pris une importance encore plus particulière depuis que Donald Trump a été hospitalisé pendant trois jours autour du week-end après avoir contracté la Covid-19

SALT LAKE CITY/WASHINGTON : Le vice-président américain Mike Pence et Kamala Harris, la démocrate qui brigue son poste, se sont affrontés mercredi sur la gestion de la Covid-19 dès l'ouverture de leur débat, aux enjeux décuplés par les interrogations sur l'âge et la forme de Donald Trump et Joe Biden.

«Les Américains ont été témoins de ce qui est le plus gros échec de toute administration présidentielle dans l'histoire de notre pays», a lancé d'emblée la sénatrice démocrate de 55 ans, qui serait la première femme à devenir vice-présidente des États-Unis en cas de victoire de Joe Biden à la présidentielle du 3 novembre. 

«Le président Donald Trump a fait ce qu'aucun autre président américain n'a jamais fait», a répondu Mike Pence, 61 ans, en mettant en avant notamment la décision de fermer les frontières avec la Chine au début de l'année. Il a accusé Mme Harris de «saper la confiance» des Américains dans un vaccin actuellement en préparation.

Huit jours après le premier face-à-face entre le président républicain, 74 ans, et son adversaire démocrate, 77 ans, qui avait viré au pugilat verbal, le duel entre les colistiers a débuté par des échanges plus posés, bien que fermes.

Il a pris une importance encore plus particulière depuis que Donald Trump a été hospitalisé pendant trois jours autour du week-end après avoir contracté la Covid-19.

Mike Pence et Kamala Harris briguent en effet le poste de vice-président, appelé à remplacer le président des États-Unis en cas de décès ou d'incapacité.

À moins de quatre semaines du scrutin, la pandémie s'est invitée jusque sur le plateau du débat télévisé à Salt Lake City, dans l'Utah. Des parois en plexiglas ont été installées pour séparer l'actuel vice-président républicain et la sénatrice démocrate, et les bureaux où ils ont pris place ont été éloignés de près de quatre mètres.

Ex-procureure habituée des réquisitoires acérés, Kamala Harris a reproché à son adversaire le bilan de plus de 210 000 morts qui fait des États-Unis le pays le plus endeuillé au monde par la pandémie.

Mike Pence est en effet depuis février aux commandes de la cellule de crise de la Maison-Blanche chargée de lutter contre le coronavirus.

«Débat le plus important»

L'arrêt par Donald Trump des négociations avec l'opposition sur un plan d'aide aux ménages et petites entreprises devrait aussi être au cœur des échanges. Les démocrates accusent sur ce sujet le président d'abandonner ses concitoyens.

Mike Pence doit plus globalement défendre le bilan de quatre ans de mandat aux côtés du tempétueux milliardaire. Et il pourrait tenter de contre-attaquer en évoquant les huit années passées par Joe Biden à la Maison-Blanche, quand il était vice-président de Barack Obama

«Je crois que nous allons assister ce soir (...) au débat entre candidats à la vice-présidence le plus important depuis qu'ils ont commencé à en organiser en 1976», a déclaré dans l'après-midi le sénateur républicain John Barrasso sur CNN. Les téléspectateurs «vont tenter de voir qui est prêt à être commandant-en-chef», a-t-il ajouté.

Leurs lieutenants complètent chacun, à leur façon, la personnalité des candidats à la Maison-Blanche.

Fervent chrétien aux manières policées, Mike Pence, avocat de formation, tranche avec la personnalité haute en couleur de Donald Trump.

Sur la pandémie, il s'en tient à des propos mesurés. Mais cet ex-gouverneur et animateur de radio ultra-conservateur est aussi un orateur discipliné.

Fille d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, première colistière noire au nom d'un grand parti, Kamala Harris apparaît, elle, comme un gage de vitalité aux côtés d'un Joe Biden qui serait le plus vieux président à prendre ses fonctions, en janvier, s'il était élu.

«Je suis impatient de voir Kamala Harris entrer dans l'histoire», a tweeté Joe Biden.

Scepticisme sur le plexiglas

Se posant en rassembleur d'une Amérique divisée, l'ancien vice-président de Barack Obama mène en tout cas depuis des mois dans les sondages. Et a encore creusé l'écart après son premier débat abrasif du 29 septembre face à Donald Trump.

Moins de trois jours plus tard, le président annonçait son diagnostic. Respectant scrupuleusement les gestes barrières, Joe Biden a depuis été testé quatre fois négatif.

Dans la salle, les proches de Donald Trump avaient enlevé leurs masques, malgré les consignes. Mercredi, la modératrice Susan Page, du journal USA Today, a rappelé au strict rappel de la règle sur le port du masque pour les spectateurs, par ailleurs très peu nombreux.

Cette fois, les organisateurs seront stricts. Et ont ajouté les fameuses parois en plexiglas, même si des experts préviennent qu'elle ne protégeront pas forcément Mike Pence et Kamala Harris d'une éventuelle contamination à la Covid-19 par des particules en suspension dans l'air. 


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.