Comment différents pays sont touchés par le changement climatique?

La rive de la rivière Clarence qui déborde à Grafton, à environ 130 km de la ville de Lismore, en Nouvelle-Galles du Sud, le 1er mars 2022. (Photo, AFP)
La rive de la rivière Clarence qui déborde à Grafton, à environ 130 km de la ville de Lismore, en Nouvelle-Galles du Sud, le 1er mars 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 01 mars 2022

Comment différents pays sont touchés par le changement climatique?

  • Certaines régions du monde deviendront trop chaudes et trop humides au cours du siècle pour que les humains puissent encore y vivre
  • Ailleurs, les canicules représenter un danger mortel pendant une partie de l'année pour les personnes travaillant en plein air

PARIS : Voici dix menaces majeures liées au changement climatique, qui frapperont des pays divers si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites rapidement, selon le rapport du Giec paru lundi.

1. Canicules : 50°c à Sydney

Certaines régions du monde deviendront trop chaudes et trop humides au cours du siècle pour que les humains puissent encore y vivre. Ailleurs, les canicules représenter un danger mortel pendant une partie de l'année pour les personnes travaillant en plein air.

En Afrique, la chaleur et l'humidité pourraient tuer 50 à 180 personnes supplémentaires pour 100 000 habitants chaque année si le réchauffement climatique atteint 2,5°C. Les engagements actuels des Etats conduisent à un réchauffement de 2,7°C, selon l'ONU.

Si le thermomètre mondial grimpe de 2°C, Sydney et Melbourne pourraient connaître les 50°C.

2. Sècheresse: Les récoltes aux Etats-Unis touchées

Le niveau des rivières et des réservoirs d'eau diminuera, faute de précipitations, portant un coup aux cultures. La sécheresse a déjà un impact sur le rendement des récoltes.

Aux Etats-Unis, les pertes de récoltes de la sécheresse sévère de 2012 ont ainsi été attribuées en partie au changement climatique.

En Europe, ces pertes dues aux sécheresses ont été multipliées par trois au cours des 50 dernières années et la situation va aller en s'empirant.

3. Inondations : Plus fréquentes en Europe

D'autres parties du monde vont subir à l'inverse pluies diluviennes et glissements de terrain.

En Europe, les trois dernières décennies ont concentré le plus grand nombre d'inondations sur 500 ans. Des pluies torrentielles comme celles qui ont frappé l'Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas en 2021 vont devenir plus fréquentes.

Au Canada, les précipitations hivernales devraient augmenter, avec à la clé des inondations semblables à celles de novembre 2021. Le Japon connaît un accroissement significatif de jours pluvieux chaque année.

4. Incendies : En hausse au Canada

Le changement climatique va renforcer les incendies comme ceux ayant ravagé l'Australie, le Canada et les Etats-Unis ces dernières années.

Les feux en Australie gagnent en fréquence et en intensité, avec une hausse du nombre de jours favorables aux incendies pouvant atteindre 70% d'ici à 2050 dans certaines régions si rien n'est fait.

Au Canada, le changement climatique conduit à un environnement plus chaud et plus sec. Les dommages annuels liés à ces catastrophes pourraient plus que doubler, à un milliard de dollars d'ici la fin du siècle, même si les émissions sont réduites rapidement.

5. Alimentation : Risques en Afrique

Les changements climatiques mettent en péril l'approvisionnement alimentaire mondial, perturbant la production de viande, de céréales, de produits laitiers, mais aussi la pêche, avec des risques de hausse des prix et de pénuries.

La production alimentaire a déjà diminué par rapport à ce qu'elle aurait été sans le réchauffement global.

D'ici à 2050, 80 millions de personnes supplémentaires pourraient être menacées par la famine, selon l'importance du réchauffement climatique, en particulier en Afrique sub-saharienne, en Asie du Sud-Est et en Amérique centrale et du Sud.

6. Espèces: Disparition au Costa Rica

Le réchauffement climatique menace la survie d'espèces animales et végétales et a déjà conduit certaines à l'extinction.

C'est le cas pour deux d'entre elles: le crapaud doré du Costa Rica, disparu à cause des sécheresses et un petit rongeur australien, Melomys rubicola, tué par les inondations sur l'îlot où il vivait.

En Afrique du Sud, 14 espèces d'oiseaux et de chauve-souris sont mortes en grand nombre en 2020 à cause des chaleurs extrêmes.

Les mesures de protection de la nature seront insuffisantes si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas réduites rapidement, avertit le rapport. Les récifs de coraux pourraient disparaître à un réchauffement de 2°C.

7. Forêt: Menacée au Brésil

Chaleurs, sécheresses et incendies tuent les arbres, transformant les forêts en prairies sèches. Ceci aurait des conséquences dévastatrices pour la biodiversité et les peuples autochtones et conduirait à relâcher davantage de CO2 dans l'atmosphère.

Au Brésil, la moitié de la forêt amazonienne pourrait connaître ce sort si les émissions de gaz à effet de serre continuent à croître, avertit le rapport. Les baisser pourrait limiter cette perte à 5%.

L'Amazonie n'est pas seule menacée: les forêts en Europe, aux Etats-Unis, au Canada et en Australie le sont aussi.

8. Hausse du niveau de la mer: Alerte en Chine

Des millions de personnes pourraient devoir migrer au cours du siècle à cause de la hausse du niveau de la mer. De petites îles risquent de devenir inhabitables sans baisse rapide des émissions de gaz à effet de serre.

Le niveau des mers pourrait monter entre 44 et 76 centimètres au cours de ce siècle si les Etats s'en tiennent à leurs engagements actuels. Cette hausse pourrait être limitée entre 28 et 55 cm avec des engagements plus forts.

Les pays les plus vulnérables incluent le Bangladesh, l'Inde, l'Indonésie et le Japon. Canton dans le Sud-Est de la Chine est classée comme la ville économiquement la plus exposée, selon le nouveau rapport: elle pourrait perdre des centaines de milliards de dollars par an d'ici à 2050.

9. Glace: fonte en Scandinavie

Le réchauffement fait fondre glace et neige, perturbant les écosystèmes et menaçant certaines infrastructures. Des stations de ski de basse altitude dépendront fortement de la neige artificielle pour survivre.

Des glaciers en Scandinavie, en Europe centrale et dans le Caucase pourraient perdre 60 à 80% de leur masse d'ici à la fin du siècle. La vie traditionnelle de peuples comme les Sami en Laponie, qui pratiquent l'élevage des rennes, est déjà perturbée.

Au Canada et en Russie, le dégel du permafrost gêne des activités économiques.

10. Économie: menace mondiale

Le changement climatique réduit croissance et revenus et entraîne des milliards de dollars de dégâts.

Un réchauffement de 4°C ferait diminuer le PIB mondial de 10 à 23% au cours du siècle, comparé à un monde sans réchauffement climatique. Entre 35 et 132 millions de personnes supplémentaires pourraient plonger dans la pauvreté extrême d'ici 2030 si rien n'est fait.


CIJ: l'impartialité de l'UNRWA suscite de «sérieux doutes» selon les Etats-Unis

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence". (AFP)
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  • La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre
  • Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ

LA HAYE: Un représentant des Etats-Unis a fait part mercredi à la Cour internationale de Justice de "sérieux doutes" concernant l'impartialité de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) lors d'audiences consacrées aux obligations humanitaires d'Israël envers les Palestiniens.

"L'impartialité de l'UNRWA suscite de sérieux doutes, du fait d'informations selon lesquelles le Hamas a utilisé les installations de l'UNRWA et que le personnel de l'UNRWA a participé à l'attentat terroriste du 7 octobre contre Israël", a déclaré Josh Simmons, de l'équipe juridique du département d'État américain.

La CIJ, située à La Haye (Pays-Bas), a ouvert lundi sa semaine d'audiences plus de 50 jours après l'instauration d'un blocus total sur l'aide entrant dans la bande de Gaza ravagée par la guerre.

Israël, qui ne participe pas à ces audiences, a dénoncé lundi une "persécution systématique" de la CIJ.

M. Simmons a déclaré aux juges qu'Israël avait "de nombreuses raisons" de mettre en doute l'impartialité de l'UNRWA.

"Il est clair qu'Israël n'a aucune obligation d'autoriser l'UNRWA à fournir une assistance humanitaire", a-t-il déclaré.

Israël a promulgué une loi interdisant à l'UNRWA, d'opérer sur le sol israélien, après avoir accusé certains membres du personnel d'avoir participé aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023, qui a déclenché le conflit.

Une série d'enquêtes, dont l'une menée par l'ancienne ministre française des Affaires étrangères Catherine Colonna, a révélé des "problèmes de neutralité" à l'UNRWA, mais a souligné qu'Israël n'avait pas fourni de preuves de son allégation principale.

Philippe Lazzarini, directeur de l'UNRWA, a déclaré mardi que plus de 50 membres de son personnel à Gaza avaient été maltraités et utilisés comme boucliers humains alors qu'ils étaient détenus par l'armée israélienne.

Lors de sa déposition face à la Cour, Diégo Colas, représentant la France, a appelé Israël à lever "sans délai" son blocage de l'aide vers la bande de Gaza".

"L'ensemble des points de passage doivent être ouverts, le travail des acteurs humanitaires doit être facilité, et le personnel doit être protégé conformément aux droits internationaux", a-t-il déclaré .

"Conséquences mortelles" 

Israël contrôle tous les flux d'aide internationale, vitale pour les 2,4 millions de Palestiniens de la bande de Gaza frappés par une crise humanitaire sans précédent, et les a interrompus le 2 mars dernier, quelques jours avant l'effondrement d'un fragile cessez-le-feu après 15 mois de combats incessants.

"L'interdiction totale de l'aide et des fournitures humanitaires décrétée par les autorités israéliennes depuis le 2 mars a des conséquences mortelles pour les civils de Gaza", a déclaré dans un communiqué Claire Nicolet, responsable de la réponse d'urgence de l'ONG Médecins sans Frontières dans la bande de Gaza.

"Les autorités israéliennes utilisent l'aide non seulement comme une monnaie d'échange, mais aussi comme une arme de guerre et un moyen de punition collective pour plus de 2 millions de personnes vivant dans la bande de Gaza," a-t-elle ajouté.

En décembre, l'Assemblée générale des Nations unies avait adopté une résolution demandant à la CIJ de rendre un avis consultatif "à titre prioritaire et de toute urgence".

La résolution demande à la CIJ de clarifier les obligations d'Israël concernant la présence de l'ONU, de ses agences, d'organisations internationales ou d'États tiers pour "assurer et faciliter l'acheminement sans entrave des fournitures urgentes essentielles à la survie de la population civile palestinienne".

Les avis consultatifs de la CIJ ne sont pas juridiquement contraignants, mais celui-ci devrait accroître la pression diplomatique sur Israël.

En juillet dernier, la CIJ avait aussi rendu un avis consultatif jugeant "illégale" l'occupation israélienne des Territoires palestiniens, exigeant qu'elle cesse dès que possible.


Après la panne géante, les énergies renouvelables sur le banc des accusés en Espagne

Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
Des passagers attendent avant de monter dans leur train à la gare de Sants à Barcelone, le 29 avril 2025, au lendemain d'une panne d'électricité massive qui a touché toute la péninsule ibérique et le sud de la France. (Photo par Josep LAGO / AFP)
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  • Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne.
  • Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez.

MADRID : L'essor des énergies renouvelables a-t-il fragilisé le réseau électrique espagnol ? Deux jours après la panne géante qui a touché la péninsule, la nature du mix énergétique ibérique est au cœur de vifs débats mercredi en Espagne, malgré les messages rassurants des autorités.

« Le manque de centrales nucléaires et la multiplication par dix des énergies renouvelables ont mis à terre le réseau électrique », assure en une le quotidien conservateur ABC mercredi matin. « Les alertes sur les renouvelables depuis cinq ans » ont été « ignorées », regrette de son côté El Mundo, également classé à droite.

Dans le viseur de ces deux quotidiens, mais aussi des partis d'opposition, se trouve la politique énergétique mise en place depuis plusieurs années par le gouvernement du Premier ministre socialiste Pedro Sánchez, qui a fait de l'Espagne l'un des champions européens de la transition verte.

Selon le gestionnaire du réseau électrique espagnol REE, le solaire et l'éolien ont représenté en 2024 près de 40 % du mix électrique espagnol. C'est près de deux fois plus qu'en 2014, et près du double également de la part du nucléaire, tombée l'an dernier à 20 %. 

Cette évolution est défendue par l'exécutif, qui s'est engagé à fermer toutes les centrales nucléaires d'ici dix ans, mais elle est source de tensions dans le pays, plusieurs rapports ayant pointé ces derniers mois de possibles risques en l'absence de mesures fortes pour adapter le réseau.

- Une énergie « sûre » ?

Dans son document financier annuel publié fin février, Redeia, la maison-mère de REE, avait ainsi mis en garde contre « la forte pénétration de la production renouvelable sans les capacités techniques nécessaires à un comportement adéquat face aux perturbations ».

Cela pourrait « provoquer des coupures de production », qui « pourraient devenir sévères, allant jusqu'à entraîner un déséquilibre entre la production et la demande, ce qui affecterait significativement l'approvisionnement en électricité » de l'Espagne, avait-elle écrit. 

Un message relayé par l'organisme espagnol de la concurrence (CNMC) dans un rapport de janvier. « À certains moments, les tensions du réseau de transport d'électricité ont atteint des valeurs maximales proches des seuils autorisés, dépassant même ces seuils à certains moments », avait écrit l'organisme.

Après la coupure de lundi, certains experts du secteur se sont interrogés sur un éventuel déséquilibre entre production et demande (difficile à corriger dans un réseau où l'éolien et le solaire ont une place prépondérante) qui aurait pu contribuer à l'effondrement du système électrique espagnol.

Dans un entretien accordé mercredi matin à la radio Cadena Ser, Beatriz Corredor, la présidente de Redeia et REE (l'ex-députée socialiste) a cependant assuré que la production d'énergies renouvelables était « sûre ».

« Relier l'incident si grave de lundi à une pénétration des énergies renouvelables n'est pas vrai, ce n'est pas correct », a-t-elle insisté, en assurant que le rapport de février ne faisait que dresser la liste de risques potentiels, comme l'y oblige la législation. 

- « Ignorance » -

Mardi déjà, Pedro Sánchez avait lui aussi défendu le modèle énergétique mis en œuvre par son gouvernement, rappelant que la cause précise de la panne qui a provoqué le chaos au Portugal et en Espagne durant de longues heures lundi n'était toujours pas connue à ce stade.

« Ceux qui lient cet incident au manque de nucléaire mentent franchement ou démontrent leur ignorance », a assuré le dirigeant socialiste.

« Les centrales nucléaires, loin d'être une solution, ont été un problème » durant la panne, car « il a été nécessaire de rediriger vers elles de grandes quantités d'énergie pour maintenir leurs réacteurs stables », a insisté le chef du gouvernement. 

Plusieurs hypothèses ont été avancées pour expliquer la panne depuis deux jours, dont celle d'une cyberattaque. Mardi, la justice espagnole a ouvert une enquête pour déterminer si la panne avait été provoquée par un « sabotage informatique » susceptible d'être qualifié de « délit terroriste ».

REE estime cependant que cette hypothèse est peu crédible. « Au vu des analyses que nous avons pu réaliser avec l'aide notamment du Centre national du renseignement espagnol (CNI), nous pouvons écarter un incident de cybersécurité », a ainsi assuré le gestionnaire.

D'après REE, l'équivalent de 60 % de la consommation électrique de l'Espagne, soit 15 gigawatts, a disparu en l'espace de cinq secondes seulement lors de la panne survenue lundi à 12 h 33 (11 h 33 GMT), un phénomène qualifié d'« inédit » et « totalement extraordinaire ».


Des rapports internes concluent à un climat antisémite et anti-musulman à Harvard

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël". (AFP)
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  • Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël
  • Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants

NEW YORK: Deux rapports distincts sur Harvard publiés mardi par l'université ont établi qu'un climat antisémite et anti-musulman s'était installé sur le campus de la prestigieuse université américaine, dans le viseur de Donald Trump, et la pressent d'agir pour y remédier.

Ces deux rapports de plusieurs centaines de pages, construits notamment à partir de questionnaires et de centaines de témoignages d'étudiants et d'encadrants menés depuis janvier 2024, sont rendus au moment où l'université implantée près de Boston (nord-est) s'est attiré les foudres de Donald Trump, qui l'a dernièrement dépeinte en "institution antisémite d'extrême gauche", "foutoir progressiste" et "menace pour la démocratie".

Harvard, comme d'autres universités américaines de renom, Columbia en particulier, est accusée par le président républicain d'avoir laissé prospérer l'antisémitisme sur son campus pendant les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza menée par Israël après l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Un premier groupe de travail sur l'antisémitisme et les positions anti-Israël, composé principalement de membres du corps enseignant mais aussi d'étudiants, a établi que les deux phénomènes "ont été alimentés, pratiqués et tolérés, non seulement à Harvard, mais aussi plus largement dans le monde universitaire".

Le rapport exhorte l'université pluricentenaire à "devenir leader dans la lutte contre l'antisémitisme et les positions anti-Israël".

Un autre groupe de travail distinct, lui consacré aux positions anti-musulmans, anti-arabes et anti-Palestiniens, a conclu à "un sentiment profondément ancré de peur parmi les étudiants, les enseignants et le personnel". Les personnes interrogées décrivent "un sentiment de précarité, d'abandon, de menace et d'isolement, ainsi qu'un climat d'intolérance omniprésent", écrivent ses auteurs.

"Harvard ne peut pas - et ne va pas - tolérer l'intolérance. Nous continuerons à protéger tous les membres de notre communauté et à les préserver du harcèlement", s'engage dans une lettre accompagnant les deux rapports le président de Harvard, Alan Garber, à l'initiative des deux rapports, en promettant de "superviser la mise en oeuvre des recommandations" préconisées.

Harvard, l'université la plus ancienne des Etats-Unis et une des mieux classées au monde, s'est distinguée en étant la première à attaquer en justice l'administration Trump contre un gel de plus de deux milliards de dollars de subventions fédérales, décidé après que la célèbre institution a refusé de se plier à une série d'exigences du président.

Donald Trump, qui reproche aux universités d'être des foyers de contestation progressiste, veut avoir un droit de regard sur les procédures d'admission des étudiants, les embauches d'enseignants ou encore les programmes.

L'accusation d'antisémitisme est fréquemment employée par son administration pour justifier ses mesures contre les établissements d'enseignement supérieur, ainsi que contre certains étudiants étrangers liés aux manifestations contre la guerre à Gaza.