Afghanistan: Trump veut terminer le retrait des militaires américains d'ici Noël

Le président américain Donald Trump regarde depuis le balcon Truman à son retour à la Maison Blanche depuis le Walter Reed Medical Center, où il a été soigné pour le Covid-19. (NicholasKAMM/AFP)
Le président américain Donald Trump regarde depuis le balcon Truman à son retour à la Maison Blanche depuis le Walter Reed Medical Center, où il a été soigné pour le Covid-19. (NicholasKAMM/AFP)
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Publié le Jeudi 08 octobre 2020

Afghanistan: Trump veut terminer le retrait des militaires américains d'ici Noël

  • Donald Trump a annoncé vouloir retirer tous les militaires américains d'Afghanistan d'ici Noël
  • «Nous devrions faire rentrer à la maison d'ici Noël le petit nombre de nos courageux hommes et femmes qui servent encore en Afghanistan!»

WASHINGTON: Donald Trump a affirmé mercredi qu'il voudrait retirer tous les militaires américains d'Afghanistan d'ici Noël, c'est-à-dire plus rapidement que prévu par l'accord entre les Etats-Unis et les talibans.

«Nous devrions faire rentrer à la maison d'ici Noël le petit nombre de nos courageux hommes et femmes qui servent encore en Afghanistan!», a tweeté le président américain, qui briguera le 3 novembre un second mandat face au démocrate Joe Biden.

Le milliardaire républicain promet depuis des années de «mettre fin aux guerres sans fin», et n'a jamais caché qu'il espérait accélérer le retrait à l'approche de la présidentielle.

L'administration Trump s'est engagée à retirer toutes les troupes américaines d'Afghanistan mi-2021 au plus tard dans un accord historique signé le 29 février avec les talibans pour mettre fin à la plus longue guerre des Etats-Unis. En échange, les insurgés se sont engagés à ne pas laisser des terroristes opérer depuis les territoires qu'ils contrôlent, et à entamer des négociations de paix directes inédites avec le gouvernement de Kaboul.

Ces dernières ont débuté en septembre, avec plusieurs mois de retard, et n'ont pas encore permis d'aboutir à une entente pour diminuer la violence voire conclure un cessez-le-feu.

Dans un communiqué jeudi, les talibans ont dit «saluer l'annonce» du président Trump, rappelant leur volonté de respecter l'accord américano-taliban et d'avoir «des relations positives avec tous les pays dans le futur, y compris les Etats-Unis».

Malgré ces maigres avancées, l'armée américaine a entamé son retrait au rythme prévu par l'accord, voire plus rapidement. En septembre, il y avait 8.600 militaires américains en Afghanistan, mais le Pentagone avait fait savoir qu'une nouvelle phase du retrait était imminente.

Biden favorable à un retrait 

Le tweet de Donald Trump, à mi-chemin entre l'annonce présidentielle et la promesse de campagne, intervient alors que les pourparlers de paix de Doha piétinent. Ces négociations au Qatar ont pour objectif de mettre fin à 19 années de guerre en Afghanistan mais ont été ralenties par des désaccords sur le code de conduite à adopter dans les discussions.

Le président afghan Ashraf Ghani a appelé mardi les talibans à «avoir le courage de déclarer un cessez-le-feu national» lors d'une visite à Doha.

En attendant, les violences font toujours rage dans le pays. Une attaque-suicide visant le gouverneur d'une province a tué huit personnes lundi.

L'émissaire américain pour l'Afghanistan Zalmay Khalilzad a estimé mercredi que la violence était «trop importante», tout en assurant que les insurgés étaient «assez sérieux au sujet des négociations».

«Beaucoup pensaient qu'ils ne négocieraient pas avec le gouvernement afghan, qu'ils ne voulaient qu'un accord sur le retrait des forces américaines. Mais ils sont maintenant à la même table», a-t-il plaidé lors d'une intervention par vidéo à une conférence du Pearson Institute de l'université de Chicago.

L'intervention en Afghanistan, lancée en octobre 2001, a coûté plus de 1.000 milliards de dollars aux Etats-Unis et la vie à quelque 2.400 militaires américains. Mais après avoir chassé rapidement du pouvoir les talibans, accusés d'avoir hébergé Al-Qaïda, la nébuleuse jihadiste responsable des attentats du 11-Septembre, la victoire n'a jamais été proche sur le terrain.

Aux Etats-Unis, le principe d'un retrait est de plus en plus partagé à droite comme à gauche ainsi que dans l'opinion, même si un certain nombre de responsables politiques, notamment parmi les républicains néoconservateurs, mettent en garde contre le risque de voir des groupes terroristes se servir à nouveau de l'Afghanistan comme d'une base-arrière.

Joe Biden, lui, s'était opposé à l'envoi de renforts lorsqu'il était vice-président de Barack Obama, mais son point de vue ne l'avait pas emporté.

Sur son site de campagne, le septuagénaire démocrate promet aussi de «mettre fin aux guerres interminables» et de rapatrier «la grande majorité» des troupes américaines d'Afghanistan, tout en maintenant une mission étroite aux contours flous pour contrer Al-Qaïda et le groupe jihadiste Etat islamique.


Islamabad assure que le cessez-le-feu avec l'Afghanistan «tient»

Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères. (AFP)
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  • "Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu"
  • Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite

ISLAMABAD: Le cessez-le-feu entre Islamabad et Kaboul, prolongé jeudi à l'issue d'un cycle de négociations en Turquie "tient", a affirmé le ministère pakistanais des Affaires étrangères.

"Le cessez-le-feu tient mais toute provocation entraînera une riposte adaptée à la nature de la violation du cessez-le-feu", a assuré Tahir Andrabi, porte-parole de ce ministère. Un nouveau cycle de discussions est prévu à Istanbul le 6 novembre pour tenter d'instaurer une trêve durable à la frontière entre les deux pays après des affrontements d'une ampleur inédite.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU condamne «l'assaut» des paramilitaires sur El-Facher

Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils". (AFP)
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  • Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher"
  • El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir"

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a condamné jeudi "l'assaut" des paramilitaires soudanais sur la ville d'El-Facher, au Darfour, et ses "impacts dévastateurs sur les civils".

Dans cette déclaration, le Conseil exprime sa "profonde inquiétude concernant l'escalade de la violence dans et autour d'El-Facher", dont les paramilitaires des Forces de soutien rapide viennent de prendre le contrôle, et condamne les "atrocités qu'auraient commises les FSR contre la population civile, y compris exécutions sommaires et détentions arbitraires".

El-Facher, dernière grande ville du Darfour qui échappait au contrôle des Forces de soutien rapide (FSR), "déjà le théâtre de niveaux catastrophiques de souffrance humaine, a plongé dans un enfer encore plus noir, avec des informations crédibles d'exécutions de masse" après l'entrée des paramilitaires, a dénoncé devant le Conseil de sécurité le chef des opérations humanitaires de l'ONU, Tom Fletcher.

"Nous ne pouvons pas entendre les cris, mais pendant que nous sommes assis ici, l'horreur se poursuit. Des femmes et des filles sont violées, des gens mutilés et tués, en toute impunité", a-t-il ajouté.

Mais "la tuerie n'est pas limitée au Darfour", a-t-il alerté, s'inquiétant notamment de la situation dans le Kordofan voisin.

"Des combats féroces au Kordofan-Nord provoquent de nouvelles vagues de déplacement et menacent la réponse humanitaire, y compris autour de la capitale El-Obeid".

Des informations font état "d'atrocités à large échelle commises par les Forces de soutien rapide à Bara, dans le Kordofan-Nord, après la récente prise de la ville", a également dénoncé Martha Ama Akyaa Pobee, sous-secrétaire générale de l'ONU chargée de l'Afrique.

"Cela inclut des représailles contre des soi-disant collaborateurs, souvent ethniquement motivées", a-t-elle déploré.

"Au moins 50 civils ont été tués ces derniers jours à Bara, à cause des combats et par des exécutions sommaires. Cela inclut l'exécution sommaire de cinq bénévoles du Croissant rouge", a-t-elle indiqué.

Le Kordofan "est probablement le prochain théâtre d'opérations militaires pour les belligérants", a-t-elle mis en garde.

"Des attaques de drones de la part des deux parties touchent de nouveaux territoires et de nouvelles cibles. Cela inclut le Nil Bleu, Khartoum, Sennar, le Kordofan-Sud et le Darfour-Ouest, ce qui laisse penser que la portée territoriale du conflit s'élargit", a ajouté la responsable onusienne.

Décrivant la situation "chaotique" à El-Facher où "personne n'est à l'abri", elle a d'autre part noté qu'il était difficile d'y estimer le nombre de victimes.

La guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et provoqué la pire crise humanitaire actuelle, selon l'ONU.

Elle a été déclenchée en avril 2023 par une lutte de pouvoir entre deux anciens alliés: le général Abdel Fattah al-Burhane, commandant de l'armée et dirigeant de facto du Soudan depuis le coup d'Etat de 2021, et le général Mohamed Daglo, à la tête des FSR.


Ouragan Melissa: près de 50 morts dans les Caraïbes, l'aide afflue

Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
Un homme passe devant les débris d'une maison endommagée après le passage de l'ouragan Melissa dans le village de Boca de Dos Rios, province de Santiago de Cuba, Cuba, le 30 octobre 2025. (AFP)
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  • L’ouragan Melissa, le plus puissant à frapper la Jamaïque en près de 90 ans, a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque, laissant derrière lui des destructions massives et des centaines de milliers de sinistrés
  • L’aide internationale afflue vers les Caraïbes, avec des secours venus des États-Unis, du Venezuela, de la France et du Royaume-Uni, alors que les experts rappellent le rôle du réchauffement climatique dans l’intensification de ces catastrophes

CUBA: L'aide internationale afflue vendredi vers les Caraïbes dévastées par le passage de l'ouragan Melissa qui a fait près de 50 morts en Haïti et en Jamaïque.

Habitations en ruines, quartiers inondés et communications coupées... L'heure est à l'évaluation des dégâts causés par Melissa qui devrait désormais faiblir au dessus dans l'Atlantique nord après avoir passé les Bermudes.

Selon le Centre national américain des ouragans (NHC), les inondations devraient s'atténuer aux Bahamas, mais les crues pourraient demeurer à un niveau élevé à Cuba, en Jamaïque, en Haïti et en République dominicaine voisine.

Rendu plus destructeur par le réchauffement climatique, l'ouragan a été le plus puissant à toucher terre en 90 ans lorsqu'il a frappé la Jamaïque mardi en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle Saffir-Simpson, avec des vents d'environ 300 km/h.

"Le bilan confirmé est désormais de 19 morts" dont neuf à l'extrémité ouest de l'île, a déclaré jeudi soir la ministre jamaïcaine de l'Information Dana Morris Dixon, citée par les médias locaux.

De nombreux habitants n'ont toujours pas pu contacter leurs proches, ont expliqué les autorités. L'armée jamaïcaine s'emploie à dégager les routes bloquées, selon le gouvernement.

"Il y a eu une destruction immense, sans précédent, des infrastructures, des propriétés, des routes, des réseaux de communication et d'énergie", a déclaré depuis Kingston Dennis Zulu, coordinateur pour l'ONU dans plusieurs pays des Caraïbes. "Nos évaluations préliminaires montrent que le pays a été dévasté à des niveaux jamais vus auparavant".

- Melissa "nous a tués" -

A Haïti, pas directement touché par l'ouragan mais victime de fortes pluies, au moins 30 personnes, dont dix enfants, sont mortes, et 20 portées disparues, selon le dernier bilan des autorités communiqué jeudi. Vingt-trois de ces décès sont dus à la crue d'une rivière dans le sud-ouest du pays.

A Cuba, les communications téléphoniques et routières restent largement erratiques.

A El Cobre, dans le sud-ouest de l'île communiste, le son des marteaux résonne sous le soleil revenu: ceux dont le toit s'est envolé s'efforcent de réparer avec l'aide d'amis et de voisins, a constaté l'AFP.

Melissa "nous a tués, en nous laissant ainsi dévastés", a déclaré à l'AFP Felicia Correa, qui vit dans le sud de Cuba, près d'El Cobre. "Nous traversions déjà d'énormes difficultés. Maintenant, évidement, notre situation est bien pire."

Quelques 735.000 personnes avaient été évacuées, selon les autorités cubaines.

- Secouristes -

L'aide promise à l'internationale s'achemine dans la zone dévastée.

Les États-Unis ont mobilisé des équipes de secours en République dominicaine, en Jamaïque et aux Bahamas, selon un responsable du département d'État. Des équipes étaient également en route vers Haïti.

Le secrétaire d'État Marco Rubio a également indiqué que Cuba, ennemi idéologique, est inclus dans le dispositif américain.

Le Venezuela a envoyé 26.000 tonnes d'aide humanitaire à son allié cubain.

Le président du Salvador Nayib Bukele a annoncé sur X envoyer vendredi "trois avions d'aide humanitaire en Jamaïque" avec "plus de 300 secouristes" et "50 tonnes" de produits vitaux.

Kits de première nécessité, unités de traitement de l'eau: la France prévoit de livrer "dans les prochains jours" par voie maritime une cargaison d'aide humanitaire d'urgence en Jamaïque, selon le ministère des Affaires étrangères.

Le Royaume-Uni a débloqué une aide financière d'urgence de 2,5 millions de livres (2,8 millions d'euros) pour les pays touchés.

Le changement climatique causé par les activités humaines a rendu l'ouragan plus puissant et destructeur, selon une étude publiée mardi par des climatologues de l'Imperial College de Londres.

"Chaque désastre climatique est un rappel tragique de l'urgence de limiter chaque fraction de degré de réchauffement, principalement causé par la combustion de quantités excessives de charbon, de pétrole et de gaz", a déclaré Simon Stiell, secrétaire exécutif de l'ONU chargé du changement climatique, alors que la grande conférence climatique des Nations unies COP30 s'ouvre dans quelques jours au Brésil.

Avec le réchauffement de la surface des océans, la fréquence des cyclones (ou ouragans ou typhons), les plus intenses augmente, mais pas leur nombre total, selon le groupe d'experts du climat mandatés par l'ONU, le Giec.