Guerre en Ukraine: face aux sanctions, l'économie russe joue sa survie

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, rencontre des journalistes après la conférence de presse annuelle du président russe Vladimir Poutine au hall d'exposition Manezh, dans le centre de Moscou, le 23 décembre 2021. (Photo, AFP)
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, rencontre des journalistes après la conférence de presse annuelle du président russe Vladimir Poutine au hall d'exposition Manezh, dans le centre de Moscou, le 23 décembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 02 mars 2022

Guerre en Ukraine: face aux sanctions, l'économie russe joue sa survie

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, rencontre des journalistes après la conférence de presse annuelle du président russe Vladimir Poutine au hall d'exposition Manezh, dans le centre de Moscou, le 23 décembre 2021. (Photo, AFP)
  • L'économie russe va-t-elle survivre? Interrogé par la presse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répondu en termes vagues
  • Dans un «environnement économique hostile», il faut «minimiser les conséquences». En somme, la Russie «restera debout»

MOSCOU: Les autorités russes tentaient mercredi d'enrayer l'hémorragie économique et la panique provoquées par les sanctions massives imposées contre Moscou à la suite de l'invasion de l'Ukraine et qui fragilisent comme jamais l'économie moderne bâtie depuis la fin de l'URSS. 

L'économie russe va-t-elle survivre? Interrogé par la presse, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a répondu en termes vagues. Dans un « environnement économique hostile », il faut « minimiser les conséquences ». En somme, la Russie « restera debout ». 

Mais la voix du Kremlin, peu loquace, a avoué que l'économie russe subissait « un sérieux coup dur », et que son « intégrité » était en jeu. 

Depuis l'annonce de sanctions économiques massives contre la Russie en représailles à l'invasion de l'Ukraine par Moscou, les Russes se réveillent dans une dystopie économique. 

Leur argent a perdu plus d'un tiers de sa valeur en devises en quelques jours, leurs avions ne peuvent plus se rendre que dans une poignée de pays, leurs emplois, leurs salaires, leurs prêts... tout semble menacé. 

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Graphique montrant le classement des 10 plus grandes banques en Russie par capitalisation boursière, en février 2022. (Graphique, AFP)

« panique » 

La présidente la Chambre haute du parlement Valentina Matvienko, qualifiant les sanctions de « sans précédent », a invité « tout le monde à brancher les cerveaux, pour analyser tout ce qui empêche » le monde de l'entreprise de fonctionner, invitant à ne pas céder à la « panique ». 

Le Premier ministre a, lui, répété des recettes russes vieilles de vingt ans: remplacer les importations par des produits locaux et diversifier les sources de revenu.  

Mais ces déclarations semblent bien peu de choses face à l'éventualité d'un cataclysme. La Bourse de Moscou reste fermée depuis lundi et les autorités multiplient les restrictions pour limiter la casse. 

La Banque centrale a annoncé des mesures interdisant aux étrangers de vendre leurs actions russes et de retirer des fonds du marché financier russe, face à une hémorragie d'investissements étrangers. Il est également nterdit de quitter la Russie avec plus de 10 000 dollars en espèces. 

Le ministère des Finances s'est prononcé en faveur de l'abolition de la TVA sur les achats d'or par des particuliers, leur suggérant de le préférer à l'achat de devises étrangères. 

Sberbank, première banque de Russie, très profitable il y a encore seulement quelques semaines, a annoncé mercredi son retrait du marché européen, provoquant un effondrement de 95% de la valeur de ses actions à la Bourse de Londres.  

Les entreprises et les oligarques russes sanctionnés annoncent en cascade le repli de leurs activités, tandis que les entreprises étrangères se précipitent pour annoncer la fin de leurs services en Russie. 

Des poids lourds du secteur des hydrocarbures, comme Shell et BP, ont annoncé leur retrait d'un pays où ils ont investi des milliards. 

Des centaines de milliers d'emplois, peut-être même plus, sont en jeu pour les Russes travaillant pour des entreprises étrangères, qui s'inquiètent également du paiement de leurs salaires alors que les liens des banques russes avec l'étranger approchent dangereusement de la rupture. 

Les Russes à crédit 

Les Russes, dont l'on vante souvent la résilience face aux cataclysmes de l'histoire, goûtent depuis une vingtaine d'années aux fruits du capitalisme et d'une économie intégrée à l'international.  

Loin des décombres de l'URSS, la classe moyenne a pris l'habitude des voyages à l'étranger, des restaurants et des boutiques. La popularité endurante de Vladimir Poutine tient en grande partie à la stabilité économique qui s'est installée depuis son arrivée au Kremlin en 2000.  

Depuis les sanctions de 2014, suite à l'annexion par Moscou de la péninsule de Crimée, l’État a accumulé de solides réserves pour résister aux sanctions. 

Mais les citoyens russes, qui ont vu leurs pouvoir d'achat s'éroder en huit ans dans une économie atone, ne sont pas dans la même situation, d'autant que beaucoup ont financé leur bien-être matériel par le crédit et ce, alors que près de deux tiers d'entre eux n'ont aucune épargne, selon un sondage de 2021 de l'institut Levada. 

« Si vous avez des prêts ou d'autres dettes auprès des banques, il faut les rembourser rapidement. La crise augmente le risque de perdre des sources de revenus », disait mercredi aux Russes le conseiller financier Sergueï Leonidov, dans une interview à l'agence Ria Novosti. 


CMA CGM annonce la reprise de la compagnie aérienne cargo en faillite Air Belgium

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. (AFP)
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  • Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium
  • L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable

PARIS: Le transporteur maritime français CMA CGM a annoncé mercredi qu'il reprenait la compagnie aérienne belge Air Belgium qui était placée en liquidation en raison d'un passif important accumulé pendant la pandémie de Covid, en promettant de sauvegarder 124 emplois sur 401.

Le groupe marseillais, qui a lancé CMA CGM Air Cargo en mars 2021 pour proposer une offre de fret aérien, va mettre la main sur les quatre avions cargo d'Air Belgium. Il totalisera dès lors neuf appareils effectuant plusieurs liaisons depuis la France, la Belgique et les Etats-Unis. Sa flotte doit doubler d'ici 2027.

L'ajout des quatre appareils d'Air Belgium - deux Airbus A330F et deux Boeing B747F - "permet de renforcer immédiatement nos capacités aériennes tout en répondant aux défis logistiques actuels", s'est réjoui le vice-président exécutif de la division aérienne de CMA CGM, Damien Mazaudier.

L'offre de reprise du transporteur maritime avait été validée par le tribunal de l'entreprise du Brabant wallon fin mars. Air Belgium accumulait les difficultés depuis 2023, après avoir tenté de lancer une activité passager qui n'a jamais été rentable.

Les liens entre Air Belgium et CMA CGM sont anciens puisque la compagnie belge était chargée de l'exploitation de quatre Airbus A330F appartenant à CMA CGM Air Cargo basés à Liège, avant que la compagnie n'obtienne son certificat de transporteur aérien français et ne rapatrie ses appareils à l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle.

CMA CGM a décidé de conserver la marque Air Belgium, "compagnie emblématique du paysage aérien belge", et les appareils resteront basés en Belgique. Deux d'entre eux effectuent une liaison régulière entre Bruxelles et la Chine, tandis que les deux autres sont exploités pour le compte de tiers, a indiqué Damien Mazaudier.

Parallèlement, le groupe marseillais a annoncé son intention de renforcer sa flotte basée à Chicago, où stationnent déjà deux Boeing B777F, "auxquels viendront s'ajouter trois autres appareils" du même modèle.

Ce hub permet d'effectuer des liaisons entre les Etats-Unis, la Chine et l'Asie du Sud-Est. CMA CGM n'a pas souhaité commenter l'impact de la guerre commerciale en cours entre Pékin et Washington sur cette activité.

"Ces avions renforceront la présence du groupe sur les routes transpacifiques et soutiendront l'expansion de ses activités cargo sur le marché américain", a expliqué CMA CGM.

En Europe, CMA CGM Air Cargo dispose déjà de liaisons régulières depuis Paris vers Hong Kong, Shanghai et Zhengzhou.


L’autorité portuaire saoudienne renforce l’attractivité de Dammam avec une zone logistique ambitieuse

La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de SR visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume.
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  • L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam
  • Le projet renfore l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique

RIYAD : L'Autorité portuaire générale d'Arabie saoudite, connue sous le nom de Mawani, a signé un nouvel accord pour développer une zone logistique d'une valeur de 300 millions de riyals saoudiens (79 millions de dollars) dans le port Roi Abdulaziz de Dammam, renforçant ainsi l'ambition du Royaume de devenir une plaque tournante mondiale de la logistique.

Le projet, lancé en partenariat avec Alissa International Motors - une filiale du groupe Abdullatif Alissa Holding - couvrira 382 000 mètres carrés. La nouvelle installation servira de plaque tournante pour l'importation et la réexportation de véhicules et de pièces détachées, a indiqué l'autorité dans un communiqué.

Cette initiative s'aligne sur les objectifs de la stratégie nationale de l'Arabie saoudite en matière de transport et de logistique, qui vise à améliorer l'efficacité de la chaîne d'approvisionnement et à attirer les investissements étrangers et nationaux. La zone logistique de Dammam fait partie d'un plan d'investissement plus large de 10 milliards de RS visant à établir 20 centres logistiques intégrés à travers le Royaume sous la supervision de l'autorité.

La nouvelle installation comprendra un entrepôt de 7 000 mètres carrés consacré au stockage des pièces détachées et conçu pour accueillir plus de 13 000 véhicules.

"Ce développement renforcera l'avantage concurrentiel du port et sa position en tant que centre logistique régional en fournissant des services logistiques de haute qualité", selon Mawani.

L'autorité a également souligné que le projet contribuerait à la diversification de l'économie et renforcerait la participation du secteur privé à la croissance du Royaume.

Le port Roi Abdulaziz, qui constitue déjà un lien vital entre l'Arabie saoudite et les marchés internationaux, offre des infrastructures et des capacités logistiques de pointe, ce qui en fait une destination attrayante pour les entreprises de commerce international.

Par ailleurs, Mawani a signé un autre contrat avec Sultan Logistics pour l'établissement d'une zone logistique supplémentaire dans le port du roi Abdulaziz, d'une valeur de 200 millions de RS. D'une superficie de 197 000 mètres carrés, l'installation comprendra 35 000 mètres carrés d'espace d'entreposage, des bureaux administratifs, des parcs de stockage pour les conteneurs secs et réfrigérés, ainsi qu'une zone de réexportation dédiée.

"Ces installations amélioreront la qualité des services logistiques offerts dans le port et soutiendront le commerce grâce à une efficacité opérationnelle accrue", a ajouté Mawani.

La création de ces nouvelles zones devrait considérablement renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité du port Roi Abdulaziz.

En 2024, l'Arabie saoudite a lancé, développé et inauguré huit zones et centres logistiques, soutenus par environ 2,9 milliards de RS d'investissements du secteur privé. Ces efforts s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie plus large visant à consolider la position du Royaume en tant que puissance logistique mondiale de premier plan.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Moody’s et Fitch attribuent des notes de qualité à AviLease, société du PIF

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, la société AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable. (Photo fournie)
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  • Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance
  •  Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030

RIYAD: La société saoudienne AviLease a reçu des notations de crédit de premier ordre de la part des agences Moody’s et Fitch Ratings, alors qu’elle poursuit l’expansion de son portefeuille et renforce son rôle stratégique dans le secteur aéronautique du Royaume.

Détenue par le Fonds d'investissement public d'Arabie saoudite, AviLease a annoncé que Moody's lui avait attribué la note Baa2 avec une perspective stable et que Fitch lui avait attribué la note BBB avec une perspective stable.

Les deux agences ont mis en avant le portefeuille de haute qualité d'AviLease, composé d'avions de nouvelle technologie avec une forte combinaison de crédit, ainsi que la solidité de son bilan et sa trajectoire de croissance.

Elles ont noté que la société devrait devenir l'un des principaux acteurs du secteur mondial du leasing d'ici à 2030.

«Les notations ouvrent la voie à une flexibilité financière encore plus grande, car nous pourrons accéder aux marchés des capitaux de la dette non garantie», a déclaré Edward O'Byrne, PDG d'AviLease, dans un communiqué de presse.

Il poursuit: «L'obtention d'une notation de qualité en moins de trois ans depuis notre création est un exploit remarquable, et nous pensons qu'elle positionne AviLease dans un groupe restreint de bailleurs de l'industrie en un temps record.»

Les notations reconnaissent également le rôle stratégique d'AviLease dans le soutien des initiatives du secteur de l'aviation du PIF dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

«Ces notations permettront à AviLease d'accéder aux marchés de capitaux mondiaux pour financer ses stratégies commerciales, en se positionnant à l'avant-garde de l'industrie du leasing d'avions, en parfaite adéquation avec la stratégie nationale de l'aviation et la Vision 2030 de l'Arabie saoudite», a déclaré Fahad al-Saif, président d'AviLease.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com