L’opérette De Bagdad à Cordoue clôture la 3e édition du prix cheikh Abdelkrim-Dali

a 3e édition du prix cheikh Abdelkrim-Dali s’est terminée en apothéose avec la programmation de l’opérette De Bagdad à Cordoue. (Photo fournie).
a 3e édition du prix cheikh Abdelkrim-Dali s’est terminée en apothéose avec la programmation de l’opérette De Bagdad à Cordoue. (Photo fournie).
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Publié le Jeudi 03 mars 2022

L’opérette De Bagdad à Cordoue clôture la 3e édition du prix cheikh Abdelkrim-Dali

  • Programmé cette année du 21 au 25 février, le prix cheikh Abdelkrim-Dali a été créé en 2016
  • Le spectacle, composé de chant, de musique, de poésie et de danse, rassemblait une pléiade d’artistes de renom: Lila Borsali, Karim Benghazi, Lamia Maadini, Beihdja Rahal…

PARIS: La 3e édition du prix cheikh Abdelkrim-Dali s’est terminée en apothéose avec la programmation de l’opérette De Bagdad à Cordoue. L’événement s’est déroulé le 25 février dernier à l'opéra d'Alger Boualem-Bessaih en présence du ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, et du ministre de la Communication, Mohamed Bouslimani.

prix cheikh Abdelkrim-Dali
De Bagdad à Cordoue a permis au public d’assister à un spectacle qui associe musique, chant et danse. (Photo fournie).

Promouvoir les jeunes interprètes

Programmé cette année du 21 au 25 février, le prix cheikh Abdelkrim-Dali a été créé en 2016. Il porte le nom d’un maître algérien de la musique andalouse. Son objectif est de promouvoir les jeunes interprètes de cette musique qui appartient au riche patrimoine culturel algérien.

EN BREF

Le spectacle, composé de chant, de musique, de poésie et de danse, rassemblait une pléiade d’artistes de renom: Lila Borsali, Karim Benghazi, Lamia Maadini, Beihdja Rahal, Hasna Hini, Sihem Arafa Kennouche (conteuse), accompagnés par l’Orchestre de la fondation Abdelkrim-Dali, l’Orchestre féminin de l’opéra d’Alger et le Ballet de l’opéra d’Alger, dirigé de main de maître par Naguib Kateb.

Opposer les modes

Imaginée par ce dernier et écrite avec Sihem Arafa Kennouche, cette opérette joue à opposer les modes de la musique arabo-andalouse, le zidan et le ghrib. Avec les orchestres qu’il a dirigés, Naguib Kateb n’en est pas à sa première expérience dans la conception et la direction des spectacles autour de la musique andalouse. La prise d’Alger par les Ottomans et Belkadi, l’histoire d’amour tumultueuse entre Barberousse et l’épouse du prince Toumi figurent ainsi parmi les spectacles qu’il a créés avec le Ballet de l’opéra d’Alger, qu’il dirige.

prix cheikh Abdelkrim-Dali
Imaginée par ce dernier et écrite avec Sihem Arafa Kennouche, cette opérette joue à opposer les modes de la musique arabo-andalouse, le zidan et le ghrib. (Photo fournie).
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«L’idée de créer ce spectacle sous forme d’opérette a été retenue avec l’intention de raconter la contribution des poètes, mais aussi des auteurs et des mathématiciens qui ont établi le canon de la nouba [forme musicale du chant arabo-andalou], qu’ils appartiennent à l’époque des omeyyades, à Damas, ou à celle des Abbassides, à Bagdad. Le but est de représenter tous les fleurons de la création des modes et des rythmes de la musique classique andalouse», confie Naguib Kateb, initiateur, concepteur et chef d’orchestre du spectacle, à Arab News en français. Il rappelle que la structure de la nouba, qui se caractérise par cinq mouvements, fut déposée en Andalousie.

«Les musicologues et les poètes de cette époque sont considérés comme les précurseurs de la musique européenne qui a fait naître les opéras et les musiques symphoniques», précise-t-il. «Les grandes académies de Cordoue ont accueilli des étudiants de toutes les nationalités afin de les former aux techniques de la musique arabo-andalouse. Ces acquis ont favorisé la naissance de la musique baroque et de celle des troubadours; certains opéras – ceux qui intègrent, par exemple, des extraits du mode zidan – ont subi l’influence de cette musique», explique-t-il encore.

À ce propos, Naguib Kateb nous fait savoir que l’Algérie a accueilli, que ce soit avant et après la prise d’Alger, plusieurs maîtres de la musique européenne. Ils se sont inspirés du mode zidan de la musique classique algérienne. En effet, il a été plusieurs fois introduit dans leurs œuvres. On peut penser à l’opéra de Rossini L’Italienne à Alger, ou encore à la bacchanale de Samson et Dalila de Saint-Saëns, dans laquelle il introduit une nouba zidan.

De Bagdad à Cordoue a permis au public d’assister à un spectacle qui associe musique, chant et danse – des disciplines dans lesquelles s’illustrent des stars de la musique classique andalouse algérienne ainsi que des danseurs du Ballet de l’opéra d’Alger. «Nous avons créé cette opérette en imaginant la rencontre amoureuse, dans le palais du calife Haroun al-Rachid, entre Hibatou Allah ben Mouad el-Habachi, le créateur du mode zidan, et Leila Ghriba al-Mouharrara, cette esclave affranchie qui a inventé le mode ghrib, que l’on retrouve dans Les Mille et Une Nuits», nous explique Naguib Kateb.

«Vérité et fiction»

Il ajoute: «Ce conte, qui mêle vérité et fiction – une première en Algérie –, a amené le public à découvrir l’origine et le développement du patrimoine de la musique andalouse classique à travers les époques. En réalité, les deux créateurs des modes andalous, zidan et ghrib, ne sont jamais rencontrés. Nous les avons associés et rassemblés dans cette opérette afin de raconter l’évolution de la musique classique arabo-andalouse en évoquant pour finir le mezj, c’est-à-dire l’association des deux modes qui existent dans nos traditions musicales et qui sont largement pratiqués aujourd’hui», ajoute-t-il.

Pour faire voyager le public à travers les âges, les concepteurs de l’opérette ont adopté le décor et les costumes des différentes époques. Les tenues de Leila Borsali et de Beihdja Rahal évoquent Bagdad ou l’Empire ottoman.

Nassima Haffaf, la lauréate du concours

Le jury, présidé par le chercheur, musicologue et interprète de chanson andalouse Nour Eddine Saoudi, a décerné le premier prix du concours à la violoniste Nassima Haffaf pour son interprétation de Noubet Leghrib dans différentes variations mélodiques et rythmiques. L‘artiste bénéficiera d’un soutien financier pour l’orchestration et l’enregistrement de son premier album studio. Asma Hamza et Youcef Nouar ont reçu, quant à eux, les 2e et 3e prix pour leur interprétation des noubas Sika et Rami el-Maya.

Selon Nour Eddine Saoudi, les sept candidats du concours ont été évalués sur leur connaissance de la nouba, leur interprétation, leur diction, l’esthétique et les ornements vocaux qu’ils présentaient, leur sens du rythme, la maîtrise de leur instrument et leur tenue.

«Génie musical et créatif»

De son côté, Soraya Mouloudji, ministre de tutelle, a mis en avant, lors de son intervention, la contribution de l’artiste cheikh Abdelkrim Dali à la sauvegarde du patrimoine musical et culturel algérien. «Je suis heureuse d'être présente pour rendre hommage à Abdelkrim Dali, un pilier de la musique andalouse et une icône de la culture algérienne. Il a marqué l’histoire de la musique nationale par son génie musical et créatif», déclare-t-elle. «Ce prix s’impose comme un rendez-vous incontournable entre cet art noble et les ceux que passionne cette musique envoûtante, qui traverse le temps et l'espace», conclut-elle.


Le festival Winter at Tantora revient à AlUla et célèbre un riche patrimoine culturel

Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
Le festival tire son nom du Tantora, un cadran solaire antique situé au centre de la vieille ville. (SPA)
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AlUla : Le festival Winter at Tantora a été lancé jeudi à AlUla. Il se déroulera jusqu’au 10 janvier et propose une saison culturelle célébrant le riche héritage civilisationnel, culturel et historique de la région.

Le programme du festival comprend une large palette d’activités culturelles, artistiques et traditionnelles, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Parmi les attractions figurent Old Town Nights, Shorfat Tantora, When Shadow Tracks Us et le Carnaval d’Al-Manshiyah.


Le Forum d’Asilah distingué par le Prix du Sultan Qaboos pour la culture

Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, reçoit le Prix et la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Les lauréats du Prix du Sultan Qaboos avec le Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, et Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. (Photo: fournie)
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  • Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a été récompensé à Mascate par le Prix du Sultan Qaboos 2025 dans la catégorie des institutions culturelles privées
  • Cette distinction prestigieuse célèbre l’excellence culturelle arabe et souligne le rôle d’Oman dans la promotion de la pensée, des arts et des lettres

MASCATE: Lors d’une cérémonie organisée dans la capitale omanaise, Mascate, Hatim Betioui, secrétaire général du Forum d’Asilah, a reçu le Prix du Sultan Qaboos pour les institutions culturelles privées.

Hatim Betioui, secrétaire général de la Fondation du Forum d’Asilah, a été distingué mercredi soir à Mascate par le Prix des institutions culturelles privées (catégorie Culture), à l’occasion de la cérémonie de remise du Prix du Sultan Qaboos pour la culture, les arts et les lettres, dans sa douzième édition (2025). La cérémonie s’est tenue sous le patronage du Dr Mohammed bin Saïd Al-Maamari, ministre omanais des Awqaf et des Affaires religieuses, agissant par délégation de Sa Majesté le Sultan Haitham bin Tariq.

Lors de cette édition, le prix a également été attribué, aux côtés de la Fondation du Forum d’Asilah, à l’artiste égyptien Essam Mohammed Sayed Darwish dans le domaine de la sculpture (catégorie Arts), ainsi qu’à Hikmat Al-Sabbagh, connue sous le nom de Yumna Al-Eid, dans le domaine de l’autobiographie (catégorie Lettres).

Au cours de la cérémonie, Habib bin Mohammed Al-Riyami, président du Centre supérieur du Sultan Qaboos pour la culture et les sciences, a prononcé un discours dans lequel il a souligné le rôle et l’importance de ce prix, affirmant que cette célébration constitue une reconnaissance du mérite des lauréats, appelés à devenir des modèles d’engagement et de générosité intellectuelle.

Al-Riyami a également indiqué que l’extension géographique atteinte par le prix, ainsi que l’élargissement constant de la participation des créateurs arabes à chaque édition, résultent de la réputation dont il jouit et de la vision ambitieuse qui sous-tend son avenir. Il a mis en avant le soin apporté à la sélection des commissions de présélection et des jurys finaux, composés de personnalités académiques, artistiques et littéraires de haut niveau, spécialisées dans les domaines concernés, selon des critères rigoureux garantissant le choix de lauréats et d’œuvres prestigieux.

La cérémonie a également été marquée par la projection d’un film retraçant le parcours du prix lors de sa douzième édition, ainsi que par une prestation artistique du Centre omanais de musique.

En clôture de la cérémonie, le ministre des Awqaf et des Affaires religieuses a annoncé les domaines retenus pour la treizième édition du prix, qui sera exclusivement réservée aux candidats omanais. Elle portera sur : la culture (études sur la famille et l’enfance au Sultanat d’Oman), les arts (calligraphie arabe) et les lettres (nouvelle).

Il convient de rappeler que ce prix vise à rendre hommage aux intellectuels, artistes et écrivains pour leurs contributions au renouvellement de la pensée et à l’élévation de la sensibilité humaine, tout en mettant en valeur la contribution omanaise — passée, présente et future — à l’enrichissement de la civilisation humaine.

Le prix est décerné en alternance : une année réservée aux Omanais, et l’année suivante ouverte à l’ensemble du monde arabe. Chaque lauréat de l’édition arabe reçoit la Médaille du Sultan Qaboos pour la culture, les sciences, les arts et les lettres, assortie d’une dotation de 100 000 rials omanais. Pour l’édition omanaise, chaque lauréat reçoit la Médaille du mérite, accompagnée d’une dotation de 50 000 rials omanais.

Le prix a été institué par le décret royal n° 18/2011 du 27 février 2011, afin de reconnaître la production intellectuelle et cognitive et d’affirmer le rôle historique du Sultanat d’Oman dans l’ancrage de la conscience culturelle, considérée comme un pilier fondamental du progrès civilisationnel.


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com