À quand l’ouverture de « la Porte de la Méditerranée », projet touristique aux portes de Tunis ?

Maquette en trois dimensions du projet Sama Dubai "Century City", sur le lac sud de Tunis. (AFP PHOTO STR/AFP)
Maquette en trois dimensions du projet Sama Dubai "Century City", sur le lac sud de Tunis. (AFP PHOTO STR/AFP)
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Publié le Jeudi 16 juillet 2020

À quand l’ouverture de « la Porte de la Méditerranée », projet touristique aux portes de Tunis ?

  • Sortir ce projet de l’ornière ne sera pas une tâche de tout repos pour les Tunisiens
  • « La Porte de la Méditerranée » est un projet touristique et immobilier qui s’étend sur près de 1 000 hectares sur les bords du lac sud de Tunis

Treize ans après la pose de la première pierre aux portes de la capitale tunisienne, la nouvelle ville résidentielle et touristique imaginée par la société émiratie Sama Dubaï demeure au stade de projet. À moins d’un soudain retournement de situation, elle ne risque pas de progresser de sitôt.

Basée à Tunis, la Mediterranean Gate Development Company (MGDC) devrait tenir son assemblée générale ordinaire le 22 juillet 2020 à… Dubaï. Ce grand écart n’est pas vraiment inhabituel. En effet, cette filiale du Dubaï Holding Group (DHG) a pris l’habitude, depuis près de dix ans, de tenir son grand raout annuel aux Émirats arabes unis. Le motif invoqué : le déplacement de ses dirigeants en Tunisie ne se justifie guère, étant donné que les choses ne se sont pas bien déroulées pour l’investisseur émirati, arrivé dans ce pays trois ans avant la chute du régime Ben Ali, pour y réaliser son mégaprojet.

Baptisé « la Porte de la Méditerranée », ce projet touristique et immobilier s’étend sur près de 1 000 hectares sur les bords du lac sud de Tunis. Annoncée officiellement en avril 2007 avec un investissement de près de 25 milliards de dollars, cette cité n’est toujours pas sortie de terre treize ans plus tard. Et ce, malgré les efforts des gouvernements tunisiens successifs pour convaincre les Émiratis de tenir leurs engagements. « À chaque fois, ils promettent d’entamer les travaux, mais ne le font pas », se désole l’un des ministres tunisiens en charge du dossier.

Le nouveau gouvernement dirigé par Elyes Fakhfakh depuis le 27 février 2020 est déterminé à mettre fin à cette situation ubuesque. Après une première réunion des ministres concernés par ce dossier (Grands projets nationaux, Domaines de l’État, Équipement et Développement), début avril pour faire le point, une réunion du Conseil des ministres doit arrêter une ligne de conduite dans les prochaines semaines, en amont des discussions à venir avec l’investisseur émirati.

Pour l’instant du moins, le gouvernement tunisien privilégie une solution à l’amiable. Le scénario idéal serait que les Émiratis entament la réalisation de ce mégaprojet. Ceci dit, les Tunisiens se satisferaient dans un premier temps de récupérer le port de Tunis afin d’y établir une activité de tourisme de croisière, d’autant plus que son entretien leur coûte près de 2 millions de dinars par an, alors que les frais de son inactivité s’élèvent à plus de 200 millions par an. Malheureusement, les Émirats arabes unis ont déjà rejeté cette offre de compromis en 2016, et on les voit mal l’accepter aujourd’hui.

Bref, sortir ce projet de l’ornière ne sera pas une tâche de tout repos pour les Tunisiens, car deux principaux obstacles financier et politique se dressent sur leur chemin. Alors qu’il était initialement convenu que Dubaï Holding Group transfère en Tunisie l’investissement en devises, le groupe, durement frappé par la crise financière de 2008, ne veut ou ne peut plus le faire, et demande depuis 2009 un amendement de la convention du projet afin de pouvoir se faire financer localement par les banques tunisiennes. Demande qui semble vouée à l’échec : comme l’ancien président Ben Ali, tous les gouvernements successifs depuis 2011 refusent d’en entendre parler.

Mais l’obstacle majeur à la concrétisation du projet est surtout d’ordre politique. « C’est là la véritable raison du blocage », estime même une source proche du dossier. Farouchement opposés à l’Islam politique, les Émiratis ont tout fait pour convaincre l’ancien président Béji Caïd Essebsi de ne pas s’allier au parti islamiste. N’y étant pas parvenus, ils ont depuis adopté à l’égard de la Tunisie une posture que certains Tunisiens trouvent inamicale, voire franchement hostile. « Ils refusent par conséquent d’investir dans le pays », affirme notre interlocuteur.

Les choses sont-elles en train de changer ? La question se pose au vu du rapprochement émirati du président Kais Saied, lui aussi farouchement opposé aux islamistes d’Ennahdha.

Fin janvier 2020, le ministre des Affaires étrangères émirati, cheikh Abdellah ben Zayed Al Nahyan, s’est déplacé à Tunis pour transmettre au chef de l’État tunisien une invitation à visiter les Émirats arabes unis. Plus récemment mi-avril, le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohamed ben Zayed al-Nahyan, chef suprême adjoint des forces armées, s’est entretenu au téléphone avec Kais Saied d’un sujet qui intéresse le plus les Tunisiens : l’investissement et la coopération technique. Rached Ghannouchi, tout président de la Chambre des représentants du peuple et du mouvement Ennahdha qu’il est, n’a, quant à lui, pas eu droit à la même sollicitude. 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.