Sophie Pétronin, 4 ans de captivité, libération, et accueil présidentiel: ses premières déclarations

Sophie Pétronin s'était installée au Mali depuis 2001 pour s'occuper d'enfants malnutris (Photo, AFP). 
Sophie Pétronin s'était installée au Mali depuis 2001 pour s'occuper d'enfants malnutris (Photo, AFP). 
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Publié le Vendredi 09 octobre 2020

Sophie Pétronin, 4 ans de captivité, libération, et accueil présidentiel: ses premières déclarations

  • Macron a annoncé sur Twitter le retour en France vendredi de l'ex-otage, et son intention de l'accueillir
  •  Des images tournées à l'aéroport de Bamako montrent le fils de Mme Pétronin tomber dans les bras de sa mère

PARIS: Dernière otage française au monde, Sophie Pétronin, 75 ans, libérée jeudi, était détenue depuis près de quatre ans après avoir été enlevée par des jihadistes fin 2016 au Mali, où elle s'était installée quinze ans plus tôt pour s'occuper d'enfants malnutris.

Le président français Emmanuel Macron a annoncé sur Twitter le retour en France vendredi de l'ex-otage, et son intention de l'accueillir à son arrivée. "Je viens d’échanger quelques mots par téléphone avec Sophie Pétronin. Quelle joie d’avoir entendu sa voix et de savoir qu’elle est maintenant en sécurité! Je l’accueillerai à son retour en France demain", a tweeté le président français, qui a parlé au téléphone vers minuit avec l'ex-otage, quelques heures après l'annonce de sa libération.

Des images tournées à l'aéroport de Bamako montrent le fils de Mme Pétronin, Sébastien Chadaud, arrivé mardi au Mali, tomber dans les bras de sa mère à la descente de l'avion. Elle a été libérée en même temps que l'homme politique malien Soumaïla Cissé et deux Italiens.

Retour sur le fil des principaux événements qui ont marqué quatre ans d’inquiétude et de tractations.  

2016 : Enlèvement à Gao

Le 24 décembre 2016 Sophie Pétronin, 71 ans, à la tête d'une association d'aide à l'enfance, est enlevée par des hommes armés à Gao, dans le nord du Mali, une région instable en proie aux groupes jihadistes.

Le 1er juillet, la principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, diffuse une vidéo montrant six étrangers enlevés au Mali et au Burkina Faso entre 2011 et 2017, dont Mme Pétronin. Un homme y dit qu'"aucune véritable négociation n'a commencé", tout en faisant état de "discussions toujours actives".

Le président Emmanuel Macron, en visite au Mali, se félicite de la diffusion d'une "trace de vie" de la Française.

Le 2 mars 2018, l'otage apparaît dans une courte vidéo diffusée par le "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", non datée, et qui laisse entendre que son état de santé est précaire. Sa famille est reçue le 3 mars au Quai d'Orsay.

Le 6 juin, Sophie Pétronin s'adresse à son fils et au président Macron dans une nouvelle vidéo diffusée par le même groupe. Le 13 juillet, M. Macron assure que les services de l'Etat agissent "sans relâche" pour la retrouver. Le fils de l'otage multiplie les appels à l'aide durant les mois qui suivent.

2018 : Vidéos et proches découragés

Le 6 septembre 2018, Sophie Pétronin, détenue depuis plus de 20 mois, appelle Emmanuel Macron à tenir ses engagements de protéger les Français, dans une vidéo où apparaît aussi une otage colombienne, Soeur Gloria.

Le 19, M. Macron assure de "la mobilisation pleine et entière des pouvoirs publics", mais prône "la discrétion, qui en ces matières est soeur de l'efficacité".

La France fait part de sa "profonde préoccupation" après la diffusion le 11 novembre d'une vidéo des ravisseurs annonçant l'état de santé dégradé de l'otage, sans qu'elle apparaisse.

Le 11 décembre le fils de Mme Pétronin, venu en Mauritanie et au Mali, affirme que les ravisseurs de sa mère lui ont fait une "proposition inespérée" que le gouvernement français a "refusée".

Il précise toutefois le 14 que, selon le Quai d'Orsay, les auteurs de cette proposition "n'étaient pas fiables" et leurs propositions "farfelues".  "Le contact n'a jamais été interrompu avec M. Pétronin", assure M. Macron.

2019 : Preuve de vie, l'espoir renaît

Le 28 avril 2019 le fils déplore que sa mère soit "sacrifiée" par le refus selon lui des autorités françaises de "discuter" avec ses ravisseurs.

"Nous ne l'oublions pas", assure le 14 mai le président Macron lors d'un hommage aux Invalides à deux officiers tués au Burkina Faso en libérant des otages.

La France dispose d'une preuve de vie "fiable" et récente de Sophie Pétronin, rapportent ses proches le 31 mars après avoir été reçus par les autorités.

2020 : Le dénouement

Le 7 octobre 2020, la famille laisse entendre qu'après près de quatre ans de détention en un lieu inconnu le transfert de Sophie Pétronin, 75 ans, du nord du Mali vers la liberté est en cours.

Des informations circulent en effet au Mali depuis le 4 octobre sur une libération de Soumaïla Cissé, ancien candidat à la présidentielle kidnappé six mois auparavant et possible objet avec Mme Pétronin d'un échange contre des dizaines de prisonniers jihadistes.

Les autorités maliennes et françaises observent un silence total.


Les députés approuvent la mise en place d'une taxe de deux euros pour les «petits colis»

L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits. (AFP)
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  • La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes"
  • Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites

PARIS: L'Assemblée nationale a approuvé mercredi la mise en place d'une taxe de deux euros ciblant les "petits colis" d'une valeur inférieure à 150 euros d'origine extra-européenne, qui servira à financer les dispositifs pour contrôler ces produits.

208 députés contre 87 ont approuvé cette mesure proposée par le gouvernement dans le cadre de l'examen en première lecture du budget de l'Etat. Le RN a voté contre, la gauche, la coalition gouvernementale et le groupe ciottiste UDR, allié de Marine Le Pen, pour.

La mesure a suscité de vifs débats, le Rassemblement national dénonçant une "taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", quand la ministre Amélie de Montchalin (Comptes publics) a défendu une "redevance" destinée à contrôler des produits souvent "dangereux".

Ces discussions interviennent alors que la plateforme de commerce en ligne d'origine chinoise Shein est sous le feu des critiques, accusée de vendre de nombreux produits non conformes et illicites.

"Ce n'est pas une taxe pour empêcher la concurrence déloyale chinoise, c'est une taxe sur la consommation populaire et les classes moyennes", a dénoncé le député Jean-Philippe Tanguy (RN).

"Faire croire aux Français qu'en taxant les petits colis, vous arriverez à augmenter de manière spectaculaire le nombre de contrôles, c'est se moquer du monde", a renchéri la présidente du groupe, Marine Le Pen, soulignant que "l'année dernière, 0,125 % de colis ont été vérifiés".

La France insoumise s'est également dite soucieuse des répercussions de la taxe sur les consommateurs, exigeant pour les protéger que les plateformes soient taxées directement et non les colis, et menaçant de voter contre la mesure.

Le gouvernement a déposé un amendement destiné à répondre à cette préoccupation, permettant que la taxe soit payée via "le tuyau de la TVA", qui est "alimenté par les plateformes". Cela a convaincu LFI de soutenir la proposition gouvernementale.

La taxe devrait rapporter environ 500 millions d'euros, destinés selon Mme de Montchalin à financer l'achat de scanners pour contrôler les colis et embaucher des douaniers.

Elle s'est félicitée que la France mette en oeuvre la taxe "dès le 1er janvier", comme la Belgique, les Pays-Bas, le Luxembourg, neuf mois plus tôt que les autres pays de l'UE.

"Ceux qui ce soir ne voteront pas cette taxe (...) n'ont pas choisi la France, ils n'ont pas choisi nos commerçants, ils auront choisi la Chine et sa submersion", a-t-elle tonné.

Elle a par ailleurs rappelé que les ministres des Finances de l'Union européenne se sont accordés la semaine dernière pour supprimer l'exonération de droits de douane dont bénéficient ces petits colis.

Juste avant minuit, les députés ont en revanche supprimé un autre article du projet de loi, visant à fiscaliser l'ensemble des produits à fumer, avec ou sans tabac ou nicotine.

"Nous sommes 700. 000 personnes à avoir réussi à arrêter de fumer grâce à la cigarette électronique", une alternative efficace pour "sauver des vies" qui est "bien moins dangereuse que la cigarette", a argumenté le député Renaissance Pierre Cazeneuve. Parmi elles, de nombreux députés, dont lui-même.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).