Nucléaire: l'Iran et l'AIEA veulent résoudre les questions en suspens

Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, à droite, rencontre le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique Rafael Grossi à Téhéran le 4 mars 2022. (Organisation iranienne de l'énergie atomique/AFP)
Le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique, Behrouz Kamalvandi, à droite, rencontre le chef de l'Agence internationale de l'énergie atomique Rafael Grossi à Téhéran le 4 mars 2022. (Organisation iranienne de l'énergie atomique/AFP)
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Publié le Samedi 05 mars 2022

Nucléaire: l'Iran et l'AIEA veulent résoudre les questions en suspens

  • En visite à Téhéran, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a rencontré samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian
  • Vendredi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit « espérer des résultats dans le courant du weekend» pour « ressusciter l'accord» de 2015

TÉHÉRAN : L'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ont dit samedi vouloir résoudre avec une approche "pragmatique" les questions en suspens pour relancer l'accord sur le programme nucléaire iranien conclu en 2015 entre Téhéran et les grandes puissances.

En visite à Téhéran, le chef de l'AIEA, Rafael Grossi, a rencontré samedi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, peu après s'être entretenu avec le président de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Mohammad Eslami.

La visite cruciale de M. Grossi s'inscrit dans le cadre des efforts menés à Vienne pour sauver l'accord de 2015 conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre. Il est censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, ce que Téhéran a toujours nié.

Ce pacte avait permis la levée de sanctions économiques internationales contre l'Iran, en échange de strictes limites à son programme nucléaire. Mais les Etats-Unis s'en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli leurs sanctions qui asphyxient l’économie iranienne. En riposte, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires.

L'enjeu est de faire revenir dans l'accord de 2015 Washington et de ramener Téhéran au respect de ses engagements.

"Nous avons décidé d'examiner les questions avec une approche pragmatique (...), de manière approfondie, mais aussi avec l'intention claire d'arriver à (...) un résultat", a déclaré M. Grossi lors d'une conférence de presse.

"Nous sommes arrivés à la conclusion que l'Iran et l'AEIA échangeront des documents au plus tard à Khordad (mois iranien qui débute le 22 mai, NDLR), afin de résoudre ces questions (...) comme prévu dans les pourparlers à Vienne", a indiqué de son côté M. Eslami.

Vendredi, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a dit "espérer des résultats dans le courant du weekend" pour "ressusciter l'accord" de 2015.

Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, s'est dit lui prêt à se rendre à Vienne en cas d'un "accord final", qui dépend selon lui du "respect total des lignes rouges annoncées par l'Iran, y compris des garanties sur le plan économique". Il n'a pas précisé ces garanties ou ces "lignes rouges".

Les prochains jours sont perçus comme décisifs par les Occidentaux car ceux-ci estiment qu'au rythme auquel l'Iran engrange les avancées nucléaires et que l'accord sera bientôt caduc. La France a estimé "urgent" de "conclure cette semaine".

Des observateurs pensent que les Occidentaux pourraient quitter la table des négociations si un compromis n'est pas conclu ce weekend.


Tunisie: 14 corps de migrants retrouvés sur les côtes de l'île de Djerba

Des migrants africains attendent un train à la gare le 5 juillet 2023, alors qu'ils fuient vers Tunis au milieu des troubles à Sfax suite à l'assassinat, le 3 juillet, d'un Tunisien lors d'une altercation avec des migrants (Photo, AFP).
Des migrants africains attendent un train à la gare le 5 juillet 2023, alors qu'ils fuient vers Tunis au milieu des troubles à Sfax suite à l'assassinat, le 3 juillet, d'un Tunisien lors d'une altercation avec des migrants (Photo, AFP).
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  • La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins
  • Un Egyptien, identifié grâce à son passeport retrouvé sur le corps, figure aussi parmi les morts, selon la même source

TUNIS: Les corps de 14 migrants morts noyés au large de la Tunisie ont été retrouvés sur les côtes de l'île de Djerba depuis vendredi, ont indiqué les autorités mercredi.

"Les corps ont commencé à échoir sur les côtes de Djerba vendredi. Quatorze corps, la plupart des Africains subsahariens, ont été récupérés depuis", a déclaré à l'AFP Fethi Bakkouche, procureur du tribunal de Médenine (sud-est), dont dépend l'île de Djerba.

Un Egyptien, identifié grâce à son passeport retrouvé sur le corps, figure aussi parmi les morts, selon la même source.

Point de départ 

La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins, qui risquent leur vie chaque année dans l'espoir d'une vie meilleure en Europe.

Selon l'Organisation internationale pour les migrations, 2.498 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale l'année dernière, soit une augmentation de 75% par rapport à 2022

Mardi, les autorités tunisiennes avaient annoncé avoir retrouvé depuis samedi sur les côtes du centre-est du pays les corps de 22 migrants morts noyés au large en tentant de gagner clandestinement l'Europe à bord d'embarcations de fortune.


Liban: le Hezbollah dément que la moitié de ses commandants dans le sud aient été tués par Israël

Des panaches de fumée éclatent lors du bombardement israélien sur le village d'Alma al-Shaab, dans le sud du Liban, le 25 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
Des panaches de fumée éclatent lors du bombardement israélien sur le village d'Alma al-Shaab, dans le sud du Liban, le 25 avril 2024, dans un contexte de tensions transfrontalières persistantes alors que les combats se poursuivent entre Israël et les militants palestiniens du Hamas dans la bande de Gaza (Photo, AFP).
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  • Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé en 2021 que sa formation comptait 100.000 combattants
  • L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah

BEYROUTH: Le Hezbollah libanais a démenti jeudi que la moitié de ses commandants dans le sud du Liban aient été "éliminés" comme l'a affirmé Israël, assurant qu'un petit nombre de ses responsables ont été tués en plus de six mois d'affrontements.

"La moitié des commandants du Hezbollah dans le sud du Liban ont été éliminés, l'autre moitié se cache et laisse le champ libre aux opérations" militaires israéliennes, avait affirmé mercredi le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah mène des attaques quasi-quotidiennes contre Israël pour soutenir le mouvement islamiste palestinien, son allié.

L'armée israélienne riposte en bombardant de plus en plus en profondeur le territoire libanais et en menant des attaques ciblées contre des responsables du Hezbollah.

Affirmations fausses 

"Ces affirmations sont fausses, dénuées de tout fondement", a déclaré une source du puissant mouvement pro-iranien à l'AFP.

Le nombre de membres du Hezbollah "occupant des postes de responsabilité qui ont été tués se compte sur les doigts d'une seule main", a ajouté cette source.

Pour elle, les allégations israéliennes "visent à remonter le moral de l'armée (israélienne) qui est effondrée".

Depuis le début de la guerre le 7 octobre, le Hezbollah a perdu 252 combattants dans des frappes israéliennes au Liban, selon un décompte de l'AFP.

Israël affirme régulièrement éliminer des responsables locaux du Hezbollah dans des frappes ciblées. Mais la formation chiite n'a annoncé que la mort d'un petit nombre de ses responsables, le reste des morts étant présentés comme de simples combattants.

Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah avait affirmé en 2021 que sa formation comptait 100.000 combattants, un chiffre susceptible d'être gonflé selon des analystes.

Au total, les violences entre Israël d'un côté et le Hezbollah et des groupes alliés de l'autre ont fait 380 morts du côté libanais, dont 72 civils, depuis le début de la guerre.

Dans le nord d'Israël, onze soldats et huit civils ont été tués d'après l'armée.


Israël dit «  avancer » dans les préparatifs de son opération militaire sur Rafah

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics. (AFP).
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  • "Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer
  • Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi

JERUSALEM: Le gouvernement israélien dit "avancer" dans les préparatifs de son opération militaire prévue sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, où selon lui quatre bataillons de combattants du mouvement islamiste palestinien Hamas sont regroupés.

"Israël avance vers son opération ciblant le Hamas à Rafah", a déclaré mercredi un porte-parole du gouvernement, David Mencer, lors d'un point presse. "Les quatre bataillons qui restent à Rafah ne peuvent pas échapper à Israël, ils seront attaqués".

M. Mencer a ajouté que "deux brigades de réservistes" avaient été mobilisées pour des "missions défensives et tactiques dans Gaza".

Depuis le début de l'offensive terrestre dans le territoire palestinien, le 27 octobre, "au moins 18 ou 19 des 24 bataillons" du Hamas ont été défaits, a-t-il poursuivi.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré à plusieurs reprises qu'Israël entendait mener un assaut contre Rafah, ville où sont réfugiés des centaines de milliers de Gazaouis, déplacés par la guerre.

M. Netanyahu insiste sur le fait que l'anéantissement des derniers bataillons du Hamas à Rafah est cruciale dans la poursuite des objectifs de la guerre contre le Hamas, mouvement islamiste qui a pris le pouvoir dans le territoire côtier depuis 2007.

Poussés par les combats et les destructions dans le reste de la bande de Gaza, plus d'un million de Palestiniens ont trouvé refuge à Rafah - ville de quelque 250.000 habitants - et s'entassent dans des tentes et des bâtiments publics.

Mais les ONG et un nombre croissant de pays - et même l'allié historique américain - s'opposent à cette opération, craignant qu'elle ne fasse de nombreuses victimes civiles.

Le Hamas de son côté a répété sa demande de cessez-le-feu permanent dans la bande de Gaza, ce qui à ce stade de la guerre est inacceptable pour M. Netanyahu et son gouvernement qui ont juré d'"anéantir" le mouvement.

"Au moins 26.000 terroristes ont été tués, appréhendés, ou blessés dans les combats", a avancé M. Mencer.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a promis d'anéantir le Hamas et lancé une offensive massive qui a fait jusqu'à présent 34.262 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.