Gaz russe: faute d'embargo, l'UE veut réduire de 2/3 ses importations

Bruxelles soumettra d'ici avril une proposition législative pour imposer un remplissage d'au moins 90% des réserves d'ici fin septembre dans l'UE avec des objectifs pour chaque pays et une solidarité entre Etat. (Photo d'illustration, AFP)
Bruxelles soumettra d'ici avril une proposition législative pour imposer un remplissage d'au moins 90% des réserves d'ici fin septembre dans l'UE avec des objectifs pour chaque pays et une solidarité entre Etat. (Photo d'illustration, AFP)
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Publié le Mardi 08 mars 2022

Gaz russe: faute d'embargo, l'UE veut réduire de 2/3 ses importations

  • Appelée par Kiev à durcir ses sanctions après l'invasion de l'Ukraine, l'UE exclut de viser les secteurs russes de l'énergie, principale source de revenus de Moscou
  • La Russie représente aujourd'hui 45% des importations européennes de gaz et de charbon et 25% de celles de pétrole

BRUXELLES : Alors que Washington et Londres ont décidé d'arrêter les importations d'hydrocarbures russes, l'UE, qui est bien plus exposée, n'est pas prête à les suivre mais s'organise pour réduire de deux-tiers dès cette année ses achats de gaz à la Russie.

Appelée par Kiev à durcir ses sanctions après l'invasion de l'Ukraine, l'UE exclut de viser les secteurs russes de l'énergie, principale source de revenus de Moscou. La Russie représente aujourd'hui 45% des importations européennes de gaz et de charbon et 25% de celles de pétrole.

Pour diminuer cette dépendance mais sans mettre en péril l'économie des pays les plus exposés, la Commission européenne a proposé mardi aux Vingt-Sept de diversifier leurs approvisionnements, gonfler leurs réserves et diminuer leur consommation d'énergie.

Bruxelles soumettra d'ici avril une proposition législative pour imposer un remplissage d'au moins 90% des réserves d'ici fin septembre dans l'UE avec des objectifs pour chaque pays et une solidarité entre Etats, a annoncé devant la presse la commissaire à l'Énergie Kadri Simson. Les stocks sont actuellement remplis à 30%.

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Graphique montrant la proportion et le pays d'origine du gaz importé par l'Union européenne

Outre un recours accru à l'hydrogène et au biométhane, la Commission veut diversifier les approvisionnements de gaz, en discutant avec les principaux pays producteurs (Norvège, États-Unis, Qatar, Algérie) et en coordonnant l'utilisation des terminaux et gazoducs en Europe --qui a les capacités d'importer 50 milliards de m3 supplémentaires de gaz naturel liquéfié (GNL) par an. Elle veut aussi organiser des achats groupés de gaz.

L'UE mise en outre sur ses efforts pour rendre l'industrie et les bâtiments plus économes en énergie (isolation, modes de chauffage, électrification...).

"D'ici la fin de l'année, nous pouvons trouver des moyens de substitution à 100 milliards de m3  de gaz russe, soit les deux-tiers de nos importations actuelles (...) Ce sera sacrément dur, mais c'est possible", a martelé le vice-Président de la Commission Frans Timmermans.

Selon l'exécutif européen, l'UE pourrait se passer complètement de gaz russe "bien avant 2030". 

La feuille de route sera discutée jeudi et vendredi par les chefs d'État et de gouvernement réunis en sommet à Versailles (France). Ils devraient s'engager à "sortir de (leur) dépendance aux importations de gaz, pétrole et charbon russes", mais sans calendrier, selon un projet de conclusions consulté par l'AFP.

 

L'Europe a "des solutions pour devenir indépendante du gaz russe", affirme Bruno Le Maire

L’Europe a "des solutions pour devenir indépendante du gaz russe", a affirmé mardi le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire, ajoutant souhaiter les "accélérer" pour être en mesure de "relever le défi de l'hiver 2022-2023".

Confirmant que les prix du gaz seraient "bloqués" jusqu'à fin 2022 pour les consommateurs en France, le ministre a évoqué au cours d'un déplacement en Normandie une série de solutions européennes pour faire face au "choc gazier" lié au conflit russo-ukrainien et ses conséquences sur l'économie du continent.

"L'indépendance n'est pas du tout la même dans tous les états européens, la France est dépendante à 20% pour son approvisionnement de gaz russe, la moyenne européenne c'est 40%, l'Allemagne c'est 55%, et certains états sont totalement dépendants (...), par exemple la Finlande c'est 100% de gaz qui vient de Russie", a rappelé le ministre qui s'exprimait en marge de la visite d'un site de production d'hydrogène d'Air Liquide.

Il a souligné le besoin "de solution collective européenne" sur ce sujet.

Parmi les solutions évoquées, M. Le Maire a estimé qu'il fallait "accélérer le stockage de gaz dès cet été", "à 90% de remplissage et de stockage pour faire face à l'hiver 2022". "Ce n'est pas maintenant, le défi, le défi c'est celui de l'hiver 2022-23" a-t-il affirmé.

"Deuxième possibilité: des achats groupés, en commun pour faire bloc et obtenir des tarifs moins élevés", a-t-il dit. "Troisième chose, essayer de diversifier les approvisionnements" auprès d'autres producteurs.

Quatrième piste évoquée: l'amélioration du fonctionnement des terminaux de GNL, dont sept sont présents en Espagne, quatre en France et "malheureusement" aucun en Allemagne. "On peut améliorer le fonctionnement des terminaux pour qu'ils aient un meilleur rendement", a estimé M. Le Maire, indiquant avoir "regardé" cela avec les dirigeants du groupe Engie. 

Il s'agit de "faire évoluer les méthodes d'exploitation de ces terminaux gaziers pour augmenter leur productivité", afin d'"arriver à gagner 5, 10, 15% d’efficacité opérationnelle et de capacité d’import sur ces terminaux", a ensuite détaillé une source gouvernementale.

Energies sales

Quelque 55% des importations allemandes de gaz viennent de Russie, ainsi que l'essentiel des approvisionnements de Finlande, Hongrie et République tchèque. Aucune alternative ne permettait de s'en passer "pour le moment", a averti Berlin.

"Ne nous faisons pas davantage de mal qu'on en fait à Poutine. Il ne faut pas déstabiliser nos sociétés au moment où nous devons rester unis", a reconnu M. Timmermans.

Dans l'immédiat, Bruxelles veut modérer l'impact de la flambée des prix pour les  ménages et les entreprises en élargissant sa "boîte à outils" dévoilée à l'automne: une panoplie de mesures (régulation des prix, aides directes, abattements fiscaux, suppression de la TVA...) que les États peuvent adopter face à la crise énergétique.

Au-delà de conditions assouplies pour les aides publiques, la Commission permettra aux États de taxer les bénéfices des entreprises énergétiques pour les redistribuer et envisage un plafonnement temporaire des prix de l'électricité.

En revanche, si le recours temporaire au charbon n'est pas "tabou" pour les pays voulant diminuer rapidement leurs importations de gaz russe, "cela ne les dispense pas de leur engagement à atteindre" leurs objectifs de réduction des gaz à effet de serre pour 2030, a averti Frans Timmermans.

Sans convaincre les ONG environnementales: limiter ou cesser ses importations de gaz russe "ne doit pas servir de prétexte pour lancer de nouveaux projets dans les énergies fossiles, en Europe et aux Etats-Unis" alors que pour le GNL, "les géants des hydrocarbures accourent pour nous +sauver+ de la dépendance à la Russie", se désolait Mike Davis, de Global Witness.

"Nous avons les moyens de nous passer immédiatement du pétrole et du gaz russes, désormais tachés du sang des Ukrainiens. La politique la plus efficace est de réduire notre consommations d’énergie" car cela "réduirait le coût de remplacement des  énergies sales", abondait Thomas Pellerin-Carlin de l'Institut Jacques Delors.


Le fabuleux destin de Kabosu, chienne star d'internet et emblème du dogecoin

Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars. (AFP).
Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars. (AFP).
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  • La chienne d'Atsuko Sato est devenue mondialement célèbre avec une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées en ligne et l'emblème du dogecoin
  • Mais pour Mme Sato, 62 ans, Kabosu est toujours le même fidèle compagnon qui l'accompagne chaque jour à son travail dans un jardin d'enfant

SAKURA: La chienne d'Atsuko Sato est devenue mondialement célèbre avec une photo qui a inspiré une vague de blagues décalées en ligne et l'emblème du dogecoin, une cryptomonnaie créée à l'origine pour plaisanter mais dont Elon Musk s'est entichée.

Mais pour Mme Sato, 62 ans, Kabosu est toujours le même fidèle compagnon qui l'accompagne chaque jour à son travail dans un jardin d'enfant.

"C'était si bizarre" de découvrir que Kabosu était une star sur internet, raconte sa propriétaire à l'AFP chez elle à Sakura, dans le département de Chiba (est de Tokyo).

Tout a commencé en 2010 quand elle a posté sur son blog une photo de sa chienne, de la race japonaise shiba inu, assise sur un sofa, l'air espiègle et les pattes avant croisées.

Ce cliché innocent a engendré un phénomène internet massif: le "mème" du "Doge", où d'innombrables internautes utilisaient son image ou celles d'autres shiba inu pour des blagues décalées sur des forums en ligne comme Reddit.

Ses fans les plus passionnés ont même fait de la photo d'origine un "NFT", une oeuvre d'art numérique protégée, qu'ils ont ensuite acheté pour 4,2 millions de dollars en 2021 en formant une communauté en ligne, "Own the Doge".

« La Mona Lisa de l'internet »

"Le Doge est le chien le plus populaire de l'ère moderne", c'est "la Mona Lisa de l'internet", estime un membre de cette communauté d'ultras rencontré par l'AFP à Los Angeles et qui se fait appeler "Tridog".

Le collectif a aussi mené une campagne de financement participatif pour une statue en plein air de Kabosu, inaugurée fin 2023 à Sakura, et prépare un documentaire sur le phénomène du Doge.

En pleine "Dogemania" en 2013, une cryptomonnaie est née dans le même esprit potache: le dogecoin, qui a brutalement pris de la valeur à partir de 2021 après que le fantasque et richissime multi-entrepreneur Elon Musk a médiatisé sa passion pour elle.

Elon Musk a annoncé un projet spatial censé être entièrement financé en dogecoin: DOGE-1, un petit satellite que doit lancer sa firme SpaceX. Puis il a déclaré que cette cryptomonnaie pourrait servir à acheter certains produits Tesla, et en 2023 il a brièvement utilisé une icône du Doge comme logo de Twitter, le réseau social qu'il a racheté (et finalement rebaptisé X).

Billy Markus, l'un des deux co-fondateurs du dogecoin, avoue à l'AFP avoir été lui-même surpris par l'engouement pour cette cryptomonnaie, dont le concept a été ensuite imité par une ribambelle de "meme coins", avec d'autres mascottes pour emblèmes.

Ce sont des investissements ultra-spéculatifs car extrêmement volatils, leur valeur dépendant de tendances éphémères, de rumeurs et de coups de pub de personnalités.

Un seul dogecoin ne vaut actuellement que 15 cents (14 centimes d'euro), mais comme cette cryptomonnaie est très abondante, sa capitalisation totale pèse plus de 23 milliards de dollars.

Une icône fatiguée 

Atsuko Sato, elle, est loin de tout ça. Si elle a gagné beaucoup d'argent grâce au NFT du Doge, elle en a reversé une grande partie à des organisations caritatives et a payé aussi avec des traitements médicaux pour sa chienne, tombée gravement malade fin 2022.

Kabosu passe désormais la plupart de son temps à se reposer sur un grand coussin à la maison, où des portraits d'elle et des messages d'admirateurs envoyés par des fans du monde entier ornent les murs.

Et quand Mme Sato travaille au jardin d'enfants, Kabosu est à ses côtés dans une poussette pour chien, où elle se laisse docilement caresser par les bambins.

Comme Kabosu a été adoptée dans un refuge, son âge précis est un mystère, mais sa maîtresse pense qu'elle a environ 18 ans, soit au-delà de l'espérance de vie moyenne des shiba inu.

Quand Kabosu mourra, "le monde sera en deuil" mais "une légende perdure toujours", affirme Tridog.

Il espère que les gens se souviendront des "valeurs plus profondes" du mème du Doge, qui sont selon lui "la bonté, l'absurde et le fait de ne pas se prendre trop au sérieux".


Comment la Vision 2030 transforme l'Arabie saoudite en une économie compétitive à l'échelle mondiale

Les investissements pour la première phase de NEOM pourraient atteindre 1 200 milliards de SR d’ici 2030. (Fourni)
Les investissements pour la première phase de NEOM pourraient atteindre 1 200 milliards de SR d’ici 2030. (Fourni)
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  • De l'efficacité et de la performance économique à l'infrastructure et à la cybersécurité, le Royaume est un endroit où il est souhaitable de faire des affaires
  • Les progrès réalisés dans les domaines du transport, de la logistique et des marchés financiers ont stimulé la compétitivité mondiale du Royaume

RIYAD: Quels exploits extraordinaires l'Arabie saoudite a-t-elle accomplis pour se voir classée devant la Chine, l'Allemagne et le Royaume-Uni dans le cadre d'une mesure mondiale de la compétitivité économique?

À l'occasion de son 8e anniversaire, la Vision 2030 a franchi plusieurs étapes remarquables et a réalisé des progrès constants depuis son lancement par le prince héritier, Mohammed ben Salmane, révélant un parcours transformateur qui continue de remodeler l'avenir du Royaume.

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La Vision 2030 a franchi plusieurs étapes et a fait des progrès constants depuis son dévoilement par le prince héritier Mohammed ben Salmane en 2016. (Photo SPA)

«C'est un plan directeur ambitieux, mais réalisable, qui exprime nos objectifs et nos attentes à long terme et reflète les forces et les capacités de notre pays», a déclaré le prince héritier lors du lancement de la Vision 2030 en 2016.

«Toutes les réussites commencent par une vision et les visions réussies reposent sur des piliers solides.»

Selon un rapport sur la compétitivité de l'International Institute for Management Development, basé en Suisse, le Royaume se classe 3e parmi les nations du G20 sur ce critère, et 17e parmi tous les pays.

Quelles sont les réalisations du Royaume qui lui ont permis d'obtenir cette place de choix parmi les pays compétitifs?

Selon le dernier bulletin annuel de la Vision 2030, l'Arabie saoudite a réalisé des progrès significatifs dans quatre facteurs de compétitivité évalués dans le rapport.

Elle s'est hissée à la 6e place en matière de performance économique, est grimpée jusqu’à la 11e place en matière d'efficacité gouvernementale et jusqu’à la 13e place en matière d'efficacité des entreprises, tout en se maintenant 34e dans le classement des infrastructures.

Parmi les autres performances, le Royaume est 3e parmi les pays du G20, 5e au niveau mondial pour l'indice des marchés financiers et 2e pour l'indicateur de cybersécurité.

PIF: une puissance d'investissement

En tant que principal moteur de la diversification économique et de la revitalisation des secteurs vitaux, le Fonds d'investissement public (PIF) possède des portefeuilles d'investissement de premier plan.

Ces derniers sont conçus pour orienter les investissements vers la diversification de l'économie, le développement des infrastructures, la stimulation de l'innovation et le renforcement des liens économiques mondiaux.

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L'Oxagon, situé au bord de la mer Rouge, dans la province de Tabuk, au nord-ouest du Royaume, est en cours de construction. Il accueillera les industries avancées et propres de Neom. (Fourni)

Le fonds a élargi son portefeuille pour englober des secteurs prometteurs dotés d'un potentiel de croissance important, allant du tourisme et du divertissement aux technologies financières en passant par les jeux et les sports.

Ses compétences en matière d'investissement se sont rapidement accrues, positionnant le PIF comme un leader mondial dans l'exploitation des opportunités économiques aux niveaux national et international.

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Des hommes marchent sur le campus de l'université des sciences et de technologie du roi Abdallah, à Thuwal. (Fourni)

Infrastructures de transport

Le secteur des transports est essentiel pour le développement durable et il joue un rôle clé dans l'amélioration de la sécurité en améliorant les routes et en mettant en œuvre des systèmes de transport avancés.

Ces efforts contribuent à réduire le nombre d'accidents de la route, de blessés et de morts, à créer un environnement plus sûr et à améliorer la qualité de vie en général, ce qui fait partie des objectifs de la stratégie nationale des transports, dans le cadre de la Vision 2030.

Le rapport présente les indicateurs de sécurité routière et souligne que le taux de mortalité routière est passé de 28,8 pour 100 000 personnes en 2016 à 13,3 en 2022.

Il indique également que le taux de blessures est tombé à 71,67 blessures pour 100 000 personnes en 2022.

Un marché financier compétitif

Le marché financier de l'Arabie saoudite a connu une croissance et une activité significatives depuis l'annonce de la Vision 2030, ce qui démontre la force et la robustesse du secteur financier du Royaume.

Le Royaume a été classé 5e au niveau mondial – et 3e parmi les pays du G20 – dans l'indice des marchés financiers, selon l’International Competitiveness Yearbook 2023 du World Competitiveness Center.

Le nombre d'entités de technologie financière en 2023 a atteint 216, dépassant de loin l'objectif de 150. Cela indique une croissance et un développement rapides dans le secteur des technologies financières.

En outre, le nombre de cotations sur le marché financier en 2023 a atteint 43, dépassant l'objectif de 24, ce qui indique un intérêt accru de la part des entreprises pour la cotation sur le marché.

Cette croissance est un signe positif de la confiance des investisseurs et de l'attrait du marché pour les offres publiques, puisque le nombre total de sociétés cotées est maintenant de 310, ce qui indique un marché diversifié et étendu.

Le pourcentage élevé de microentreprises et de petites sociétés cotées sur le marché (76,7%, par rapport à l'objectif de 44 %) montre que même les petites entreprises trouvent des occasions de s'introduire en bourse, selon le rapport.

L'histoire de la transformation de l'Arabie saoudite a de nombreux acteurs, parmi lesquels le gouvernement, les citoyens saoudiens, le secteur privé et les partenaires internationaux.

En 2023, leurs efforts combinés ont fait de l'Arabie saoudite un pays où il fait bon vivre, travailler et se rendre.

Tous écrivent le prochain chapitre en 2024 – une année d'opportunités inégalées pour le Royaume et tous ceux qui veulent faire partie de l'histoire.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Guerre au Proche Orient pourrait faire remonter l'inflation, selon la Banque mondiale

Les Palestiniens pleurent leurs proches tués dans les bombardements israéliens à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 avril (Photo, AFP).
Les Palestiniens pleurent leurs proches tués dans les bombardements israéliens à l'hôpital al-Najjar à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 25 avril (Photo, AFP).
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  • Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dollars cette année
  • Or un maintien prolongé de taux élevés n'est pas sans conséquence sur l'économie mondiale

WASHINGTON: Le conflit à Gaza, s'il s'étendait au reste de la région, pourrait avoir un impact significatif sur l'économie mondiale en faisant repartir l'inflation, sous l'effet d'une hausse des prix de l'énergie, selon un nouveau rapport publié jeudi par la Banque mondiale (BM).

Selon les données issues de son rapport sur le marché des matières premières, un conflit plus large au Proche et Moyen-Orient, alors que les tensions entre Israël et l'Iran restent vives, pourrait entraîner des ruptures d'approvisionnement de pétrole et une forte accélération du Brent (référence européenne de l'or noir), qui pourrait dépasser 100 dollars le baril.

Si les tensions géopolitiques restent limitées au conflit de Gaza, les prix du baril devraient atteindre en moyenne 84 dollars cette année, avant de redescendre à 79 dollars de moyenne en 2025.

Cela reste cependant supérieur à la moyenne de long terme observée avant la pandémie: entre 2015 et 2019, le prix moyen du baril de Brent était autour de 57 dollars.

Prix élevés 

Or, même sans le conflit au Proche Orient, ces prix plus élevés se retrouvent sur l'ensemble des matières premières, ce qui vient peser sur l'inflation et explique, en partie, que son ralentissement marque le pas depuis le début de l'année.

Entre juin 2022 et juin 2023, les prix des matières premières ont baissé de 40% au niveau mondial, mais sont stables depuis. La BM s'attend à une baisse moyenne de 3% en 2024 et 4% en 2025.

"L'inflation n'est pas encore battue. Élément essentiel pour sa baisse, les prix des matières premières ont atteint un plancher. Cela signifierait que les taux pourraient rester plus élevés qu'initialement attendu pour cette année et la prochaine", a souligné le chef économiste de la Banque mondiale, Indermit Gill, cité dans un communiqué.

Le ralentissement marqué de l'inflation tout au long de l'année 2023 semblait laisser espérer une baisse rapide des taux, en particulier du côté de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Réserve fédérale américaine (Fed).

Mais depuis début 2024, l'inflation s'est stabilisée aux États-Unis et la première baisse des taux, initialement attendue en juin, pourrait ne pas intervenir avant septembre, au mieux, ou au dernier trimestre.

Or un maintien prolongé de taux élevés n'est pas sans conséquence sur l'économie mondiale, ainsi que sur le risque de voir des pays déjà fragilisés plonger dans une crise de la dette qui pourrait renforcer le décrochage économique de certains pays du Sud.