Demandes russes sur le nucléaire iranien: la France s'inquiète

Le drapeau de l'Iran flotte devant le bâtiment du Centre international avec le siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA, à Vienne, en Autriche (Photo, AP).
Le drapeau de l'Iran flotte devant le bâtiment du Centre international avec le siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'AIEA, à Vienne, en Autriche (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 09 mars 2022

Demandes russes sur le nucléaire iranien: la France s'inquiète

  • Les négociations de Vienne pour sauver l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique
  • La Russie, frappée par des sanctions occidentales après son invasion de l'Ukraine, a demandé des garanties américaines

PARIS: Les exigences russes liées à la guerre en Ukraine continuent de peser sur les négociations pour sur le nucléaire iranien: Paris s'est déclaré mardi "préoccupé" par les "risques" provoqués par ces "délais supplémentaires", tandis que Washington a promis de ne rien céder à Moscou.

"Nous sommes très proches d'un accord", a déclaré le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Mais "nous sommes préoccupés par les risques que des délais supplémentaires font peser sur la possibilité" de le conclure, a-t-il ajouté en allusion aux nouvelles exigences russes.

En coordination avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, qui participent aux négociations, la France a appelé "toutes les autres parties à adopter une approche responsable et à prendre les décisions nécessaires à la conclusion de cet accord".

Les négociations de Vienne pour sauver l'accord censé empêcher l'Iran de se doter de la bombe atomique, moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018, semblaient sur le point d'aboutir.

Alors que les déclarations optimistes se multipliaient, la Russie, frappée par des sanctions occidentales après son invasion de l'Ukraine, a toutefois demandé des garanties américaines que ces mesures de rétorsion n'affecteraient pas sa coopération avec l'Iran.

Des demandes jugées "hors sujet" dimanche par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken. "Les sanctions adoptées contre la Russie n'ont rien à voir avec l'accord sur le nucléaire iranien", a-t-il dit.

«Faire monter les enchères»

Priée de dire, mardi lors d'une audition parlementaire à Washington, si les Etats-Unis avaient fourni de telles garanties écrites à la Russie, la numéro trois du département d'Etat américain, Victoria Nuland, a répondu clairement: "non".

"S'agissant de l'Iran, nous ne sommes pas en négociations avec la Russie", a-t-elle souligné.

Selon elle, "la Russie tente de faire monter les enchères et d'élargir ses demandes" et "certains" à Moscou "veulent obtenir des bénéfices supplémentaires pour leur coopération et leur participation" dans les négociations pour sauver l'accord de 2015. "Mais ils ne vont pas y parvenir", a-t-elle assuré.

Victoria Nuland a affirmé que les relations commerciales russes avec l'Iran étaient "relativement limitées", et que la participation russe à cet accord-clé était surtout liée aux "intérêts de sécurité nationale" de Moscou.

Elle a aussi affirmé qu'un compromis à Vienne était "presque conclu" et a rejeté les appels des détracteurs de l'accord de 2015 à suspendre les négociations en raison de la guerre en Ukraine. "La dernière chose dont nous avons besoin, en plus de la guerre sanglante de Poutine, c'est un Iran doté de l'arme nucléaire", a-t-elle martelé.

Conclu par l'Iran d'un côté, et les Etats-Unis, la Chine, la France, le Royaume-Uni, la Russie et l'Allemagne de l'autre, l'accord de 2015 avait permis la levée de sanctions économiques internationales contre Téhéran, en échange de strictes limites à son programme nucléaire.

Mais les Etats-Unis s'en sont retirés en 2018 sous la présidence de Donald Trump et ont rétabli les mesures punitives qui asphyxient l'économie iranienne. En riposte, Téhéran s'est largement affranchi des restrictions à ses activités nucléaires, tout en niant vouloir se doter de la bombe.

D'après l'agence de presse iranienne IRNA, le négociateur en chef iranien Ali Baghéri "se rendra mercredi matin à Vienne" pour "poursuivre les pourparlers".


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.