À Mossoul, faire revivre la vieille ville après les douleurs de la guerre

Au total, l'Unesco a mobilisé 110 millions de dollars. (Photo, AFP)
Au total, l'Unesco a mobilisé 110 millions de dollars. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 09 mars 2022

À Mossoul, faire revivre la vieille ville après les douleurs de la guerre

  • Grâce à l'Unesco et son initiative «Faire revivre l'esprit de Mossoul», plusieurs chantiers sont en cours, financés notamment par les Emirats arabes unis et l'Union européenne
  • En attendant une reconstruction à l'identique, les vestiges les plus fragiles sont conservés dans un entrepôt

MOSSOUL : Au pied d'un minaret du XIIe siècle, les ouvriers s'activent entourés par les briques et l'albâtre sauvés des destructions jihadistes. Pour faire revivre la vieille ville de Mossoul, métropole du nord de l'Irak, on reconstruit mosquées, églises et maisons centenaires.

Avec ses rues tortueuses, le quartier était l'ultime réduit où les combattants du groupe Etat islamique (EI) s'étaient repliés, livrant une résistance acharnée aux forces irakiennes qui avaient reconquis la ville à l'été 2017.

Grâce à l'Unesco et son initiative "Faire revivre l'esprit de Mossoul", plusieurs chantiers sont en cours, financés notamment par les Emirats arabes unis et l'Union européenne.

Sur l'esplanade de la mosquée al-Nouri, seule subsiste la base d'un minaret penché de 850 ans, surnommé Al-Hadba, "la bossue", et recouvert d'une bâche de protection.

"Al-Hadba est le symbole de Mossoul", confie Omar Taqa, un ingénieur qui supervise les travaux pour l'Unesco. "Tous les habitants espèrent revoir le minaret tel qu'il était."

Le site avait été détruit en juin 2017, l'armée irakienne accusant les jihadistes d'y avoir placé des explosifs.

Seule la partie centrale de la mosquée, coiffée d'un dôme, a survécu, coquille vide sur des arches soutenues par des cales en bois. Surmontant les colonnes de marbre gris, des notes de bleu rehaussent les entrelacs des chapiteaux.

"On y a retrouvé 11 mines prêtes à être activées", se souvient l'ingénieur. "Certaines dissimulées à l'intérieur des murs."

Après avoir déblayé 5 600 tonnes de gravats, la reconstruction du minaret – qui restera penché – débute à la mi-mars. Puis les travaux de la mosquée commenceront cet été. Le site devrait être restauré fin 2023.

«Tout le monde a souffert»

En attendant une reconstruction à l'identique, les vestiges les plus fragiles sont conservés dans un entrepôt.

Il y a les fragments d'un Mihrab, une niche indiquant la direction de la Mecque. Mais aussi les pièces d'un Minbar, chaire pour le prêche sur laquelle était monté l'ancien chef de l'EI pour proclamer son "califat" en 2014.

Des briques en terre cuite sont alignées sur des étagères. 45 000 seront réutilisées, soit un tiers de la structure originelle du minaret, explique M. Taqa.

Le site recèle encore bien des surprises. En janvier, les autorités ont annoncé avoir découvert sous terre une salle de prière du XIIe siècle.

Au total, l'Unesco a mobilisé 110 millions de dollars. Outre Al-Nouri, deux églises sont en travaux – Al-Tahira et Notre-Dame de l'Heure –, avec une centaine de maisons ainsi que l'école du quartier.

Confiés à des entreprises locales, les chantiers ont permis la création de 3 100 emplois, dont la moitié occupés par des jeunes ayant bénéficié d'une formation pour les métiers du patrimoine et de restauration du bâtiment, selon l'agence onusienne.

Autrefois, dans la vieille ville, Azhar vendait des fruits sur une charrette. Il est aujourd'hui ouvrier sur le chantier d'Al-Nouri.

"Les maisons, les rues, étaient détruites, les gens étaient déplacés dans des camps", confie l'homme de 48 ans, père de cinq enfants.

"Tout le monde a souffert. Il y a ceux qui ont perdu des proches, ceux qui ont perdu leur maison, leur échoppe, leur voiture."

Sous les exhortations de ses camarades, il refuse de parler de son épouse décédée, une blessure encore à vif.

«La maison des grands-parents»

Malgré des bâtisses à moitié écroulées, la normalité a repris ses droits. Cafés, ateliers et boulangeries ont rouvert.

Au détour d'une allée, deux femmes choisissent des tomates et des haricots chez le primeur, à quelques pas d'ouvriers affairés autour d'une bétonnière.

Ruelle après ruelle, des maisons sont bientôt finies. Certaines ont entre 100 et 150 ans. A travers le dédale de terrasses et de cours intérieures, on retrouve d'élégantes façades en albâtre, sculptées de motifs d'inspiration ottomane.

"Il y a 44 logements pratiquement terminés, ils seront livrés fin mars", indique l'ingénieur Mostafa Nadhim. Encore 75 autres doivent être reconstruits d'ici la fin de l'année.

Le projet comprend la réhabilitation des infrastructures: "câbles électriques, lampadaires, canalisations d'eau, et le pavement des rues", ajoute M. Nadhim.

Depuis quelques mois, Ikhlas Salim s'est réinstallée chez elle. Après la guerre, la bâtisse était entièrement détruite. La restauration a eu un effet "thérapeutique".

"C'est la maison des grands-parents", confie la femme de 55 ans. "On avait perdu l'espoir d'y revenir."

Dans la cour, le linge sèche au soleil, étendu sur une corde. Ikhlas réchauffe des fèves pour ses deux garçons, qui rentrent déjeuner pour la pause de midi. Ils ont travaillé toute la matinée sur des chantiers dans le quartier.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
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  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
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  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le rappeur français Jul, toujours champion du streaming en 2025, sort un double album

Jul, photo X, compte du rappeur.
Jul, photo X, compte du rappeur.
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  • Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril
  • Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026

PARIS: Numéro 1 des artistes les plus streamés dans l'Hexagone en 2025, le rappeur français Jul, originaire de Marseille (sud-est), sort vendredi "TP sur TP", un double album enregistré à Paris contenant des duos éclectiques, de Naza au groupe corse I Muvrini.

"Je fais tout à l'instinct, tout sur l'esprit du moment", confie Jul dans le documentaire qui accompagne cette sortie, disponible sur YouTube.

Le film plonge dans les coulisses de la création du disque lors de sessions d'enregistrement nocturnes dans un studio parisien, où il dit être venu chercher "une autre inspiration".

"J'ai toujours fait des bons albums avec la grisaille", sourit "le J", loin de Marseille, la ville dont il est devenu un emblème jusqu'à être, à l'arrivée de la flamme olympique sur le Vieux-Port en provenance de Grèce, l'un des premiers porteurs français des Jeux de Paris en 2024.

En une quinzaine de jours, cet artiste prolifique - une trentaine d'albums, au moins deux nouveautés par an depuis 2014 -, a bâti un double opus de 32 morceaux, via son label indépendant D'or et de platine.

"J'essaie d'innover, j'essaie de faire ce que j'aime", lâche le rappeur de 35 ans.

Le titre de l'album, "TP sur TP", s'inscrit dans son univers: "TP" signifie "temps plein", en référence au volume horaire des dealers et autres petites mains d'un trafic qui gangrène la cité phocéenne.

A ses yeux, sa musique n'évoque "que de la réalité", des instants de vie "que ce soit dans la trahison, que ce soit dans les joies, les peines". Comme des photos qui défilent sur un téléphone, "mes sons, c'est mes souvenirs à moi", compare-t-il dans le documentaire.

Parmi les duos figurent son ami Naza, la star américaine des années 2000 Akon ("Lonely") ou encore le trublion catalan du rap Morad.

Jul rend aussi hommage à ses racines familiales corses, avec "A chacun sa victoire", titre où il conte l'espoir aux côtés du célèbre groupe I Muvrini, et dans une autre chanson avec Marcu Antone Fantoni.

Personnalité réservée fuyant la lumière, ce qui se surnomme "L'Ovni" est pourtant un phénomène capable de battre le record de fréquentation au Stade de France avec 97.816 spectateurs réunis en avril. Il retrouvera l'enceinte parisienne en mai 2026.

En parallèle, son règne sur le classement des artistes les plus écoutés en streaming en France se poursuit: en 2025, il reste numéro 1 pour la cinquième année consécutive sur Spotify et la sixième année d'affilée sur Deezer, selon les données de ces plateformes publiées cette semaine.