Alejandra Castro Rioseco: «J’ai découvert le pouvoir impressionnant des femmes artistes du Moyen-Orient»

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Publié le Jeudi 10 mars 2022

Alejandra Castro Rioseco: «J’ai découvert le pouvoir impressionnant des femmes artistes du Moyen-Orient»

  • Entre deux réunions, la collectionneuse chilienne d’origine espagnole revient pour Arab News en français sur son engagement auprès des créatrices du Moyen-Orient
  • «Ce pays a été créé en cinquante ans. C’est une très grande inspiration pour tous les artistes et pour chacun de nous»

PARIS: Alejandra Castro Rioseco est très occupée ces jours derniers. Hier, celle qui a créé la fondation MIA inaugurait l’exposition «Serendipity» à l’Al Safa Art & Design Library de Dubaï. Le dîner de gala aura lieu demain dans la salle de bal du Bvlgari Yacht Club. Au cours de cette soirée, la fondation MIA honorera dix personnalités sélectionnées pour le soutien qu’elles apportent à la visibilité des femmes dans le monde, en particulier dans le domaine des arts. Entre deux réunions, la collectionneuse chilienne d’origine espagnole revient pour Arab News en français sur son engagement auprès des créatrices du Moyen-Orient et sur l’exposition qu’elle leur consacre. 

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Portral, de Eman Ali. Photo fournie.

 

EN BREF

L’exposition regroupe les œuvres de vingt-cinq créatrices venues de dix pays du Moyen-Orient : 

Moza Almatrooshi, Azza al-Qubaisi et Zeinab Alhashemi, des Émirats arabes unis (EAU), Eman Ali d’Oman, Tala Worell et Taghrid Darghouth, du Liban, Farideh Lashai, Soheila Sokhanvari, Shirin Neshat, Gitan Meh, Monir Shahroudy Farmanfarmaian, Shideh Tami, Bita Fayyazi, Azra Aghighi et Mokarrameh Ghanbari, d'Iran, Razan al-Sarraf, du Koweït, Zayn Qahtani, de Bahreïn, Randa Maddah, de Syrie, Qamar Abdelmalik, de Palestine et Effat Nagui, d'Égypte. 

L’exposition Serendipity restera ouverte au public jusqu’au 31 mars 2022.

 

Comment est née l’exposition Serendipity?

La collection MIA est consacrée aux créatrices. Mais cette année est aussi celle du 50e anniversaire de la création des Émirats arabes unis. C’est pour s’inscrire dans cette célébration que MIA a décidé de monter cette belle exposition exclusivement consacrée aux femmes artistes de la région et qui a pour nom «Serendipity». C’est un magnifique mot dont la racine est arabe («serendib»); elle signifie «don de faire par hasard des découvertes fructueuses». J’ai beaucoup d’amis collectionneurs d’art au Moyen-Orient. En parlant avec des collègues et des amis collectionneurs, je leur ai demandé quelles œuvres ils pourraient me prêter pour l’exposition. Fairouz et Jean-Paul Villain, Paula al-Askari, Leila Heller, Mary Habib, Mana Halayan, Farhad Bakhtiar, Mohamed Afkhami, Mojgan Endjavi-Barbé ont été très généreux, ouverts. Ils m’ont beaucoup aidée.

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Earth, land and water #6, de Qamar Abdulmalik (photo fournie)

Pourquoi avoir choisi le mot «serendipity»?

Le monde a besoin de choses magiques, de choses belles, surtout après la pandémie. Et «serendipity» est magique. Dans la vie, vous avez défini votre plan, mais soudain il se passe quelque chose et vous changez complètement ce plan. Ce sont nos vies! C’est pour cela que ce mot est particulièrement adapté à cette période.

 

Vous venez d’Amérique latine. Comment en êtes-vous venue à vous intéresser à l’art du Moyen-Orient?

J’aime l’art en général. Je suis une collectionneuse d’art international. Quand j’ai déménagé à Dubaï pour raisons familiales, il y a trois ans, je me suis sentie plus proche de la région et des gens d’ici. J’aime beaucoup les Arabes. Ils ressemblent beaucoup aux habitants d’Amérique latine dans la culture, l’éducation, la cuisine, la famille, les valeurs… Je découvre les artistes d’ici, je les étudie. Je voyage, au Liban, par exemple, un pays qui traverse une période très difficile, pour découvrir des créatrices. Et je découvre le pouvoir impressionnant des femmes de la région. Le monde pense que les femmes ne jouent pas de rôle spécial dans les pays arabes. Pourtant, dans le monde de l’art, elles ont un immense talent et produisent des œuvres très puissantes. En vivant ici, j’ai observé que beaucoup de gens qui habitent aux EAU n’ont pas du tout conscience du pouvoir de ces créatrices. Monter cette exposition a pour but de montrer le travail des plus grandes artistes de ces pays. 

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Empty Where Home Used To Be de Zayn Qahtani (photo fournie)

Quelle est la nature des œuvres exposées?

Cette exposition présente des œuvres classiques. Aujourd’hui, les NFT (jetons non fongibles, NDLR) et l’art numérique sont partout. Je pense que la mentalité de la région est plus classique. Dans cette exposition, il y a des sculptures, des peintures, des photos et une vidéo d’une artiste émiratie. Je voulais aussi faire quelque chose de différent, car Art Dubai est consacré à la technologie cette année.

 

Quels sont les grands thèmes qui relient ces œuvres entre elles?

Les femmes souffrent d’inégalités à travers le monde. L’univers de l’art ne fait pas exception. Toutes ces créatrices ont en commun leur force, le travail éprouvant qu’elles accomplissent pour montrer leur art et pouvoir en vivre. Beaucoup de cultures, dans la région, n’acceptent pas l’indépendance des femmes. Toutes ces créatrices vivent des époques ou des situations très compliquées. Pour obtenir la reconnaissance de leur travail et connaître le succès phénoménal qui est le leur, elles ont dû s’employer deux fois plus que les hommes. 

 

 

Pouvez-vous nous parler de la scène artistique féminine de la région?

Les EAU ont ouvert grand la porte aux femmes artistes. J’ai été très surprise de le découvrir en arrivant dans ce nouveau pays. Il y a ici aujourd’hui plus d’opportunités pour les femmes artistes qu’en Amérique latine, d’où je viens. Il y a beaucoup d’opportunités, beaucoup d’écoles, d’universités, de musées, avec la construction du Louvre Abu Dhabi, du nouveau Guggenheim, avec la Sorbonne… Beaucoup d’institutions ont créé cet écosystème dédié à l’art. Je suis très heureuse de vivre ici à cette époque, car c’est formidable. Art Dubai et les autres initiatives destinées à promouvoir les arts sont fantastiques. Je constate que, en Europe, tout est très compliqué depuis la pandémie. Les EAU offrent la sécurité, de superbes lieux pour exposer, de magnifiques musées et galeries. De nombreuses familles soutiennent les arts, les cheikh et les cheikhas aussi. C’est comparable au New York des années 1950. C’est fou. Ce pays a été créé en cinquante ans. C’est une très grande inspiration pour tous les artistes et pour chacun de nous. 

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The Sun de Effat Nagui (photo fournie)

Quels obstacles avez-vous dû surmonter pour organiser cette exposition?

J’ai rencontré davantage de difficultés en Amérique du Sud, par exemple. Ici, à Dubaï, tout est ouvert. Bien sûr, c’est beaucoup de travail, car la région a besoin de davantage de techniciens. Mais j’avais une équipe formidable. Je n’ai pas eu de difficultés particulières.

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I am it´s secret de Shirin Neshat (photo fournie)

Comment s’est fait le choix des œuvres?

La ligne de l’exposition est très simple: des femmes qui vivent dans la région. Le choix des œuvres en tant que tel a été la dernière décision prise par mes deux curatrices, Océane Sailly et Mojgan Endjavi-Barbé, et moi-même: on a besoin de cette œuvre, car elle représente quelque chose. 

 

Le 10 mars a lieu le gala au cours duquel la collection Mia récompense dix femmes. Pouvez-vous nous en parler?

Mia est une collection à but non lucratif. Je suis très heureuse du fait que, cette année, mon ami de Bvlgari a tenu à participer au gala avec nous. Cet événement est une célébration des femmes artistes. Chaque année, nous en organisons un, à chaque fois dans un lieu différent. Cette année, cent cinquante personnes sont attendues. La perspective de réunir ces personnes dans une pièce pour parler de notre mission de soutien aux femmes est enthousiasmante. La collection Mia va ainsi récompenser le travail remarquable de femmes qui œuvrent contre les inégalités de genre.

 

 

Comment en êtes-vous venue à soutenir les femmes artistes?

Je suis féministe. Je suis née féministe. J’ai commencé par collectionner des œuvres d’art, et ma collection a grandi. Un ami, curateur au musée Guggenheim à New York, m’a suggéré de créer une collection consacrée exclusivement aux femmes. Au début, j’achetais des œuvres créées par des hommes. Désormais, je n’achète que des œuvres réalisées par des femmes. C’est de là qu’est venue l’idée. C’est ma contribution. Je suis sûre que je ne vais pas faire disparaître les inégalités, car quand on voit le pourcentage d’œuvres de femmes dans les musées, c’est d’une tristesse… Dans l’art, l’histoire n’est jamais en faveur des femmes. Si vous demandez à une personne ordinaire de vous donner le nom de trois artistes, elle vous répondra à coup sûr Picasso, Monnet… Mais si vous demandez de citer le nom d’une seule créatrice, elle se souviendra peut-être de Frida Kahlo, et seulement à cause de son monosourcil; en effet, si vous lui demandez de citer une seule œuvre de cette artiste, elle en sera incapable. C’est l’inégalité.

 


Imaan Hammam brille en demoiselle d'honneur

 Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
Le top model Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue top model Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris. (Instagram)
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  • Imaan Hammam assiste au mariage de sa meilleure amie et mannequin Cindy Bruna
  • Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux

DUBAI : Le mannequin Imaan Hammam a récemment assisté au mariage de sa meilleure amie et collègue mannequin Cindy Bruna, qui a épousé l'ancien basketteur et acteur Blondy Baruti lors d'une cérémonie intime à Paris.

Mme Bruna, mannequin franco-congolais connu pour son travail avec Victoria's Secret et de grandes maisons de couture, s'est mariée lors d'une célébration privée à laquelle ont assisté des amis proches et des membres de sa famille. Elle portait une robe personnalisée du créateur libanais Elie Saab.
Hammam faisait partie du cortège nuptial en tant que demoiselle d'honneur de Bruna. Le mannequin néerlando-maroco-égyptien portait une longue robe rouge bordeaux sans manches.

La robe a été associée à des gants longueur coude assortis dans la même teinte rouge foncé, créant un look coordonné et frappant qui se distinguait tout en étant conforme à l'événement formel.

Sur Instagram, elle a posté des images avec la légende : "Week-end très spécial pour célébrer ma sœur et Blondy. La plus belle des mariées ... vraiment. Mon cœur est tellement plein. Nous avons dansé, nous avons ri et nous avons aimé chaque moment".

La robe, longue comme le sol, présentait des lignes épurées et une coupe aérodynamique, permettant à la riche couleur d'occuper le devant de la scène. Hammam a opté pour un style minimal, laissant la robe et les gants faire le plus gros du travail.

Hammam et Bruna sont des amis proches depuis des années et apparaissent souvent ensemble lors d'événements de mode et de défilés internationaux.

Hammam est l'un des mannequins les plus demandés de l'industrie. Elle a été repérée à la gare centrale d'Amsterdam avant de faire ses débuts sur les podiums en 2013 en participant au défilé de couture de Jean Paul Gaultier.

Hammam a défilé pour Burberry, Fendi, Prada, Bottega Veneta, Marc Jacobs, Moschino, Balenciaga et Carolina Herrera. Il a également participé à des campagnes internationales, notamment pour DKNY, Celine, Chanel, Versace, Givenchy, Giorgio Armani et Tiffany & Co.

Au début de cette année, elle a lancé Ayni, une plateforme d'archivage dédiée à la préservation et à la célébration de l'expression artistique arabe de son point de vue.

"Pour moi, cela a toujours été bien plus profond que la simple mode. Il s'agit de rester connectée à mes racines, de raconter des histoires qui me touchent et de mettre en lumière les voix qui ont besoin d'être entendues."

Elle a ajouté qu'elle espérait qu'Ayni dépasserait sa vision personnelle pour devenir une "véritable communauté".


Dans le «Paris du Moyen-Orient», le deuil de Brigitte Bardot côtoie les souvenirs d'une époque dorée

 Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
Brigitte Bardot a passé quatre jours au Liban en mars 1967. (Instagram)
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  • La visite de Bardot en 1967 a coïncidé avec l'apogée culturelle du Liban
  • Le pays est considéré comme le centre du style mondial et de la sophistication

DUBAI, BEYROUTH : La mort de la légende du cinéma français Brigitte Bardot à l'âge de 91 ans a attiré l'attention sur l'une des icônes culturelles les plus captivantes du XXe siècle et sur un moment remarquable, quoique bref, où sa célébrité a coïncidé avec l'âge d'or du Liban.

En mars 1967, Bardot arrive à Beyrouth pour une visite de quatre jours qui placera brièvement la légende de l'écran français au cœur d'un haut lieu du glamour et de la modernité au Moyen-Orient.
À l'époque, Beyrouth était célébrée comme le "Paris du Moyen-Orient", connue pour ses hôtels luxueux, sa vie nocturne animée et son mélange cosmopolite de cultures.

Mimi Raad, une célèbre consultante libanaise en image qui dirige le département image de la chaîne MBC1, a déclaré à Arab News : "Les années 60 étaient considérées comme l'âge d'or de Beyrouth. Les femmes libanaises, connues à l'époque comme les plus avant-gardistes et les plus élégantes du Moyen-Orient, étaient fascinées par le style emblématique de Brigitte Bardot ainsi que par son insouciance et sa liberté. La haute société libanaise s'inspirait du glamour européen et Brigitte Bardot représentait ce souffle de nouveauté dans le style et l'attitude".

"Ses visites au Liban ont renforcé l'image du Liban en tant que destination méditerranéenne glamour, souvent comparée à Saint-Tropez, renforçant la réputation de Beyrouth en tant que centre cosmopolite et destination de vacances à la mode qui reflétait les endroits les plus chics d'Europe à l'époque.

De son côté, Hadia Sinno, consultante libanaise en matière de style, a parlé à Arab News de l'admiration qu'elle voue depuis toujours à Bardot. "Depuis mon plus jeune âge, Brigitte Bardot est une icône que j'admire profondément, non seulement pour sa beauté, mais aussi pour son style sans effort, sa simplicité naturelle et cet art de vivre français incomparable. J'ai toujours été captivée par son look, en particulier par les bandeaux qu'elle portait dans les cheveux et les hauts à épaules découvertes qui la caractérisaient", a-t-elle déclaré.

"Pour nous, Libanais, il y a toujours eu un lien spécial. Nous aimons profondément le style français, et sa visite au Liban reste un événement légendaire qui a jeté un pont entre nos deux cultures. Au-delà du grand écran, elle est devenue une force de la nature, en prenant la tête du mouvement anti-fourrure qui a choqué le monde et l'industrie de la mode.

"Avec ses jupes fluides, ses cheveux en désordre et son assurance enjouée, elle ne s'est pas contentée de porter des vêtements, elle a défini une époque. Une véritable icône.

"Et même si nous n'avions pas beaucoup entendu parler d'elle ces dernières années, c'est avec une profonde tristesse que nous avons appris son décès.


Le romancier Hassan Daoud a déclaré à Arab News : "À l'époque, Beyrouth grouillait de vie artistique et culturelle, et certains des plus anciens restaurants de la ville affichent encore les photos des célèbres artistes français et américains qui les fréquentaient".

M. Daoud a raconté l'histoire d'un ami qui travaillait à l'époque à la Direction générale de la sécurité. Il raconte que lorsque Bardot est arrivée à Beyrouth par bateau et qu'elle a dû être transférée dans un petit bateau pour atteindre la côte, il l'a aidée en lui tenant la main. Il ne s'est pas lavé les mains de la journée pour garder la sensation de sa main contre la sienne.

Bardot séjourna au célèbre hôtel cinq étoiles Phoenicia, où des célébrités internationales se prélassaient au bord de la piscine et côtoyaient les élites de la jet-set. Les paparazzis l'ont photographiée au bord de la piscine, en mode célébrités détendues, emblématique à la fois de son attrait mondial et de la scène vibrante de Beyrouth.

Pendant son court séjour, l'actrice s'est promenée dans le vieux souk de Beyrouth, le marché animé qui était à l'époque une fusion de marchands vendant des bijoux, des montres et des produits de luxe.

Elle a visité Assaad Georges Daou, un bijoutier célèbre pour avoir créé des pièces pour la royauté et les stars de cinéma, ce qui témoigne de la réputation de Beyrouth en tant que centre de la mode et du style dans la région.

Mme Bardot s'est également aventurée au-delà de la capitale pour se rendre à Byblos, une ancienne ville portuaire phénicienne qui offre des vues étincelantes sur la mer et des ruines historiques.

Elle y a flâné dans le port pittoresque et le vieux souk, dégusté des fruits de mer locaux et profité des loisirs en bord de mer qui reflétaient l'allure méditerranéenne décontractée qu'elle incarnait à l'écran.

Son départ du Liban s'inscrivait dans le cadre d'une croisière en Méditerranée. Selon certains témoignages, le voyage a été interrompu par des problèmes mécaniques qui ont bloqué le navire brièvement en mer.

Le chercheur et écrivain Walid Nuwayhid, spécialisé en philosophie et en histoire, a évoqué cette époque où Beyrouth était un pôle d'attraction pour les acteurs, les artistes et les intellectuels de diverses nationalités.  

"Ils venaient se détendre sur ses célèbres plages, dont la piscine Saint-Georges et les piscines du quartier Ramlet Al-Bayda, qui ont disparu avec le déclenchement de la guerre civile dans les années 1970.

Nuwayhid ajoute : "Des artistes célèbres, dont Johnny Hallyday, fréquentaient les hôtels Phoenicia et Vendome, ainsi que la rue Zaytouna, qui regorgeait de bars et de lieux de vie nocturne animés. Ils fréquentaient également le Casino du Liban, le seul casino du Moyen-Orient à l'époque."

"Le Liban était un lieu de tournage de films étrangers et accueillait le Festival international du film de Beyrouth. Malgré les ressources limitées du Liban, le festival occupait une place importante sur la scène artistique mondiale", a-t-il ajouté.

L'aéroport de Beyrouth était à l'époque la seule grande porte d'entrée entre l'Europe et l'Asie. Il n'y avait pas d'aéroport à Dubaï et l'Égypte était en cours de nationalisation socialiste, ce qui a provoqué l'exode des communautés étrangères vers le Liban ou vers l'Europe. Le Liban était le seul refuge en raison de son ouverture et de la liberté dont il jouissait. Les générations qui nous ont précédés connaissaient l'importance de ce pays, ils ont donc construit une économie basée sur la fourniture de services qui répondent aux besoins, une économie basée sur l'aéroport, le port, l'imprimerie, l'hôpital, l'école, le café, qui tous fournissaient des services à la région et à ses environs, ils ont donc quitté Alexandrie et sont venus à Beyrouth".

Bardot est devenue une star mondiale après avoir joué dans "Et Dieu créa la femme" en 1956. Elle a joué dans une cinquantaine d'autres films avant de prendre sa retraite en 1973.

Bardot a ensuite consacré plus de quatre décennies à la protection des animaux, une mission qui a trouvé un écho auprès des groupes de protection des animaux dans le monde entier, y compris au Liban.

L'association Beirut for the Ethical Treatment of Animals a publié sur les réseaux sociaux un hommage sincère, saluant sa mort avec une "immense tristesse" et soulignant son "engagement inébranlable" dans leur mission.

"Aujourd'hui, nous disons au revoir à Brigitte Bardot - une âme légendaire dont l'amour pour les animaux a transformé d'innombrables vies. Du grand écran aux premières lignes de la protection animale, elle a consacré plus de quatre décennies à la protection de ceux qui ne peuvent pas parler pour eux-mêmes", peut-on lire dans le message.

"Grâce à la Fondation Brigitte Bardot, elle a transformé la compassion en action et a inspiré le monde à se préoccuper davantage des animaux, à les aimer plus férocement et à défendre ceux qui n'ont pas de voix.

"Chez BETA, nous exprimons notre profonde gratitude à Brigitte Bardot et à la Fondation Brigitte Bardot pour leur soutien généreux et leur engagement inébranlable.

"Votre gentillesse a renforcé notre mission, a apporté de l'espoir là où il y avait du désespoir, et a aidé à sauver tant de vies précieuses.

La visite de Brigitte Bardot a laissé une image durable du Liban en tant que centre de style international et de sophistication.


Vers l’infini et au‑delà – Goldorak, 50 ans d’inspiration

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  •  50 ans après sa création, la série animée Goldorak continue de marquer l’imaginaire arabe
  • Arab News Japan s’entretient avec son créateur Go Nagai, des fans du Moyen-Orient, et revient sur l’histoire du robot OVNI chargé de protéger notre planète

​​​​​​LONDON: Peu d’importations culturelles ont franchi les frontières de manière aussi inattendue — et aussi puissante — que Goldorak, le robot géant japonais qui, il y a un demi-siècle, est devenu un héros de l’enfance à travers le monde arabe, et plus particulièrement en Arabie saoudite.

Créé au Japon au milieu des années 1970 par le mangaka Go Nagai, Goldorak s’inscrivait dans la tradition des « mecha », ces récits de robots géants. Le genre, façonné par l’expérience japonaise de la Seconde Guerre mondiale, explorait les thèmes de l’invasion, de la résistance et de la perte à travers le prisme de la science-fiction.

Si la série a rencontré un succès modéré au Japon, c’est à des milliers de kilomètres de là, au Moyen-Orient, que son véritable héritage s’est construit.

L’anime « UFO Robot Goldorak » est arrivé à la télévision dans la région en 1979, doublé en arabe et diffusé pour la première fois au Liban, en pleine guerre civile. L’histoire du courageux Actarus, prince exilé dont la planète a été détruite par des envahisseurs extraterrestres, a profondément résonné chez les enfants grandissant dans un contexte de conflits régionaux et d’occupation par Israël.

Ses thèmes — la défense de la patrie, la résistance à l’agression et la protection des innocents — faisaient douloureusement écho aux réalités de la région, transformant la série d’un simple divertissement en un véritable refuge émotionnel.

Une grande partie de l’impact de la série tenait à la réussite de son arabisation. Le doublage arabe puissant et le jeu vocal chargé d’émotion, notamment celui de l’acteur libanais Jihad El-Atrash dans le rôle d’Actarus, ont conféré à la série une gravité morale inégalée par les autres dessins animés de l'époque.

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Au début des années 1980, Goldorak s'était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. (Fourni)

Le générique de la série, interprété par Sami Clark, est devenu un hymne que le chanteur libanais a continué à interpréter lors de concerts et de festivals jusqu’à son décès en 2022.

Au début des années 1980, Goldorak s’était répandu à travers le Moyen-Orient, inspirant des communautés de fans en Arabie saoudite, au Koweït, en Irak et au-delà. Pour beaucoup, il s’agissait non seulement d’un premier contact avec les anime japonais, mais aussi d’une source d’enseignements sur des valeurs telles que la justice et l’honneur.

L’influence de Goldorak dans la région a été telle qu’il a fait l’objet de recherches universitaires, qui ont non seulement mis en lumière la manière dont le sort des personnages résonnait auprès du public du Moyen-Orient, mais ont aussi relié sa popularité aux souvenirs générationnels de l’exil, en particulier à la Nakba palestinienne.

Un demi-siècle plus tard, Goldorak demeure culturellement vivant et pertinent dans la région. En Arabie saoudite, qui avait pleinement adopté la version originale de la série, Manga Productions initie aujourd’hui une nouvelle génération de fans à une version modernisée du personnage, à travers un jeu vidéo, The Feast of The Wolves, disponible en arabe et en huit autres langues sur des plateformes telles que PlayStation, Xbox et Nintendo Switch, ainsi qu’une nouvelle série animée en langue arabe, «  Goldorak U », diffusée l’an dernier.

Cinquante ans après les débuts de la série, « Goldorak » est de retour — même si, pour toute une génération de fans de la série originale, dont les étagères regorgent encore de produits dérivés et de souvenirs, il n’est en réalité jamais vraiment parti.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com