USA: la Fed prête à relever ses taux et jongler entre inflation et récession

Le président de la Fed Jerome Powell s'est récemment dit confiant dans la capacité de l'institution à assurer un «atterrissage en douceur», c'est-à-dire "maîtriser l'inflation sans provoquer de récession". (AFP)
Le président de la Fed Jerome Powell s'est récemment dit confiant dans la capacité de l'institution à assurer un «atterrissage en douceur», c'est-à-dire "maîtriser l'inflation sans provoquer de récession". (AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 13 mars 2022

USA: la Fed prête à relever ses taux et jongler entre inflation et récession

  • L'objectif: pousser les banques commerciales à proposer à leurs clients des taux d'intérêts plus élevés pour les crédits, afin de faire ralentir la consommation, et donc d'alléger la pression sur les prix
  • «La combinaison d'une inflation plus élevée et d'une croissance plus lente représente un dilemme pour la Réserve fédérale», soulignent les économistes

WASHINGTON: Le grand moment est arrivé pour la banque centrale américaine: l'institution devrait relever mercredi ses taux directeurs pour lutter contre l'inflation, deux ans après les avoir ramenés à zéro face à la Covid-19, et alors que la guerre en Ukraine créée de nouvelles incertitudes.


L'objectif: pousser les banques commerciales à proposer à leurs clients des taux d'intérêts plus élevés pour les crédits, afin de faire ralentir la consommation, et donc d'alléger la pression sur les prix. D'autant plus que les problèmes d'approvisionnement devraient durer encore des mois.


L'inflation étant au plus haut depuis 1982, la puissante Réserve fédérale américaine (Fed), qui tient mardi et mercredi sa réunion de politique monétaire, veut lancer le mouvement.


Le président de la Fed Jerome Powell s'est récemment dit confiant dans la capacité de l'institution à assurer un "atterrissage en douceur", c'est-à-dire "maîtriser l'inflation sans provoquer de récession".


L'exercice s'annonce cependant délicat, et la Fed va devoir jouer serré.


"La combinaison d'une inflation plus élevée et d'une croissance plus lente représente un dilemme pour la Réserve fédérale", soulignent les économistes de la banque Wells Fargo dans une note.


Selon eux, elle donnera la priorité au ralentissement de l'inflation, d'autant plus que l'institution monétaire "a gagné en crédibilité au cours des dernières décennies en tant que gardienne de la stabilité des prix".


Ils tablent sur six hausses d'un quart de point de pourcentage (0,25%) en 2022.

«Approprié» d'agir 
Pour l'administration de Joe Biden, la balle est désormais dans le camp de la Fed, et la secrétaire au Trésor Janet Yellen juge "approprié" que la banque centrale agisse. La ministre des finances de Joe Biden a indiqué jeudi sur la chaîne CNBC qu'elle s'attend elle aussi "à un atterrissage en douceur".


Les taux se trouvent dans une fourchette de 0 à 0,25% depuis mars 2020. La Fed les augmente habituellement par paliers de 0,25 point de pourcentage, mais l'hypothèse d'une hausse plus brutale de 0,50 point avait un temps semblé plausible.


Jerome Powell a toutefois été très clair lors d'une audition au Congrès début mars: "je suis enclin à proposer et à soutenir une hausse des taux de 25 points de base".


Sur les marchés, plus personne ne s'attend à une hausse d'un demi-point, la quasi-totalité des acteurs (95,9%) table sur un quart de point seulement, les autres anticipent même un maintien des taux à leur niveau actuel, selon l'évaluation des produits à terme de CME Group. 


En Europe, où l'inflation est moins élevée, l'homologue de la Fed, la BCE, a décidé jeudi de maintenir, à ce stade ses taux à leur plus bas historique.

Fantôme des années 1970 
L'inflation aux Etats-Unis s'est élevée à 7,9% sur un an en février, selon l'indice CPI du département du Commerce, et la guerre en Ukraine a provoqué une flambée supplémentaire des prix de l'essence et de l'alimentation. La Fed privilégie un autre indicateur, l'indice PCE: +6,1% sur un an en janvier.


Cela fait ressurgir le spectre de l'inflation à deux chiffres des années 1970 et du début des années 1980. La Fed avait à l'époque drastiquement relevé ses taux, jusqu'à 20%, ce qui avait permis de ralentir la hausse des prix, mais avait plongé le pays dans la récession.


"Les années 1970, lorsque les décideurs de la Fed ont dû organiser une récession douloureuse, (...) sont gravées dans la mémoire institutionnelle de la Fed", soulignent encore les économistes de Wells Fargo.


L'économiste Diane Swonk, de Grant Thornton, se dit "inquiète quant à une hausse des anticipations d'inflation et au déclenchement d'une spirale salaires-prix plus vicieuse". Une pénurie de main d'oeuvre fait déjà grimper les salaires. 


"Mais (nous n'en sommes) pas encore là et la Fed, ainsi que d'autres banques centrales, se sont engagées à éviter une répétition des années 1970", nuance-t-elle dans un tweet, soulignant que "c'est possible, bien que cela puisse s'accompagner d'une hausse du chômage".


Le marché de l'emploi américain est aujourd'hui solide, le taux de chômage a reculé en février, à 3,8%.


La Fed devrait également discuter du moment opportun pour entamer la réduction de son bilan, c'est-à-dire se séparer petit à petit des milliards de dollars de bons du Trésor et autres actifs qu'elle a achetés depuis mars 2020, pour soutenir le fonctionnement de l'économie.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Short Url
  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

Short Url
  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Short Url
  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.