Comment l'invasion de l'Ukraine par la Russie a ravivé l'OTAN

Quelque 700 soldats, dont la moitié proviennent de pays de l'OTAN, ont participé à un exercice des forces aériennes sur une base en Ukraine en octobre 2018 (Photo, AFP).
Quelque 700 soldats, dont la moitié proviennent de pays de l'OTAN, ont participé à un exercice des forces aériennes sur une base en Ukraine en octobre 2018 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 15 mars 2022

Comment l'invasion de l'Ukraine par la Russie a ravivé l'OTAN

  • Considérée autrefois comme une relique de la Guerre froide, l'OTAN acquiert une nouvelle raison d'être en Ukraine
  • Si l'OTAN n'est pas en mesure d'apporter une réponse sérieuse à la Russie, les experts préviennent que son avenir sera remis en question

WASHINGTON: Soixante-douze ans après sa création à l'aube de la guerre froide, l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) a connu un réveil brutal, alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie menace d'entraîner les pays membres dans une confrontation directe avec Moscou.
Pendant huit ans, l'OTAN a largement évité de s'impliquer en Ukraine. Elle a critiqué la Russie pour son annexion de la Crimée en 2014 et son soutien aux séparatistes pro-russes de Donbass et de Louhansk, mais ne faisant pas grand-chose de conséquent pour consolider la position de ses alliés d'Europe de l'Est.
Maintenant que les intentions de la Russie en Ukraine sont devenues claires, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, a entrepris un calendrier itinérant de réunions avec les leaders mondiaux pour faire passer le message du soutien unanime de l'alliance militaire à Kiev.
Alors que les avions de guerre, les roquettes et l'artillerie russes pilonnaient les villes ukrainiennes, forçant plus de deux millions de personnes à quitter leur foyer, Stoltenberg a condamné ce qu'il a décrit comme l'agression du président russe Vladimir Poutine contre un État européen souverain et a promis une réponse commune.
« La guerre du président Poutine contre l'Ukraine a fait voler en éclats la paix en Europe », a déclaré Stoltenberg lors d'une visite d'une base militaire en Lettonie, à la frontière orientale de l'OTAN. « Elle a ébranlé l'ordre international et elle continue de faire des ravages sur le peuple ukrainien. »
Moscou affirme que son « opération militaire spéciale » vise à protéger la sécurité de la Russie et celle des russophones dans la région orientale de Donbass, en Ukraine.
Depuis que la dissolution du Pacte de Varsovie en 1991 a marqué la fin de la guerre froide, les membres de l'OTAN se sont fréquemment disputés sur le rôle précis − voire la nécessité − de l'alliance, qui a été constituée principalement pour dissuader l'expansion soviétique dans l'Europe de l'après-guerre.
Aujourd'hui, la guerre menée par la Russie en Ukraine, pays candidat à l'adhésion à l'OTAN et à l'Union européenne, semble avoir donné un nouveau souffle à l'alliance et aux valeurs qui unissent ses membres, lui conférant une nouvelle raison d'être.
Victoria Coates, qui a été conseillère adjointe à la sécurité nationale de l'ancien président Donald Trump, estime que l'issue de la guerre en Ukraine pourrait déterminer l'avenir à long terme et la pertinence de l'OTAN.

Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'OTAN, a entamé un programme de rencontres avec les leaders mondiaux pour faire passer le message du soutien unanime de l'alliance militaire à Kiev (Photo, AFP).

« L'utilité future de l'OTAN sera déterminée par les événements des six prochains mois », a-t-elle déclaré à Arab News. « L'alliance a été mise à rude épreuve par la reddition américaine de l'Afghanistan aux talibans sans consulter les partenaires de l'OTAN dans cette mission, et elle est à nouveau testée par l'invasion de l'Ukraine par Poutine. »
« Si l'OTAN peut coordonner ses efforts pour assurer la sécurité des civils et imposer des sanctions économiques multilatérales en réponse à cette crise, elle peut servir de modèle à d'autres réseaux de sécurité collaborative dirigés par les États-Unis dans le monde, et les nouveaux membres tels que la Suède et la Finlande doivent être accueillis favorablement. »
« Mais si l'OTAN ne peut pas organiser une réponse sérieuse à Poutine, l'avenir de l'alliance sera sérieusement remis en question. »
Certains analystes pensent que Poutine a peut-être sous-estimé l'OTAN, s'attendant éventuellement à ce qu'elle implose sous le poids des désaccords et des folies passées. En réalité, le contraire s'est produit : l'OTAN a rallié ses membres autour d'une cause commune et a donné le coup d'envoi de la plus grande mobilisation de troupes de l'OTAN depuis l'intervention au Kosovo en 1999.
Lors d'une visite en Europe, une semaine seulement avant le lancement de l'assaut russe, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a averti Poutine que le renforcement de ses forces militaires le long de la frontière ukrainienne ne ferait que renforcer l'alliance de l'OTAN.
« M. Poutine dit qu'il ne veut pas d'une OTAN forte sur son flanc ouest », a déclaré Austin au siège de l'alliance. « C'est exactement ce qu'il est en train d'obtenir. »

Les ministres des Affaires étrangères de l'OTAN se rassemblent pour une réunion après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au siège de l'alliance à Bruxelles, le 4 mars 2022 (Photo, AFP).

Que ce soit à dessein ou à la suite d'une erreur de calcul, Poutine a décidé de faire fi du bluff de l'OTAN et a lancé la plus grande opération militaire sur le continent européen depuis la Seconde Guerre mondiale.
Dans les premiers jours de l'invasion, la réaction des principaux membres de l'OTAN face à la menace qui pèse sur leurs alliés d'Europe orientale n'était pas claire. Stoltenberg lui-même avait souligné à de multiples occasions que l'OTAN ne cherchait pas une confrontation directe avec la Russie, tandis que la France et l'Allemagne ne semblaient initialement pas sur la même longueur d'onde émotionnelle que les États baltes, la Pologne et la Roumanie.
Au fil des jours, cependant, les espoirs que Poutine aurait pu nourrir de voir les Européens acquiescer discrètement ont été rapidement anéantis, les nations se déclarant solidaires de l'Ukraine, imposant des sanctions à la Russie et s'engageant à envoyer du matériel militaire et une aide financière aux défenseurs du pays.
Même la Finlande, qui partage la deuxième plus longue frontière de l'Europe avec la Russie, après l'Ukraine, et qui a une histoire de relations tendues avec Moscou, réévalue soigneusement sa neutralité. Sa première ministre, Sanna Marin, a promis un débat approfondi pour déterminer si l'adhésion à l'OTAN est dans l'intérêt de la sécurité nationale du pays. Les sondages suggèrent que dans le sillage de l'invasion russe en Ukraine, une majorité de Finlandais serait favorable à l'adhésion à l'alliance.
« La guerre en Ukraine a revigoré l'OTAN », a déclaré à Arab News Luke Coffey, chargé de mission à The Heritage Foundation, un think tank conservateur américain.
« Après deux décennies d'opérations hors zone dans des lieux comme l'Afghanistan et la Libye, l'alliance est probablement revenue à l'essentiel et s'est concentrée principalement sur la défense territoriale dans la région de l'Atlantique Nord. »
« On se rend de plus en plus compte que l'OTAN n'a pas besoin d'être partout et de tout faire, mais qu'elle doit être capable de défendre l'Europe contre l'agression russe. N'oublions pas que tout cela intervient au moment où l'OTAN rédige son prochain concept stratégique, un document qui permettra d'orienter l'approche stratégique de l'alliance pour les années à venir. »

Les membres de la compagnie B du 87e bataillon de soutien, 3e brigade de soutien partent pour l'Europe afin de rassurer les alliés de l'OTAN, de dissuader l'agression russe et d'offrir un soutien dans la région (Photo, AFP).

En effet, jusqu'à récemment, l'avenir de l'OTAN semblait être remis en question, les administrations américaines successives − la Maison Blanche de Trump en particulier − ayant fait pression sur les membres d'Europe de l'Ouest pour qu'ils augmentent leurs contributions financières à l'alliance.
Les membres de l'OTAN sont tenus de consacrer à la défense un minimum de deux pour cent de leurs produits intérieurs bruts respectifs. En réalité, cette obligation n'a souvent été respectée que par les membres d'Europe de l'Est et des pays baltes, tandis que les membres aux économies plus importantes avaient tendance à traîner les pieds.
À la suite de l'invasion de l'Ukraine, cependant, les membres et les ressources de l'OTAN pourraient maintenant croître rapidement − tout le contraire de ce que le Kremlin souhaitait probablement.
« En 2016, le président français Emmanuel Macron a qualifié l'alliance de "mort cérébrale" et a explicité sa préférence pour davantage de pouvoir au sein de l'Union européenne, où la France prendrait naturellement la tête », a expliqué à Arab News David DesRoches, professeur à la National Defense University de Washington.
« Poutine a, à lui seul, ravivé et recentré l'alliance. Il a incité les Allemands à inverser la réticence depuis des générations à l'égard des dépenses en matière de défense. En Finlande et en Suède, il a anéanti l'opposition intérieure au projet d'adhésion à l'OTAN. »
Poutine considère depuis longtemps l'expansion de l'OTAN en Europe de l'Est comme une menace directe pour la sécurité de la Russie et sa sphère d'influence. Dans le même temps, l'OTAN s'est montrée extrêmement prudente pour ne pas provoquer une guerre majeure sur le continent européen, insistant à maintes reprises sur son caractère défensif.
Bien que l'Ukraine ne soit pas membre de l'OTAN, les analystes militaires étaient largement d'accord pour dire que l'absence d'approche unifiée de la part des États membres concernant les précédentes activités militaires russes dans le pays, notamment l'annexion de la Crimée en 2014 et le mouvement secret d'armes et de combattants vers Donbass et Louhansk, avait exposé les points faibles de l'alliance.
Les membres de l'OTAN étaient divisés sur la gravité de la menace que représentait réellement la Russie. Ces divergences ont finalement été mises au placard lorsque l'invasion a commencé.

CHRONOLOGIE DE LA RELATION OTAN-UKRAINE

8 février 1994 L'OTAN accueille l'Ukraine dans son Partenariat pour la paix, un programme ouvert aux pays européens non membres de l'OTAN et aux États post-soviétiques.

9 juillet 1997 L'ancien président ukrainien Leonid Koutchma rencontre les dirigeants de l'OTAN à Madrid pour lancer les réunions semestrielles de la Commission OTAN-Ukraine.

Les 21 et 22 novembre 2002, Koutchma assiste au sommet de l'OTAN à Prague sans y être invité, déclarant l'intention de l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN et d'envoyer des troupes en Irak.

3 avril 2008 L'OTAN refuse de proposer des « Plans d'action pour l'adhésion » à la Croatie, à la Géorgie et à l'Ukraine, après l'opposition du président russe Vladimir Poutine.

3 juin 2010 Sous le régime de l'ancien président Viktor Ianoukovitch, l'Ukraine renonce à son ambition d'adhérer à l'OTAN.

7 février 2019 L'ancien président ukrainien Petro Porochenko signe un amendement constitutionnel en vertu duquel l'Ukraine s'engage à devenir membre de l'OTAN et de l'Union européenne.

12 juin 2020 L'Ukraine est nommée partenaire « nouvelles opportunités » de l'OTAN, rejoignant ainsi l'Australie, la Géorgie, la Finlande, la Jordanie et la Suède.

« Poutine a fait d'une alliance qui se démenait pour trouver la volonté de réagir aux survols militaires russes du territoire de l'OTAN, une alliance militaire active axée sur la dissuasion de l'agression russe », a déclaré DesRoches.
L'Allemagne, puissance économique de l'Europe, a été vertement critiquée par Trump pour ne pas avoir dépensé suffisamment en matière de défense alors qu'elle accueille plus de 30 000 soldats américains sur son sol. Aujourd'hui, le pays a augmenté son budget militaire et envoie des armes pour soutenir le gouvernement ukrainien.
L'accord sur le gazoduc Nord Stream II entre Berlin et Moscou, qui aurait accru la domination énergétique de la Russie en Europe, était une autre pomme de discorde parmi les alliés de l'OTAN.
« Les Allemands ont surpris les analystes de longue date en stoppant le gazoduc Nord Stream et il y a étonnamment un accord universel avec un régime de sanctions très sévères contre la Russie », a déclaré DesRoches.
« Poutine apparaît donc comme étant probablement le pire stratège de ces 120 dernières années. Il a profité d'un Occident complaisant et autocentré et, par sa seule agressivité, a créé l'alliance militaire qu'il prétendait craindre par-dessus tout. »


Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Gaza: Bruxelles propose de taxer des biens importés d'Israël dans l'UE et de sanctionner deux ministres

La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.  "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu. "Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas. (AFP)
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  • L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres
  • Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE

BRUXELLES: La Commission européenne a proposé mercredi de renchérir le coût de certaines importations en provenance d'Israël et de sanctionner deux ministres d'extrême droite du gouvernement de Benjamin Netanyahu.

"Je veux être très claire, le but n'est pas de punir Israël. Le but est d'améliorer la situation humanitaire à Gaza", a affirmé lors d'un point presse la cheffe de la diplomatie de l'UE, Kaja Kallas.

Les mesures commerciales devraient, si elles étaient adoptées par les pays de l'UE, renchérir de quelque 227 millions d'euros le coût de certaines importations israéliennes, principalement d'origine agricole.

La Commission européenne a également proposé de sanctionner deux ministres israéliens d'extrême droite, Itamar Ben-Gvir, chargé de la Sécurité nationale, et Bezalel Smotrich chargé des Finances, selon un responsable de l'UE.

L'exécutif européen avait déjà proposé en août 2024 de sanctionner ces deux ministres. Une tentative vaine, faute d'accord au sein des 27 Etats membres. Ces sanctions pour être adoptées requièrent l'unanimité des pays de l'UE.

"Tous les États membres conviennent que la situation à Gaza est intenable. La guerre doit cesser", a toutefois plaidé mercredi Mme Kallas. Ces propositions seront sur la table des représentants des 27 Etats membres dès mercredi.

Les sanctions dans le domaine commercial ne nécessitent que la majorité qualifiée des Etats membres. Mais là encore, un accord sera difficile à obtenir, jugent des diplomates à Bruxelles.

Des mesures beaucoup moins ambitieuses, également présentées par la Commission européenne il y a quelques semaines, n'avaient pas trouvé de majorité suffisante pour être adoptées. Avait notamment fait défaut le soutien de pays comme l’Allemagne ou l'Italie.

Les exportations israéliennes vers l'UE, son premier partenaire commercial, ont atteint l'an dernier 15,9 milliards d'euros.

Seuls 37% de ces importations seraient concernés par ces sanctions, si les 27 devaient donner leur feu vert, essentiellement dans le secteur agro-alimentaire.


Trump s'en prend à des magistrats après l'assassinat de Charlie Kirk

Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
Cette capture d'écran provenant de la diffusion en direct du tribunal de l'Utah montre Tyler Robinson, suspect dans le meurtre du militant politique Charlie Kirk, assistant à une audience à distance depuis sa cellule de prison à Provo, dans l'Utah, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X
  • Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a de nouveau stigmatisé mercredi des magistrats qui l'avaient poursuivi et jugé durant le mandat de Joe Biden, prenant prétexte du récent assassinat de l'influenceur ultraconservateur Charlie Kirk.

Dans le viseur du locataire de la Maison Blanche, sur son réseau Truth, se trouvent deux de ses cibles privilégiées : l'ex-procureur spécial Jack Smith, et le juge Juan Merchan qui avait présidé son procès pour des paiements cachés à une star du X.

Donald Trump reproche à Jack Smith d'avoir ouvert il y a quelques années une enquête sur Turning Point, le mouvement créé par l'influenceur ultraconservateur américain Charlie Kirk, assassiné le 10 septembre.

"Pourquoi le merveilleux Turning Point a-t-il été mis sous ENQUÊTE par le +Dérangé+ Jack Smith et l'administration Biden Corrompue et Incompétente ?", s'interroge Donald Trump dans un message sur Truth.

"Ils ont essayé de forcer Charlie, ainsi que de nombreuses autres personnes et mouvements, à cesser leurs activités. Ils ont instrumentalisé le ministère de la Justice contre les opposants politiques de Joe Biden, y compris MOI!", s'offusque-t-il encore.

Jack Smith, lui-même visé par une enquête administrative depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, avait été nommé procureur spécial en 2022.

Il avait lancé des poursuites fédérales contre Donald Trump, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020 et rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Les poursuites avaient été abandonnées après la réélection de Trump, en vertu de la tradition consistant à ne pas poursuivre un président en exercice. Jack Smith avait ensuite démissionné du ministère de la Justice.

Sans jamais le citer nommément, le président Trump s'en prend également sur le réseau Truth à Juan Merchan, qui a présidé le procès Stormy Daniels. Le président avait été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation, pour des paiements cachés de 130.000 dollars à l'ex-star du X.

Donald Trump exprime le souhait que le juge "corrompu" paie "un jour un prix très élevé pour ses actions illégales".

Depuis l'assassinat de Charlie Kirk, le camp républicain redouble de véhémence contre les démocrates et organisations progressistes, accusés de promouvoir la violence politique.

"La gauche radicale a causé des dégâts énormes au pays", a affirmé le président républicain mardi, avant son départ au Royaume-Uni. "Mais nous y remédions".

Selon le Washington Post, un élu républicain du Wisconsin a déposé une proposition de loi visant à bloquer les fonds fédéraux aux organisations employant des personnes "qui tolèrent et célèbrent la violence politique".

Le New York Times précise pour sa part que sont notamment dans le viseur l'Open Society Foundation du milliardaire George Soros ainsi que la Ford Foundation, qui toutes deux financent des organisations de gauche.


Pompe exceptionnelle pour la deuxième visite d'Etat de Trump au Royaume-Uni

Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump (C) et la première dame américaine Melania Trump débarquent d'Air Force One après avoir atterri à l'aéroport de Stansted, dans l'est de l'Angleterre, le 16 septembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump entame une visite d'État de deux jours au Royaume-Uni, marqué par un faste inédit à Windsor malgré des manifestations annoncées à Londres
  • Alors que le gouvernement de Keir Starmer tente de tirer profit de cette visite par des annonces d’investissements technologiques majeurs, la rencontre est aussi ternie par l’affaire Epstein

LONDRES: Tour en calèche, garde d'honneur géante, défilé aérien inédit: le Royaume-Uni sort le grand jeu pour la deuxième visite d'Etat de Donald Trump, reçu mercredi à Windsor par Charles III, à l'abri des manifestations.

"Cela va être un très grand jour", a commenté M. Trump en arrivant au Royaume-Uni mardi soir, se réjouissant de voir le roi, son "ami de longue date".

Encadrée par un dispositif de sécurité exceptionnel, cette visite d'Etat de deux jours débute par un déploiement spectaculaire de faste royal, dont le dirigeant républicain est friand, et une cérémonie militaire d'une ampleur sans précédent, impliquant 1.300 membres des forces armées britanniques.

"On dit que le château de Windsor, c'est le top, non? Donc ça va être chouette", avait lancé Donald Trump, 79 ans, avant son départ de Washington, se félicitant aussi d'être le seul président américain à avoir deux fois les honneurs d'une visite d'Etat au Royaume-Uni. La première avait eu lieu en 2019.

Le président et son épouse Melania seront accueillis à la mi-journée dans ce domaine royal situé à l'ouest de Londres, d'abord par le prince héritier William et son épouse Catherine, puis par le roi Charles III, 76 ans, et la reine Camilla, 78 ans.

Une incertitude entoure toutefois la présence de Camilla: la reine consort se remet d'une sinusite aiguë qui l'a empêchée d'assister à des funérailles royales mardi.

Après une salve royale tirée du château et depuis la Tour de Londres, les trois couples doivent participer à une procession en calèche, mais toujours dans l'enceinte du domaine, et non dans les rues de la ville comme cela avait été le cas lors de la visite d'Etat du président français Emmanuel Macron en juillet.

- Fanfare et cornemuses -

Donald Trump aura l'unique privilège de passer en revue une garde d'honneur comprenant exceptionnellement trois régiments de la Garde royale, accompagnée d'une fanfare, tambours et cornemuses dans la cour carrée du château.

Après un déjeuner en privé avec la famille royale, le couple Trump déposera des fleurs sur la tombe de la reine Elizabeth II, décédée en septembre 2022, dans la chapelle St George.

Un défilé aérien, alliant de façon inédite des avions de combat F35 britanniques et américains, et la patrouille acrobatique des "Red Arrows", précèdera le traditionnel banquet royal avec quelque 150 invités.

Une profusion d'honneurs de nature à flatter l'ego du milliardaire américain, qui s'est plus tôt cette année lui-même comparé à un monarque.

Mais à 40 km de là, des milliers de manifestants sont attendus dans le centre de Londres, pour protester contre la venue d'un président très impopulaire dans le pays. Le rassemblement à l'appel de la coalition "Stop Trump", prévu à partir de 14H00 (13H00 GMT), sera encadré par plus de 1.600 policiers. D'autres sont prévus ailleurs au Royaume-Uni.

Le deuxième jour de la visite, jeudi, sera consacrée à une séquence plus politique, qui se déroulera à Chequers, résidence de campagne du Premier ministre Keir Starmer.

La conférence de presse pourrait donner lieu à des questions embarrassantes pour les deux dirigeants, relatives notamment à l'affaire Jeffrey Epstein. Elle est revenue hanter cette semaine Keir Starmer, qui a limogé son ambassadeur à Washington Peter Mandelson, après des révélations sur ses liens avec le délinquant sexuel américain, mort en prison en 2019.

Un sujet dont se passerait bien Donald Trump, qui voit sa présidence également empoisonnée par l'affaire Epstein depuis des semaines.

Des images du financier américain ont d'ailleurs été diffusées mardi soir par un groupe anti-Trump sur une tour du château de Windsor.

De son côté, le gouvernement de Keir Starmer, fragilisé sur le plan économique et en pleine crise politique, cherche à tirer parti de cette visite pour multiplier les annonces, entre accord sur la tech et investissements américains.

Il a déjà enregistré un investissement massif de 30 milliards de dollars (25 milliards d'euros) de Microsoft, un autre de 5 milliards de livres (5,8 milliards d'euros) de Google et l'annonce d'un partenariat incluant OpenAI et Nvidia pour développer des infrastructures dédiées à l'IA dans le nord-est de l'Angleterre.

Un partenariat plus général pour doper la coopération technologique dans l'IA, le quantique et le nucléaire doit être signé pendant la visite, mais ses contours sont encore flous.

Les espoirs d'accord pour faire baisser les droits de douane actuellement appliqués sur le whisky (10%) et l'acier (25%) semblent en revanche avoir été douchés, selon la presse britannique.