Le président tchétchène explique pourquoi il soutient «l’opération militaire» de Poutine en Ukraine

Le président de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, s’entretient avec le président russe, Vladimir Poutine, à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, à l’extérieur de Moscou. (Photo, AFP)
Le président de la République tchétchène, Ramzan Kadyrov, s’entretient avec le président russe, Vladimir Poutine, à la résidence d’État de Novo-Ogaryovo, à l’extérieur de Moscou. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 16 mars 2022

Le président tchétchène explique pourquoi il soutient «l’opération militaire» de Poutine en Ukraine

  • «Le peuple tchétchène a été victime de maintes actions malveillantes de la part de l’Occident», affirme Ramzan Kadyrov
  • M. Kadyrov affirme que ce sont les États-Unis et les pays de l’Otan qui ont fourni des armes à l’armée ukrainienne et aux bataillons ultranationalistes dans la région du Donbass

GROZNY: Le président tchétchène, Ramzan Kadyrov, a exprimé son soutien à la signature des documents d’indépendance des provinces ukrainiennes de Donetsk et de Lougansk, ainsi qu’au lancement d’une «opération militaire» en Ukraine, par le président russe, Vladimir Poutine.

Il a salué cette démarche pour l’indépendance, qualifiant la décision de Poutine d’«historique», puisqu’elle mettra fin au bain de sang et à la violence que subissent quatre millions de personnes dans les deux provinces depuis huit ans.

Dans une tribune publiée mardi dernier sur le site d’information arabe Al-Ain, Kadyrov affirme que le peuple tchétchène accueille les citoyens des deux républiques indépendantes et reconnues de Donetsk et de Lougansk.

L’article expose également son avis sur les événements internationaux et les raisons pour lesquelles les forces tchétchènes ont rejoint le conflit en Ukraine. Il indique qu’il y a effectivement des nazis dans le pays.

«Cela me fait énormément de peine de constater que le peuple ukrainien, qui nous est si cher, se retrouve, après plusieurs décennies, dans une tragédie semblable à celle que nous n’avons pu surmonter que très récemment», écrit M. Kadyrov.

«Nous étions engagés – sans nous en rendre compte – dans une aventure imaginaire qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes. L’Occident a utilisé notre peuple pour tenter de détruire la Russie», ajoute-t-il.

Le président soutient que, avec l’aide de Poutine, le peuple tchétchène «a réussi à repousser les ennemis du pays et du peuple et à instaurer une paix solide dans la région».

Au sujet des événements survenus en Ukraine, Kadyrov affirme: «Dans les années 1940, il y avait une organisation d’ultranationalistes ukrainiens dirigée par Stepan Bandera et, immédiatement après l’effondrement de l’Union soviétique, leurs partisans idéologiques, qui étaient actifs pendant tout ce temps, ont adopté une politique antirusse accélérée. La russophobie est devenue une idée nationale et, en même temps, l’Ukraine a continué de recevoir des prêts, des sources d’énergie à des prix inférieurs à ceux du marché et toutes sortes de concessions de la part de la Russie.»

«L’Occident libéral a fermé les yeux sur tout cela et les campagnes antirusses se sont poursuivies régulièrement et systématiquement, devenant plus complexes d’année en année à mesure que l’Europe libérale et les États-Unis les soutenaient. Des nazis ukrainiens de diverses allégeances, y compris ceux qui étaient du côté des terroristes internationaux, ont combattu en Tchétchénie et ont contribué au meurtre des personnes qui défendaient son honneur et sa liberté», poursuit-il.

Le dirigeant tchétchène fait allusion au document secret qu’il a évoqué l’année dernière et qui est conservé aux Archives nationales du Royaume-Uni. Il déclare: «Ce document est toujours classé secret, mais aucun secret ne peut être tu trop longtemps. Il s’avère que ce document est le procès-verbal d’une réunion entre les chefs des ministères des Affaires étrangères des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la République fédérale d’Allemagne qui s’est tenue dans la ville allemande de Bonn le 6 mars 1991.»

Il précise que ce procès-verbal «révèle une grave contradiction dans l’histoire que l’Occident a longtemps promue. Lors des négociations sur l’unification de la République fédérale d’Allemagne et de la République démocratique allemande en un seul État allemand, l’Otan – l’alliance militaire des pays occidentaux – avait clairement promis au chef de l’État soviétique de ne pas étendre son influence aux pays d’Europe de l’Est de l’autre côté de l’Oder».

Le président tchétchène affirme que le diplomate américain Raymond Seitz avait formellement déclaré: «Nous avons clairement informé l’Union soviétique que nous n’avions pas l’intention de tirer des bénéfices du retrait des forces soviétiques d’Europe de l’Est et que l’Otan ne devrait pas s’étendre vers la partie est, ni officiellement ni officieusement.»

Il ajoute que le représentant du ministère allemand des Affaires étrangères de l’époque, Jürgen Chrobog, avait adopté la même position. «Lors des négociations 2+4 [sur la situation postunification de l’Allemagne], nous avons clairement indiqué que l’Otan ne s’étendrait pas vers la partie est. Ainsi, nous ne pouvons pas proposer à la Pologne et à d’autres de rejoindre l’Otan», avait-il dit.

Le président Kadyrov souligne que cette promesse a été violée à plusieurs reprises par tous les pays qui ont participé à la réunion mentionnée dans le procès-verbal.

Dans son article, le président raconte les événements survenus en Ukraine ces dernières années, à commencer par le coup d’État de 2014.

«En 2014, après un coup d’État armé anticonstitutionnel [le prétendu «Maïdan»] soutenu par l’Occident, des ultranationalistes sont arrivés au pouvoir. La même année, de véritables massacres nazis commencent, des émeutes éclatent dans le centre-ville d’Odessa et, la même année, deux régions d’Ukraine [historiquement russes], les Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, s’opposent à l’autorité des ultranationalistes. À la suite du référendum, la majorité de la population a voté en faveur de l’indépendance.»

«Depuis, les bombardements continus de ces zones ont entraîné la mort d’environ 13 000 personnes, selon l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe. Pourtant, les États-Unis et l’Europe ont contemplé avec indifférence cette catastrophe humanitaire.»

«Tout au long des années de guerre, dans la région du Donbass, ce sont les États-Unis et les pays de l’Otan qui ont fourni des armes à l’armée ukrainienne et aux bataillons ultranationalistes [Azov et Aidar], qui ne sont pas vraiment sous autorité officielle. L’Ukraine abondait tout simplement en armes occidentales», renchérit-il.

«Pendant huit longues années, de tels crimes contre les habitants de la République démocratique populaire de Lougansk ont été commis par Kiev, et le gouvernement n’a même pas essayé de mettre fin à l’intimidation contre les personnes qu’il considérait comme ses propres citoyens.»

Le président évoque également la question des armes nucléaires ukrainiennes. «Récemment, les responsables ukrainiens ont explicitement menacé de produire des armes nucléaires et Volodymyr Zelensky a annoncé son intention de se retirer du mémorandum de Budapest, qui interdit à l’Ukraine de se doter de l’arme nucléaire.»

«Ces intentions sont révélées au moment où l’Ukraine dispose de suffisamment de capacités et de moyens pour fabriquer au moins une prétendue “bombe sale”. En cas d’émergence d’armes nucléaires en Ukraine, le temps nécessaire aux missiles pour atteindre Moscou est réduit à environ quatre minutes seulement. Il est impossible de parer à l’attaque en si peu de temps.»

Le président tchétchène a approuvé la décision de son homologue russe de lancer une opération militaire en Ukraine; il a déclaré: «En raison de ces facteurs qui menacent la sécurité stratégique de notre pays, le président russe a pris non seulement une décision tout à fait naturelle et juste, mais surtout la seule décision correcte – c’est-à-dire la reconnaissance des Républiques populaires de Lougansk et de Donetsk et le lancement d’une opération militaire spéciale pour retirer les armes de l’Ukraine et en éradiquer le nazisme. De cette façon, la Russie empêche l’inévitable frappe que l’Otan prévoyait de mener contre les territoires russes par l’intermédiaire de l’Ukraine.»

Il conclut par ces mots: «La Russie ne se fixe pas pour objectif d’occuper l’Ukraine. C’est le peuple ukrainien qui déterminera son destin, sans la participation des néonazis et indépendamment de l’influence occidentale. La Russie adhère à cette politique partout dans le monde à l’égard de n’importe quel État. Elle défend les droits des nations à l’autodétermination.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La BBC va "se défendre" face à la plainte en diffamation à 10 milliards de dollars de Trump

Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
Des personnes empruntent l'entrée des bureaux de la chaîne britannique BBC à Londres en fin d'après-midi, le 11 novembre 2025. (AFP)
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  • Donald Trump poursuit la BBC pour diffamation et pratiques trompeuses, réclamant jusqu’à 10 milliards $ après un montage contesté de son discours du 6 janvier 2021
  • L’affaire secoue l’audiovisuel public britannique : démissions à la tête de la BBC, lettre d’excuses envoyée à Trump, et réexamen annoncé de la charte royale

LONDRES: La BBC a assuré mardi qu'elle allait "se défendre" contre la plainte en diffamation du président américain Donald Trump, qui réclame 10 milliards de dollars au groupe audiovisuel public britannique pour un montage vidéo contesté de l'un de ses discours.

La plainte, déposée lundi devant un tribunal fédéral à Miami par le président américain et consultée par l'AFP, demande "des dommages et intérêts d'un montant minimum de 5 milliards de dollars" pour chacun des deux chefs d'accusation: diffamation et violation d'une loi de Floride sur les pratiques commerciales trompeuses et déloyales.

"Ils ont littéralement mis des mots dans ma bouche", s'est plaint le milliardaire de 79 ans, lundi devant la presse.

"Nous allons nous défendre dans cette affaire", a répondu un porte-parole de la BBC mardi matin, sans faire davantage de commentaire sur la procédure.

Le groupe audiovisuel britannique, dont l'audience et la réputation dépassent les frontières du Royaume-Uni, est dans la tourmente depuis des révélations sur son magazine phare d'information "Panorama".

Ce dernier a diffusé, juste avant la présidentielle américaine de 2024, des extraits distincts d'un discours de Donald Trump du 6 janvier 2021, montés de telle façon que le républicain semble appeler explicitement ses partisans à attaquer le Capitole à Washington.

Des centaines de ses partisans, chauffés à blanc par ses accusations sans fondement de fraude électorale, avaient pris d'assaut ce jour-là le sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden.

"La BBC, autrefois respectée et aujourd'hui discréditée, a diffamé le président Trump en modifiant intentionnellement, malicieusement et de manière trompeuse son discours dans le but flagrant d'interférer dans l'élection présidentielle de 2024", a dénoncé lundi un porte-parole des avocats du républicain contacté par l'AFP.

"La BBC a depuis longtemps l'habitude de tromper son public dans sa couverture du président Trump, au service de son programme politique de gauche", a-t-il ajouté.

- Lettre d'excuses -

Au Royaume-Uni, la controverse a relancé le brûlant débat sur le fonctionnement de l'audiovisuel public et son impartialité, alors que le groupe a déjà été bousculé ces dernières années par plusieurs polémiques et scandales.

L'affaire a poussé à la démission son directeur général Tim Davie et la patronne de BBC News Deborah Turness.

Le président de la BBC Samir Shah a pour sa part envoyé une lettre d'excuses à Donald Trump et la BBC a indiqué "regretter sincèrement la façon dont les images ont été montées" mais contesté "fermement qu'il y ait une base légale pour une plainte en diffamation".

Le groupe audiovisuel a "été très clair sur le fait qu'il n'y a pas matière à répondre à l'accusation de M. Trump en ce qui concerne la diffamation. Je pense qu'il est juste que la BBC reste ferme sur ce point", a soutenu mardi matin le secrétaire d'Etat britannique à la Santé Stephen Kinnock, sur Sky News.

Le gouvernement a également annoncé mardi le début du réexamen de la charte royale de la BBC, un processus qui a lieu tous les dix ans, pour éventuellement faire évoluer sa gouvernance, son financement ou ses obligations envers le public britannique.

La plainte de Donald Trump estime que, malgré ses excuses, la BBC "n'a manifesté ni véritables remords pour ses agissements ni entrepris de réformes institutionnelles significatives afin d'empêcher de futurs abus journalistiques".

Le président américain a lancé ou menacé de lancer des plaintes contre plusieurs groupes de médias aux Etats-Unis, dont certains ont dû verser d'importantes sommes pour mettre fin aux poursuites.

Depuis son retour au pouvoir, il a fait entrer à la Maison Blanche de nombreux créateurs de contenus et influenceurs qui lui sont favorables, tout en multipliant les insultes contre des journalistes issus de médias traditionnels.

L'un de ces nouveaux venus invités par le gouvernement Trump est la chaîne conservatrice britannique GB News, proche du chef du parti anti-immigration Reform UK, Nigel Farage.


L’ancien Premier ministre australien à Netanyahu : « Restez en dehors de notre politique »

L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
L'ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull s'entretient avec Channel 4 News au Royaume-Uni. (Capture d'écran)
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  • Turnbull s’en prend au Premier ministre israélien dans une interview sur Channel 4
  • Les tentatives de Netanyahu de lier le massacre de Bondi à la politique sur la Palestine jugées « contre-productives »

​​​​​​LONDRES : L’ancien Premier ministre australien Malcolm Turnbull a demandé à Benjamin Netanyahu de « rester en dehors de notre politique » après que le dirigeant israélien a établi un lien entre la reconnaissance de la Palestine et la fusillade de masse survenue à Bondi Beach.

Quinze personnes ont été tuées lorsqu’un père et son fils ont ouvert le feu sur des participants célébrant la fête juive de Hanoukka dimanche soir.

Netanyahu a affirmé que la décision de l’Australie de reconnaître l’État palestinien plus tôt cette année avait « jeté de l’huile sur le feu de l’antisémitisme » dans les semaines précédant l’attaque.

Interrogé sur ces propos lors du journal de Channel 4 News au Royaume-Uni, Turnbull a déclaré : « Je dirais respectueusement à “Bibi” Netanyahu : s’il vous plaît, restez en dehors de notre politique.

« Tenir ce type de discours n’aide en rien… et ce n’est pas approprié. »

Turnbull a soutenu la décision du gouvernement de l’actuel Premier ministre australien Anthony Albanese de reconnaître l’État palestinien en août — aux côtés de nombreux autres pays occidentaux — alors que la pression internationale s’intensifiait face à la guerre à Gaza.

Dans un discours prononcé après l’attaque de Bondi, Netanyahu a déclaré : « Il y a quelques mois, j’ai écrit au Premier ministre australien pour lui dire que sa politique jetait de l’huile sur le feu de l’antisémitisme. »

Il a ajouté : « L’antisémitisme est un cancer qui se propage lorsque les dirigeants se taisent. »

Turnbull a rappelé que la grande majorité des pays du monde reconnaissaient la Palestine comme un État et soutenaient une solution à deux États au conflit.

Il a souligné que l’Australie était une société multiculturelle très prospère qui ne pouvait permettre l’importation de conflits étrangers.

« Nous devons veiller à ce que les guerres du Moyen-Orient ou d’ailleurs ne soient pas menées ici », a-t-il déclaré.
« Chercher à les relier, comme l’a fait Netanyahu, n’est pas utile et va exactement à l’encontre de ce que nous voulons accomplir. »

Albanese a également rejeté les propos de Netanyahu lorsqu’on lui a demandé s’il existait un lien entre sa politique sur la Palestine et l’attaque de Bondi.

« L’écrasante majorité du monde considère qu’une solution à deux États est la voie à suivre au Moyen-Orient », a-t-il déclaré aux médias.

« C’est un moment d’unité nationale où nous devons nous rassembler… Nous devons entourer les membres de la communauté juive qui traversent une période extraordinairement difficile. »

Albanese s’est rendu à l’hôpital pour rendre visite à l’homme salué comme un héros pour avoir désarmé l’un des assaillants.

Ahmed Al-Ahmed, commerçant arrivé en Australie depuis la Syrie en 2006, est en convalescence après avoir maîtrisé le tireur.

Albanese a déclaré mardi que les assaillants, Sajid Akram et son fils Naveed, étaient animés par l’idéologie de Daesh.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.