La Fed relève ses taux d'intérêt; l'inflation russe s'accélère pour atteindre son taux le plus élevé depuis 2015

La Réserve fédérale a augmenté ses taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage et elle a signalé des hausses lors des six réunions restantes cette année, initiant une campagne pour lutter contre l'inflation la plus rapide depuis quatre décennies, même si les risques pour la croissance économique augmentent. (Shutterstock)
La Réserve fédérale a augmenté ses taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage et elle a signalé des hausses lors des six réunions restantes cette année, initiant une campagne pour lutter contre l'inflation la plus rapide depuis quatre décennies, même si les risques pour la croissance économique augmentent. (Shutterstock)
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Publié le Jeudi 17 mars 2022

La Fed relève ses taux d'intérêt; l'inflation russe s'accélère pour atteindre son taux le plus élevé depuis 2015

  • Les décideurs de la Fed ont revu à la baisse leur estimation de la croissance du produit intérieur brut
  • L'impact du conflit russo-ukrainien se fait sentir dans le monde entier, avec la crainte d'une flambée des prix du pétrole et d'une perturbation de la chaîne d'approvisionnement

RIYAD: L'inflation devient une préoccupation majeure pour toutes les économies. Les États-Unis en ont pris la mesure en augmentant les taux d'intérêt mercredi, tandis que l’inflation en Russie augmente.

La Réserve fédérale des États-Unis augmente les taux d'intérêt, signalant une lutte agressive contre l'inflation

La Réserve fédérale (Fed) a relevé mercredi ses taux d'intérêt d'un quart de point de pourcentage et elle a présenté un plan agressif visant à ramener les coûts d'emprunt à des niveaux restrictifs d'ici à l'année prochaine, les inquiétudes liées à une inflation élevée et à la guerre en Ukraine l'emportant sur les risques de pandémie de coronavirus.
La banque centrale américaine, dans un geste surprenant, a prévu l'équivalent de hausses de taux d'un quart de point de pourcentage à chacune de ses six réunions restantes cette année, ce qui porterait son taux d'intérêt de référence au jour le jour dans une fourchette de 1,75 % à 2 % d'ici à la fin de l’année 2022. Ce taux devrait encore augmenter pour atteindre 2,80 % à la fin de l'année prochaine, soit un niveau supérieur à celui de 2,40 % qui, selon les autorités, ralentirait l'économie.
Le président de la Fed, Jerome Powell, s'exprimant après la fin de la dernière réunion de politique générale de deux jours, a déclaré que l'économie est forte et que les responsables augmenteront si nécessaire les taux de manière plus agressive lors des prochaines réunions pour contrôler l'inflation.

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La Réserve fédérale des États-Unis augmente les taux d'intérêt, signalant une lutte agressive contre l'inflation

«Nous abordons la question à chaque réunion comme une réunion en direct», déclare M. Powell lors d'une conférence de presse. «Nous allons examiner l'évolution des conditions, et si nous concluons qu'il serait approprié d'agir plus rapidement pour supprimer la mesure d’adaptation, alors nous le ferons.»
Un ralentissement économique pourrait toutefois être déjà en cours. Les décideurs de la Fed ont revu à la baisse leur estimation de la croissance du produit intérieur brut (PIB) pour 2022, à 2,8 %, contre 4 % prévus en décembre, car ils ont commencé à prendre en compte les nouveaux risques auxquels l'économie mondiale est confrontée.

La chute des actions asiatiques
Les cours des actions asiatiques ont bondi pour une deuxième journée après que la Fed a annoncé sa première hausse des taux d'intérêt depuis 2008 et que la Chine a promis de soutenir ses secteurs de l'immobilier et de l'Internet.
L'indice de référence de Hong Kong a bondi de plus de 6 % et Tokyo a gagné plus de 3 %. Shanghai, Séoul et Sydney ont progressé.
L'indice de référence S&P 500 de Wall Street a augmenté de 2,2 % après que la Fed a relevé son taux de prêt à court terme de 0,25 point de pourcentage.
Ce changement largement anticipé était inférieur à la hausse de 0,5 point de pourcentage préconisée par certains responsables.

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Les cours des actions asiatiques ont bondi pour une deuxième journée après que la Fed a annoncé sa première hausse des taux d'intérêt depuis 2008.

L’inflation en Russie
L'impact du conflit russo-ukrainien se fait sentir dans le monde entier, avec la crainte d'une flambée des prix du pétrole et d'une perturbation de la chaîne d'approvisionnement.
L'inflation annuelle en Russie s'est accélérée pour atteindre 12,5 % au 11 mars, son plus haut niveau depuis fin 2015 et en hausse par rapport aux 10,42 % enregistrés une semaine plus tôt, a indiqué mercredi le ministère de l'Économie.
L'inflation s'est fortement accélérée alors que la monnaie est tombée à son plus bas niveau historique, sur fond de signes d'augmentation de la demande pour un large éventail de biens, des denrées alimentaires de base aux voitures, dans l'attente d'une nouvelle hausse de leurs prix.
L'inflation hebdomadaire a légèrement ralenti pour atteindre 2,09 % au cours de la semaine du 11 mars, contre 2,22 % la semaine précédente, soit la plus forte hausse des prix en une semaine depuis la crise de 1998, selon les données du service statistique Rosstat.
La banque centrale, qui vise une inflation annuelle de 4 %, a relevé son taux directeur à 20 % à la fin du mois de février.
«Les conditions monétaires strictes facilitent le ralentissement de l'inflation, mais selon nous, elles ne l'empêcheront pas de dépasser 20 % cette année», indiquent les analystes de la banque Raiffeisen.

La confiance des Français affaiblie
La croissance économique française se maintient pour l'instant malgré le choc des prix de l'énergie dû à la crise ukrainienne, mais la confiance des entreprises et des consommateurs chute rapidement, a indiqué mercredi l'Insee, l'agence officielle des statistiques.
La deuxième économie de la zone euro devrait connaître une croissance de 0,3 % ce trimestre, en baisse par rapport au taux de 0,7 % enregistré au quatrième trimestre, mais inchangé par rapport à l'estimation précédente du mois dernier, selon l'Insee.
Bien que limité jusqu'à présent, l'impact économique de la crise ukrainienne pourrait être plus important à l'avenir, notamment en raison des prix de l'énergie.
Si les prix de l'énergie restent aux niveaux élevés observés au début du mois de mars pour le reste de l'année, l'économie française perdrait près d’un point de pourcentage de croissance, a estimé l'agence.
Les premiers résultats de l’enquête mensuelle de l’Insee sur la confiance des entreprises montrent une forte détérioration, en particulier dans les secteurs de l'industrie manufacturière, du commerce de gros et de détail.
Face aux prix élevés de l'énergie, les dirigeants s'attendent à ce que les pressions sur les prix s'aggravent fortement – à l'exception du secteur des services.

La consommation allemande
La flambée des prix de l'énergie due à la guerre de la Russie en Ukraine va freiner la consommation privée en Allemagne cette année, a déclaré mercredi le ministère de l'Économie, bien qu'il soit trop tôt pour évaluer l'impact sur la croissance.
Le ministère a indiqué dans son rapport mensuel que l'impact de l'invasion russe sur la production économique dépendait de la durée et de l'intensité du conflit qui a débuté le 24 février.
L'économie s'est contractée au cours du dernier trimestre de l'année dernière et l'indice du sentiment des investisseurs publié mardi a fortement chuté, laissant présager une récession probable.
Le ministère a déclaré que l'accélération de l'inflation restait une préoccupation majeure pour l'économie et que les consommateurs et les entreprises devraient probablement faire face à des factures d'énergie plus élevées étant donné que l'Allemagne reste dépendante du gaz et du pétrole russes.
«Depuis le début de l'invasion militaire, on observe des augmentations extrêmes du prix de l'énergie et des matières premières», indique le ministère. «Les flux commerciaux et les chaînes d'approvisionnement sont également fortement impactés.»
Les factures de gaz et d'électricité des ménages allemands qui concluent de nouveaux contrats ont atteint un niveau record ce mois-ci et elles vont se répercuter sur le reste de la population, selon des données publiées mercredi.
Le gouvernement du chancelier, Olaf Scholz, dirigé par les sociaux-démocrates avec les Verts et les libéraux-démocrates probusiness de Christian Lindner comme partenaire junior, avait déjà pris certaines mesures pour amortir l'impact économique de la guerre et la flambée des prix de l'énergie qui en a résulté.
Une surtaxe sur les factures d'électricité destinée à financer le développement des énergies renouvelables sera supprimée à partir de juillet au lieu de l'année prochaine et les entreprises ayant des activités en Russie pourront demander des subventions.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Liban: l'Union européenne annonce une aide d'un milliard d'euros pour soutenir l'économie

Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
Le Premier ministre libanais Najib Mikati (au centre) pose pour une photo avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président chypriote Nikos Christodoulides lors de leur rencontre au siège du gouvernement du Grand Sérail à Beyrouth (Photo, AFP).
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  • Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés
  • Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens

BEYROUTH: La cheffe de la Commission européenne a annoncé jeudi à Beyrouth une aide d'un milliard d'euros pour soutenir la "stabilité socio-économique" du Liban et appelé ce pays à bien coopérer dans la lutte contre l'immigration clandestine.

Les fonds seront "disponibles à partir de cette année jusqu’en 2027. Nous voulons contribuer à la stabilité socio-économique du Liban", a déclaré Ursula von der Leyen, ajoutant "compter sur une bonne coopération" des autorités libanaises dans la lutte contre l'immigration clandestine vers l'Europe.

Le Liban, frappé par une crise économique depuis 2019 dit accueillir près de deux millions de réfugiés syriens, soit le plus grand ratio par habitant au monde.

Le petit pays méditerranéen, frontalier de la Syrie, n'a de cesse d'exhorter la communauté internationale de les rapatrier, les armes s'étant tues dans plusieurs régions syriennes.

Les migrants, demandeurs d'asile et réfugiés qui quittent le Liban par bateau à la recherche d'une vie meilleure en Europe se dirigent souvent vers Chypre qui affirme être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l'UE.

"La réalité actuelle de cette question est devenue plus grande que la capacité du Liban à la traiter", a déclaré le Premier ministre libanais Najib Mikati, lors d'une conférence de presse en présence de Mme. von der Leyen et du président chypriote Nikos Christodoulides.

Augmentation des ressortissants syriens à Chypre 

"Nous renouvelons notre demande à l'UE, (...) d’aider les personnes déplacées dans leur pays (d'origine et non au Liban), pour les encourager à rentrer volontairement", a-t-il poursuivi.

De son côté, Chypre, qui fait état d'une augmentation des arrivées de ressortissants syriens, estime que la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza, qui a déclenché des violences à la frontière israélo-libanaise, a affaibli les efforts de Beyrouth pour empêcher les départs.

De janvier à avril 2024, plus de 40 bateaux transportant environ 2.500 personnes ont accosté à Chypre, a indiqué à l'AFP l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

Chypre avait conclu il y a des années avec le Liban un accord pour le retour de migrants en situation irrégulière.

Le président chypriote s'était déjà rendu au Liban le 8 avril pour discuter avec M. Mikati de la question des réfugiés et de la manière de contrôler le flux migratoire vers son pays.


TotalEnergies: le gouvernement remonté contre un possible transfert de sa cotation à New York

Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire (Photo, AFP).
Le ministre français de l'Économie Bruno Le Maire (Photo, AFP).
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  • Aujourd'hui, TotalEnergies a déjà des titres inscrits à Londres et à New York, mais de manière secondaire
  • M. Pouyanné avait notamment évoqué la frilosité de l'Europe vis-à-vis de sa stratégie qui consiste à continuer d'investir dans les énergies fossiles

PARIS: Confronté à la réflexion de TotalEnergies quant au transfert de la cotation principale du groupe à New York, le ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire a affirmé jeudi qu'il comptait se battre pour que ce déménagement de la Bourse de Paris "n'ait pas lieu".

 

"Je suis là pour faire en sorte que ça n'ait pas lieu, parce que je pense que c'est une décision qui est grave", a déclaré M. Le Maire sur BFMTV/RMC.

"Est-ce que l'intérêt suprême de la nation est de garder le siège social de Total en France et la cotation principale de Total en France? Oui, et donc je me battrai pour ça", a-t-il ajouté.

"Nous avons besoin de Total", a-t-il souligné, mentionnant le plafonnement à moins de 2 euros du litre du carburant dans ses stations françaises.

L'affaire est partie des déclarations surprises de Patrick Pouyanné à l'agence Bloomberg. Dans un entretien publié le 26 avril, Patrick Pouyanné avait dit réfléchir à une cotation principale à la Bourse de New York. Près de la moitié de l'actionnariat de TotalEnergies est désormais constituée d'actionnaires institutionnels (fonds de pension, gestionnaires d'actifs, assureurs...) nord-américains.

"Ce n'est pas une question d'émotion. C'est une question d'affaires", avait ajouté le dirigeant de l'entreprise, tout en assurant que le siège social de ce fleuron du CAC 40 resterait bien à Paris.

Son argument principal: "une base d'actionnaires américains qui grossit", ce qui amène l'entreprise à s'interroger sur la façon de "donner accès plus facilement aux actions pour les investisseurs américains", a-t-il expliqué aux analystes, le 26 avril.

Appétit américain pour les fossiles 

Las du manque d'appétit des investisseurs européens pour le secteur pétrogazier, alors que le groupe estime investir beaucoup dans les énergies vertes, le PDG chercherait à se rapprocher des investisseurs américains moins contraints par des règles d'investissement durable.

"Les politiques au sens large ESG (environnement, social et de gouvernance, NDLR) en Europe ont plus de poids", a ainsi justifié M. Pouyanné lundi devant des sénateurs français.

Le PDG observe que "la base d'actionnaires européens de TotalEnergies diminue, notamment la base française" qui a reculé de "7% au cours des quatre dernières années, largement à cause des réglementations, de la pression qui est faite sur eux".

En filigrane, le patron pointe du doigt le changement en France du label Investissement socialement responsable (ISR), qui exclut désormais les entreprises exploitant du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels, une mesure décidée par Bercy lui-même fin 2023. Ahmed Ben Salem, analyste du groupe financier Oddo BHF, nuance ce point en indiquant que les fonds labellisés ISR représentaient 1,7% de l'actionnariat de TotalEnergies.

Pendant que l'UE muscle sa réglementation pour flécher les investissements vers la transition écologique, aux Etats-Unis la pression de certains Etats, comme le Texas, pour ne pas délaisser les entreprises d'énergies fossiles a poussé de grands gérants d'actifs à abaisser leurs ambitions climatiques.

"Nous observons clairement plus d'appétit pour les actions d'entreprises des secteurs énergétique, pétrole et gaz du côté de l'Amérique du Nord qu'en Europe", a dit M. Pouyanné aux analystes.

Conséquence de ce manque d'appétit: une valorisation moins importante. TotalEnergies avance "exactement les mêmes résultats trimestriels qu'une entreprise comme Chevron". Le groupe énergétique américain est valorisé 300 milliards de dollars en Bourse, contre 175 milliards pour TotalEnergies.

Le mirage d'un marché européen 

La faute au cloisonnement des marchés financiers en Europe, selon M. Le Maire, qui avait dans un premier temps estimé dimanche sur LCI qu'il fallait offrir à TotalEnergies "les moyens de se développer" en accélérant sur l'union des marchés de capitaux (UMC) dans l'UE.

L'UMC permettrait d'augmenter la taille du marché boursier européen pour que les entreprises s'y financent davantage. Ahmed Ben Salem n'est cependant pas convaincu des changements éventuels pour TotalEnergies: "Il faut des acheteurs sur le secteur, pas seulement des liquidités."

La moindre valorisation de TotalEnergies "est aussi subie par les autres majors européennes", explique-t-il à l'AFP, citant l'exemple du britannique Shell qui "est dans la même réflexion" concernant une cotation principale à New York.

Au Sénat, le patron n'a pas exclu de reconsidérer la question si "plus d'actionnaires européens (...) rachètent du TotalEnergies".


Microsoft signe un accord avec le fournisseur d'énergie renouvelable Brookfield

Le géant du numérique Microsoft a annoncé mercredi avoir signé un accord avec le fournisseur d'énergie renouvelable canadien Brookfield Asset Management, qui en ferait le plus important accord d'entreprise de fourniture d'énergie verte, selon le groupe. (AFP)
Le géant du numérique Microsoft a annoncé mercredi avoir signé un accord avec le fournisseur d'énergie renouvelable canadien Brookfield Asset Management, qui en ferait le plus important accord d'entreprise de fourniture d'énergie verte, selon le groupe. (AFP)
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  • L'accord prévoit le développement d'un champ d'éoliennes et de panneaux solaires de 10,5 GigaWatt (GWt) afin d'alimenter les centres de données du groupe numérique, qui vise la neutralité carbone d'ici à 2030
  • L'IA, et plus largement l'informatique dématérialisé, va entraîner une hausse exponentielle de la consommation énergétique des groupes numériques

SAN FRANCISCO: Le géant du numérique Microsoft a annoncé mercredi avoir signé un accord avec le fournisseur d'énergie renouvelable canadien Brookfield Asset Management, qui en ferait le plus important accord d'entreprise de fourniture d'énergie verte, selon le groupe.

Cet accord qualifié de "première" prévoit, selon Brookfield, le développement d'un champ d'éoliennes et de panneaux solaires de 10,5 GigaWatt (GWt) afin d'alimenter les centres de données du groupe numérique, qui vise la neutralité carbone d'ici à 2030.

Il met également en lumière les importants investissements réalisés par les plus grands groupes mondiaux afin d'atteindre leur objectifs en terme d'énergie propre tout en restant compétitif dans la course au développement de l'intelligence artificielle (IA).

Car l'IA, et plus largement l'informatique dématérialisé (cloud), va entraîner une hausse exponentielle de la consommation énergétique des groupes numériques, alors qu'ils multiplient les centres de données, particulièrement énergivores, augmentant leur dépendance vis-à-vis des fournisseurs d'énergie traditionnels.

"Cette collaboration avec Brookfield vient soutenir le développement innovant de réseaux d'énergies plus variées au niveau mondial et va contribuer à atteindre notre objectif de 100% de notre consommation d'électricité décarbonnée, 100% du temps, d'ici à 2030", a assuré le directeur des énergies renouvelables chez Microsoft, Adrian Anderson.

Les conditions financières de l'accord n'ont pas été précisées, alors que la puissance prévue pour le parc pourrait potentiellement fournir en énergie l'équivalent de millions de foyers.

L'accord devrait également permettre à Brookfield d'augmenter ses actifs en projets éoliens et solaires aux Etats-Unis, en Europe et dans d'autres régions dans les prochaines années.

L'entreprise s'est dite "ravie de collaborer avec Microsoft pour répondre à la demande de leurs clients avec la construction d'une capacité dépassant 10,5 GWt en énergie renouvelable", a déclaré Connor Teskey, directeur général de l'unité des énergies renouvelables de Brookfield.

L'échelle de l'accord, près de huit fois plus gros que le plus important accord entreprise signé jusqu'ici en terme d'achat d'énergie renouvelable, vient souligner la montée en puissance de Brookfield ainsi que la capacité d'achat de Microsoft.

Le cadre de l'accord se fonde sur les échanges déjà existants entre les deux groupes, qui vont être étendus plus de 10 fois plus en termes de capacité renouvelable entre 2026 et 2030.

Si l'accord prévoit dans un premier lieu du solaire et de l'éolien, il sera étendu à d'autres technologies permettant de fournir de l'électricité décarbonnée, en particulier lorsque le vent ou le soleil n'en fournira pas suffisamment.

Comme Microsoft, Google, Amazon et Meta figurent désormais parmi les plus grosses entreprises acheteuses d'énergie propre, afin d'atteindre leurs engagements de neutralité carbone.