«Le métro va changer le visage de Riyad », selon la Commission royale pour la capitale

Une vue de l'entrée du palais des Congrès à Cannes où se tient le MIPIM 2022. (Photo, AFP)
Une vue de l'entrée du palais des Congrès à Cannes où se tient le MIPIM 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 mars 2022

«Le métro va changer le visage de Riyad », selon la Commission royale pour la capitale

Une vue de l'entrée du palais des Congrès à Cannes où se tient le MIPIM 2022. (Photo, AFP)
  • «Nous allons installer six lignes de métro avec 85 stations. Elles couvriront 176 km, et nous visons cet objectif pour 2030», assure Ziyad Alyahya, responsable du développement des transports en commun à la Commission royale pour la ville de Riyad
  • «Avec ce métro et les lignes de bus, le visage de notre capitale va totalement changer et permettra à la population de passer de 7,5 à 15 millions d’habitants à l’horizon 2030», explique le responsable à la RCRC

CANNES: Parmi les nombreux chantiers lancés par la Commission royale pour la ville de Riyad (RCRC), c’est celui du métro et des transports publics «King Abdulaziz» qui est le plus important. C’est ce qu’a confirmé à Arab News en français Ziyad Alyahya, le responsable du développement axé sur les transports en commun au sein de la RCRC, lors d’une rencontre au Mipim 2022 à Cannes.  

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Ziyad Alyahya, le responsable du développement axé sur les transports en commun au sein de la RCRC. (Photo Philippe Déjardin)

En mars 2019, le roi Salmane ben Abdelaziz a annoncé une initiative sans précédent pour verdir la capitale. Un projet titanesque articulé autour de quatre projets de développement de la capitale saoudienne, Riyad. 

Parmi eux, l’impressionnant King Salmane Park, qui deviendra l’un des plus grands parcs urbains au monde et qui vise à promouvoir la position de Riyad parmi les 100 villes les plus vivables au monde, conformément à la Vision 2030. S’étalant sur une superficie de plus de 13 km2, il combinera une grande variété d’activités environnementales, culturelles, récréatives et sportives, qui amélioreront considérablement la vie de la population. Le budget prévu pour ces nouvelles infrastructures ambitieuses est estimé à 28 000 milliards de dollars (un dollar = 0,91 euros).  

Autre vaste projet du Royaume, le développement historique du Diriyah Gate, qui a pour ambition de devenir l’un des plus grands projets culturels de la planète et qui célebrera l’Histoire et les traditions saoudiennes. Un projet dont la valeur a été fixée à 60 000 milliards de dollars. Les loisirs et les sports ne seront pas non plus en reste, avec un troisième projet, celui du Boulevard des sports, qui comportera une piste polyvalente de 135 kilomètres conçue pour la course, le cyclisme et l’équitation, pour une enveloppe de 18 000 milliards de dollars.  

C’est la Commission Royale pour la ville de Riyad qui coordonnera tous ces projets. Elle est responsable de la planification et du développement global de la capitale saoudienne dans le secteur urbain, démographique, économique, social, culturel, environnemental, pour les infrastructures, installations numériques et les transports. Arab News en français a rencontré Ziyad Alyahya, le responsable du développement axé sur les transports en commun au sein de la RCRC pour évoquer l’avancement d’un autre projet d’envergure de la mégalopole saoudienne: le métro de Riyad.  

Quelle est votre fonction au sein de la Commission royale pour Riyad? 

Je suis en charge des stations de métro de la capitale et des implantations autour de chaque ?. Mon travail consiste également à développer l’environnement économique et social autour d’elles en agrandissant et modernisant chaque espace. Je suis le spécialiste de l’analyse des projets dans les transports publics, principalement les métros et les bus. 

Ce métro est-il le plus important projet pour Riyad? 

Oui, c’est le plus significatif pour la capitale. Il va totalement changer la vie de la population, le visage de la ville sera complètement modifié. Nous voulons que les habitants transforment leur mentalité sur les transports en commun, car nous avons constaté que 98 % d’entre eux utilisent leur voiture pour de déplacer dans la capitale. À l’heure où les questions environnementales sont au cœur de nos préoccupations, il faut redonner la priorité aux transports en commun. Les embouteillages sont un grave problème à Riyad. 

Comment allez-vous procéder? 

Avec la construction du métro et du réseau de bus, nous allons positionner 21 emplacements Park & ​​Ride avec une capacité de 200 à 600 voitures. Chacun d’entre eux a été étudié et conçu pour faciliter l'utilisation du réseau de métro. Ces emplacements sont bien répartis dans toute la ville pour permettre aux habitants de basculer facilement de leur voiture privée au métro. Notre objectif est que, dans un délai de cinq ans, 40 % de la population utilise les transports en commun pour circuler dans la capitale. 

Pour cela, nous allons installer six lignes de métro avec 85 stations qui seront ouvertes. Au total, elles couvriront 176 km, et nous espérons avoir atteint cet objectif pour 2030. Autour de chaque station ont été délimitées plusieurs zones d’intervention pour le développement. La première, entre 0 et 200 mètres, recevra le plus gros soutien financier auprès des investisseurs, et la seconde, entre 200 et 400 mètres, un peu moins. Le développement autour de chaque station est primordial, notamment au niveau de l’immobilier. Nous avons établi que 40 % des espaces autour n’étaient pas utilisés et qu’il y avait 20 % de vieux bâtiments. Tout cela représente entre 16 et 18 % de la superficie de la capitale. 

Nous prévoyons de pouvoir absorber un trafic de 11 000 personnes par heure et que les usagers n’attendent pas plus de quatre-vingt-dix secondes entre chaque rame. Pour la ligne 1, il y aura 12 stations et la première phase sera terminée en 2023. Je voudrais aussi préciser que chaque ligne comportera quatre niveaux de circulation en hauteur. Le plus profond sera à 40 m sous terre, le deuxième à 20 m, un autre sera situé au niveau du sol et un dernier au-dessus. 

À quel moment ce projet du métro a-t-il débuté? 

Nous avons commencé à déterminer le planning en 2008 et les premières études ont été lancées en 2011 pour aboutir au résultat final en 2030. Tout cela représente un budget de 24 milliards de dollars. 

Un tel projet ne va pas sans certaines difficultés, ne serait-ce qu’en raison de la composition du sol? 

Avant le début du projet, nous avons fait tester par une multitude d’experts et de spécialistes les sols. Les géologistes ont découvert des caves, mais également trois types de couches de terrains: du sable, de la roche et un matériau très friable. Nous avons utilisé les meilleures techniques, à chaque fois adaptées en fonction du type de sol. En creusant au maximum des capacités, nous nous nous sommes assurés de détecter la moindre faille. À cet effet, nous avons employé les techniques les plus sophistiquées et modernes et notamment un tunnelier de 98 m. Quand nous avons voulu creuser les tunnels, nous sommes aperçus qu’il manquait des plans détaillés des installations domestiques pour la ville et surtout, nous avons vérifié l’incompatibilité entre les techniques d’autrefois et celles d’aujourd’hui. Malgré la grandeur du projet et l’importance gigantesque des travaux, il n’y a eu aucune paralysie dans l’activité de la ville, la circulation a été remarquablement gérée. Et nous avons constaté une parfaite collaboration avec chaque groupe de quartiers, à travers des discussions constructives où les résidents pouvaient exprimer leur point de vue, faire part de leurs conseils ou remarques. Avec ce métro et les lignes de bus, le visage de notre capitale va totalement changer et permettre à la population de passer de 7,5 à 15 millions d’habitants à l’horizon 2030. 


IA: Google investit 5 milliards de livres au Royaume-Uni avant la visite de Trump

Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays. (AFP)
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  • Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat
  • Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres

LONDRES: Le géant américain Google a annoncé mardi un investissement de 5 milliards de livres (5,78 milliards d'euros) sur deux ans au Royaume-Uni, notamment dans un centre de données et l'intelligence artificielle (IA), en amont de la visite d'Etat de Donald Trump dans le pays.

Cette somme financera "les dépenses d'investissement, de recherche et développement" de l'entreprise dans le pays, ce qui englobe Google DeepMind (le laboratoire d'IA du géant californien), a indiqué le groupe dans un communiqué.

Google ouvre mardi un centre de données à Waltham Cross, au nord de Londres, dans lequel il avait déjà annoncé l'an dernier injecter un milliard de dollars (850 millions d'euros). La somme annoncée mardi viendra aussi compléter ce financement, a précisé un porte-parole de l'entreprise à l'AFP.

Le Royaume-Uni s'apprête à accueillir Donald Trump pour une deuxième visite d'Etat mercredi et jeudi, après une première visite en 2019 lors de son premier mandat.

Le président américain sera accompagné par plusieurs grands patrons, notamment de la tech. Des annonces d'investissements sont attendues ainsi que la signature d'un accord technologique avec Londres.

Selon un responsable américain, qui s'exprimait auprès de journalistes, dont l'AFP, en amont de la visite, les annonces se porteront à "plus de dix milliards, peut-être des dizaines de milliards" de dollars.

Le gouvernement britannique avait déjà dévoilé dimanche plus d'un milliard de livres d'investissements de banques américaines dans le pays, là aussi en amont de la visite d'Etat du président Trump.

Et l'exécutif britannique a annoncé lundi que Londres et Washington allaient signer un accord pour accélérer les délais d'autorisation et de validation des projets nucléaires entre les deux pays.

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Londres redouble d'efforts pour se dégager des hydrocarbures et a fait du nucléaire l'une de ses priorités.

Le partenariat avec Washington, baptisé "Atlantic Partnership for Advanced Nuclear Energy", doit lui aussi être formellement signé lors de la visite d'État de Donald Trump.

 


La note française menacée de passer en catégorie inférieure dès vendredi

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne. (AFP)
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  • La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne
  • Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie

PARIS: Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d'en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise.

Fitch ouvre le bal des revues d'automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette "haute ou bonne"), avec, pour certaines comme Fitch, une "perspective négative".

Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité "moyenne supérieure"), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d'autant les remboursements de cette dette.

Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, une dégradation serait "logique". D'abord parce que la situation politique n'aide pas à mettre en œuvre "un plan crédible d'assainissement budgétaire", comme Fitch l'exigeait en mars.

Mais aussi pour effacer "une incohérence" : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu'ils ont - à très peu d'exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024.

Coup d'envoi 

Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l'espoir d'un budget 2026 présenté en temps et heure.

Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi "plausible" que Fitch "attende davantage de visibilité politique" pour agir.

D'autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n'ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que "la croissance résiste".

L'Insee a même annoncé jeudi qu'en dépit du "manque de confiance" généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année.

Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l'institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, "donne rarement le coup d'envoi" des dégradations.

Mais il estime "très probable" que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre.

Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l'an prochain, contre les 4,6% qu'espérait François Bayrou.

Les économistes affirment cependant qu'une dégradation ne troublerait pas les marchés, "qui l'ont déjà intégrée", relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade.

Syndrome 

La dette française s'y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l'espace d'une journée, mardi, le taux de la dette italienne.

Les marchés donnent déjà à la France une "notation implicite" bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie.

Il craint des taux qui resteraient "durablement très élevés", provoquant "un étranglement progressif", avec des intérêts à rembourser captant "une part significative de la dépense publique, alors qu'on a des besoins considérables sur d'autres postes".

L'économiste décrit une France en proie au "syndrome du mauvais élève".

"Lorsqu'on avait 20/20", explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu'a toujours l'Allemagne - "on faisait tout pour s'y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu'on est au-dessus de la moyenne, c'est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!", dit-il à l'AFP.

Pour autant, même abaissée à A+, "la dette française resterait de très bonne qualité", relativise M. Camatte, préférant souligner "la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine".


La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier. (AFP)
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  • "La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire
  • "La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg

PARIS: La précarité s'ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante.

"La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale", estime auprès de l'AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.

L'association publie un baromètre qui indique qu'un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. De même 39% ont du mal à payer leurs dépenses d'électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l'Institut Ipsos, auprès d'un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.

"La situation en France s'est détériorée" depuis une quinzaine d'années et dernièrement "on observe une stabilisation", précise Henriette Steinberg.

Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s'estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l'an dernier.

Malgré un "léger mieux" constaté sur certains indicateurs lié au "ralentissement de l'inflation", ce baromètre révèle "une situation sociale toujours très préoccupante", selon le Secours populaire.

En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des "difficultés" rencontrées par l'Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.

Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une "mobilisation collective" pour "débloquer la lutte contre la précarité".

Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours Populaire, qui s'appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays (Allemagne, Grèce, Italie, Pologne, Royaume-Uni, Moldavie, Portugal, Roumanie, Serbie).

La part des personnes se considérant comme précaires demeure à un niveau "très alarmant" en Grèce (46%) et en Moldavie (45%), pointe le baromètre.

En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L'association fournit notamment de l'aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l'isolement.