Guerre en Ukraine: Biden met la Chine en garde, Xi cultive l'ambiguïté

 Joe Biden échange avec le président chinois Xi Jinping lors d'un sommet  depuis la salle Roosevelt de la Maison Blanche, le 15 novembre 2021(Photo, AFP).
Joe Biden échange avec le président chinois Xi Jinping lors d'un sommet depuis la salle Roosevelt de la Maison Blanche, le 15 novembre 2021(Photo, AFP).
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Publié le Samedi 19 mars 2022

Guerre en Ukraine: Biden met la Chine en garde, Xi cultive l'ambiguïté

  • Les lignes n'ont donc pas vraiment bougé lors de cette conversation, que Joe Biden a menée depuis la «Situation Room»
  • La Chine appelle l'Otan à avoir un dialogue avec la Russie sur les préoccupations de sécurité de Moscou comme de Kiev

WHASHINGTON: Un échange très attendu qui n'a guère fait bouger les lignes: Joe Biden a mis en garde vendredi Xi Jinping contre les "conséquences" pour la Chine d'une aide à la Russie, tandis que le président chinois a cultivé l'ambiguïté, se bornant à estimer que des conflits militaires n'étaient "dans l'intérêt de personne".

Le président américain a "décrit les implications et conséquences si la Chine fournissait un soutien matériel à la Russie alors qu'elle mène une attaque brutale contre les villes et civils ukrainiens", lors d'un appel vidéo de près de deux heures consacré essentiellement à la guerre en Ukraine, a fait savoir la Maison Blanche dans un communiqué succinct.

S'il n'a pas précisé à quelles représailles la Chine s'exposerait de son côté si elle fournissait une assistance à la Russie, Joe Biden a en revanche "détaillé" les dures sanctions économiques et financières déjà imposées par les Occidentaux au régime de Vladimir Poutine, selon la présidence américaine. 

Une haute responsable américaine a elle indiqué que le président des Etats-Unis avait été "franc et direct" face à son homologue, manière diplomatique de dire que l'échange n'a sans doute pas été excessivement chaleureux.

Si le communiqué de la Maison Blanche s'est fait attendre pendant près de quatre heures après la fin de l'entretien, la Chine a elle été prompte à livrer sa version de la conversation autour de la "crise " ou "situation" en Ukraine, sans jamais parler de "guerre".

"La crise ukrainienne n'est pas quelque chose que nous souhaitions voir" arriver, a ainsi dit le chef d'Etat chinois, selon des propos rapportés par la télévision chinoise alors que l'échange était encore en cours.

Il a appelé son homologue à "travailler à la paix et la tranquillité dans le monde" avec lui, selon la même source.

Là où les Etats-Unis pressent la Chine de prendre ses distances avec la Russie, les déclarations officielles venues de Pékin pendant et après l'échange entre les chefs d'Etat entretiennent une ambiguïté certaine.

Dialogue

La Chine appelle ainsi les Etats-Unis et l'Otan à avoir un "dialogue" avec la Russie sur les "préoccupations de sécurité" de Moscou comme de Kiev, dans un communiqué du ministère des Affaires étrangères publié à l'issue de l'échange.

C'est là une thématique chère au président russe Vladimir Poutine, qui justifie l'invasion de l'Ukraine par la nécessité de protéger son pays contre les volontés selon lui expansionnistes de l'alliance militaire occidentale.

Ce même communiqué du ministère des Affaires étrangères chinois appelle aussi en termes vagues les "grands pays" à "se respecter les uns les autres". Et il met aussi en garde, de manière très générale, contre toute forme de "sanctions larges et sans distinction" qui pourraient "paralyser une économie mondiale déjà à la peine et causer des pertes irréparables."

Les lignes n'ont donc pas vraiment bougé lors de cette conversation, que Joe Biden a menée depuis la "Situation Room", cette pièce ultra-sécurisée de la Maison Blanche d'où les Etats-Unis conduisent leurs opérations les plus risquées et leurs négociations les plus ardues.

"Ce sont maintenant les actions (de la Chine) que nous allons regarder", a déclaré pour sa part la porte-parole de l'exécutif américain, Jen Psaki.

Pour Joe Biden, les deux super-puissances sont certes vouées à se livrer une concurrence impitoyable sur le plan économique et stratégique, mais en maintenant un dialogue suffisant pour que cet affrontement ne soit pas facteur de chaos au niveau international.

Mais cette vision du président américain ne résisterait pas à un soutien ouvert de la Chine à la Russie, se manifestant par des livraisons d'armement, ou par des accords économiques et financiers donnant à Moscou les moyens de contourner en partie au moins les très sévères sanctions occidentales.

Xi Jinping a également profité de l'appel pour lancer lui aussi une mise en garde à son homologue, en estimant qu'une "mauvaise gestion de la question de Taïwan aurait un impact négatif sur la relation bilatérale".

Joe Biden a "répété que la politique des Etats-Unis concernant Taïwan n'avait pas changé", et "insisté sur le fait que les Etats-Unis continuent à s'opposer à tout changement unilatéral du statu quo".

La Chine revendique l'île. Les Etats-Unis eux s’engagent à ne reconnaître qu’une seule Chine, tout en fournissant des armes à Taïwan pour son autodéfense.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.