Aller combattre en Ukraine, pas si simple pour des volontaires français en stage militaire

Dans ce décor de ruines, les stagiaires s'entraînent à tenir une arme, à se déplacer en colonne et entrer dans un bâtiment en sécurité, de nuit comme de jour. (AFP)
Dans ce décor de ruines, les stagiaires s'entraînent à tenir une arme, à se déplacer en colonne et entrer dans un bâtiment en sécurité, de nuit comme de jour. (AFP)
Short Url
Publié le Samedi 19 mars 2022

Aller combattre en Ukraine, pas si simple pour des volontaires français en stage militaire

  • Devant les images de dévastation en Ukraine, Luc*, 46 ans et Fox*, 28 ans «ont pensé» à prendre les armes avant d'être rattrapés par la réalité
  • Le gouvernement de Kiev assure que près de 20 000 combattants étrangers se sont portés volontaires pour aider l'Ukraine contre la Russie

BORDEAUX: Certains veulent aider les civils au coeur de l'Ukraine envahie ou se défendre "si le conflit arrivait en France". Loin des bombardements, près de Bordeaux (Sud-Ouest), des Français préoccupés par ce conflit s'entraînent avec un ancien soldat des forces spéciales, pour "s'impliquer" sans aller jusqu'à combattre avec l'armée de Zelensky.


Devant les images de dévastation en Ukraine, Luc*, 46 ans et Fox*, 28 ans "ont pensé" à prendre les armes avant d'être rattrapés par la réalité. "Ca va ne servir à rien, je risque de mourir dans les premiers instants", relève l'un d'eux, un jeune livreur.


Il y a quelques jours, les deux hommes ont quand même enfilé des treillis pour acquérir les "bases" de l'entraînement militaire, sur le site d'un manoir en ruines envahi par la végétation. La tête dissimulée sous une cagoule, ils souhaitent rester anonymes. 


Sur place, les attendait Mickaël*, ancien militaire des forces spéciales qui a servi dans les Balkans, en Centrafrique et en Afghanistan. Dans la foulée de l'invasion russe, l'ex-militaire qui se décrit comme un "grand patriote" a proposé pour quelques dizaines d'euros ce stage de 48 heures en "voyant que pas mal de personnes sur des groupes Facebook voulaient partir en Ukraine, sans aucune expérience, sur un coup de tête". Lui-même a envisagé de partir, "mais il y a trop d'inconnues".


Le gouvernement de Kiev assure que près de 20 000 combattants étrangers se sont portés volontaires pour aider l'Ukraine contre la Russie. Mais "sans aucune expérience militaire, ce n'était pas forcément une bonne idée", reconnaît Luc, ingénieur de formation, qui s'inquiète pour ses connaissances ukrainiennes sur place. Fox, lui, a toujours voulu aider les "populations civiles" et avait déjà songé partir aider les Kurdes contre le groupe jihadiste Etat islamique. 


Ils veulent désormais "s'impliquer" autrement en aidant les civils à l'intérieur de l'Ukraine. "Une petite formation, ça peut toujours servir", pense Luc.


A côté de ces deux aspirants "humanitaires", David, un responsable d'agence d'intérim de 44 ans, a d'autres motivations. "Je veux pas devenir un Rambo, pas du tout, mais simplement acquérir des automatismes qui me permettront si demain hélas un conflit arrivait en France de réagir rapidement et de me défendre", explique ce père de famille, déjà passé par des stages de survivalisme.

«La fleur au fusil»
"L’idée est qu'ils apprennent quelques bases du combat en milieu urbain et péri-urbain et en secourisme au combat avant leur éventuelle projection en Ukraine. Mais en deux jours je n'ai pas la prétention d'en faire des guerriers, ça se compte en mois, des années", souligne l'instructeur, reconverti dans la fonction publique après un stress post-traumatique. Dans son sac, une panoplie de fusils d'assaut et pistolets, en gomme, tous factices, pour la démonstration.


Dans ce décor de ruines, les stagiaires s'entraînent à tenir une arme, à se déplacer en colonne et entrer dans un bâtiment en sécurité, de nuit comme de jour. Couchés dans l'herbe, ils sont sensibilisés aux pansements compressifs et à la pose d'un garrot de fortune. "J'espère que ça va les faire réfléchir. Il n’y a aucun déshonneur à faire machine arrière", glisse l'ex-militaire. 


Après l'appel de Kiev aux volontaires étrangers à combattre dans l'armée d'Ukraine, des milliers de personnes comme Luc et Fox se sont abonnées à des groupes Facebook mettant en relation des candidats au départ.


Finalement peu sont prêts à franchir le pas. "Les conditions mêmes du conflit, une guerre pas une guérilla, nécessitent une très forte motivation et idéologie" couplées à une "maîtrise du métier des armes", explique Jean-Yves Camus, politologue et chercheur spécialiste des nationalismes et extrémismes, associé au think-tank français Iris (Institut de relations internationales et stratégiques).


Ces déclarations d'intention sont en tout cas dans le radar des services de renseignement qui redoutent le départ de profils radicalisés. Environ 60 à 70 personnes, principalement de l’ultradroite, seraient tentés d'aller combattre aux côtés des Ukrainiens, selon une source proche du dossier. "Il y en aura sans doute" qui partiront, réaliser peut-être des tâches plus liées à la sécurité civile qu'aux combats, ajoute M. Camus.


Au départ, 12 stagiaires s'étaient inscrits au stage de Mickaël. Où sont les autres? "Certains ont renoncé, affirme l'instructeur, d'autres sont partis la fleur au fusil", dont l'un ne donne plus de nouvelles.


*Prénom d'emprunt


Pour Macron, Poutine est un «ogre» qui «a besoin de continuer à manger» pour survivre

Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation". (AFP)
Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation". (AFP)
Short Url
  • Le président français pense que "la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous"
  • "Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d'1,3 million d'hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain", a-t-il prévenu

PARIS: Vladimir Poutine est "un prédateur, un ogre à nos portes" qui "a besoin de continuer de manger" pour "sa propre survie", a averti mardi Emmanuel Macron, appelant les Européens à "ne pas être naïfs" face à la Russie qui sera "durablement une puissance de déstabilisation".

"Depuis 2007-2008 (l'intervention russe en Géorgie, ndlr), le président Poutine a rarement tenu ses engagements. Il a constamment été une puissance de déstabilisation. Et il a cherché à revoir les frontières pour étendre son pouvoir", a souligné le président français dans un entretien sur LCI.

Le président français pense que "la Russie est devenue durablement une puissance de déstabilisation et une menace potentielle pour beaucoup d'entre nous".

"Un pays qui investit 40% de son budget dans de tels équipements, qui a mobilisé une armée de plus d'1,3 million d'hommes, ne reviendra pas à un état de paix et un système démocratique ouvert du jour au lendemain", a-t-il prévenu.

"Donc, y compris pour sa propre survie, il (Poutine) a besoin de continuer de manger. Voilà. Et donc c'est un prédateur, c'est un ogre à nos portes. Je ne dis pas que dès demain, c'est la France qui sera attaquée, mais enfin c'est une menace pour les Européens (...) Il ne faut pas être naïfs", a insisté le chef de l'État.

Cet entretien a été réalisé à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens où a été annoncée la tenue d'une rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine.

Mais, dans un autre entretien à la chaîne américaine NBC News, Emmanuel Macron n'a pas caché qu'il ne partageait pas l'optimisme de Donald Trump sur la possibilité d'arriver à un accord de paix.

"Quand je regarde la situation et les faits, je ne vois pas le président Poutine vouloir la paix maintenant mais peut-être je suis trop pessimiste", a-t-il déclaré.


Rencontre Zelensky-Poutine: Macron plaide pour Genève

 La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève. (AFP)
Short Url
  • "Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé
  • Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité "

PARIS: La rencontre entre Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine devrait avoir lieu en Europe, a indiqué le président français Emmanuel Macron qui plaide pour qu'elle se tienne à Genève.

"Plus qu'une hypothèse, c'est même la volonté collective", a déclaré M. Macron dans un entretien diffusé mardi sur LCI, interrogé sur la tenue en Europe de cette rencontre annoncée à l'issue de la réunion à Washington entre Donald Trump et plusieurs dirigeants européens.

"Ce sera un pays neutre, et donc peut-être la Suisse, je plaide pour Genève, ou un autre pays. La dernière fois qu'il y a eu des discussions bilatérales, c'était à Istanbul", a-t-il rappelé.

Sur la sécurité de l'Ukraine, le chef de l'État a annoncé l'organisation, avec le Royaume-Uni, d'une réunion dès ce mardi à midi de la 'coalition des volontaires', "les 30 pays qui travaillent sur des garanties de sécurité pour les tenir au courant de ce qui a été décidé".

"Dans la foulée, on lance le travail concret avec les Américains et donc, dès demain (mardi), nos conseillers diplomatiques, ministres, chefs d'état major lancent le travail pour voir qui est prêt à faire quoi".

Sur les concessions territoriales, "c'est à l'Ukraine de les faire (...) L'Ukraine fera les concessions qu'elle estime justes et bonnes", a-t-il dit.

"En tout cas, faisons très attention quand on parle d'une reconnaissance de droit. N'actons pas des reconnaissances de droit, c'est-à-dire que des pays garants de l'ordre international puissent dire 'on peut prendre des territoires par force' parce qu'on ouvre une boîte de Pandore", a-t-il prévenu.


Explosion d'une bonbonne de gaz près de Lyon: un mort, 150 évacués

Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux. (AFP)
Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux. (AFP)
Short Url
  • L'explosion a eu lieu vers 03H30 dans la nuit de dimanche à lundi, dans un immeuble de sept étages, a précisé la préfecture du Rhône. Il s'agit d'une copropriété, a précisé le cabinet de la mairie de Vénissieux
  • Un corps a été retrouvé dans l'appartement du 4e étage où a eu lieu l'explosion d'une bonbonne de gaz, qui serait d'origine accidentelle, selon une source policière. La victime est l'occupant de l'appartement, un homme d'environ 70 ans

LYON: Un homme est mort lundi après l'explosion d'une bonbonne de gaz qui a provoqué un incendie dans un immeuble du quartier des Minguettes à Vénissieux (Rhône), dans la banlieue sud de Lyon, a-t-on appris de sources concordantes.

L'explosion a eu lieu vers 03H30 dans la nuit de dimanche à lundi, dans un immeuble de sept étages, a précisé la préfecture du Rhône. Il s'agit d'une copropriété, a précisé le cabinet de la mairie de Vénissieux.

Un corps a été retrouvé dans l'appartement du 4e étage où a eu lieu l'explosion d'une bonbonne de gaz, qui serait d'origine accidentelle, selon une source policière. La victime est l'occupant de l'appartement, un homme d'environ 70 ans, selon la préfecture.

Les circonstances devront être confirmées par l'enquête.

Neuf personnes ont été transportées à l'hôpital pour des examens.

Environ 150 personnes ont été évacuées et regroupées dans un centre communal mis à disposition par la Ville de Vénissieux.

"On reste mobilisés en cas de besoin", indique le cabinet de la mairie.

Un important dispositif a été déployé: 90 sapeurs-pompiers et 40 engins ont été mobilisés au plus fort de l'intervention des secours. Le préfet délégué pour la défense et la sécurité s'est rendu sur place lundi matin.

"Après avoir procédé à des vérifications, afin de s'assurer de la solidité de l'édifice, la moitié des occupants de l'immeuble vont pouvoir réintégrer leur logement dans la journée. Une opération de relogement est en cours par la commune de Vénissieux, pour le reste des résidents", a indiqué la préfecture.