Sécurité alimentaire: l'UE veut doper sa production agricole face à la guerre en Ukraine

Les Vingt-Sept cherchent à doper leur production pour renforcer la sécurité alimentaire de l'UE et répondre aux risques de pénuries d'autres régions du monde (Photo, AFP).
Les Vingt-Sept cherchent à doper leur production pour renforcer la sécurité alimentaire de l'UE et répondre aux risques de pénuries d'autres régions du monde (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 22 mars 2022

Sécurité alimentaire: l'UE veut doper sa production agricole face à la guerre en Ukraine

  • Les ministres européens de l'Agriculture, réunis lundi à Bruxelles, se sont penchés sur les mesures d'urgence que la Commission européenne s'apprête à valider
  • La Commission projette également un soutien au stockage privé dans la filière porcine

BRUXELLES: Réduction des jachères, aides financières, révision des objectifs de verdissement des cultures: face au choc du conflit ukrainien sur les marchés agricoles, les Vingt-Sept cherchent à doper leur production pour renforcer la sécurité alimentaire de l'UE et répondre aux risques de pénuries d'autres régions du monde.

Alors que l'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux exportateurs majeurs de céréales, a propulsé les cours des huiles, blé, soja, colza et maïs à des records et fait flamber les prix du carburant comme des engrais, les Européens veulent amortir l'explosion des coûts pour leurs agriculteurs.

Surtout, l'UE cherche à gonfler sa production, autant pour compenser la chute de ses approvisionnements en alimentation animale (plus de la moitié de ses importations de maïs venaient d'Ukraine) que pour pallier de graves crises alimentaires redoutées en Afrique et en Asie. 

Les ministres européens de l'Agriculture, réunis lundi à Bruxelles, se sont penchés sur les mesures d'urgence que la Commission européenne s'apprête à valider parallèlement à la présentation mercredi de sa "feuille de route" de stratégie agro-alimentaire.

Bruxelles propose ainsi de puiser dans la "réserve de crise", un fonds de 450 millions d'euros prévu pour aider les agriculteurs en cas d'instabilité des prix. Un "accord-cadre" temporaire permettrait aux Etats d'apporter des aides supplémentaires.

La Commission projette également un soutien au stockage privé dans la filière porcine. Surtout, l'exécutif européen veut accorder des dérogations provisoires à ses règles sur les jachères, afin d'y cultiver des protéagineux.

Selon la nouvelle Politique agricole commune (PAC), qui entrera en vigueur en janvier 2023, les exploitations dépassant dix hectares devaient laisser au moins 4% des terres non cultivées pour encourager la biodiversité.

"Dans les mois qui viennent, il faut anticiper des pénuries mondiales: le recours aux jachères est nécessaire pour compenser la perte des récoltes ukrainiennes", salue la ministre autrichienne Elisabeth Köstinger.

«Plan protéines»

Enfin, les Etats demandent à la Commission de réévaluer leurs plans stratégiques qui déclinent la future PAC au niveau national, sans trop retarder son calendrier alors que certains agriculteurs prépareront bientôt leurs assolements pour 2023.

L'adaptation des plans nationaux est "une question de bon sens", a insisté le ministre français Julien Denormandie, pour qui Bruxelles doit faire preuve de "transparence" sur ses méthodes d'évaluation et tenir compte des impératifs d'"indépendance alimentaire".

"La PAC a été établie pour garantir prévisibilité et sécurité alimentaire aux Européens, cela doit rester la priorité", a abondé son homologue espagnol Luis Planas Puchades. L'Autriche, appuyée par Paris, plaide elle pour un ambitieux "plan protéines végétales" pour réduire les importations européennes de soja et maïs.

"Il y a de la marge pour rendre le secteur agricole plus résistant. Mais je ne crois pas que les contributions aux stratégies (de verdissement) doivent être abandonnées et affaiblies", a rétorqué le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski.

Une partie des États exigent en effet de réviser la stratégie européenne "De la ferme à la fourchette", qui vise, d'ici à 2030, à réduire de moitié l'usage de pesticides, de 20% celui d'engrais, et à consacrer un quart des terres au bio. Ce qui se traduirait selon plusieurs études --critiquées par Bruxelles-- par une chute des rendements.

"Cette stratégie reposait sur un monde d'avant la guerre en Ukraine. Ses objectifs doivent être revus, en aucun cas l'Europe ne peut se permettre de produire moins", a insisté la semaine dernière le président français Emmanuel Macron.

A l'unisson d'ONG environnementales, la Commission estime au contraire que la réduction prévue des engrais et pesticides permettra de préserver et revivifier les sols, donc de conforter à terme la sécurité alimentaire --d'autant que la potasse des engrais vient majoritairement de Russie et du Bélarus.

Pour les Vingt-Sept, cette dépendance-là invite plutôt à envisager "des dérogations sur l'utilisation d'engrais organiques" et à muscler "l'investissement dans notre production d'engrais", insiste Julien Denormandie.

Le "produire davantage" des Etats hérisse l'ONG Oxfam: "A court terme, il n’y a pas de problème d'offre sur le blé (au niveau mondial), mais un souci d'accès pour les populations les plus vulnérables", pour qui le prix du marché devient inaccessible, rappelle-t-elle, défendant la stratégie verte de l'UE et une agriculture basée sur la production "locale et à petite échelle".


IA: Microsoft annonce 15,2 milliards de dollars d'investissements aux Emirats arabes unis

Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe. (AFP)
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  • Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis
  • Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42

ABOU DHABI: Microsoft a annoncé lundi des investissements de 15,2 milliards de dollars, essentiellement dans l'intelligence artificielle (IA), aux Emirats arabes unis d'ici à 2029, en affirmant avoir obtenu une licence pour importer des puces avancées dans le pays du Golfe.

Le géant technologique américain a investi 7,3 milliards de dollars dans le pays depuis 2023, dans le cadre d'une initiative soutenue par les gouvernements des Etats-Unis et des Emirats arabes unis, a indiqué son président Brad Smith, dans une lettre publiée en marge d'une visite à Abou Dhabi.

Ce montant inclut l'investissement de 1,5 milliard dans la société d'intelligence artificielle G42, dirigée par le conseiller à la sécurité nationale et frère du président émirati, Tahnoon ben Zayed.

"Du début de l'année 2026 à la fin de l'année 2029, nous dépenserons plus de 7,9 milliards de dollars" supplémentaires pour continuer à développer l'infrastructure d'IA et de cloud dans le pays, portant l'enveloppe totale à 15,2 milliards, a-t-il ajouté.

L'Etat du Golfe, qui figure parmi les principaux exportateurs de pétrole au monde, a fait de l'IA l'un des piliers de sa stratégie de diversification économique, avec l'ambition de devenir un leader mondial d'ici 2031.

Il subit toutefois les règles imposées par les Etats-Unis pour restreindre les exportations de certaines puces d'IA avancées vers la Chine, dont l'une prévoit des autorisations pour toute exportation ou réexportation afin de limiter toute opération consistant à contourner les restrictions en passant par des pays tiers.

Des exemptions sont prévues pour des pays considérés comme amis des Etats-Unis, mais la plupart se voient imposer des plafonds.

Lors de la visite du président américain Donald Trump à Abou Dhabi en mai, les Emirats et les Etats-Unis ont conclu un partenariat stratégique dans l'IA, laissant espérer un assouplissement de ces règles à l'égard du pays.

Sous l'administration de Joe Biden, Microsoft avait été "l'une des rares entreprises" à obtenir des licences d'exportation pour les Emirats, permettant d'accumuler dans le pays l'équivalent de 21.500 puces A100 de la compagnie Nvidia, selon son président.

Et pour la première fois depuis l'arrivée de M. Trump, elle a obtenu en septembre des licences "permettant d'expédier l'équivalent de 60.400 puces A100 supplémentaires", impliquant dans ce cas des technologies encore plus avancées, a-t-il ajouté en soulignant que ces autorisations étaient basées sur "des mesures de protection technologique strictes".


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com