De vacancier à réfugié, une station balnéaire bulgare pour «deuxième maison»

Des enfants réfugiés d'Ukraine entrent dans un bâtiment d'un camp d'été, transformé en centre pour réfugiés dans la petite station balnéaire de Kiten, sur la côte bulgare de la mer Noire, le 18 mars 2022. (AFP)
Des enfants réfugiés d'Ukraine entrent dans un bâtiment d'un camp d'été, transformé en centre pour réfugiés dans la petite station balnéaire de Kiten, sur la côte bulgare de la mer Noire, le 18 mars 2022. (AFP)
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Publié le Mardi 22 mars 2022

De vacancier à réfugié, une station balnéaire bulgare pour «deuxième maison»

  • Beaucoup venaient l'été dans la petite station bulgare balnéaire de Kiten (est), destination prisée des touristes ukrainiens. Alors quand la guerre a éclaté, le choix était évident
  • Au total, 400 personnes ont jusqu'à présent été accueillies dans cet hôtel de Kiten, dans la région touristique de Bourgas, où de nombreux autres lieux servent aussi de refuge

KITEN: La piscine est emplie de feuilles mortes, l'air est glacial mais dans ce club de vacances avec vue sur la mer Noire, les enfants arrivés d'Ukraine avec leurs mères ont vite retrouvé leurs repères grâce à un gérant très engagé. 

Beaucoup venaient l'été dans la petite station bulgare balnéaire de Kiten (est), destination prisée des touristes ukrainiens. Alors quand la guerre a éclaté le 24 février, le choix était évident.

"C'était le seul endroit à l'étranger que nous savions prêt à nous accueillir, nous héberger et nous aider", explique à l'AFP Yuliya Moltchanova, productrice de musique de 43 ans originaire de Kharkiv (nord). Comme "une deuxième maison".

Pour sa fille de 12 ans, Nastya, déjà venue à cinq reprises, ces lieux familiers ont apporté un peu de réconfort après cinq jours cachés sous terre pour échapper aux bombardements russes.    

"Nous n'avons rien pu emporter. Maintenant, nous avons tout", sourit Mme Moltchanova, emmitouflée dans un pull rose qu'on lui a donné. Dans un poème qu'elle tient absolument à partager, elle remercie l'hospitalité bulgare, "ses cieux paisibles, le pain et l'eau" offerts.

Un petit bout d'Ukraine 
Dix ans que le propriétaire de l'hôtel, Kostadin Milev, tisse des liens avec ces familles ukrainiennes. Dans la cour, des bancs sont aux couleurs jaune et bleu, sur le sol s'affiche le slogan "Slava Ukraïni" ("Gloire à l'Ukraine") dessiné à la craie.


Avec l'aide de son voyagiste habituel, il a mis en place un système de bus qui fait l'aller-retour quotidien pour aller chercher en Ukraine, enfants, mères, grand-mères ou tantes.


Au total, 400 personnes ont jusqu'à présent été accueillies dans cet hôtel de Kiten, dans la région touristique de Bourgas, où de nombreux autres lieux servent aussi de refuge.


En vacances ou pour un emploi saisonnier, près de 470 000 Ukrainiens ont visité la Bulgarie en 2021, particulièrement nombreux sur le littoral de la mer Noire où ils se classent parmi les premières nationalités.


"C'est dur et triste" de revenir dans de telles conditions, soupire la chorégraphe Oksana Kuchova, qui a accompagné des enfants dans cet hôtel à plusieurs reprises lors de lumineux séjours estivaux, quand tout allait bien.


Désormais elle se retrouve là avec son garçon de 7 ans et sa fille de deux ans, occupée à jouer avec une poussette colorée. Au début, celle-ci refusait de quitter sa chambre et se recroquevillait à chaque bruit d'avion.

«En sécurité»
"Notre maison a été bombardée et malheureusement, nous n'avons aucun endroit où aller après, nous sommes dans l'inconnu", confie Oksana.

Mais pour l'heure, "Dieu merci, nous sommes en sécurité", ajoute-t-elle, saluant "la solidarité" qui soude ces Ukrainiennes en détresse.

"Que les gamins n'entendent plus les sirènes et oublient la guerre, c'est le plus important", abonde Galina Yaloza, 65 ans, qui a fui avec ses quatre petits-enfants, dont deux bébés.


Outre leur propre progéniture, d'autres ont pris sous leur aile des enfants de proches.


Pendant que les plus grands assistent à des cours en ligne, des têtes blondes se défoulent dans une salle de jeu improvisée, d'autres écoutent sagement des contes lus à haute voix.


L'hôtel d'ordinaire fermé en hiver finance pour l'instant cet accueil hors saison sur ses propres deniers et grâce à des dons de denrées alimentaires et de vêtements, mais son jeune gérant compte sur des aides futures de l'Etat pour pouvoir s'en sortir.


Car il se prépare à héberger un millier de réfugiés dans les différents bâtiments de son complexe, et l'arrivée de la facture d'électricité risque d'être "brutale", s'inquiète M. Milev.  


Depuis le début de l'offensive russe, plus de 94 500 citoyens ukrainiens sont entrés en Bulgarie via la Roumanie voisine, dont 50 000 sont encore sur place.


Or le gouvernement a tardé à mettre en place des centres d'accueil et la plupart ont dû se tourner vers des initiatives privées.


Sur un des bureaux de l'hôtel, la paperasse s'entasse - sans espoir de retour rapide dans leur pays, les résidents actuels veulent tous déposer une demande d'asile pour pouvoir travailler et envoyer leurs enfants à l'école, le plus vite possible. 


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.