A Lviv, l'art ukrainien se met à l'heure de la guerre

Une femme tient une pancarte alors qu'elle participe à un rassemblement le 19 février 2022, dans le centre de la ville de Lviv. (Photo, AFP)
Une femme tient une pancarte alors qu'elle participe à un rassemblement le 19 février 2022, dans le centre de la ville de Lviv. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 22 mars 2022

A Lviv, l'art ukrainien se met à l'heure de la guerre

Une femme tient une pancarte alors qu'elle participe à un rassemblement le 19 février 2022, dans le centre de la ville de Lviv. (Photo, AFP)
  • Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine il y a plus de trois semaines, l'imprimerie produit des posters, des banderoles ou encore des autocollants aux accents résolument patriotiques
  • Inondé d'une odeur d'encre particulièrement forte, le studio est l'un des nombreux points de vente de la ville de messages de guerre exhortant l'Ukraine à la victoire

LVIV: Affiches à la gloire de héros du conflit avec la Russie, caricatures de Vladimir Poutine ou encore souvenirs célébrant des figures ukrainiennes: à  Lviv, capitale culturelle de l'Ukraine qui attirait avant la guerre de nombreux visiteurs, l'art ukrainien s'est mis depuis trois semaines à l'heure de la guerre. 

Dans l'imprimerie « Reklama Zovnichnia », une affiche sur papier glacé qui sèche montre un tracteur ukrainien transportant un char russe à l'arrêt. A côté, une caricature du squelette d'un envahisseur russe tué, sur lequel pousse un tournesol, l'un des emblèmes nationaux de l'Ukraine, apparaît sur un écran d'ordinateur. 

Depuis le début de l'invasion russe en Ukraine il y a plus de trois semaines, l'imprimerie produit des posters, des banderoles ou encore des autocollants aux accents résolument patriotiques. 

Inondé d'une odeur d'encre particulièrement forte, le studio est l'un des nombreux points de vente de la ville de messages de guerre exhortant l'Ukraine à la victoire. 

Pour Volodymyr Kotovitch, son directeur de 26 ans, « ce n'est pas de la propagande ». « Ce sont des slogans patriotiques qui motivent notre peuple et nos soldats », assure-t-il, en grimpant sur des rames de papier industriel empilées sur le sol de l'atelier. 

Depuis le 24 février dernier, son entreprise consacre 80% de son temps à imprimer de telles affiches, son activité habituelle ayant été réduite à peau de chagrin. 

Appels aux armes  

Les habitants de Lviv admettent volontiers que Kiev est le centre névralgique du pays. Mais ils soutiennent que leur ville, peuplée de plus de 700 000 personnes avant la guerre, abrite l'âme de la nation ukrainienne.  

Il y a quelques semaines encore, la cité, haut lieu touristique attirant de nombreux visiteurs, affichait partout son penchant culturel: les murs étaient tapissés d'affiches pour des concerts ou autres expositions d'art. Et l'on pouvait écouter des musiciens ambulants dans les rues pavées du centre-ville. 

Mais l'invasion russe a radicalement changé la donne et Lviv se pare désormais d'appels à prendre les armes. 

Sur un panneau publicitaire, on voit le président russe Vladimir Poutine, face contre terre écrasée par une botte arborant le trident ukrainien. Sur un autre, un ours russe est dévoré par un blaireau portant le brassard jaune des forces armées ukrainiennes. 

« Qui ose nous attaquer avec une épée sera tué par cette épée », peut-on lire sur l'affiche, qui sollicite au passage des dons pour contribuer à l'effort de guerre. 

Sur la façade de l'opéra, trois banderoles flottent dans les airs, chacune représentant des héros du conflit. 

La première fait l'éloge du « Fantôme de Kiev », un personnage mythique apparu au début du conflit qui aurait selon la légende abattu plusieurs avions russes le premier jour de l'invasion. Une autre rend hommage à des gardes-frontières tués à leur poste. La troisième, enfin, représente un ingénieur qui s'est sacrifié pour contrecarrer l'avancée de blindés russes. 

Les exploits -- et même l'existence -- de certains de ces hommes sont contestés. Mais ils racontent tous l'histoire d'une Ukraine en route vers la victoire.  

Volodymyr Kotovitch, le directeur de l'imprimerie, sait pertinemment que l'émotion a en partie pris le pas, déformant les faits. 

Souvenirs de guerre  

Depuis plusieurs jours, partout dans les rues de Lviv fleurissent des messages en soutien aux forces ukrainiennes. 

Ici, sur une affiche collée sur une arche du centre-ville, l'aigle impérial russe est barré d'une croix bleue et jaune, les couleurs de l'Ukraine. Là, un pont est orné de l'image d'un cocktail Molotov, un symbole de la résistance des Ukrainiens. 

Des prospectus en noir et blanc montrant un soldat déterminé au dessus duquel planent des jets sont grossièrement collés sur des gouttières d'immeuble. 

Preuve de la popularité de ce nouvel art visuel, les boutiques de souvenirs vendent déjà toutes sortes de babioles à la gloire de l'Ukraine. 

Dans la boutique « Kram », des tote bags affichent l'image du président Volodymyr Zelensky, le poing levé en l'air. Des barres de chocolat arborent le portrait de Taras Chevtchenko, grande figure littéraire ukrainienne du XIXe siècle. 

« Propagande ou pas, les Russes sont venus sur nos terres et nous devons nous défendre », estime une vendeuse, Mikhaïlyna Yarmola, 21 ans. 

Elle montre du doigt l'article le plus populaire du magasin, des bonbons sur lesquels sont inscrits des messages de défiance à l'égard des navires de guerre russes. 

« Les gens les achètent pour les offrir ou les emporter comme souvenirs s'ils se réfugient à l'étranger », dit-elle. 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.