Présidentielle au Tadjikistan pour prolonger le règne de son homme fort

Emomali Rakhmon, président tadjik marche après avoir déposé son bulletin de vote dans un bureau de vote lors de l'élection présidentielle du Tadjikistan à Douchanbé le 11 octobre 2020. (AFP)
Emomali Rakhmon, président tadjik marche après avoir déposé son bulletin de vote dans un bureau de vote lors de l'élection présidentielle du Tadjikistan à Douchanbé le 11 octobre 2020. (AFP)
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Publié le Dimanche 11 octobre 2020

Présidentielle au Tadjikistan pour prolonger le règne de son homme fort

  • Emomali Rakhmon aux commandes du pays depuis 1992, devrait être élu pour un nouveau mandat de sept ans
  • «Celui qui gagne à chaque fois va encore l'emporter»

DOUCHANBE: Les électeurs du Tadjikistan sont appelés aux urnes dimanche, pour une élection présidentielle qui doit prolonger encore l'emprise du chef de l'Etat sortant Emomali Rakhmon sur cette ex-république soviétique d'Asie centrale minée par la misère. 

L'autoritaire dirigeant de 68 ans devrait être élu pour un nouveau mandat de sept ans et ainsi prolonger son record de longévité au pouvoir dans l'ancien espace soviétique.

Rakhmon, aux commandes du pays depuis 1992 et notamment durant la guerre civile qui ensanglanté le pays jusqu'en 1997, a voté dimanche dans «une école pour enfants doués», selon l'agence russe Ria Novosti, saluant la presse et visiblement de bonne humeur.

Il a glissé son bulletin dans l'urne, portant un masque chirurgical, du fait l'épidémie de nouveau coronavirus, tout comme les assesseurs des bureaux de vote du pays.

Ceux-ci sont ouverts de 06H00 à 20H00 locales (01H00-15H00 GMT), et le résultat du scrutin doit lui être annoncé lundi.

Face à lui, quatre candidats considérés comme des faire-valoir pour le président, ce dernier ayant au fil des décennies écarté de la scène politique toute forme d'opposition. 

Leur rôle est «de donner une illusion de campagne à ce qui serait sans cela un non-événement», estime John Heathershaw, professeur de relations internationales à l'université d'Exeter au Royaume-Uni.

La candidature de M. Rakhmon avait été formellement proposée en août par les syndicats tadjiks, qui avaient expliqué leur décision par le fait que le chef de l'Etat avait permis la «restauration de l'unité nationale, de la paix et de la stabilité» après la guerre civile.

De nombreux électeurs interrogés dimanche matin louaient leur chef de l'Etat. Zarina Mamadnazarova 25 ans, au chômage, a ainsi dit voter pour M. Rakhmon «car c'est le meilleur président, un leader national».

D'autres regrettaient que ce scrutin ne soit qu'une formalité, et étaient bien en peine de nommer les concurrents du dirigeant tadjik.

«Celui qui gagne à chaque fois va encore l'emporter», a ainsi noté Abdoukholik Faïzov, un étudiant: «C'est évident. Nous attendons encore des élections libres».

De père en fils?

Ces derniers mois, le président a semblé par ailleurs organiser sa succession en plaçant son fils aîné, Roustam Emomali, 32 ans, à un poste clé. 

Maire de la capitale tadjike Douchanbé, il est aussi depuis avril à la tête du Sénat. Or en cas d'incapacité du chef de l'Etat, c'est au président de la chambre haute d'assurer l’intérim à la présidence. 

Le Tadjikistan est pays le plus pauvre d'Asie centrale et d'ex-URSS et compte officiellement plus de neuf millions d'habitants.

Des centaines de milliers de Tadjiks travaillent cependant en Russie ou au Kazakhstan, notamment sur les chantiers, pour pouvoir envoyer de l'argent à leurs familles. 

Aucune élection n'a jamais été reconnue comme honnêtes par les observateurs de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, notamment les législatives du printemps.

Le pays, frontalier de l'Afghanistan, a connu une guerre civile entre le pouvoir pro-communiste et des rebelles intégristes musulmans qui a fait plus de 100.000 morts entre 1992 et 1997.

Le président Rakhmon est décrit par les médias officiels comme le seul capable de garantir la stabilité du pays. Il peut, aux termes d'une réforme constitutionnelle passée en 2016, enchaîner un nombre illimité de mandats.


Au Vatican, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël

Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
Le pape Léon XIV célèbre la messe de la veille de Noël à la basilique Saint-Pierre au Vatican, le 24 décembre 2025. (AFP)
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  • À la basilique Saint-Pierre, Léon XIV célèbre sa première messe de Noël en tant que pape, plaçant son pontificat sous le signe de la charité, de l’espérance et de la dignité humaine
  • Fidèle à son appel à une paix « désarmée et désarmante », il s’apprête à renouveler ses appels à la trêve et à la paix mondiale

CITÉ DU VATICAN, SAINT-SIÈGE: Léon XIV a célébré mercredi soir la première messe de Noël de son pontificat dans la basilique Saint-Pierre au Vatican, délivrant un message de "charité et d'espérance" face aux dérives d'une "économie faussée".

Peu avant la messe, le pape américain est sorti sur le parvis de la place Saint-Pierre pour saluer les quelque 5.000 fidèles massés sous la pluie pour suivre la cérémonie sur écrans géants, faute de place à l'intérieur de la basilique.

"La basilique Saint-Pierre est très grande, mais malheureusement pas assez pour tous vous accueillir. J'admire et respecte et vous remercie pour votre courage et votre envie d'être ici ce soir", a-t-il lancé en anglais.

Devant les cardinaux, évêques, diplomates et environ 6.000 fidèles, Léon XIV, qui affiche un style plus discret que son prédécesseur François, a ensuite prononcé une homélie très religieuse sans évoquer directement de sujet d'actualité.

"Alors qu’une économie faussée conduit à traiter les hommes comme de la marchandise, Dieu se fait semblable à nous, révélant la dignité infinie de toute personne", a déclaré le pape.

"Proclamons la joie de Noël, qui est la fête de la foi, de la charité et de l’espérance", a-t-il ajouté.

Cette cérémonie commémorant la naissance du Christ, l'une des plus solennelles de l'année, a mêlé chants traditionnels et gestes symboliques. Le pape de 70 ans a décidé de la célébrer à un horaire plus tardif que sous le pontificat de François (19H30).

Autre changement majeur : Léon XIV présidera jeudi matin la messe du jour de Noël, renouant ainsi avec une tradition qui remontait au pontificat de Jean-Paul II (1978-2005).

Il prononcera ensuite à 12H00 (11H00 GMT) sa bénédiction "Urbi et Orbi" (à la ville et au monde) en mondovision depuis le balcon de la basilique, lors de laquelle le pape se livre traditionnellement à un tour d’horizon des conflits dans le monde.

Fervent défenseur d’une paix "désarmée et désarmante", le chef de l'Eglise catholique devrait y renouveler ses appels à la paix. Mardi soir, Léon XIV a déjà demandé une trêve d'un jour pour Noël dans le monde entier, disant regretter le fait que "la Russie semble avoir rejeté la demande de trêve".

Aucun texte du Nouveau testament ne précise le jour et l'heure de naissance de Jésus de Nazareth. Sa célébration le 25 décembre dans la tradition chrétienne a été choisie au IVe siècle en Occident.

Ce Noël 2025 coïncide avec la clôture du Jubilé, "Année sainte" de l'Eglise qui a attiré des millions de pèlerins à Rome.


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.