Travailleurs des plates-formes : dialogue social et scepticisme

Rassemblement de chauffeurs de VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeur) pour protester contre l'interdiction prochaine de la plupart des véhicules dans le Centre-ville, à Paris le 29 mai 2021. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
Rassemblement de chauffeurs de VTC (Véhicules de Tourisme avec Chauffeur) pour protester contre l'interdiction prochaine de la plupart des véhicules dans le Centre-ville, à Paris le 29 mai 2021. (Geoffroy Van Der Hasselt/AFP)
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Travailleurs des plates-formes : dialogue social et scepticisme

  • Sur les listes électorales, figureront environ 39.000 chauffeurs VTC et 84.000 livreurs parmi les indépendants collaborant avec les plateformes de type Uber ou Deliveroo
  • Côté plateformes, Uber se félicite de l'organisation de ce scrutin car «le dialogue social est une excellente façon de faire avancer les choses».

PARIS : Premier acte de régulation d'un secteur régulièrement critiqué, les élections professionnelles des livreurs de repas et chauffeurs VTC avancent cahin-caha, freinées par des questions toujours sans réponse sur le contenu précis du futur dialogue social ou les moyens de contraindre les plateformes.

La première phase vient de désigner pas moins de seize listes (sept pour les VTC et neuf pour les chauffeurs-livreurs) pour le scrutin (9-16 mai) placé sous l'égide de l'Arpe (autorité de régulation des plateformes d'emploi).

«On a eu des candidats en nombre, ce n'était pas certain», se félicite Joël Blondel, le directeur général de l'Arpe.

Sur les listes électorales, figureront environ 39.000 chauffeurs VTC et 84.000 livreurs parmi les indépendants collaborant avec les plateformes de type Uber ou Deliveroo.

Selon les organisations du secteur, candidats ou non, c'est malheureusement à peu près tout pour les points positifs.

«Je dis depuis des années qu'on a mal à la tête et là on nous donne un médicament pour les pieds», ironise ainsi Sayah Baaroun, secrétaire général du syndicat des chauffeurs privés VTC (SCP), grand absent avec l'intersyndicale nationale VTC (INV) et le Clap (collectif des livreurs autonomes parisiens).

Associées aux discussions préliminaires, ces trois-là n'ont pas souhaité aller plus loin, dénonçant l'absence de cadre clair.

«C'est un premier exercice», leur répond le patron de l'autorité pour expliquer l'impression de «flou» entretenue notamment par la situation de FO : le syndicat, qui n'avait pas candidaté dans les temps, a finalement été retenu.

Côté plateformes, Uber se félicite de l'organisation de ce scrutin car «le dialogue social est une excellente façon de faire avancer les choses». 

Cela «donne des résultats avec des accords obligatoires» qui vont «permettre d'asseoir le statut d'indépendant que les travailleurs appellent de leur vœux», a indiqué la firme américaine.

Un constat battu en brèche par Brahim Ben Ali (INV) pour qui l'introduction récente d'un amendement permettant de négocier des accords de couverture santé complémentaire «créé de la dépendance».

«Ça existe déjà en Angleterre. Pour avoir la caisse de retraite des VTC il faut atteindre des objectifs fixés par Uber», explique-t-il.

 «dialogue social de pacotille»

A contrario, une organisation comme la CGT, candidate chez les coursiers, se bat depuis des années pour la reconnaissance du salariat.

Les détracteurs de l'initiative française l'accusent de faire le jeu des plateformes qui pourront s'abriter derrière un «dialogue social de pacotille», selon Jérôme Pimot (Clap), ou a minima permettre à un gouvernement «ultra-rétrograde» sur ces questions selon Ludovic Rioux (CGT) de jouer la montre.

«Il y aura très peu de votants», imagine le cégétiste qui liste les points faibles du scrutin : «vote électronique exclusif», «travailleurs précaires». «La conséquence c'est que cette instance risque d'être peu représentative».

Dans ces circonstances, si le taux de participation se situait «entre 5 et 10%», cela satisferait l'Arpe. M. Blondel jure néanmoins que deux décrets adoptés avant le scrutin viendront lever les nombreuses inconnues qui subsistent.

La représentativité patronale reste à définir. Tout comme le nombre de représentants sur chaque liste de travailleurs.

Mais le grand point d'interrogation reste le contenu du futur dialogue social.

«Les deux urgences, ce sont la rémunération et la protection sociale», clame ainsi M. Chevet (Union-Indépendant) en demandant que l'intégralité de la chaîne de valeurs des plateformes, qui monnayent leurs données numériques, ruisselle sur les travailleurs dont la rémunération repose exclusivement sur la livraison.

Pour la CGT, sécurité et conditions de travail doivent aussi être débattues. 

«Il est également encore trop facile d'être déconnecté, de se faire licencier», insiste M. Rioux.

«On pourra discuter de l'essentiel de ce à quoi les travailleurs aspirent à discuter», promet néanmoins Joël Blondel.

Certains, comme Sayah Baaroun (SCP), dénoncent l'absence de «contrainte pour les plateformes hormis celle de siéger» et redoutent des négociations sans accords.


Tournée du chef de la diplomatie française au Proche-Orient

Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
Le ministre français des Affaires étrangères et européennes Stéphane Séjourne lit un dossier devant le 8e comité interministériel pour la transformation publique à l'hôtel Matignon à Paris, le 23 avril 2024. (Photo de Ludovic MARIN / AFP)
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  • Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction
  • Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël

PARIS: Le ministre français des Affaires étrangères va se rendre à partir de samedi au Proche-Orient où il évoquera notamment l'instabilité au sud Liban et la situation à Gaza, a-t-on appris mercredi auprès de son entourage.

Il s'agira de la seconde visite de Stéphane Séjourné dans la région après celle qu'il avait faite début février, peu après sa prise de fonction.

Samedi, il entamera sa tournée régionale par Beyrouth où il discutera des propositions de la France destinées à rétablir la stabilité à la frontière entre le Liban et Israël, a-t-on précisé.

Le président français Emmanuel Macron a reçu vendredi à l'Elysée le Premier ministre libanais Najib Mikati ainsi que le commandant en chef de l'armée libanaise, Joseph Aoun dans un nouvel effort pour contenir la montée des violences entre le Liban et Israël.

Stéphane Séjourné devrait, lui, évoquer les propositions françaises qu'il avait portées en février pour désamorcer le conflit à la frontière libano-israélienne.

Beyrouth a pris acte de ces propositions sans pour autant les endosser alors que les Etats-Unis sont aussi à la manoeuvre.

Stéphane Séjourné poursuivra sa tournée en Arabie saoudite. Il s'agira là de sa première visite bilatérale, qui sera centrée sur les enjeux économiques, énergétiques, environnementaux et de défense, a-t-on indiqué de même source.

Le 30 avril, le chef de la diplomatie sera en Israël avant de se rendre dans les territoires occupés le lendemain. La France entend jouer un rôle actif "dans les efforts pour trouver une solution politique" à la guerre à Gaza avec un double enjeu "obtenir la libération des otages" toujours retenus par le groupe islamiste palestinien Hamas dans la bande de Gaza et obtenir "un cessez le feu durable", a rappelé l'entourage du ministre.


Grève des contrôleurs: des «  dizaines de millions d'euros » en jeu, prévient ADP

Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français. (AFP).
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  • Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français
  • Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi

PARIS: La facture de la grève des contrôleurs aériens français prévue jeudi pourrait se chiffrer en "dizaines de millions d'euros" pour les compagnies aériennes et les aéroports, et affecter des dizaines de milliers de passagers, selon le gestionnaire des aéroports parisiens.

"Pour les compagnies aériennes, pour les aéroports, ce sont plusieurs dizaines de millions d'euros qui sont en jeu, chaque jour", a déclaré mercredi le PDG du Groupe ADP, Augustin de Romanet, au micro de la radio Franceinfo.

Les aiguilleurs du ciel sont appelés à cesser le travail jeudi pour protester contre les mesures d'accompagnement, notamment salariales, d'une refonte du contrôle aérien français.

Pour mettre en adéquation les effectifs disponibles et le trafic, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé mardi aux compagnies aériennes de renoncer à une majorité de leurs vols jeudi.

Cette proportion montera à 75% à Paris-Orly, deuxième aéroport français, et 65% à Roissy, le premier, et Marseille. Elle sera de 60% à Toulouse et Nice, et 50% pour les autres aéroports.

"Les abattements de vols qui vont être demandés aux compagnies sont extrêmement élevés, c'est rarement vu dans notre histoire", a commenté M. de Romanet.

"C'est vraiment très pénalisant pour les passagers", a déploré le PDG, alors que deux des trois grandes zones académiques sont en vacances de printemps.

Des dizaines voire des centaines de milliers de voyageurs risquent de voir leur vol annulé. Selon le Groupe ADP mercredi, Roissy en a accueilli lundi 203.000 et Orly 111.000, alors que ces deux aéroports concentrent environ la moitié de la fréquentation totale des aéroports français.

Face à l'échec des négociations avec la DGAC jusqu'ici, le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens, a même déposé un deuxième préavis de grève en plein week-end de l'Ascension, les jeudi 9 (férié), vendredi 10 et samedi 11 mai.

"Je fais confiance aux négociateurs et à leur esprit de responsabilité pour que cette grève (...) n'ait pas lieu. On arrive à très fortement abîmer la sérénité des Français et des étrangers avec ces mouvements qui objectivement devraient pouvoir être réglés par la négociation", a jugé Augustin de Romanet.

Pour lui, "les réformes de productivité qui sont demandées (aux contrôleurs) par le gouvernement sont nécessaires, et sont demandées par les compagnies aériennes, notamment les compagnies européennes quand elles survolent la France. Elles ont besoin d'un contrôle aérien aussi efficace que possible".


Des traces du virus H5N1 détectées dans du lait pasteurisé aux Etats-Unis

Des vaches Angus de race pure sont vues devant l'herbe séchée tandis que Will Swenka conduit des tiges de maïs hachées et de l'ensilage pour les nourrir aux fermes Double G Angus à Tiffin, Iowa, le 13 août 2023. (AFP)
Des vaches Angus de race pure sont vues devant l'herbe séchée tandis que Will Swenka conduit des tiges de maïs hachées et de l'ensilage pour les nourrir aux fermes Double G Angus à Tiffin, Iowa, le 13 août 2023. (AFP)
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  • Des particules virales ont été découvertes dans «le lait provenant d'animaux affectés, dans le système de transformation et sur les étagères»
  • Un foyer de grippe aviaire A (H5N1) hautement pathogène s'est propagé dans les troupeaux de vaches laitières du pays

WASHINGTON: Des traces du virus H5N1 ont été détectées dans du lait de vache pasteurisé aux Etats-Unis, ont déclaré mardi les autorités américaines, précisant que les échantillons ne présentaient vraisemblablement aucun risque pour la santé humaine.

Au cours d'une vaste enquête nationale, des particules virales ont été découvertes dans "le lait provenant d'animaux affectés, dans le système de transformation et sur les étagères", a annoncé l'Agence américaine du médicament (FDA) dans un communiqué.

Néanmoins, "si un virus est détecté dans le lait cru, la pasteurisation est généralement censée éliminer les agents pathogènes à un niveau qui ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs", a-t-elle expliqué.

Un foyer de grippe aviaire A (H5N1) hautement pathogène s'est propagé dans les troupeaux de vaches laitières du pays et a infecté début avril une personne, qui présentait des symptômes bénins.

Bien que la souche H5N1 ait tué des millions de volailles au cours de la vague actuelle, les vaches touchées ne sont pas tombées gravement malades.

Les scientifiques de l'agence s'efforcent d'étudier plus avant les échantillons positifs en recourant à des "études de viabilité de l'œuf". Elles consistent à injecter un échantillon dans un œuf de poule embryonné et à vérifier si un virus actif se réplique.

"Des analyses supplémentaires sont en cours sur le lait présent dans les rayons des magasins à travers le pays, ainsi que des travaux visant à évaluer toute différenciation potentielle pour les différents types de produits laitiers (par exemple, le lait entier, la crème)", a ajouté la FDA.

La grippe aviaire a déjà été détectée dans du lait cru, dont la consommation est déconseillée depuis longtemps par les autorités sanitaires.