Mémoire dans l’oubli à l’IMA, un autre regard sur les femmes qui ont vécu la guerre d’Algérie

 Immortalisées par l’artiste franco-algérienne Halida Boughriet, ces créations font référence aux Femmes d’Alger immortalisées par Delacroix et aux odalisques de la peinture et photographie orientalistes. Photo Hakima Bedouani.
Immortalisées par l’artiste franco-algérienne Halida Boughriet, ces créations font référence aux Femmes d’Alger immortalisées par Delacroix et aux odalisques de la peinture et photographie orientalistes. Photo Hakima Bedouani.
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Publié le Mercredi 23 mars 2022

Mémoire dans l’oubli à l’IMA, un autre regard sur les femmes qui ont vécu la guerre d’Algérie

  • Mémoire dans l’oubli, de Halida Boughriet, est une série de photographies de femmes algériennes qui ont vécu ou participé la guerre d’Algérie
  • «Ces photographies sont une réponse à l’image donnée des femmes algériennes, qui étaient sous-représentées dans la société patriarcale algérienne, mais aussi à travers toute l’Europe», explique l’artiste

PARIS : Six photographies de la sélection Mémoire dans l’oubli (2010-2011), qui représentent des veuves ayant subi les violences de la guerre d’Algérie, sont exposées à l’Institut du monde arabe (IMA), dans le cadre de l’exposition Algérie, mon amour. Immortalisées par l’artiste franco-algérienne Halida Boughriet, ces créations font référence aux Femmes d’Alger immortalisées par Delacroix et aux odalisques de la peinture et photographie orientalistes.

«Ces photos font partie d’une série de portraits de veuves ayant subi les violences de la guerre en Algérie, elles représentent la mémoire collective. Ce sont les derniers témoins», explique l’artiste engagée, qui précise que «ces dernières sont rarement relatées notamment dans l’histoire officielle». «Ces photographies de femmes âgées, montrées dans le confinement d’un intérieur domestique, contribuent à les réintégrer comme une part importante de l’Histoire, une sélection qui fera partie des archives de la mémoire collective du pays», affirme Halida Boughriet.

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«Ces photos font partie d’une série de portraits de veuves ayant subi les violences de la guerre en Algérie, elles représentent la mémoire collective. Ce sont les derniers témoins». Photo Hakima Bedouani.

La photographe est née en 1980 à Lens. Diplômée de l’École des Beaux-arts de Paris, elle a ensuite consolidé ses acquis académiques par une expérience new-yorkaise à la School of Visuals Arts, dans la section cinéma. Halida Boughriet est une artiste qui déconstruit et détourne la violence sociale et l’assignation visuelle, dans une action performative et de (re)définition avec et contre l’image; une démarche dont le pendant féminin de la série Mémoire dans l’oubli est l’une des plus sensibles illustrations.

Par la photographie, sa recherche sur le corps est produite sous forme de portraits (Orphelinat de Sarajevo, 2007), ou encore de séries comme Dream City (2008), dédiée aux espaces de jeux aménagés pour les enfants dans les différentes villes du monde. «J’utilise mon corps comme outil à travers la performance, ensuite j’en fais des photos, des vidéos, voire des installations», révèle l’artiste à Arab News en français.

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«Ces photographies de femmes âgées, montrées dans le confinement d’un intérieur domestique, contribuent à les réintégrer comme une part importante de l’Histoire, une sélection qui fera partie des archives de la mémoire collective du pays». Photo Hakima Bedouani.

«Dans cette série que je présente à l’IMA, ce sont des photographies de femmes algériennes qui ont vécu ou participé la guerre d’Algérie, voire qui ont été lésées, soit par la perte d’enfants, de maris ou d’humiliations», raconte l’artiste. «Je suis née en France, mais mes parents m’ont transmis cette mémoire de la guerre d’Algérie qui n’a été pas la même que dans mon éducation scolaire. Sur le terrain français, ce n’est pas du tout ce qui est représenté.»

La photographe ajoute: «Pendant mes études, j’ai découvert l’art orientaliste, qui est partie intégrante de mon parcours initiatique et j’étais révoltée de ce discours en France, de cette vision imaginaire qu’on peut interpréter par cette sensualité, cette prostitution de la femme telle qu’elle est représentée», dit-elle. «Lorsque je parle de la femme algérienne, j’associe aussi la femme maghrébine ou africaine. De là est née l’idée de photographier ces femmes qui m’ont invité chez elles, dans leurs salons, leurs chambres, dans ces lieux intimistes. Elles m’ont raconté leurs histoires», confie-t-elle.

 «Elles se sont assises ou allongées de la même façon, avec cette source de lumière méditerranéenne de l’Algérie. Ces photographies ont été prises sans artifices, avec lenteur. Cela a donné ces corps structuraux de ces femmes avec toutes leurs histoires et leur passé anti-orientaliste que je voulais partager», poursuit-elle. «Cette série est une réponse à l’image donnée de ces femmes, qui étaient sous-représentées dans la société patriarcale algérienne, mais aussi à travers toute l’Europe. Ces photos sont là pour leur rendre hommage. Elles sont intelligentes, car elles ont construit des choses et voulaient être témoins de l’histoire de l’Algérie colonisée», conclut-elle.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.