«Nous sommes opposés à toute violence contre un pays souverain», affirme le ministre mexicain des AE

Marcelo Ebrard, ministre mexicain des Affaires étrangères (Photo, AN).
Marcelo Ebrard, ministre mexicain des Affaires étrangères (Photo, AN).
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Publié le Vendredi 25 mars 2022

«Nous sommes opposés à toute violence contre un pays souverain», affirme le ministre mexicain des AE

  • Dans le contexte de l'invasion russe, Ebrard a mis en doute l'efficacité des sanctions économiques comme panacée
  • «La solution politique est la seule valable, car l'autre solution, la violence, ne fera que générer d'énormes souffrances pour le peuple», affirme-t-il

RIYAD: Le Mexique s'oppose à toute forme de violence contre un pays souverain, que ce soit l'invasion de l'Ukraine ou les attaques de missiles visant l'Arabie saoudite, a déclaré le chef de la diplomatie mexicaine.

Marcelo Ebrard, ministre mexicain des Affaires étrangères, a fait valoir avec force ce point lors d'une interview exclusive avec Arab News à Riyad après son arrivée mercredi, lors de la première étape d'une tournée dans quatre pays qui le conduira également au Qatar, aux EAU et en Inde.

Cette visite a lieu alors que l'Arabie saoudite et le Mexique se préparent à marquer le 70e anniversaire de l'établissement de leurs relations diplomatiques. Les deux pays sont d'importants producteurs d'énergie, sachant que leurs relations sont loin de se limiter aux hydrocarbures. Tous deux diversifient leur économie, investissent dans l'économie du savoir et élaborent des programmes d'action pour le climat.

Au début de l'interview, Ebrard a précisé la position du Mexique concernant le conflit russo-ukrainien. «Nous condamnons cette invasion, car il s'agit de l’invasion d’un pays contre un autre pays», a-t-il déclaré.

«Le Mexique a subi, comme vous le savez probablement, quatre invasions au cours de son histoire. Ainsi, nous comprenons clairement de quoi nous parlons lorsqu'un pays en envahit un autre. Nous condamnons ce moyen de résoudre les différends politiques.»

Cependant, dans le contexte de l'invasion russe, Ebrard a mis en doute l'efficacité des sanctions économiques comme panacée.

«Nous avons une position très ferme contre les sanctions, car généralement cela ne fonctionne pas, comme dans le cas de Cuba», a-t-il précisé, faisant référence à l'embargo commercial américain, considéré comme le régime de sanctions le plus long de l'histoire moderne.

«Ils maintiennent un blocus depuis soixante ans maintenant. Cela ne fonctionne pas. Seul le peuple en souffre. En ce qui concerne la politique étrangère mexicaine, nous sommes contre les sanctions. Pas seulement dans le cas de Cuba, mais partout ailleurs.»

Commentant les échanges de cette semaine entre le prince Faisal ben Farhane, ministre saoudien des Affaires étrangères, et son homologue russe, Sergueï Lavrov, sur la situation en Ukraine, ainsi que les efforts diplomatiques pour mettre fin à la crise, Ebrard a déclaré que toute médiation valait la peine d'être tentée.

Après des appels avec les dirigeants ukrainien et russe le 3 mars, le prince héritier Mohammed ben Salmane avait déclaré que l'Arabie saoudite était prête à déployer tous les efforts de médiation entre les parties belligérantes.

«Si l'Arabie saoudite peut parvenir à une sorte d'accord, nous serons très heureux», a affirmé Ebrard. «La solution politique est la seule valable, car l'autre solution, la violence, ne fera que générer d'énormes souffrances pour le peuple.»

À une époque de pénuries énergétiques mondiales et de tensions géopolitiques croissantes, les installations pétrolières saoudiennes ainsi que les agglomérations sont la cible de la milice houthie du Yémen. Comment le Mexique voit-il la situation?

«Nous sommes contre tout usage de la violence, comme je l'ai mentionné. C'est la même chose avec ce genre d'attaques contre l'Arabie saoudite», a-t-il indiqué.

«Par conséquent, nous devons soutenir l'Arabie saoudite et ses arguments en faveur du respect de son intégrité et de la sécurité de son peuple. Nous condamnons ces violences contre ce pays.»

Quant aux attaques terroristes des Houthis contre des zones civiles, il a réitéré leur condamnation par le gouvernement mexicain. «Nous l'avons fait dans le passé et nous le faisons maintenant. Nous sommes contre ce genre d'attaques et ce genre de violence, et contre toute forme de violence politique.»

Noor Nugali, directrice-adjointe de rédaction en compagnie du ministre mexicain des Affaires étrangères (Photo, AN).

«Dans notre Constitution, nous soutenons la résolution pacifique des conflits. Nous soutenons l’ONU et nous nous opposons à la violence. Notre histoire nous a appris que la violence est une mauvaise idée», développe Eluard.
«Nous avons subi quatre invasions de la France, des États-Unis et de l’Espagne auparavant. Nous avons donc appris que c’est la pire chose à faire.»
En ce qui concerne les relations bilatérales entre l’Arabie saoudite et le Mexique, Ebrard a fait preuve d'optimisme. «Les relations bilatérales atteindront un niveau plus élevé. Nous ne sommes pas des superpuissances, mais nous faisons partie du G20, qui regroupe les plus grandes économies du monde», souligne-t-il.
«Nous pouvons donc vraiment travailler ensemble afin d’améliorer le monde et de renforcer nos relations dans l’intérêt de nos peuples. Nous n’avons pas eu de différends en soixante-dix ans, ce qui est assez unique. Nos relations sont plutôt très bonnes à l’heure actuelle.»
Selon Ebrard, l’approfondissement et le renforcement des relations économiques entre l’Arabie saoudite et le Mexique, ancrées dans le commerce et les investissements, se traduiront par des avantages concrets.
«L’essor du tourisme et du développement au Mexique et en Arabie saoudite profite aux deux parties. L’augmentation des investissements signifie de nouveaux emplois, de nouvelles opportunités pour les citoyens», explique-t-il.
Selon Ebrard, le Royaume et le Mexique ont des priorités politiques similaires, notamment dans le domaine de la connaissance. «Nous avons des points communs; nous voulons tous deux renforcer le tourisme et accélérer le développement.»
«Nous avons donc des priorités similaires, nous travaillons sur les mêmes questions. Alors, pourquoi ne pas unir nos forces, afin d’en faire profiter d’autres personnes, par exemple, pour que de nouveaux vaccins ou médicaments, des solutions ou des idées pharmaceutiques deviennent réalité à court terme? Pourquoi pas? Nous allons essayer de le faire.»
Interrogé sur son opinion concernant la Vision 2030, la stratégie de réforme de l’Arabie saoudite, Ebrard estime qu’il s’agit d’une idée «très intéressante et très avancée».
«Les réformes sont très intéressantes, et vous progressez très rapidement», dit-il. «C’est l’impression que nous avons au Mexique. Ces réformes, cette nouvelle vision, sont une inspiration pour tous les pays. Je reconnais que c’est une initiative très importante.»
Ebrard avoue notamment avoir été impressionné par sa visite au Centre scientifique et technologique du roi Abdallah à Riyad. «Ils disposent de soixante installations. C’est extraordinaire. Je pense qu’ils ont aussi plus de 2 000 chercheurs», se souvient-il. «Ils nous ont donc montré plusieurs projets très intéressants. Nous allons donner suite à cette conversation pour déployer des efforts conjoints.»
Il s’est par ailleurs dit satisfait d’une réunion avec le Fonds de développement du tourisme d’Arabie saoudite. «Ils ont effectué une présentation aux représentants du secteur privé mexicain, qui constituent la partie affaires de ma délégation, sur les nouveaux développements à venir en Arabie saoudite dans les prochaines années», indique-t-il.
«Ensuite, je me suis entretenu avec le ministre des Affaires étrangères saoudien (le prince Faisal ben Farhane), qui est un homme très intelligent et un bon ami.»
Lors de la visite du prince Faisal au Mexique en novembre dernier, les deux hommes avaient constaté «les excellentes synergies entre le Mexique et l’Arabie saoudite au sein du G20 et de l’ONU pour promouvoir des initiatives qui bénéficient plus largement aux pays en développement».
«Nous avons des idées similaires sur la reforestation, au Mexique et en Arabie saoudite. Nous promouvons des idées sur la manière de récupérer, au Mexique, la forêt tropicale, et sur la manière d’étendre la ceinture verte.»
«Cela constitue une expression concrète des similitudes de nos idées sur l’action climatique. Il existe également des similitudes dans nos positions sur les organisations multilatérales, la recherche d’un règlement pacifique des différends dans le monde et d’autres questions pour lesquelles nous promouvons des solutions.»
«Nous nous retrouvons non seulement sur la question de l’action climatique, mais aussi sur la transition entre l’énergie du présent et l’énergie du futur. Cela se compare au pilotage d'un avion dont on va changer le moteur et, en même temps, continuer à voler. Peu de pays comprennent cela. En tant que Saoudiens et Mexicains, nous comprenons ce défi.»
Le ministre mexicain des Affaires étrangères a identifié le tourisme et l’infrastructure comme étant des domaines majeurs dans lesquels les deux gouvernements peuvent collaborer. «Nous avons intégré des représentants du secteur privé au sein de la délégation mexicaine. Nous allons recevoir des représentants du secteur privé d’Arabie saoudite le mois prochain», mentionne-t-il.
Il a également énuméré certains secteurs qu’il considère comme les plus attractifs pour les investissements, notamment par le fonds souverain saoudien, le Fonds public d’investissement (PIF).
«L’agriculture, la pêche, l’industrie automobile, et la nouvelle économie, y compris le commerce électronique. Il existe plusieurs domaines où nos priorités convergent. Alors pourquoi ne pas essayer d’accroître les investissements et les échanges entre nous?»
Ebrard a reconnu que la distance constituait un défi pour la croissance du commerce et des investissements, tout comme l’absence de liaison aérienne directe entre l’Arabie saoudite et le Mexique. «Il faudrait pouvoir prendre un vol d’ici et arriver à Mexico», lance-t-il.
«Cela sera un objectif pour les six prochains mois environ. Ce sera très important.»
«Nous allons assurer le suivi de cette conversation (que nous avons eue avec nos homologues saoudiens) afin d’obtenir des résultats et des réponses à court terme. Une conversation qui influence les idées et la culture est le premier pas pour changer le monde», assure le ministre mexicain, pour conclure.


Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan: craintes de la poursuite des exactions à El-Facher

Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
Des enfants et des familles déplacés d'El-Fasher dans un camp où ils se sont réfugiés pour échapper aux combats entre les forces gouvernementales et le RSF, à Tawila, dans la région du Darfour. (UNICEF via AP)
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  • Des massacres se poursuivent à El-Facher, dernière grande ville du Darfour tombée aux mains des Forces de soutien rapides (FSR) après 18 mois de siège
  • La situation est décrite comme « apocalyptique » par les diplomaties allemande et britannique, tandis que l’ONU réclame des enquêtes rapides sur les atrocités et que plus de 65 000 civils ont fui la ville, désormais en ruines

Port-Soudan: De nouvelles images satellites et l'ONG Médecins sans frontières (MSF) suggèrent samedi la poursuite des massacres dans la ville soudanaise d'El-Facher, près d'une semaine après sa prise par les paramilitaires.

Alors que les informations sur des violences contre les civils se multiplient, les chefs de la diplomatie allemande et britannique ont alerté sur une situation "absolument apocalyptique" et "véritablement terrifiante" sur le terrain.

Après 18 mois de siège, les Forces de soutien rapides (FSR, paramilitaires) de Mohamed Daglo ont pris dimanche El-Facher, dernière grande ville du Darfour (ouest) qui échappait encore à leur contrôle dans leur guerre contre l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane.

Selon le Laboratoire de recherche humanitaire de l'université de Yale, qui analyse des vidéos et des images satellites, les dernières images datant de vendredi ne "montrent aucun mouvement à grande échelle" à El-Facher, ce qui suggère que la majorité de sa population est "morte, capturée ou cachée".

Le laboratoire a identifié au moins 31 groupes d'objets correspondant à des corps humains entre lundi et vendredi, dans différents quartiers, sur des sites universitaires et des sites militaires. "Les indices montrant que les massacres se poursuivent sont clairement visibles", conclut-il.

- "Tuées, retenues, pourchassées" -

MSF a lui aussi dit craindre samedi qu'un "grand nombre de personnes" y soient toujours "en grave danger de mort" et que les civils soient empêchés par les FSR et leurs alliés "d'atteindre des zones plus sûres" comme Tawila.

Des milliers de personnes ont déjà fui El-Facher pour cette ville située à environ 70 km à l'ouest, et où les équipes de MSF se sont préparées à faire face à un afflux massif de déplacés et de blessés.

Des survivants ont raconté à l'ONG que les personnes ont été séparées selon leur sexe, âge ou identité ethnique présumée, et que beaucoup sont toujours détenues contre rançon. Un survivant a rapporté des "scènes horribles" où des combattants écrasaient des prisonniers avec leurs véhicules.

"Le nombre de personnes arrivées à Tawila est très faible (...) Où sont toutes les personnes manquantes, qui ont déjà survécu à des mois de famine et de violence à El-Facher?" s'interroge Michel-Olivier Lacharité, responsable des opérations d'urgence chez MSF. "D'après ce que nous disent les patients, la réponse la plus probable, bien qu'effrayante, est qu'elles sont tuées, retenues et pourchassées lorsqu'elles tentent de fuir", relate-t-il.

Au total, plus de 65.000 civils ont fui El-Facher, où des dizaines de milliers de personnes sont encore piégées, selon l'ONU. Avant l'assaut final des paramilitaires, la ville comptait environ 260.000 habitants.

- "Apocalyptique" -

Depuis dimanche, plusieurs vidéos sur les réseaux sociaux montrent des hommes en uniforme des FSR procédant à des exécutions sommaires à El-Facher, les paramilitaires affirmant que plusieurs de ces enregistrements ont été "fabriqués" par des sites liés à l'armée.

Les paramilitaires ont affirmé jeudi avoir arrêté plusieurs de leurs combattants soupçonnés d'exactions lors de la prise d'El-Facher, l'ONU réclamant vendredi des enquêtes "rapides et transparentes" après des "témoignages effroyables" d'atrocités dans cette localité.

S'exprimant en marge d'une conférence à Bahreïn, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a décrit samedi la situation à El-Facher comme "absolument apocalyptique", évoquant comme l'ONU la "pire crise humanitaire du monde". "Les FSR se sont publiquement engagés à protéger les civils et devront rendre compte de leurs actions", a-t-il ajouté.

"Les informations qui nous parviennent du Darfour ces derniers jours sont véritablement terrifiantes", a déclaré son homologue britannique Yvette Cooper, évoquant les "atrocités commises, exécutions de masse, famine et le viol comme arme de guerre".

Le Soudan est déchiré depuis avril 2023 par une guerre opposant l'armée, qui contrôle l'est et le nord du pays, et les FSR, désormais maîtres de l'ensemble du Darfour, une région vaste comme la France métropolitaine.

Les pourparlers en vue d'une trêve, menés depuis plusieurs mois par un groupe réunissant les Etats-Unis, l'Egypte, les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite, sont dans l'impasse, selon un responsable proche des négociations.

Les FSR ont reçu armes et drones des Emirats arabes unis, selon des rapports de l'ONU, tandis que l'armée bénéficie de l'appui de l'Egypte, de l'Arabie saoudite, de l'Iran et de la Turquie, selon des observateurs. Tous nient toute implication.


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.