Nommée par Trump à la Cour suprême, la juge Barrett à l'épreuve du Sénat

La magistrate de 48 ans, Amy Coney Barrett, a été choisie le 26 septembre par le président républicain pour succéder à l'icône féministe et progressiste Ruth Bader Ginsburg (Photo, AFP)
La magistrate de 48 ans, Amy Coney Barrett, a été choisie le 26 septembre par le président républicain pour succéder à l'icône féministe et progressiste Ruth Bader Ginsburg (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 12 octobre 2020

Nommée par Trump à la Cour suprême, la juge Barrett à l'épreuve du Sénat

  • « J'espère qu'elle aura une audition honnête et qu'on ne verra pas de nouvelles attaques contre sa foi chrétienne »
  • Johnson s'est toutefois dit prêt à venir en « tenue d'astronaute » si nécessaire

WASHINGTON : Le Sénat des Etats-Unis entame lundi l'audition de la juge Amy Coney Barrett, nommée par Donald Trump à la Cour suprême malgré l'opposition des démocrates qui ont toutefois peu de leviers pour empêcher sa confirmation avant l'élection du 3 novembre.

La magistrate de 48 ans a été choisie le 26 septembre par le président républicain pour succéder à l'icône féministe et progressiste Ruth Bader Ginsburg, décédée huit jours plus tôt des suites d'un cancer.

Conformément à la Constitution, elle doit désormais obtenir l'aval du Sénat pour entrer dans le temple du droit américain, où siègent déjà cinq juges conservateurs sur neuf.

Les démocrates et leur candidat Joe Biden réclament d'attendre le verdict des urnes pour pourvoir ce poste à vie, extrêmement influent, mais Donald Trump veut avancer au plus vite pour satisfaire les électeurs de la droite religieuse.

La juge Barrett est en effet très bien vue dans les milieux chrétiens traditionalistes dont elle partage les valeurs, à commencer par une opposition affichée à l'avortement et un attachement au couple comme l'union « d'un homme et d'une femme », selon un courrier adressé en 2015 au Pape.

Catholique pratiquante, mère de sept enfants, dont deux adoptés et un petit dernier atteint de la trisomie 21, elle a un jour déclaré avoir pour « cause » de « servir le Royaume de Dieu ».

Son appartenance à un petit groupe de catholiques, People of Praise, aux rites sortant des canons officiels, a fait l'objet d'une attention particulière ces derniers jours.

« Des gens de foi »

Mais la magistrate, réputée pour ses argumentaires juridiques ciselés, assure distinguer ses convictions personnelles de son travail de juge.

Devant le Sénat, elle devrait souligner qu'elle s'efforce toujours de faire son « maximum pour arriver au résultat requis par la loi, quelles que soient mes préférences personnelles ». 

« Les tribunaux ne sont pas faits pour résoudre chaque problème ou corriger chaque tort dans notre vie publique. Les décisions de politique publique (...) doivent être prises par les branches politiques qui sont élues et rendent des comptes au peuple », devait-elle déclarer dans sa présentation, publiée par plusieurs médias.

Ses partisans estiment qu'elle est victime d'une hostilité primaire envers la religion. 

« Les attaques permanentes des sénateurs démocrates et des médias contre la foi de la juge Barrett sont une honte », a notamment affirmé le leader de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell.

« J'espère qu'elle aura une audition honnête et qu'on ne verra pas de nouvelles attaques contre sa foi chrétienne », a ajouté le vice-président Mike Pence, lors de son débat avec la colistière de Joe Biden, Kamala Harris.

Dans un pays où seul un quart de la population se déclare athée ou sans religion, cette dernière a pris soin d'éviter l'écueil. 

« Joe Biden et moi sommes des gens de foi et c'est insultant de suggérer que nous pourrions écarter quelqu'un à cause de sa foi », a rétorqué la sénatrice qui siège à la commission judiciaire chargée d'interroger Mme Barrett.

Sans attaquer la juge, Kamala Harris a répété qu'il était impossible de la confirmer, alors que « quatre millions d'Américains ont déjà voté » par anticipation.

Sans s'étendre sur le droit à l'avortement qui divise les Américains, elle a insisté sur le fait qu'une Cour suprême remaniée risquait d'abord d'annuler la loi emblématique du président Barack Obama, dite ACA ou Obamacare, qui a étendu l'assurance santé de millions de personnes.

« Tenue d'astronaute »

Malgré leur opposition à la confirmation de la juge « ACB », les démocrates ont de fait peu de moyens de bloquer le processus.

Mitch McConnell contrôle le calendrier et la procédure au Sénat. Les républicains disposent en outre d'une majorité de 53 sièges sur 100 à la chambre haute du Congrès.

Même si deux de leurs élues -- Lisa Murkowski et Susan Collins -- ont dit qu'elles ne voteraient pas pour la juge Barrett avant le 3 novembre, les républicains ont a priori assez de voix pour donner le feu vert à la magistrate rapidement.

Seul le Covid-19 pourrait menacer leur calendrier: trois sénateurs républicains, Mike Lee, Thom Tillis et Ron Johnson ont en effet été testés positifs au coronavirus et se sont mis à l'isolement il y a une dizaine de jours.

Les deux premiers, qui siègent à la commission judiciaire, pourront participer par visioconférence à l'interrogatoire de la juge Barrett. Mais il faudra que les trois hommes soient présents physiquement pour le vote en séance plénière, ce qui pourrait poser un problème de sécurité sanitaire.

Preuve de leur détermination à arracher cette victoire avant le scrutin, Ron Johnson s'est toutefois dit prêt à venir en « tenue d'astronaute » si nécessaire.


Attentat de Sydney: le Premier ministre australien rend visite au «héros» de la plage de Bondi

Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies. (AFP)
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  • Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants
  • Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump

SYDNEY: Le Premier ministre australien Anthony Albanese a rendu visite mardi à l'hôpital au "héros" de la plage de Bondi, Ahmed al Ahmed, qui a interrompu la fusillade la plus meurtrière que le pays ait connu depuis des décennies.

Dimanche soir, alors qu'une foule était rassemblée sur cette plage de Sydney pour la fête juive de Hanouka, un père et son fils ont ouvert le feu pendant une dizaine de minutes, tuant 15 personnes et en blessant 42 autres.

Des images montrent Ahmed al Ahmed, un vendeur de fruits, se glisser entre des voitures garées pendant la fusillade, avant d'arracher son fusil à l'un des assaillants. Il a rapidement été salué en "héros" par les dirigeants australiens et étrangers, d'Anthony Albanese à Donald Trump.

"Il allait s'acheter un café et s’est retrouvé face à des gens qui se faisaient tirer dessus", raconte M. Albanese après une visite au chevet de M. Ahmed.

"Il a décidé d'agir, et son courage est une source d’inspiration pour tous les Australiens."

L'homme a été touché plusieurs fois à l'épaule après s'être battu avec l'un des assaillants. M. Albanese rapporte qu'il devra "subir une nouvelle intervention chirurgicale" mercredi.

"Au moment où nous avons été témoins d'actes maléfiques, il brille comme un exemple de la force de l'humanité", a salué le Premier ministre. "Nous sommes un pays courageux. Ahmed al Ahmed incarne ce que notre pays a de meilleur."

Alité, des tubes dans le nez, M. Ahmed a brièvement remercié en arabe les personnes le soutenant, dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux mardi matin.

"J'apprécie les efforts de chacun (...). Puisse Allah vous récompenser et vous accorder le bien être", a-t-il déclaré, selon une traduction (en anglais) fournie par la chaîne publique turque TRT World.

Ce père de deux enfants, originaire de Syrie, vit en Australie depuis plus de 10 ans, selon les médias locaux.

Sa mère a déclaré lundi au média australien ABC qu'elle n'avait cessé de "culpabiliser et de pleurer" lorsqu'elle a reçu l'appel lui annonçant que son fils avait été blessé par balle dans "un accident". "Nous prions pour que Dieu le sauve", dit-elle.

Une collecte de fonds en ligne a récolté plus de 1,9 million de dollars australiens (1,1 million d'euros) de dons pour couvrir les frais médicaux de M. Ahmed.


La CPI rejette un appel d'Israël contestant sa compétence

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant. (AFP)
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  • Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas
  • Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a rejeté lundi une demande en appel d'Israël qui contestait sa compétence pour enquêter sur des crimes présumés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre contre le Hamas.

La CPI, qui siège à La Haye, a émis en novembre 2024 des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ancien ministre de la Défense Yoav Gallant.

Ils sont soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité à Gaza. Famine, meurtre et persécution font partie des chefs d'accusation.

Dans un document de 44 pages publié lundi, les juges ont maintenu leur décision d'enquêter sur des faits survenus dans le territoire palestinien après l'attaque meurtrière du 7 octobre 2023, perpétrée contre Israël par le groupe militant palestinien Hamas.

Le porte-parole de la diplomatie israélienne Oren Marmorstein a indiqué, dans un message sur X, rejeter la décision, accusant la CPI de "politisation" et de "mépris flagrant des droits souverains des Etats non parties".

La Cour examine actuellement une autre contestation israélienne de sa compétence, en plus d'une demande de récusation du procureur Karim Khan.

Elle a dit non en juillet à une demande d'Israël de rejet des mandats d'arrêts, ainsi qu'à l'appel de cette décision en octobre.

Créée en 2002, la CPI poursuit des individus accusés des pires atrocités tels que les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Israël n'adhère pas au traité de Rome ayant institué la CPI, ce qui ne les empêche pas d'introduire des contestations juridiques auprès de la Cour.

La Cour avait déjà statué en 2021 que sa compétence territoriale s'étendait à Gaza.

Les accusations de génocide commis par Israël envers les Palestiniens dans la bande de Gaza se sont multipliées depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, après l'attaque du Hamas contre Israël ayant coûté la vie à 1.221 personnes côté israélien, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.

Les représailles israéliennes à Gaza ont depuis fait plus de 70.000 morts, selon les chiffres du ministère de la Santé du territoire palestinien contrôlé par le Hamas, que l'ONU considère comme fiables.

Sous fortes pressions américaines, une trêve fragile est en vigueur depuis le 10 octobre.

 


Un pilote de ligne dit avoir évité une collision avec un avion militaire américain au large du Venezuela

Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
Cette capture d'écran tirée d'une vidéo publiée par la procureure générale américaine Pam Bondi sur son compte X le 10 décembre 2025 montre ce que Mme Bondi décrit comme l'exécution d'un « mandat de saisie d'un pétrolier utilisé pour transporter du pétrole sanctionné provenant du Venezuela et d'Iran » au large des côtes vénézuéliennes le 10 décembre. Photo d'illustration. (AFP)
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  • Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne
  • Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants

NEW YORK: La compagnie américaine JetBlue a annoncé lundi avoir fait état aux autorités d'un incident en vol, l'un de ses pilotes ayant affirmé avoir dû modifier sa trajectoire pour éviter une collision avec un avion ravitailleur de l'armée américaine, au large du Venezuela.

Ce signalement intervient sur fond de tensions entre les Etats-Unis et le Venezuela, l'armée américaine ayant mobilisé d'importantes forces aux alentours de la République bolivarienne.

Le gouvernement américain reproche notamment au président vénézuélien, Nicolas Maduro, réélu en 2024 à l'issue d'un scrutin aux résultats contestés par la communauté internationale, de contrôler un vaste trafic de stupéfiants.

Le dirigeant a toujours réfuté ces allégations, affirmant que Washington s'en servait comme d'un prétexte pour le renverser et mettre la main sur les immenses réserves de pétrole du pays.

Vendredi, l'un des pilotes d'un vol JetBlue assurant la liaison entre l'île caribéenne de Curaçao et New York, a signalé, par radio au contrôle aérien, avoir dû interrompre son ascension après détection d'un avion ravitailleur de l'US Air Force.

Toujours selon le pilote, dont la conversation avec les contrôleurs a été enregistrée et est disponible sur le site LiveATC.net, l'appareil militaire n'avait pas activé son transpondeur, l'émetteur-récepteur qui permet au trafic aérien de le repérer.

"On a failli avoir une collision", explique le pilote. "C'est scandaleux."

"Scandaleux", lui répond le contrôleur aérien. "Vous avez tout à fait raison."

Sollicité par l'AFP, JetBlue a salué l'initiative de l'équipage ayant "rapporté promptement cet incident" à sa hiérarchie, qui en a fait état "aux autorités fédérales". La compagnie américaine "contribuera à toute enquête" sur les circonstances de ce chassé-croisé.

Le commandement militaire américain dédié à cette région, l'US Southern Command, a expliqué à l'AFP "étudier" le dossier, tout en rappelant que "la sécurité (demeurait sa) priorité absolue".

Fin novembre, l'Agence de régulation de l'aviation civile, la FAA, avait demandé aux vols opérant dans la région où se trouve le Venezuela de "faire preuve de prudence".

Elle avait justifié cet avis par "une détérioration des conditions de sécurité et du renforcement de l'activité militaire au Venezuela et dans ses environs".

La FAA avait évoqué des "menaces qui pourraient présenter un risque pour les appareils (commerciaux) à toutes altitudes, que ce soit en vol, à l'atterrissage et au décollage".