Ukraine : Biden traite Poutine de «boucher» et le met en garde

Joe Biden a également émis des doutes sur les intentions de la Russie en Ukraine. (Photo, AFP)
Joe Biden a également émis des doutes sur les intentions de la Russie en Ukraine. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Lundi 28 mars 2022

Ukraine : Biden traite Poutine de «boucher» et le met en garde

  • L'hôte de la Maison Blanche a enfoncé le clou à l'occasion d'un discours devant un millier de personnes au château royal de Varsovie
  • M. Biden a également émis des doutes sur les intentions de la Russie en Ukraine

VARSOVIE : Le président américain Joe Biden a violemment attaqué son homologue russe Vladimir Poutine, le qualifiant de "boucher" et jugeant qu'il ne pouvait "pas rester au pouvoir" après son invasion de l'Ukraine, une déclaration immédiatement tempérée par la Maison Blanche.

Venu afficher son soutien à la Pologne, pays du flanc oriental de l'Alliance atlantique et frontalier de l'Ukraine, M. Biden a qualifié samedi la guerre dans ce pays d'"échec stratégique pour la Russie", et a mis en garde les autorités de Moscou en leur enjoignant de ne "même pas [penser] à avancer d'un centimètre en territoire de l'Otan".

Avant sa charge contre le maître du Kremlin en début de soirée, le président américain avait traité M. Poutine de "boucher" pour les crimes commis selon lui par l'armée russe en Ukraine.

Appelant M. Biden à rester "réfléchi" dans ses propos, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a réagi à cette première attaque en jugeant qu"à chaque fois, les insultes personnelles de ce genre réduisent le champ des possibles pour nos relations bilatérales avec le gouvernement américain actuel".

L'hôte de la Maison Blanche a enfoncé le clou à l'occasion d'un discours devant un millier de personnes au château royal de Varsovie, en interpellant directement le "peuple russe".

«Ce que le Président voulait dire»

Assurant ne pas le considérer comme un "ennemi", mais jugeant que la guerre en Ukraine, avec ses atrocités, n'était pas "digne" de lui, M. Biden a ajouté : "Cet homme ne peut pas rester au pouvoir".

"Ce que le Président voulait dire, c'est que Poutine ne peut pas être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région", a dû nuancer la Maison Blanche : "Il ne parlait pas du pouvoir de Poutine en Russie, ni d'un changement de régime".

M. Biden a également émis des doutes sur les intentions de la Russie en Ukraine.

Un peu plus d'un mois après le déclenchement de la guerre, le commandement russe a créé la surprise en annonçant vendredi "concentrer le gros des efforts sur l'objectif principal: la libération" du bassin minier du Donbass, tranchant avec la volonté affichée par Moscou jusque là de "démilitariser et dénazifier l'Ukraine" dans son ensemble et non pas seulement dans cette région orientale où se trouvent deux "républiques" séparatistes pro-russes.

Mais "je ne suis pas sûr" que les intentions des Russes aient changé, a jugé M. Biden dans la capitale polonaise.

Peu après, les autorités ukrainiennes ont annoncé une série de frappes russes sur des dépôts de carburant, qui ont fait cinq blessés à Lviv, grande ville de l'ouest de l'Ukraine relativement épargnée par les combats pour l'instant. 

A Varsovie, M. Biden a rencontré le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba et le ministre de la Défense Oleksii Reznikov, lors d'une réunion à laquelle ont également pris part leurs homologues américains Antony Blinken et Lloyd Austin.

"Les Etats-Unis nous ont assuré qu'ils n'avaient pas d'objection au transfert des avions", a déclaré Dmytro Kouleba, après sa rencontre avec Joe Biden.

Le 8 mars, prenant visiblement de court les Etats-Unis, la Pologne avait annoncé être "prête à déplacer sans délai et gratuitement tous ses avions Mig-29 sur la base de Ramstein (en Allemagne) et à les mettre à la disposition du gouvernement des Etats-Unis", pour qu'ils soient ensuite remis à l'Ukraine.

De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé dans sa dernière vidéo samedi soir à la fourniture de plus d'armes.

"Nous avons besoin de plus d'armement. Nous devons non seulement protéger l'Ukraine mais aussi les autres pays d'Europe de l'Est, sous la menace d'une invasion russe. Nous l'avons dit clairement lors de nos entretiens avec nos homologues américains en Pologne", a-t-il dit.

"Que fait l'Otan? Est-elle dirigée par la Russie? Qu'attendent-ils?", a-t-il critiqué.

 

La ville où vit le personnel de Tchernobyl occupée par les Russes, selon Kiev

 KIEV : L'armée russe a pris le contrôle de la ville de Slavoutitch, réside le personnel de la centrale de Tchernobyl, arrêtant brièvement le maire et suscitant des manifestations pro-ukrainiennes, ont indiqué samedi les autorités ukrainiennes.   

"J'ai été libéré, tout va bien, dans la mesure c'est possible sous l'occupation", a déclaré au téléphone Iouri Fomitchev, maire de Slavoutitch, dont l'arrestation par les Russes avait été annoncée dans la matinée par l'administration régionale de Kiev

Après avoir été relâché, il a pris la parole lors d'une manifestation antirusse, qui a réuni selon lui quelque 5.000 personnes, et assuré que les troupes russes allaient bientôt quitter la ville. Il a ensuite précisé qu'elles se retireraient dimanche.

"Les occupants russes ont envahi Slavoutitch et occupé l'hôpital municipal", avait écrit dans la matinée sur Telegram l'administration militaire de la région de Kiev, qui englobe Slavoutitch, ville de 25 000 habitants à 160 km au nord de la capitale, construite après l'accident de Tchernobyl en 1986. 

Les manifestants ont déployé un énorme drapeau bleu et jaune ukrainien et se sont dirigés vers l'hôpital, selon les autorités régionales, qui ont publié des photos de dizaines de personnes rassemblées autour du drapeau ukrainien et scandant "Gloire à l'Ukraine". 

Selon elles, les forces russes ont tiré en l'air et lancé des grenades assourdissantes dans la foule. 

La manifestation s'est cependant achevée dans le calme, a indiqué le maire.

Dans la soirée, ce dernier a indiqué dans une vidéo publiée sur Facebook qu'au moins trois personnes étaient décédées, sans préciser quand et dans quelles circonstances.

"Nous avons des morts, c'est vrai. Trois décès confirmés pour l'instant", a-t-il déclaré. "Nous ne les avons pas encore tous identifiés", a-t-il indiqué, précisant toutefois qu'il y avait "des civils parmi eux".

"Nous avons fermement défendu notre ville" mais "nos forces étaient absolument inégales", a-t-il déclaré.    

«Engagement sacré»

M. Biden, qui a aussi rencontré le président polonais Andrzej Duda, a souligné "l'engagement sacré" de Washington sur le principe de la défense collective des pays membres de l'Otan.

Sur le front militaire, l'armée ukrainienne accuse, dans le dernier bulletin de son état-major publié dans la nuit de samedi à dimanche, que Moscou  "cache l'ampleur de ses pertes humaines et matérielles".

Le ministère de la Défense russe a fait état lui d'une bataille pour le contrôle de deux villages près de Donetsk, à Novobakhmutivka et Novomykhailivka. 

Le ministère russe a aussi affirmé que des roquettes de type Kalibr ont détruit un dépôt d'armes et de munitions dans la région de Jytomyr, à l'ouest de Kiev, le 25 mars. Un dépôt de carburant a également été touché près de la ville portuaire de Mykolaïv (sud), selon la même source.

Il est très difficile de vérifier de source indépendante ce qui se passe sur le théâtre des opérations.

Réapparition ministérielle

Dans le même temps, Kiev a annoncé la mort d'un septième haut responsable militaire russe en Ukraine. La Russie a confirmé à ce jour la mort de deux hauts gradés, dont le général Andreï Soukhovetski, commandant adjoint de la 41e armée après avoir servi en Syrie en 2018-19.

Toujours selon des responsables occidentaux, un autre général, Vladislav Yerchov, a été démis de ses fonctions par le Kremlin à cause des lourdes pertes subies par les troupes russes.

Selon des images diffusées samedi en Russie, le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou a fait sa première apparition publique en deux semaines. Son absence avait nourri des interrogations que le Kremlin s'était efforcé de balayer.

Autour de Kiev, dont le maire a renoncé à décréter un nouveau couvre-feu, les combats continuent. 

"Les groupes de sabotage de l'ennemi essayent toujours de pénétrer dans la capitale", selon l'état-major ukrainien dans son dernier bulletin. Une alerte antiaérienne a été déclenchée sur Kiev, et dans plusieurs autres villes dans la nuit de samedi à dimanche, et les habitants appelés à se mettre à l'abri.

La Russie dément que le Mexique soit un nid d'espions de Moscou

MEXICO : La Russie a démenti les affirmations d'un général américain selon lesquelles le Mexique serait un nid d'espions de Moscou, jugeant ces propos "inacceptables".

L'ambassade de Russie au Mexique a "analysé avec une grande attention le discours de M. Glen VanHerck et son opinion n'a aucun fondament sur la présence +d'espions militaires russes+ à Mexico"

Elle a jugé "inacceptable" que les États-Unis "tentent d'influencer l'activité et les décisions souveraines du gouvernement mexicain", dans un communiqué publié vendredi soir sur ses réseaux sociaux.

Le général américain Glen VanHerck, commandant en chef de la région militaire qui couvre les Etats-Unis, le Canada, le Mexique et les Bahamas, a déclaré jeudi que "la plus grande part des membres du GRU (le renseignement militaire russe, NDLR) au monde se trouve au Mexique actuellement. C'est le personnel de l'intelligence russe".

"Une nouvelle fois, nous pouvons observer la propagande des Etats-Unis dont l'un des principaux objectifs est d'isoler la Russie et les diplomates russes dans le monde par le biais de fausses informations", poursuit l'ambassade.

Le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait répondu vendredi que "le Mexique est un pays libre, indépendant, souverain, nous ne sommes pas une colonie de la Russie, ni de la Chine, ni des Etats-Unis".

Le Mexique a préparé avec la France la résolution adoptée jeudi par l'Assemblée générale des Nations unies qui "exige" de la Russie l'arrêt "immédiat" de la guerre en Ukraine, mais le président Lopez Obrador se refuse à appliquer des sanctions économiques contre la Russie.

«Nulle part où aller»

À Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, les habitants semblent s'être résignés aux bombardements incessants.

"Je suis de Kharkiv, je n'ai nulle part où aller. Alors à quoi bon partir?" répond d'un air las Anna Kolinichienko, la cinquantaine, un vieux labrador tirant au bout de sa laisse.

À environ 120 km au nord-est de Kiev, la ville de Tcherniguiv est encerclée par les forces russes et il est impossible d'en évacuer massivement les civils et les blessés, a annoncé son maire, Vladislav Atrochenko. Dans la région de Tcherniguiv, l'armée russe "distribue de force sa soit-disant aide humanitaire à des fins de propagande dans les médias russes", affirme l'armée ukrainienne.

Mais les forces ukrainiennes ont repris le contrôle de la ville de Trostianets, dans le nord-est du pays, a affirmé le ministère de la Défense ukrainien.

Dans la ville assiégée de Marioupol (sud), port stratégique sur la mer d'Azov, plus de 2 000 civils ont été tués, selon la municipalité. Quelque 100 000 de ses habitants y sont toujours bloqués et manquent de tout, selon le président Zelensky.

Les sanctions britanniques décidées contre la Russie après son invasion de l'Ukraine pourraient être levées si Moscou s'engageait à respecter un cessez-le-feu total et retirait ses troupes, a déclaré samedi la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss.

Ces déclarations font écho à celles du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken indiquant que les sanctions contre la Russie "n'ont pas été conçues pour être permanentes" et qu'elles pouvaient disparaître si Moscou changeait d'attitude.


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
Short Url
  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Short Url
  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Short Url
  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.