Ni traduction, ni adaptation: la littérature québécoise fière de son français

Marginalisée pendant des années, la littérature québécoise s'épanouit enfin en France (Photo, AFP).
Marginalisée pendant des années, la littérature québécoise s'épanouit enfin en France (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Mercredi 30 mars 2022

Ni traduction, ni adaptation: la littérature québécoise fière de son français

  • Marginalisée pendant des années, la littérature québécoise s'épanouit enfin en France
  • Les étals des libraires débordent de cette littérature, à la fois si proche de l'Hexagone par sa langue mais aussi si lointaine par son imaginaire nord-américain

PARIS: "Pendant longtemps, on ne pensait pas traduire mais corriger": marginalisée pendant des années, la littérature québécoise s'épanouit enfin en France, dans sa langue, sans traduction ni "francisation" grâce au travail méticuleux d'éditeurs français et québécois.

"On assiste à un vrai boom", s’enthousiasme auprès de l'AFP Anne-Isabelle Tremblay, responsable de la librairie du Québec à Paris. Propriété du gouvernement canadien, cette librairie promeut et diffuse, depuis plus de 25 ans, les littératures de cette province francophone du Canada.

Reste que, de mémoire de bibliothécaire, l'engouement actuel est nouveau: romans, essais, bandes dessinées... Les étals des libraires débordent de cette littérature, à la fois si proche de l'Hexagone par sa langue mais aussi si lointaine par son imaginaire nord-américain.

Dernière à avoir fait parler d'elle? L'autrice de bande dessinée Julie Doucet, lauréate mi-mars du Grand Prix du Festival d'Angoulême, plus prestigieuse récompense dans la bande dessinée. Elle est la première Canadienne et Québécoise consacrée.

A l'automne, un autre Québécois avait fait grand bruit: le romancier Kevin Lambert, finaliste du prix Médicis avec "Tu aimeras ce que tu as tué" (Ed. Le Nouvel Attila).

«Mépris»

Sans parler du prix Renaudot essai 2020, décerné à Dominique Fortier pour "Les villes de papier", sur la poétesse américaine Emily Dickinson. Une consécration pour cette littérature, longtemps boudée des prix littéraires français.

Car si des auteurs francophones issus du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne sont régulièrement encensés - Tahar Ben Jelloun, prix Goncourt 1987, Djaïli Amadou Amal, Goncourt des lycéens 2020, ou Mohamed Mbougar Sarr, Goncourt 2021 - c'est loin d'être le cas de la littérature québécoise.

"Il y a toujours eu un peu de mépris vis-à-vis de cette littérature et de sa langue", assure à l'AFP Lola Nicolle, éditrice chez la jeune maison d'édition "Les Avrils". Avec Sandrine Thévenet, elles ont publié début mars deux textes de la féministe québécoise Martine Delvaux: "Le Monde est à toi" et "Pompières et pyromanes".

D'ailleurs, poursuit Lola Nicolle, "pendant longtemps on ne pensait pas traduire mais corriger" une langue alors jugée difficilement compréhensible par le lectorat français. "Aujourd'hui, les choses changent parce que les éditeurs québécois sont de plus en plus revendicatifs, osent exiger plus. Plus question pour eux d'accepter qu'on anéantisse leur langue". 

"Pour nous, c'est important d'affirmer la légitimité de la langue québécoise. On est prêt à adapter au cas par cas mais il est important de participer à créer de l'habitude chez le lecteur", complète Sébastien Dulude, éditeur québécois chez La Mèche.

«Travail d'orfèvre»

Sa maison d'édition a vendu les droits du livre "Burgundy", une autofiction grinçante de Mélanie Michaud sur son enfance dans un quartier pauvre de Montréal, à JC Lattès. Sorti début mars en France, le livre a fait l'objet d'une adaptation à la marge.

Le but? Laisser vivre la langue québécoise. Ses expressions comme ses mots en anglais. Seuls ceux pouvant porter à confusion ont été modifiés. "Ca a été un travail d'orfèvre", souligne auprès de l'AFP l'éditrice Constance Trapenard. "Pas question de traduire ou dénaturer, on a travaillé main dans la main avec Sébastien", l'éditeur québécois.

Même tonalité ou presque à la maison d'édition Stock qui a publié début janvier "Sauvagines", de Gabrielle Filteau-Chiba, qui a tout quitté pour vivre dans une cabane dans la forêt québécoise, comme elle le raconte dans son premier livre "Encabanée".

"A aucun moment je me suis dit qu'il fallait traduire", raconte son éditrice Raphaëlle Liebaert à l'AFP. Ni traduction, ni "francisation", un simple glossaire pensé par l'autrice et l'éditrice permet au lecteur, s'il en a envie, de s'immerger dans la singularité de la langue à la fin de sa lecture.

A chaque fois, rappelle Anne-Isabelle Tremblay, "cela doit être un travail commun et conjoint entre les éditeurs et l'auteur. Après tout, n'est-ce pas ce qu'on appelle le respect du travail de création?"


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Short Url
  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Short Url
  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Short Url
  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com