Chasse: Jadot veut une «loi de séparation des lobbies et de l'Etat»

Le candidat présidentiel Yannick Jadot s'adresse aux journalistes lors d'une visite du futur centre de santé de Conchy-les-Pots, dans le nord de la France, le 30 mars 2022 (Photo, AFP).
Le candidat présidentiel Yannick Jadot s'adresse aux journalistes lors d'une visite du futur centre de santé de Conchy-les-Pots, dans le nord de la France, le 30 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

Chasse: Jadot veut une «loi de séparation des lobbies et de l'Etat»

  • Le candidat écologiste Yannick Jadot a critiqué mercredi l'appel du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à voter Emmanuel Macron
  • Dans un entretien au Parisien, Willy Schraen annonce qu'il votera «Emmanuel Macron dès le premier tour»

PARIS: Le candidat écologiste Yannick Jadot a critiqué mercredi l'appel du président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, à voter Emmanuel Macron et souhaité une "loi de séparation des lobbies et de l'Etat".

"C'est quand même incroyable, vous avez une interview du patron de la fédération de chasse ce matin dans un journal, qui dit : voilà ce que le président de la République va annoncer en faveur de la chasse", s'est indigné sur CNews l'eurodéputé EELV.

"Vous avez un patron de fédération qui, au fond, considère qu'il peut parler à la place du président de la République", a-t-il insisté, rappelant que "depuis cinq ans, Emmanuel Macron n'a cessé d'autoriser des chasses qui ont été immédiatement interdites par les tribunaux parce que ce sont des espèces protégées".

"L'une des principales lois que nous ferons si les Français le décident, si nous gouvernons, ce sera une loi de séparation des lobbies et de l'État", a ajouté M. Jadot.

"Ca suffit les politiques publiques dictées par des lobbies qui évidemment protègent leurs intérêts privés aux dépens de l'intérêt général", a-t-il conclu.

Dans un entretien au Parisien, Willy Schraen annonce qu'il votera "Emmanuel Macron dès le premier tour" car "il mettra toute son énergie pour répondre à nos demandes". 

Si Jean-Luc Mélenchon est élu, "il n’y aura plus de chasse. Si c’est Marine Le Pen, elle enlèvera une série de pratiques jugées incompatibles avec ses idées. On doit peser dans le vote", a ajouté M. Schraen. 

"Il a bien le droit de dire ce qu'il veut et voter ce qu'il veut, mais pour autant je ne crois pas qu'il puisse dire que les chasseurs sont pour voter pour M. Macron", a réagi sur France Inter Jean-Luc Mélenchon.

"Je regrette que" M. Schraen "se positionne toujours politiquement (...) ce n'est pas son rôle", a déploré Marine Le Pen sur le site Chassons.com. 

"Un président des chasseurs ne fait pas le vote des chasseurs", a réagi sur France 2 le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau, soutien de Valérie Pécresse.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.