Présidentielle: le duel Macron-Le Pen se précise

Emmanuel Macron assiste à une réunion avec Marine Le Pen à l'Elysée à Paris, France, le 6 février 2019 (Photo, AFP).
Emmanuel Macron assiste à une réunion avec Marine Le Pen à l'Elysée à Paris, France, le 6 février 2019 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Présidentielle: le duel Macron-Le Pen se précise

  • A dix jours du premier tour le président-candidatse rend en Charente-Maritime, à Fouras, à la rencontre d'habitants et commerçants
  • En cas d'un duel Macron-Le Pen au second tour, il l'emporterait à 52,5% contre 47,5%, indique une enquête Elabe publiée mercredi

PARIS: Emmanuel Macron retrouve le terrain jeudi soucieux de recreuser son avance, moins marquée selon les sondages, sur Marine Le Pen, dans ce qui se présente, sauf surprise, de plus en plus comme un remake de 2017.

A dix jours du premier tour de la présidentielle le 10 avril, le président-candidat, qui fait une campagne a minima au risque d'apparaître distant, se rend en Charente-Maritime, à Fouras, à la rencontre d'habitants et commerçants, comme à Dijon lundi.

"Il faut qu'il mène campagne à fond pour montrer qu'on est dans le match", assure un responsable de la majorité.

Il y défendra notamment son bilan environnemental, critiqué, en parlant d'investissements de l'Etat pour dépolluer une ancienne décharge désormais enfouie dont les déchets menacent de se déverser dans l'océan, selon son équipe de campagne.

Cette nouvelle visite sur le terrain, à quelques jours de son grand meeting à l'Arena de Paris samedi - le premier et sans doute le dernier du premier tour -, intervient au moment où l'écart se réduit avec son adversaire d'extrême droite à en croire les sondages d'intentions de vote du premier et second tour.

En cas d'un duel Macron-Le Pen au second tour, il l'emporterait à 52,5% contre 47,5%, indique une enquête Elabe publiée mercredi. Les deux candidats étaient donnés respectivement à 56% et 44% la semaine passée.

- "Rien à cacher" -
Emmanuel Macron se retrouve, en outre, aux prises avec une polémique sur le recours de l'exécutif aux cabinets de conseil, en particulier l'Américain McKinsey, qui pointe une supposée connivence avec les milieux d'affaires, lui qui a vu son début de quinquennat pollué par l'accusation d'être le "président des riches".

Le gouvernement a assuré mercredi soir qu'il n'y avait "rien à cacher" et dénoncé de la récupération politique. Il a été immédiatement taclé par la commission d'enquête du Sénat, dominé par l'opposition de droite LR, accusant l'exécutif de "minimiser l’influence des consultants".

Autre sujet brûlant: le pouvoir d'achat, thème dominant de cette campagne atypique sur fond d'une flambée des prix dont le carburant en partie liée à la guerre en Ukraine.

Pour l'expert en communication politique Philippe Moreau Chevrolet, il y a "un grand malentendu avec le pouvoir".

"La sensation de perte de pouvoir d'achat des gens est extrêmement forte et se mesure à la pompe, sur des dépenses contraintes, alors que pour l'exécutif, qui raisonne en grandes masses (...) le pouvoir d'achat a progressé et on a énormément débloqué d'argent et d'aides", dit-il à l'AFP.

En face, la candidate du Rassemblement national, à 20% environ, après avoir opéré depuis des mois un recentrage programmatique axant justement sa campagne sur le pouvoir d'achat. Et moins sur l'immigration, un champ envahi par son rival Eric Zemmour qui se réfère à la théorie complotiste du "grand remplacement".

- L'inconnue Mélenchon -
C'est l'une des inconnues du scrutin: le leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon, réussira-t-il à accéder au second tour, ce qu'il n'avait pas réussi à faire en 2017?

Avec 15% environ des intentions de vote, il s'installe à la troisième place.

Le candidat LFI accélère le déploiement de ses troupes dans les quartiers populaires afin de mobiliser un électorat enclin à l'abstention, en agitant aussi l'"épouvantail" de l'extrême droite.

Mercredi soir, il a réuni un grand meeting pour "l'union des quartiers populaires" dans le quartier Franc-Moisin à Saint-Denis.

Face à ce trio de tête, les autres candidats, d'Eric Zemmour à Anne Hidalgo en passant par Valérie Pécresse et Yannick Jadot ou le communiste Fabien Roussel, ne lâchent rien mais les choses commencent sérieusement à se corser.

Et certains dans leurs entourages n'hésitent plus à penser ouvertement à l'après-présidentiel et aux législatives en juin.

La candidate LR devait présenter à la presse jeudi son programme, si elle était élue, des "Cent premiers jours" d'une présidence Pécresse, tandis que la socialiste Anne Hidalgo se rend dans le bassin minier du Pas-de-Calais.

L'écologiste Yannick Jadot a prévu lui un déplacement en banlieue parisienne à Ivry-sur-Seine où il doit évoquer la problématique de la pollution de l'air.

Autre paradoxe de cette fin de campagne: elle pourrait s'achever par moins de politique, en raison de l'égalité entre les 12 candidats qui contraint les médias audiovisuels à déployer des trésors tactiques pour s'y conformer. Une règle perçue comme une bénédiction pour les "petits" candidats, enfin sortis de l'anonymat médiatique.

"En l'espace de 48 heures, on a eu plus d'invitations qu'en cinq ans", dit-on dans l'entourage du candidat d'extrême gauche Philippe Poutou. 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.