Denis Martinez, défenseur des arts populaires, expose ses œuvres à l’Institut du monde arabe

«Je suis présent à l’exposition Algérie mon amour, pour dire que l’Algérie est là, mais avec sa douleur» Photo Denis Martinez
«Je suis présent à l’exposition Algérie mon amour, pour dire que l’Algérie est là, mais avec sa douleur» Photo Denis Martinez
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Publié le Vendredi 01 avril 2022

Denis Martinez, défenseur des arts populaires, expose ses œuvres à l’Institut du monde arabe

  • «Je suis présent à l’exposition Algérie mon amour, pour dire que l’Algérie est là, mais avec sa douleur»
  • «Apprendre à regarder autour de soi, pas pour répéter, mais pour comprendre le sens des arts populaires»

PARIS : Né en Oranie en 1941, Denis Martinez est issu d’une famille d’origine espagnole. Après l’Indépendance, il choisira l’Algérie comme patrie. Selon Anissa Bouayad, historienne de l’art, au cours de sa longue carrière d’artiste de plus de soixante ans, Denis Martinez a concentré dans les différents prismes de sa création, l’Histoire artistique de l’Algérie contemporaine.

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Denis Martinez devant ses oeuvres à l'IMA. Photo Hakima Bedouani.

Professeur de dessin aux Beaux-Arts d’Alger dès l’âge de 21 ans, l’artiste a fait preuve d’une grande pédagogie auprès de ses élèves, les jeunes artistes algériens. Pilier de la vie artistique de la jeune Algérie indépendante, son œuvre est l’objet d’une rétrospective au Musée d’Alger en 1985. Contraint à l’exil en 1994, durant les années de la décennie noire, Denis Martinez s’installe à Marseille et il enseigne à l’École supérieure d’art d’Aix -en-Provence.

«J’ai quitté l’Algérie lors de la décennie noire, je tiens à rendre hommage à tous les artistes et intellectuels assassinés par les islamistes», affirme Denis Martinez, qui cite le dramaturge Abdelkader Alloula; le professeur Mahfoud Boucebci, l’un des fondateurs de la psychiatrie algérienne; et Tahar Djaout, écrivain et journaliste.

 

Les œuvres exposées de Denis Martinez

Porte de l’illumination, acrylique sur toile (1991)
Anzar, le prince berbère de la pluie, (2001), donation Claude et France Lemand.

Il ajoute «Je suis citoyen algérien, et cette citoyenneté, je la revendique. Le travail que je réalise reflète une relation émotionnellement forte avec le vécu que j’essaye de raconter par étapes dans mes œuvres, dont celle intitulée Anzar, le prince berbère de la pluie. Elle évoque la violence et les massacres durant la décennie noire. Je suis présent à l’exposition Algérie mon amour, pour dire que l’Algérie est là, mais avec sa douleur.»

Fervent défenseur des arts populaires

Pour Anissa Bouayad, l’œuvre de Denis Martinez a pu être rapprochée de celle des surréalistes ou des dadaïstes, l’artiste revendiquant plutôt son goût pour les arts populaires. Assemblages, dessin vertigineux de virtuosité, peinture dans tous ses états et sur tous les supports – de la toile aux murs, de l’intérieur à l’extérieur –, sans oublier ses installations et ses fameuses performances.

L’Histoire de l’art souligne que son approche des murs comme support d’un art en situation, abordé à partir des années 1980, au travers d’un travail collectif avec les étudiants des Beaux-Arts – Les dernières paroles d’un mur (1986), Sept murs revisités (1990), ou encore au musée des Arts et des Traditions –, met en résonance ses œuvres avec la musique de Safy Boutella et les objets du musée. L’artiste déclare: «Les mots-repères, que l’artiste utilise dans ses compositions pour questionner et capter le regard, s’ajoutent dans leur véhémence inquiétée et vaine aux signes explicitement agressifs qui percutent la toile.»

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Le oeuvres de Denis Martinez exposées à l'IMA. Photo Hakima Bedouani.

L’œuvre D’un linceul à l’autre, réalisée en 1999 en exil à Marseille, comme plusieurs de ces portes de l’enfer, prolonge le témoignage sur ces années de plomb. Les longs rectangles qui entourent le personnage hébété se succèdent, alignés comme autant de linceuls, surmontés de mots en tifinagh, en arabe, en français, expression pathétique du désarroi et de l’omniprésence de la violence et de la mort.

Interrogé par Arab News en français sur son goût pour les arts populaires, Denis Martinez explique: «Nous avons une autre Histoire du point de vue esthétique qu’il faudra redécouvrir, à travers notamment les fresques du Tassili et toutes les traces des arts populaires berbères, habitants qui résident en Algérie, dans le Maghreb et plus largement en Afrique», confie l’artiste. «Apprendre à regarder autour de soi, pas pour répéter, mais pour comprendre le sens des arts populaires», souligne-t-il. «Ces femmes qui fabriquaient des tapis ou des poteries racontent des choses à travers les symboles, la manière de sentir les couleurs, les matières, tout cela est une école importante dans la vie», conclut-il.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.