Carton rouge! Indignation en Iran après que des femmes se sont vu refuser l’entrée dans un stade de football

Depuis la révolution de 1979, l’Iran interdit généralement aux femmes de se rendre dans les stades de sport. (Photo, AFP)
Depuis la révolution de 1979, l’Iran interdit généralement aux femmes de se rendre dans les stades de sport. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 31 mars 2022

Carton rouge! Indignation en Iran après que des femmes se sont vu refuser l’entrée dans un stade de football

  • Mardi soir, 2000 femmes munies de billets se sont vu refuser l’entrée dans un stade où se déroulait un match de qualification pour le Mondial contre le Liban
  • En septembre 2019, la Fifa a ordonné à l’Iran de permettre aux femmes d’accéder aux stades sans restriction sous peine de suspension des compétitions internationales

DJEDDAH: Mercredi, un scandale s’est produit en Iran après que des milliers de femmes munies de billets se sont vu refuser l’entrée dans un stade où se déroulait un match de qualification pour la Coupe du monde de football.

Le président Ebrahim Raïssi a ordonné au ministère de l’Intérieur de mener une enquête, un gouverneur régional a présenté ses excuses et le procureur général du pays a indiqué que l’incident était «inacceptable».

Le match de qualification pour la Coupe du monde contre le Liban, qui a eu lieu mardi soir et que l’Iran a remporté 2-0, s’est déroulé au stade Imam Reza dans la ville de Machhad, dans le nord-est du pays. Environ 2 000 femmes qui avaient acheté des billets pour le match se sont rassemblées dans le périmètre du stade mais n’ont pas été autorisées à y pénétrer.

«Je regrette que de nombreuses personnes n’aient pas pu entrer dans le stade.  Malheureusement, un grand nombre de personnes à l’extérieur ont été privées de match», a déclaré le gouverneur de Machhad, Mohsen Davari. 

«Si les conditions permettaient la vente de billets à des femmes, il fallait leur trouver une place adaptée». Cet incident est «inacceptable (...) et témoigne d’une mauvaise gestion», a souligné le procureur général Mohammed Jafar Montazeri.

Human Rights Watch (HRW) a exhorté la Fifa, la plus haute instance dirigeante du football association, à intervenir en raison d’allégations selon lesquelles une «force excessive» aurait été utilisée pour faire respecter l’interdiction. «Les autorités iraniennes ont démontré à maintes reprises qu’elles étaient prêtes à tout pour faire respecter l’interdiction discriminatoire et cruelle qui empêche les femmes de se rendre dans les stades de football», a souligné Tara Sepehri Far, chercheuse principale de HRW sur l’Iran. «Compte tenu des violations de longue date des autorités iraniennes, la Fifa doit suivre ses propres directives mondiales sur la non-discrimination et devrait envisager d’imposer des sanctions pour la non-conformité de l’Iran.»

Mme Sepehri Far a remis en question l’affirmation de la Fédération iranienne de football selon laquelle seules neuf femmes avaient acheté des billets et que de «faux» billets avaient été distribués aux supporters avant le match. Elle a également appelé le président de la Fifa, Gianni Infantino, à prendre des mesures.

M. Infantino «a personnellement promis que les femmes iraniennes pourraient se rendre dans les stades», a assuré Mme Sepehri Far. «Il est grand temps que la Fifa démontre qu’elle est sérieuse dans la mise en œuvre de mesures de responsabilité transparentes afin de garantir que les femmes en Iran puissent regarder les matchs comme leurs pairs dans le monde entier.»

Les événements de mercredi ne risquent pas de passer inaperçus auprès de l’instance dirigeante du football mondial, qui a ordonné à l’Iran en septembre 2019 de permettre aux femmes d’accéder aux stades sans restriction, sous peine de se faire suspendre des compétitions internationales.

Cette directive fait suite au tollé suscité par la mort de Sahar Khodayari, une fan de football qui avait été arrêtée en 2018 après avoir tenté d’entrer dans un stade déguisée en homme. Elle s’était ensuite immolée par le feu par peur d’être emprisonnée.

Les autorités iraniennes ont d’abord respecté la date limite d’octobre 2019 imposée par la FIFA pour admettre les femmes dans les stades en autorisant un nombre limité d’entre elles à assister à un match de qualification pour la Coupe du monde au stade Azadi. Cependant, les autorités ont ensuite eu recours à diverses tactiques pour maintenir leur interdiction.

Depuis la révolution de 1979, l’Iran interdit généralement aux femmes de se rendre dans les stades de football ou d’autres sports. Les puissants clercs du pays estiment que les femmes doivent être protégées de l’atmosphère masculine et de la vue d’hommes à moitié vêtus.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com
 


Liban: frappe israélienne contre le Hezbollah au sud de Beyrouth, selon une source de sécurité

"Un drone ennemi a pris pour cible il y a peu de temps une voiture près de la mosquée de Zarout, entre les villes de Jiyeh et Barja, dans l'Iqlim el-Kharrub", a rapporté l'Agence nationale de presse. (AFP)
"Un drone ennemi a pris pour cible il y a peu de temps une voiture près de la mosquée de Zarout, entre les villes de Jiyeh et Barja, dans l'Iqlim el-Kharrub", a rapporté l'Agence nationale de presse. (AFP)
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  • Une frappe de drone israélien a blessé un membre du Hezbollah mardi près de Barja, au sud de Beyrouth, au lendemain de frappes meurtrières dans l’est du Liban
  • Ces attaques surviennent malgré le cessez-le-feu en vigueur depuis novembre 2024, alors que le Liban amorce un plan pour désarmer le Hezbollah

BEYROUTH: Une frappe de drone israélien a visé et blessé mardi un membre du Hezbollah pro-iranien à une trentaine de kilomètres au sud de Beyrouth, a indiqué à l'AFP une source de sécurité libanaise.

Cette frappe est intervenue au lendemain de raids israéliens sur des sites du Hezbollah dans l'est du Liban qui ont fait cinq morts.

"Un drone ennemi a ciblé il y a peu une voiture près d'une mosquée" entre les localités de Jiyé et Barja, a indiqué l'Agence nationale d'information (ANI).

"Un membre du Hezbollah", qui se trouvait dans la voiture visée, "a été blessé", a déclaré une source de sécurité.

Un photographe de l'AFP a vu une petite voiture calcinée, qui a heurté le mur d'une mosquée à l'entrée de la bourgade de Barja.

Malgré un cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre 2024, Israël mène régulièrement des frappes, affirmant notamment viser des sites et des membres du Hezbollah pro-iranien.

Lundi, cinq personnes ont été tuées et cinq autres blessées dans des frappes israéliennes qui ont visé la région du Hermel, dans le nord-est du Liban, selon le ministère de la Santé.

Sur X, le porte-parole arabophone de l'armée israélienne, Avichay Adraee, avait indiqué que l'aviation israélienne avait visé "plusieurs sites du Hezbollah, dont des positions de la force Radwane", unité d'élite du mouvement.

Le président libanais Joseph Aoun a "fermement condamné" les "attaques" de lundi, qui sont intervenues alors que l'armée libanaise doit entamer l'exécution d'un plan pour désarmer le Hezbollah.

Le mouvement pro-iranien, allié du Hamas palestinien, est sorti très affaibli de la guerre contre Israël, à laquelle le cessez-le-feu a mis fin en novembre 2024.


Abbas en visite à Londres pour soutenir la reconnaissance de l’État de Palestine

Le président palestinien Mahmoud Abbas rencontre le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une réunion bilatérale aux Nations Unies à New York, le 25 septembre 2024. (File/AFP)
Le président palestinien Mahmoud Abbas rencontre le Premier ministre britannique Keir Starmer lors d'une réunion bilatérale aux Nations Unies à New York, le 25 septembre 2024. (File/AFP)
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  • Le président Mahmoud Abbas rencontrera le Premier ministre Keir Starmer ainsi que la nouvelle ministre des Affaires étrangères, Yvette Cooper, lors d'une visite d'État de trois jours
  • Il a annoncé que le gouvernement palestinien remettra des médailles à des volontaires médicaux britanniques ayant exercé à Gaza, en reconnaissance de leur engagement au service de l’humanité

LONDRES : Lors d’une rencontre avec des médecins britanniques à Londres ce lundi, le président palestinien Mahmoud Abbas a salué les autorités du Royaume-Uni pour leur projet de reconnaissance de l’État de Palestine lors de l’Assemblée générale des Nations unies ce mois-ci.

Plusieurs professionnels de santé britanniques ont travaillé dans des hôpitaux palestiniens pendant près de deux ans de frappes militaires israéliennes sur la bande de Gaza — des actions récemment qualifiées de génocidaires par des responsables européens.

Selon l’agence Wafa, Abbas a déclaré que le gouvernement palestinien remettra des médailles aux médecins et volontaires médicaux britanniques ayant travaillé à Gaza, afin de saluer leur dévouement au service de l’humanité.

Le président est arrivé au Royaume-Uni dimanche soir pour une visite d’État de trois jours, au cours de laquelle il rencontrera le Premier ministre Keir Starmer et la ministre des Affaires étrangères Yvette Cooper, afin de discuter des efforts visant à conclure un accord de cessez-le-feu à Gaza.

Lundi, il a indiqué que l’Autorité palestinienne est prête à assumer ses responsabilités dans la gestion de l’après-guerre à Gaza, en fournissant les services essentiels nécessaires à la reconstruction et au redressement du territoire.

Le gouvernement britannique a annoncé son intention de reconnaître officiellement l’État de Palestine lors de la réunion de l’ONU ce mois-ci, à moins qu’Israël n’accepte un cessez-le-feu à Gaza et ne s’engage dans des discussions sur une solution à deux États dans le cadre du conflit plus large avec les Palestiniens.

D’après Wafa, Abbas abordera également avec Starmer « les préparatifs de la prochaine conférence internationale sur la solution à deux États, ainsi que la reconnaissance attendue par le Royaume-Uni de l’État de Palestine. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Netanyahu appelle au départ de la population de Gaza-ville, après un attentat meurtrier à Jérusalem

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  • Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé lundi les habitants de la ville de Gaza à "partir maintenant" de ce principal centre urbain du territoire palestinien
  • La Défense civile de Gaza, qui opère sous l'autorité du Hamas, a pour sa part fait état lundi d'au moins 39 personnes tuées dans des frappes israéliennes, dont 25 à Gaza-ville (nord)

JERUSALEM: Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a appelé lundi les habitants de la ville de Gaza à "partir maintenant" de ce principal centre urbain du territoire palestinien, où l'armée intensifie son offensive.

Cette annonce intervient après que deux Palestiniens ont ouvert dans la matinée le feu sur une station d'autobus à Jérusalem-Est, tuant six Israéliens, l'une des attaques les plus meurtrières dans la ville depuis le début de la guerre à Gaza, il y a près de deux ans.

La Défense civile de Gaza, qui opère sous l'autorité du Hamas, a pour sa part fait état lundi d'au moins 39 personnes tuées dans des frappes israéliennes, dont 25 à Gaza-ville (nord).

"En deux jours, nous avons détruit 50 tours terroristes, et ce n'est que le début de l'intensification des opérations terrestres dans la ville de Gaza. Je dis aux habitants: vous avez été prévenus, partez maintenant!", a déclaré M. Netanyahu.

L'armée israélienne a annoncé le mort au combat de quatre soldats dans le nord de la bande de Gaza.

L'ONU, la France, l'Allemagne, l'Union européenne et la présidence palestinienne ont condamné l'attentat, perpétré dans le secteur de la Ville sainte occupé et annexé par Israël, et dont les deux auteurs on été tués.

"C'était une scène très difficile", a témoigné Fadi Dekaidek, un infirmier, cité les services de secours israéliens.

"Cette opération est une réponse naturelle (...) au génocide de l'occupation contre notre peuple dans la bande de Gaza", a réagi le Hamas sans revendiquer l'attaque à l'arme à feu.

Quatrième tour détruite 

L'armée israélienne a détruit lundi une nouvelle tour d'habitation - la quatrième en trois jours - à Gaza-City, considérée comme le dernier grand bastion du Hamas. L'armée dit contrôler 40% de l'agglomération, dont un plan approuvé en août prévoit la conquête.

Les Israéliens, qui ont appelé aux évacuations avant ces frappes, accusent le Hamas d'utiliser ces bâtiments pour opérer, ce que nie le mouvement islamiste palestinien.

Des images de l'AFP montrent des panaches de fumée s'élevant dans le ciel avant que l'édifice ne s'effondre au sol.

"Ils font tout cela pour nous déplacer. Nous avons peur de partir, on est incapables de partir ! Il n'y a pas de place pour nous dans le sud et on n'a pas d'argent", s'indigne une habitante, Oum Ahmed.

A l'hôpital Al-Chifa de la ville, des Palestiniens ont pleuré plus tôt leurs proches tués, dans des raids ayant touché des tentes de déplacés, selon des images de l'AFP.

Des femmes sanglotent près des corps de deux fillettes, plus loin, un homme caresse le visage de son bébé d'un an, enveloppé dans un linceul blanc.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans de la Défense civile et les affirmations de l'armée.

"Anéantis" 

Dans le même temps, une source palestinienne proche du Hamas a affirmé que le mouvement avait reçu "quelques idées de la part des Américains afin de parvenir à un cessez-le-feu", qui reprennent les grandes lignes des précédente propositions d'une trêve assortie de la libération des otages du 7-Octobre toujours retenus à Gaza.

Israël et Washington ont tous sommé le Hamas de libérer ces captifs.

"Ceci est un dernier avertissement (...): libérez les otages et déposez les armes, ou Gaza sera détruite et vous serez anéantis", a déclaré lundi le ministre de la Défense Israël Katz.

"Les Israéliens ont accepté mes conditions. Il est temps pour le Hamas d'accepter également. J'ai averti le Hamas des conséquences en cas de refus. Ceci est mon dernier avertissement, il n'y en aura pas d'autre!", avait indiqué dimanche M. Trump, allié d'Israël.

Le Hamas, dont l'attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023 a déclenché la guerre, a redit être prêt à des négociations "en échange d'une déclaration claire de la fin de la guerre et d'un retrait complet israélien de la bande de Gaza" notamment.

Ces exigences sont rejetées par Israël qui veut détruire le Hamas et prendre le contrôle sécuritaire de l'ensemble du territoire palestinien.

Tension entre Madrid et Jérusalem 

La tension opposant Israël à plusieurs pays européens est aussi montée d'un cran après l'annonce par le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, de mesures pour "mettre un terme au génocide à Gaza".

Madrid  a annoncé le rappel pour consultations son ambassadrice à Tel Aviv.

"Sanchez et ses ministres pervers, qui ont justifié le massacre du 7 octobre, ont depuis longtemps choisi de se ranger du côté du Hamas", a auparavant accusé le ministre israélien des Affaires étrangères.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. D'après l'armée, 47 captifs restent retenus à Gaza dont 25 présumés morts, sur un total de 251 personnes enlevées durant l'attaque.

L'offensive de représailles israéliennes a fait au moins 64.522 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du Hamas à Gaza, dont les chiffres sont jugés fiables par l'ONU.