Présidentielle: En Alsace, lier RSA et activité s'avère compliqué

Photographie prise le 1er avril 2022, à Mereglise, près d'Illiers-Combray, Centre France, montrant des affiches de campagne électorale (Photo, AFP).
Photographie prise le 1er avril 2022, à Mereglise, près d'Illiers-Combray, Centre France, montrant des affiches de campagne électorale (Photo, AFP).
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Présidentielle: En Alsace, lier RSA et activité s'avère compliqué

  • Valérie Pécresse, Emmanuel Macron et Nicolas Dupont Aignan proposent tous les trois de réformer le versement du RSA pour le conditionner à une activité
  • Nicolas Dupont-Aignan souhaite «imposer pour toute personne au RSA en état de travailler une journée de mission d'intérêt général par semaine pour la collectivité»

STRASBOURG: Associer des heures d'activité au versement du RSA: la proposition, qui figure au programme de plusieurs candidats à l'élection présidentielle, est déjà expérimentée depuis quelques années en Alsace, pour un résultat très limité.

Valérie Pécresse, Emmanuel Macron et Nicolas Dupont Aignan proposent tous les trois de réformer le versement du RSA pour le conditionner à une activité.

"Il y aura dans cette réforme l'obligation de consacrer 15 à 20 heures par semaines pour une activité permettant d'aller vers l'insertion professionnelle", exposait le chef de l'Etat lors de la présentation de son projet.

Valérie Pécresse juge que cette proposition constitue une "pâle copie" de la sienne: elle promet d'instaurer "une obligation de 15 heures d'activité par semaine pour tout bénéficiaire du RSA".

Sur le même créneau, Nicolas Dupont-Aignan souhaite "imposer pour toute personne au RSA en état de travailler une journée de mission d'intérêt général par semaine pour la collectivité".

En Alsace, un dispositif présentant des similitudes existe depuis plusieurs années: en 2016, le Conseil départemental du Haut-Rhin avait voté l'obligation pour tout bénéficiaire du RSA d'effectuer 7 heures de bénévolat par semaine, avant de remplacer l'obligation par une incitation. Le Conseil départemental du Bas-Rhin a développé une politique similaire, baptisée "C'est des Volontaires 67".

Cinq ans après, au 31 décembre 2021, seuls 1 298 allocataires du RSA sur 43 000 en Alsace sont engagés dans le programme de bénévolat, soit seulement 3% d'entre eux, malgré le volontarisme de Frédéric Bierry, président LR de la Collectivité européenne d'Alsace (CEA - qui a fusionné en 2021 les deux Conseils départementaux), défenseur d'une stratégie "de retour à l’emploi pour tous".

«Pied à l'étrier»

Si la CEA ne communique ni sur le budget consacré au développement de ce programme, ni sur ses effets sur l'insertion professionnelle des bénéficiaires, les acteurs associatifs chargés de mettre en œuvre cette politique estiment qu'elle offre à certains allocataires l'opportunité de "mettre le pied à l'étrier".

"Ca permet de retrouver de la confiance en soi, de valoriser ses compétences, de se remobiliser", souligne Léa Bally, assistante sociale au CIDFF, association qui accompagne 12 allocataires dans ce programme. 

"On voit des changements de comportement, des personnes introverties, qui exprimaient peu de choses, deviennent plus détendues, plus ouvertes, font des propositions, ça les remet dans une position d'acteur de leur projet", complète-t-elle.

Elle estime cependant que le dispositif n'est pas accessible à tous. "Les personnes qui vivent des situations difficiles, des problèmes familiaux, de santé, de logement, ne sont pas forcément en capacité" d'y prendre part, affirme-t-elle.

Cette position est très largement répandue chez les travailleurs sociaux, qui s'inquiètent d'une éventuelle réforme.

"Si c'est systématisé, c'est dangereux", soutient une éducatrice spécialisée d'une autre association. "Une proportion importante d'allocataires présente des ruptures professionnelles bien sûr, mais aussi affectives, familiales, sociales, et sont dans des situations psychologiques incompatibles avec une activité régulière. Ca ne peut s'appliquer qu'à un petit nombre".

«Très violent»

Suivie par une association, Emilie, jeune femme de 30 ans, avait été "fortement incitée" à effectuer des missions de bénévolat en 2019. Mais l'expérience a vite tourné court.

"La raison pour laquelle je n'arrive pas à travailler, c'est parce que j'ai des problèmes mentaux. Voilà. Faire du bénévolat ne résout pas magiquement ces problèmes, la difficulté reste la même", explique-t-elle, encore émue à l'évocation de cet épisode.

"Je trouve ça très violent cette histoire de conditionner un revenu à ça. Si ça se passe mal, qu'est-ce que vous faites ? Vous empêchez les gens de manger ?", interroge-t-elle.

Christian, suivi dans la même association, voit les choses autrement. "Ca fait 25 ans que je suis hors du monde social", expose-t-il, évoquant un "passif de toxicomane", et des problèmes familiaux.

"Aujourd'hui, je serais incapable de travailler en entreprise. Je ferais peut être un jour ou deux, mais je ne sais pas si je ferais le troisième. Pour revenir vers le monde professionnel, je vais devoir passer par le bénévolat", estime-t-il, sans être sûr d'y arriver.

Dans un rapport publié en janvier, la Cour des Comptes insiste, elle, sur l'importance d'améliorer, au niveau national, le suivi socio-professionnel des titulaires du RSA, jugé "globalement faible", malgré le "contrat d'engagements réciproques" que doit normalement signer chaque allocataire avec son département ou Pôle-Emploi.

Sa vision est partagée par les allocataires eux-mêmes: ils sont trois fois plus nombreux à réclamer "un meilleur suivi" qu'une "augmentation de l'allocation".


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.