Macron prône « la force tranquille», fustige « le grand rabougrissement» et attaque « l'extrémisme»

Le président français et candidat du parti libéral La République en marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron salue ses partisans lors de son premier meeting de campagne à la Paris La Défense Arena, à Nanterre, en périphérie de Paris, le 2 avril 2022. (Photo, AFP)
Le président français et candidat du parti libéral La République en marche (LREM) à la réélection Emmanuel Macron salue ses partisans lors de son premier meeting de campagne à la Paris La Défense Arena, à Nanterre, en périphérie de Paris, le 2 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 02 avril 2022

Macron prône « la force tranquille», fustige « le grand rabougrissement» et attaque « l'extrémisme»

  • Pendant près de 2h30, Emmanuel Macron a discouru dans une ambiance décrite par un commentateur télévisé comme un « super bowl à la française»
  • « Il faudra travailler plus et d'abord travailler plus longtemps parce que nous vivons plus vieux», a indiqué Macron, qui souhaite passer le départ à la retraite à 65 ans progressivement jusqu'à 2032

NANTERRE : Plus de 30 000 personnes, une fanfare dans les gradins, des banderoles "Droit au but": les "Macron président" et "Et un, et deux, et cinq ans de plus!" résonnaient samedi dans la gigantesque Arena La Défense pour le seul grand meeting d'avant-premier tour du président-candidat français.

Pendant près de 2h30, Emmanuel Macron a discouru dans une ambiance décrite par un commentateur télévisé comme un "super bowl à la française", du nom du spectacle proposé aux Etats-Unis lors de la finale de championnat de football américain, mais en plus timoré.

"Un meeting, ça sert à faire vivre le collectif et à se mobiliser": alors que les "Jeunes avec Macron", rebaptisés "Team Ambiance", avaient chauffé la salle, épaulé par un DJ, l'actuel Premier ministre Jean Castex, et de nombreuses figures de la Macronie étaient venus soutenir leur candidat, autant menacé par l’abstention que par une candidate d'extrême droite, Marine Le Pen.

La candidate d'extrême droite laboure depuis des mois l'Hexagone, axant son discours sur le pouvoir d'achat, première préoccupation des Français, accentuée par les conséquences économiques de la guerre. Emmanuel Macron a dès lors démarré son discours sur son bilan social.

"Passer le congé paternité de 14 à 28 jours", moins d'élèves dans certaines classes dans les quartiers les plus pauvres, "développer l'apprentissage jusqu'à doubler le nombre d'apprentis", la procréation médicalement assistée pour les couples de femmes... "nous l'avons fait", a-t-il lancé.

"Le pouvoir d'achat a augmenté de manière historique, notamment pour les travailleurs les plus modestes", a affirmé Emmanuel Macron. "Malgré les crises, nous avons tenus nos promesses. "Le taux de chômage est au plus bas depuis 15 ans", a-t-il rappelé, avec "le plein emploi" en ligne de mire.

«Pas d'argent magique»

Le président-candidat a ensuite énuméré des mesures à venir sur ce thème, comme la retraite minimale à 1 100 euros pour une carrière complète, une aide revalorisée de 50% "pour les mamans seules" ou encore "une prime de pouvoir d'achat allant jusqu'à 6 000 euros, sans charges ni impôt".

Mais "il n'y pas d'argent magique" pour "financer tout cela", a-t-il prévenu. "Il faudra travailler plus et d'abord travailler plus longtemps parce que nous vivons plus vieux", a indiqué M. Macron, qui souhaite passer le départ à la retraite à 65 ans progressivement jusqu'à 2032, une mesure plutôt impopulaire.

Tantôt lyrique, volontiers pro-européen, le chef de l'Etat n'en a pas moins flatté "l'esprit français", récoltant des "Macron président" à chacune ou presque de ses tirades dans une salle gagnée à sa cause.

"C'est le seul candidat qui a un programme!", relevait Sophie Tolachides, une Parisienne de 45 ans, venue pour ce premier - et probablement seul - meeting, "parce qu'il faut bien à un moment montrer de l'enthousiasme, malgré ce qui se passe en Ukraine".

"Aujourd'hui, c'est un +go+ très fort à une semaine du premier tour", veut rassurer le ministre Franck Riester, quand son collègue Sébastien Lecornu, estime que "les meetings de ce weekend seront un moment où une grande partie du corps électoral va commencer vraiment à s'intéresser à la campagne".

Après des mois où les sondages l'ont donné largement vainqueur, le sortant, qui se sait menacé dans les enquêtes d'opinion par Marine Le Pen, désormais dans la marge d'erreur au deuxième tour (53%-47%), a appelé sur scène à aller aux urnes. "La mobilisation, c'est maintenant."


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.