Les horlogers suisses forcés de repenser leurs approvisionnements en Russie

L'or est le premier produit importé de Russie (Photo, AFP).
L'or est le premier produit importé de Russie (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 avril 2022

Les horlogers suisses forcés de repenser leurs approvisionnements en Russie

  • L'approvisionnement en or suscite moins d'inquiétudes
  • Au salon de la haute horlogerie, qui rassemble 38 marques à Genève jusqu'au 5 avril, les présentoirs regorgent de diamants

GENEVE: Au salon horloger de Genève, les diamants brillent encore, mais la guerre en Ukraine et son cortège de sanctions pourraient signer le retour à une élégance plus sobre, la Russie étant un important fournisseur d'or, de diamants et autre métaux précieux. 

Selon les chiffres du Trésor américain, la société minière Alrosa, qui a été placée sur la liste de ses sanctions dès le premier jour de l'invasion le 24 février, représente à elle seule 90% de la capacité minière pour les diamants bruts extraits en Russie et 28% de la capacité mondiale. 

Et si les échanges commerciaux entre la Suisse et la Russie sont modestes, l'or est le premier produit importé de Russie, devant les métaux précieux comme le platine, suivi des diamants non montés ni sertis, selon les données fournies par l'office fédéral de la douane à l'AFP. 

Par rapport à d'autres secteurs de l'économie suisse, "l'horlogerie est une branche qui a été moins touchée que les autres par les problèmes d'approvisionnement en 2021", a retracé Jean-Daniel Pasche, le président de la fédération horlogère, lors d'un entretien avec l'AFP.

"Maintenant, cela se pose dans d'autres termes", a-t-il reconnu, même s'il est encore difficile selon lui d'évaluer les répercussions pour l'industrie horlogère à ce stade. "Il y a évidemment des stocks. Après, il faudra voir aussi en fonction de la durée du conflit", a-t-il soupesé.

Or et palladium recyclés

Le géant suisse du luxe Richemont, propriétaire des maisons de joaillerie Cartier et Van Cleef & Arpels mais aussi de huit marques de montres de prestige, dont Piaget et IWC, a pris les devants, expliquant mercredi que toutes les marques du groupe ont cessé de se fournir en Russie pour les diamants.

Cette décision, prise dès le début du conflit, représente beaucoup de travail pour réorganiser la chaîne d'approvisionnement afin de trouver ailleurs des diamants de qualité sourcés de manière responsable, a insisté Jérome Lambert, son directeur général lors d'une conférence de presse.

L'approvisionnement en or suscite en revanche moins d'inquiétudes. Depuis une dizaine d'année, Richemont a mis en place une filière de recyclage de l'or, racheté à l'industrie et à l'électronique afin de le réutiliser dans la production horlogère, a-t-il expliqué.

Pour le palladium, utilisé en bijouterie notamment pour fabriquer des alliances et bagues de fiançailles, le groupe a décidé "en amont des sanctions" de basculer vers des fournisseurs spécialisés dans le palladium recyclé, a précisé le patron de Richemont.

Utiliser les stocks

Chez Patek Philippe, une des plus prestigieuses marques horlogères suisses, son patron compte, lui, sur ses stocks pour voir passer l'orage. 

"Ma chance, c'est que je produis en petite quantité", a déclaré Thierry Stern, qui représente la quatrième génération aux commandes de l'entreprise. "Donc, aujourd'hui, je ne ressens pas encore de différence", a-t-il confié à l'AFP. Pour 2022, Patek Philippe compte fabriquer 66 000 pièces. 

"Et si je n'arrive pas à trouver certaines pierres, je peux toujours faire de la gravure", explique le patron de cette maison qui s'appuie sur une vaste palette de métiers, allant de la marqueterie au travail de la céramique ou de l'émail.

Même tonalité chez H. Moser, une marque de niche pour riches collectionneurs, qui produit 2 000 montres par an. "Les achats sont faits de manière anticipée. Par exemple, pour les boîtiers que je veux fabriquer en 2023, j'ai déjà acheté tout l'or dont j'ai besoin", explique son patron, Edouard Meylan.

"Mais peut-être que dans six mois certains de nos fournisseurs appelleront pour repousser les délais parce qu'il n'auront pas reçu les matériaux", reconnaît-il. 

Ces tensions sur les matières premières "vont évidemment faire monter les cours", présage Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux. Mais par rapport à d'autres secteurs, les entreprises du luxe disposent d'une plus grande marge de manœuvre pour répercuter cette inflation sur leur prix, souligne-t-il. 

Au salon de la haute horlogerie, qui rassemble 38 marques à Genève jusqu'au 5 avril, les présentoirs regorgent de diamants, reflétant "l'optimisme généralisé" du secteur après une année faste face à l'envolée de la demande pour les produits de très grand luxe en 2021, note l'analyste. 

"Mais avec la guerre en Ukraine, je peux bien sûr imaginer que le développement de produits va aller vers des produits de luxe plus discrets", juge-t-il.


Le pavillon France à Dubaï : 56 entreprises au service de l’innovation alimentaire

Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
Le pavillon France au Gulfood Manufacturing 2025 : 56 entreprises unies pour promouvoir des solutions durables et innovantes au service de l’industrie agroalimentaire régionale. (Fournie)
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  • 56 entreprises françaises ont exposé à Dubaï lors du Gulfood Manufacturing 2025, mettant en avant des solutions durables, connectées et performantes pour l’industrie agroalimentaire régionale
  • L’événement a confirmé le rôle de la France comme partenaire clé des Émirats arabes unis et du Golfe dans la construction d’une industrie alimentaire plus innovante et respectueuse de l’environnement

DUBAÏ: Le Gulfood Manufacturing 2025, qui s’est tenu du 4 au 6 novembre au Dubai World Trade Centre, a une nouvelle fois confirmé le dynamisme et le savoir-faire français dans le secteur agroalimentaire.

Durant trois jours, 56 entreprises françaises ont exposé leurs innovations au sein du pavillon France, coordonnés par Business France, pour répondre aux besoins d’une industrie régionale en pleine mutation.

Réparties entre le Sheikh Saeed Hall 1 pour les 35 fabricants d’équipements et d’emballages et le Sheikh Rashid Hall pour les 21 spécialistes des ingrédients, les entreprises françaises ont présenté un large éventail de solutions durables et performantes destinées aux marchés des Émirats arabes unis et du Golfe.

L'innovation au cœur des priorités du salon

Alignée sur les grandes thématiques du salon — approvisionnement durable, automatisation, digitalisation et sécurité alimentaire nouvelle génération — la participation française a mis en lumière une offre variée : protéines végétales et ingrédients reformulés, emballages écologiques soutenant les ambitions de durabilité et de neutralité carbone des Émirats, équipements intelligents et robotisés pour optimiser l’efficacité industrielle et technologies de traçabilité et d’hygiène avancée garantissant les standards internationaux les plus stricts.

Selon Axel Baroux, Directeur de Business France Proche et Moyen-Orient, « La force du pavillon français a été de réunir, sous une même bannière, des acteurs capables d’offrir des solutions intégrées, de la formulation des ingrédients à la ligne de production. C’est cette synergie qui fait de la France un partenaire privilégié pour les industries agroalimentaires du futur. »

Des solutions françaises pour accompagner la croissance régionale

Avec un secteur en croissance annuelle de 6,9 % entre 2022 et 2028, l’industrie agroalimentaire des Émirats arabes unis connaît une transformation rapide.

Les entreprises françaises ont su répondre à ces attentes en proposant des solutions sur mesure adaptées aux priorités locales : sécurité alimentaire, efficacité industrielle et développement durable.

Le pavillon français a offert une vitrine représentative d’une industrie qui allie innovation, durabilité et performance, au service des ambitions alimentaires et environnementales de la région.


La Petite Maison s’implante à Bahreïn en partenariat avec Infracorp

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  • « Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
  • Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale

MANAMA: En marge du Gateway Gulf Forum 2025, le groupe Infracorp a annoncé l’arrivée à Bahreïn du restaurant franco-méditerranéen de renommée mondiale La Petite Maison (LPM). L’ouverture de ce nouvel établissement est prévue pour la fin de l’année 2026, au cœur du développement prestigieux Bahrain Harbour.

Réputée pour ses saveurs inspirées de la Riviera française et son atmosphère élégante, LPM apportera à Bahreïn son art de vivre typiquement niçois. Le restaurant, d’une capacité de 135 couverts, prendra place dans la tour Harbour Heights et proposera une terrasse en bord de mer offrant une vue panoramique sur la skyline de Manama.

Cette implantation marque une étape importante dans la stratégie d’expansion régionale de LPM, déjà présente à Dubaï, Abou Dhabi, Doha et Riyad, avec une ouverture à Koweït prévue pour novembre 2025. La marque, classée parmi MENA’s 50 Best Restaurants et citée dans The World’s 50 Best Bars Extended List, poursuit également son développement international avec de nouvelles adresses annoncées à Marbella, Boston et aux Maldives.

« Nous sommes véritablement ravis de venir à Bahreïn », déclare Nicolas Budzynski, PDG de La Petite Maison.
« Nous avons longtemps étudié les opportunités dans le royaume et pensons que le moment est venu d’y établir notre présence. Nous avons toujours reçu un accueil chaleureux de la clientèle bahreïnie dans nos autres établissements, et nous avons pleinement confiance dans le succès de ce projet. Avec Infracorp comme partenaire et un emplacement exceptionnel offrant des couchers de soleil spectaculaires sur la baie de Manama, nous voyons une occasion unique de créer quelque chose d’exceptionnel. »

De son côté, Majed Alkhan, PDG d’Infracorp, souligne :

« L’arrivée de LPM renforce notre vision de faire de Bahrain Harbour une destination internationale majeure. Ce partenariat illustre notre volonté d’enrichir l’offre gastronomique et culturelle du royaume, en proposant une expérience reconnue à l’échelle mondiale. »

Depuis son ouverture à Dubaï en 2010, La Petite Maison s’est imposée comme une référence gastronomique régionale et internationale. Le restaurant a été salué par la critique, figurant à plusieurs reprises dans les World’s 50 Best Restaurants, et a été élu Restaurant de la Décennie par Time Out Dubai.

Présente dans les plus grandes villes du monde — Londres, Dubaï, Abou Dhabi, Miami, Riyad, Doha et Hong Kong — LPM concentre aujourd’hui son développement sur les destinations côtières d’exception, synonymes de luxe et d’art de vivre.

L’ouverture de La Petite Maison Bahreïn est prévue pour le début de l’année 2027.


Bouygues Telecom: ventes en hausse, portées par La Poste Telecom

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions. (AFP)
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  • Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%
  • Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom

PARIS: Le groupe de télécommunications Bouygues Telecom a vu son chiffre d'affaires augmenter sur les neuf premiers mois de l'année, toujours porté par l'intégration de La Poste Telecom après son rachat l'année dernière, d'après des résultats financiers publiés mercredi.

Sur la période, ses ventes atteignent 5,9 milliards d'euros, soit une hausse de 4% par rapport à la même période l'année précédente. A périmètre et change constants, elles accusent un léger recul de 1%.

Le chiffre d'affaires facturé aux clients, autre indicateur de l'activité de l'entreprise, ressort quant à lui en hausse de 5% sur un an, à 4,9 milliards d’euros, grâce à l'intégration de La Poste Telecom.

En parallèle, la contribution de l'activité au résultat net du groupe Bouygues accuse une baisse substantielle de 126 millions d'euros et s'établit à 137 millions d'euros.

Sur les neuf premiers mois de l'année, l'excédent brut d'exploitation après loyer (Ebitdal), indicateur de rentabilité de référence dans le secteur, est stable et atteint 1,5 milliard d'euros, avec "une contribution limitée de La Poste Telecom", précise l'entreprise dans son communiqué.

A fin septembre, le nombre de clients fixe progresse par rapport aux derniers chiffres de fin juin, à 5,3 millions de clients.

Sur le dernier trimestre, l'entreprise a gagné 125.000 nouveaux abonnés à un forfait mobile, et compte désormais 18,5 millions d'abonnés. Le nombre total de clients mobile accuse quant à lui une légère baisse, à 27 millions.

La filiale a indiqué maintenir ses prévisions sur l'année, avec un chiffre d'affaires facturé aux clients "soit légèrement supérieur soit légèrement inférieur, son évolution dépendant de la durée et de l’intensité de la pression concurrentielle observée actuellement".

Bouygues Telecom a également indiqué que la vente de sa société Infracos, détenue en commun avec SFR, devrait s'achever d'ici la fin de l'année.

L'opérateur a réaffirmé maintenir l'offre de rachat commune de SFR, déposée mi-octobre avec Free et Orange.

"Nous considérons que l'offre est attractive", a affirmé Pascal Grangé, directeur général délégué du groupe Bouygues, au cours d'une conférence téléphonique.

"Il n'y avait pas de dialogue particulier avant, il n'y a pas de dialogue particulier après" avec Patrick Drahi, actionnaire majoritaire du groupe Altice France, maison mère de SFR, a-t-il ajouté.

La proposition de rachat, à hauteur de 17 milliards d'euros, avait été refusée dès le lendemain de son annonce par la direction d'Altice France, et remise aussitôt sur la table par les trois opérateurs concurrents.