A Malte, le pape condamne à nouveau la «guerre sacrilège» en Ukraine

Le pape François célèbre la messe le 3 avril 2022 devant l'église paroissiale Saint-Publius à Piazzale dei Granai à Floriana, La Valette, Malte, le deuxième et dernier jour du voyage du pape dans l'archipel méditerranéen (Photo, AFP).
Le pape François célèbre la messe le 3 avril 2022 devant l'église paroissiale Saint-Publius à Piazzale dei Granai à Floriana, La Valette, Malte, le deuxième et dernier jour du voyage du pape dans l'archipel méditerranéen (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 avril 2022

A Malte, le pape condamne à nouveau la «guerre sacrilège» en Ukraine

  • Le pape a de nouveau appelé à s'inscrire dans les pas de l'accueil réservé à Saint Paul, qui a fait naufrage en l'an 60 au large de Malte selon la tradition chrétienne
  • Interrogé par un journaliste dans l'avion sur la possibilité qu'il se rende prochainement à Kiev, il a répondu: «C'est à l'étude»

LA VALETTE: Le pape François a de nouveau condamné dimanche à Malte "la guerre sacrilège" en Ukraine "martyrisée", quelques heures après la découverte de cadavres de civils qui a suscité choc et indignation.

"Prions pour la paix en pensant à la tragédie humanitaire de l’Ukraine martyrisée, encore sous les bombardements de cette guerre sacrilège", a déclaré le pape à l'issue d'une messe en plein air devant au moins 12 000 personnes dans la capitale La Valette.

Samedi, François avait fustigé l'invasion russe, évoquant "quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d'intérêts nationalistes", qui "provoque et fomente des conflits".

Il a également dénoncé "les séductions de l'autocratie" et "les nouveaux impérialismes" qui font peser sur le monde la menace d'une "Guerre froide étendue qui pourrait étouffer la vie de peuples et de générations".

Interrogé par un journaliste dans l'avion sur la possibilité qu'il se rende prochainement à Kiev, il a répondu: "C'est à l'étude".

Cette condamnation du pape intervient quelques heures après la découverte des corps de 20 civils, gisant au sol les mains attachées, à Boutcha, près de Kiev.

Arrivé pour la messe dans sa "Papamobile", François a été accueilli sur Granaries Square à Floriana, en périphérie de la capitale La Valette, par les acclamations de la foule, s'arrêtant plusieurs fois pour bénir des enfants et des bébés.

"Je l'ai trouvé très fatigué hier... Je crois qu'il souffre. Il a son âge et le programme est très chargé pour lui", a confié à l'AFP Anna Balzan, Maltaise de 67 ans, venue avec sa fille et ses trois petits-fils. Sur ses épaules, un drapeau du Vatican qu'elle possède depuis la visite de Jean-Paul II en 1990.

«Signe d'espoir»

Depuis le début de cette visite de deux jours, le Saint-Père, 85 ans, est apparu diminué par ses problèmes d'articulations qui l'ont récemment obligé à annuler des engagements. Pour la première fois, il a dû utiliser samedi une plate-forme élévatrice pour monter et descendre de son avion.

Mais sa visite reste "un signe d'espoir à une époque où personne ne semble plus croire en rien. Même à Malte, il semble y avoir de moins en moins de gens qui vont à l'église", a déclaré Isabella Dorgu, enseignante italienne de 38 ans vivant à Malte.

Plus tôt dimanche, le souverain pontife s'est recueilli à la grotte de Saint Paul à Rabat, l'un des principaux lieux de pèlerinage de l'île, qu'avaient déjà visitée ses prédécesseurs Jean-Paul II et Benoit XVI.

Le pape a de nouveau appelé à s'inscrire dans les pas de l'accueil réservé au saint patron de Malte, qui a fait naufrage en l'an 60 au large de Malte selon la tradition chrétienne, en référence aux migrants arrivant dans l'archipel méditerranéen.

"Aide-nous à reconnaître de loin les besoins de ceux qui luttent au milieu des vagues de la mer, jetés sur les rochers d'un rivage inconnu. Fais que notre compassion ne s'épuise pas en vaines paroles", a-t-il déclaré.

Dans l'après-midi, il prononcera un discours dans un centre d'accueil pour réfugiés, le "Laboratoire de paix Jean XXIII".

Dans l'avion qui le ramènera à Rome peu avant 20H00 (18H00 GMT), le pape répondra aux journalistes qui l'accompagnent, pour sa traditionnelle conférence de presse.


Chine: 35 morts dans une attaque à la voiture-bélier

Trente-cinq personnes ont été tuées et 43 blessées après qu'une voiture a foncé sur la foule lundi soir à Zhuhai, une localité du sud de la Chine, a annoncé la police locale mardi.  Les autorités avaient fait état d'un incident de ce type dès lundi, mais la police n'avait alors signalé que des blessés, et des vidéos ont par la suite été retirées des réseaux sociaux. (AFP)
Trente-cinq personnes ont été tuées et 43 blessées après qu'une voiture a foncé sur la foule lundi soir à Zhuhai, une localité du sud de la Chine, a annoncé la police locale mardi. Les autorités avaient fait état d'un incident de ce type dès lundi, mais la police n'avait alors signalé que des blessés, et des vidéos ont par la suite été retirées des réseaux sociaux. (AFP)
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  • Mardi, la police annonce désormais qu'une "attaque grave et vicieuse" a eu lieu au Centre sportif de Zhuhai, faisant 35 morts et 43 blessés
  • Le pronostic vital des blessés n'est pas engagé, selon la même source

PEKIN: Trente-cinq personnes ont été tuées et 43 blessées après qu'une voiture a foncé sur la foule lundi soir à Zhuhai, une localité du sud de la Chine, a annoncé la police locale mardi.

Les autorités avaient fait état d'un incident de ce type dès lundi, mais la police n'avait alors signalé que des blessés, et des vidéos ont par la suite été retirées des réseaux sociaux.

Mardi, la police annonce désormais qu'une "attaque grave et vicieuse" a eu lieu au Centre sportif de Zhuhai, faisant 35 morts et 43 blessés.

Le pronostic vital des blessés n'est pas engagé, selon la même source.

Le conducteur, un homme de 62 ans, a "forcé l'entrée au volant d'un petit SUV et foncé à l'intérieur du centre sportif de la ville, renversant les gens qui s'entraînaient dans les allées intérieures", a indiqué la police dans un communiqué.

Le conducteur, prénommé Fan, a été interpellé alors qu'il se portait des coups avec un couteau "et a été envoyé à l'hôpital pour des soins", selon la même source.

Il se trouve dans le coma après s'être blessé notamment au cou et "n'est pas en état de subir un interrogatoire", a ajouté la police.

De premiers éléments d'enquête suggèrent que l'homme a pu commettre son acte en raison de "son mécontentement concernant le partage des biens ayant suivi son divorce".

Des vidéos de l'attaque ont circulé sur les réseaux sociaux lundi soir, mais la plupart avaient disparu mardi.

Le président chinois Xi Jinping a demandé de faire "tout le nécessaire" pour soigner les blessés, et souhaité que l'auteur des faits soit "puni conformément à la loi".

Le plus important salon aéronautique civil et militaire chinois se déroule actuellement dans la même ville.

Le pays a connu une série d'attaques violentes ces derniers mois.

Un homme a tué trois personnes et en a blessé 15 dans une attaque au couteau dans un supermarché de Shanghai en octobre.

En septembre, un écolier japonais avait été poignardé dans la ville de Shenzen (sud) et était mort de ses blessures, suscitant une vive réaction de Tokyo.

Et en juillet, un véhicule avait foncé sur des passants dans la ville de Changsa (centre), faisant huit morts.

 


À la COP29, l'Azerbaïdjan défend le pétrole, tandis que le G20 reste discret

Un piéton marche devant le centre d'information de la COP29 à Bakou le 10 novembre 2024, à la veille de la conférence des Nations unies sur le changement climatique. (Photo AFP)
Un piéton marche devant le centre d'information de la COP29 à Bakou le 10 novembre 2024, à la veille de la conférence des Nations unies sur le changement climatique. (Photo AFP)
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  • le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, a défendu mardi le droit des pays à exploiter leur pétrole, en ouverture d'un sommet de dirigeants mondiaux marqué par l'absence des plus grandes puissances.
  • Les négociations commencent mal. Mardi, un premier projet d'accord a été purement et simplement rejeté par les négociateurs du groupe des pays en développement (G77) lors d'une réunion à huis clos.

BAKOU : L'hôte de la conférence annuelle de l'ONU sur le climat, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, a défendu mardi le droit des pays à exploiter leur pétrole, en ouverture d'un sommet de dirigeants mondiaux marqué par l'absence des plus grandes puissances.

Les dirigeants des pays africains et du Pacifique, très représentés à la COP29, plaident mardi pour un accord financier historique sur l'aide des pays riches. Mais la plupart des chefs d'État du G20 sont absents, au début d'une des négociations climatiques les plus difficiles depuis l'accord de Paris en 2015.

L'un des rares présents est le Premier ministre britannique Keir Starmer, qui a annoncé depuis Bakou le nouvel objectif très ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre de son pays : -81 % d'ici 2035 par rapport à 1990. L'UE, de son côté, envisage de viser -90 % d'ici 2040.

« Nous sommes ici pour montrer le leadership » de Londres dans la diplomatie climatique, a déclaré Keir Starmer, rare dirigeant à avoir organisé une conférence de presse.

Comme de nombreux diplomates ici, il n'a pas répondu spécifiquement à une question sur les conséquences de l'arrivée prochaine de Donald Trump à la Maison-Blanche. Mais la perspective du retrait des États-Unis de l'accord clé de voûte de l'action climatique est dans tous les esprits.

« Ce n'est pas une situation idéale. (...) Mais en 30 ans de COP, ce n'est pas la première fois qu'on fait face à des obstacles et tout est encore tout à fait possible », a confié mardi à l'AFP le ministre canadien de l'Environnement, Steven Guilbeault, dont le Premier ministre, Justin Trudeau, est également absent.

Emmanuel Macron, Olaf Scholz, Lula, Joe Biden ou Narendra Modi ne sont pas venus non plus.

- Décupler l'aide annuelle ? -

Le bras de fer principal de cette COP sera de négocier un nouveau chiffre d'aide financière annuelle pour les pays en développement, afin de les aider à investir dans les énergies renouvelables et à renforcer leurs économies face aux sécheresses et aux inondations à venir.

Selon l'ONU, le G20 rejette 77 % des gaz à effet de serre de l'humanité.

Aujourd'hui, 10 % de l'aide financière climatique mondiale seulement va aux pays les plus pauvres du monde.

Il a déclaré : « Les pays en développement ne peuvent pas repartir les mains vides ».

Ces pays réclament un décuplement, voire plus, de l'aide actuelle, qui représente environ 116 milliards de dollars par an (en 2022). Des montants jugés irréalistes par des Occidentaux plutôt enclins à réduire leurs dépenses publiques après les déficits et l'inflation post-Covid.

Les négociations commencent mal. Mardi, un premier projet d'accord a été purement et simplement rejeté par les négociateurs du groupe des pays en développement (G77) lors d'une réunion à huis clos.

« Nous ne pouvons pas l'accepter », a déclaré à l'AFP le négociateur ougandais Adonia Ayebare, qui préside le groupe G77+Chine, représentant plus de 130 pays.

- Quel climat sans Trump ? -

Environ 75 dirigeants ont fait le déplacement en Azerbaïdjan, dans une COP qui a attiré moins de présidents et de monarques que l'an dernier à Dubaï.

Le Zimbabwe subit « l'une des pires sécheresses de son histoire », a déclaré son président, Emmerson Mnangagwa.

« Les flux d'argent financent sans peine les guerres, mais dès qu'il s'agit d'adaptation climatique, ils sont minutieusement examinés », a accusé le président des Maldives, Mohamed Muizzu.

Pour la deuxième année consécutive, la conférence de l'ONU se tient dans un pays grand producteur de pétrole et de gaz. La COP change de région chaque année, et l'ex-bloc soviétique avait désigné l'Azerbaïdjan l'an dernier.

Son président, Ilham Aliev, a assumé mardi son expression de « cadeau de Dieu », pour désigner les hydrocarbures qui ont fait la richesse du pays. Il a rappelé que l'Union européenne lui avait elle-même demandé de fournir plus de gaz, après la crise énergétique de 2022.

« Toute ressource naturelle, pétrole, gaz, vent, solaire, or, argent, cuivre : ce sont des ressources naturelles et on ne doit pas reprocher aux pays d'en avoir et de les fournir aux marchés, car les marchés en ont besoin », a dit Ilham Aliev. Les « médias fake news » des États-Unis, « premier producteur mondial » d'énergies fossiles, « feraient mieux de se regarder dans le miroir ».


Le changement climatique aggrave considérablement la situation « infernale » des réfugiés, selon l'ONU

Les dirigeants et délégués du monde entier posent pour une photo de famille lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, le 12 novembre 2024. (Photo AFP)
Les dirigeants et délégués du monde entier posent pour une photo de famille lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, le 12 novembre 2024. (Photo AFP)
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  • Le Haut Commissariat aux réfugiés profite de la tenue à Bakou de la COP29 pour rappeler à quel point la hausse des températures et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes pèsent sur la vie des réfugiés et déplacés.
  • « Dans notre monde en réchauffement, la sécheresse, les inondations, la chaleur mortelle et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes créent des situations d'urgence à une fréquence alarmante », insiste son chef, Filippo Grandi.

GENEVE : Le changement climatique forcera bientôt des millions de personnes dans le monde à fuir leur foyer et ne fera qu'aggraver les conditions déjà « infernales » auxquelles ces déplacés sont confrontés, a averti l'ONU mardi.

Le Haut Commissariat aux réfugiés profite de la tenue à Bakou de la COP29 pour rappeler à quel point la hausse des températures et la multiplication des phénomènes météorologiques extrêmes pèsent sur la vie des réfugiés et déplacés.

L'agence appelle à des investissements plus importants et plus efficaces pour en atténuer les effets et les risques.

Le dérèglement climatique et les conflits s'entremêlent pour soumettre des personnes déjà en danger à des situations encore pires, comme au Soudan, en Somalie ou en Birmanie, souligne un nouveau rapport du HCR.

« Dans notre monde en réchauffement, la sécheresse, les inondations, la chaleur mortelle et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes créent des situations d'urgence à une fréquence alarmante », insiste son chef, Filippo Grandi, dans l'avant-propos du rapport.

« Les personnes forcées de fuir leur foyer sont en première ligne de cette crise », ajoute-t-il, soulignant que 75 % des personnes déplacées vivent dans des pays fortement ou extrêmement exposés aux risques liés au climat.

« Alors que la vitesse et l'ampleur du changement climatique s'accélèrent, ce chiffre ne fera que continuer à augmenter », prédit-il.

- 120 millions

Actuellement, un nombre record de 120 millions de personnes sont déplacées de force dans le monde pour cause de guerre, de persécution ou de violences, la plupart dans leur propre pays, selon les chiffres du HCR datant du mois de juin.

« Au niveau mondial, le nombre de personnes déplacées par les conflits a doublé au cours des dix dernières années », rappelle Andrew Harper, conseiller spécial du HCR pour l'action climatique, dans un entretien à l'AFP.

Dans le même temps, des données récentes du Centre de surveillance des déplacements internes indiquent que les catastrophes liées aux conditions météorologiques ont forcé quelque 220 millions de personnes à fuir dans leur pays au cours de la décennie écoulée.

M. Harper déplore le manque criant de fonds pour soutenir ceux qui fuient et les communautés qui les accueillent : « Nous constatons que, dans l'ensemble, une situation déjà infernale devient encore plus difficile. »

La plupart des endroits où les réfugiés s'installent se trouvent dans des pays à faible revenu, souvent « dans le désert, dans des zones sujettes aux inondations, dans des endroits dépourvus des infrastructures nécessaires pour faire face aux impacts croissants du changement climatique », explique le responsable.

Et la situation va empirer. D'ici 2040, le nombre de pays dans le monde confrontés à des risques climatiques extrêmes devrait passer de trois à 65, selon le HCR, qui rappelle que la grande majorité d'entre eux accueillent des populations déplacées.

- Chaleur dangereuse

D'ici 2050, la plupart des camps et des installations de réfugiés devraient être soumis à deux fois plus de jours de températures dangereusement élevées qu'aujourd'hui, prévient le rapport. M. Harper met en garde contre un danger immédiat pour la santé et la vie des réfugiés, mais aussi pour les récoltes et le bétail.

« Nous constatons une perte croissante de terres arables dans des endroits exposés à des extrêmes climatiques, comme le Niger, le Burkina Faso, le Soudan ou l'Afghanistan, mais en même temps, nous assistons à une augmentation massive de la population », souligne-t-il.

Le HCR exhorte les décideurs réunis à Bakou à veiller à ce que davantage de financements internationaux pour le climat parviennent aux réfugiés et aux communautés d’accueil qui en ont le plus besoin.

Actuellement, souligne le HCR, les États extrêmement fragiles ne reçoivent qu’environ 2 dollars par personne et par an en financement annuel pour l’adaptation au dérèglement climatique, contre 161 dollars par personne dans les moins exposés.

« Si nous n’investissons pas dans la paix, si nous n’investissons pas dans l’adaptation au changement climatique dans ces régions, alors les gens se déplaceront », met en garde M. Harper. « Il est illogique de s’attendre à ce qu’ils fassent autrement. »