Une activiste algéro-italienne lance «Miss Hidjab»

Belhadj espère mettre fin à la marginalisation et à la stigmatisation dont sont victimes ces femmes (Photo, Instagram @assiabelhadj).
Belhadj espère mettre fin à la marginalisation et à la stigmatisation dont sont victimes ces femmes (Photo, Instagram @assiabelhadj).
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Une activiste algéro-italienne lance «Miss Hidjab»

  • Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la valorisation des femmes voilées
  • La première édition de ce concours de beauté se déroulera en Italie

ALGER : Il est de notoriété publique que le port du voile musulman est dans beaucoup de pays occidentaux une source intarissable de polémiques et de débats. Trop souvent perçu de façon négative, voire comme un symbole de l’oppression féminine, la signification du Hidjab est pourtant tout autre. 

Plus qu’un vêtement, le Hidjab a une portée significative plus complexe. Il représente une conduite à adopter et, au fil du temps, il est devenu un élément de mode, que les musulmanes manient et subliment avec grâce. 

Dans l’objectif de normaliser et d’intégrer les femmes musulmanes dans des sociétés européennes qui peinent à définir et à fixer une définition de la laïcité sur laquelle tout le monde serait d’accord, des membres de la communauté musulmans dans le monde s’échinent à portrayer la religion de façon positive. 

Pour ce faire,  de nombreux musulmans organisent des événements pour promouvoir l'islam. Parmi ces personnes, on cite Assia Belhadj. Écrivaine, politicienne, activiste et voilée elle-même, cette algéro-italienne a lancé un concours de beauté réservé aux Hidjabies. 
 

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Promu sous le slogan « Be a role model », la première édition de ce concours de beauté se déroulera en Italie (Photo, Assia Belhadj).

Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la valorisation des femmes voilées. D'ailleurs, à travers ce concours, la présidente et fondatrice du Mouvement des femmes musulmanes en Italie, Assia Belhadj, a déclaré par le biais de ces réseaux sociaux espérer l'intégration du voile dans les concours de beauté à l'étranger. 

Dans un contexte très sensible, Belhadj espère également mettre fin à la marginalisation et à la stigmatisation constante dont sont victimes les femmes, quotidiennement, dans les sociétés non musulmanes. 

Par cette démarche, la fondatrice et présidente du Mouvement des femmes musulmanes italiennes aspire à démontrer que le port du Hidjab ne représente pas un obstacle à l'intégration des femmes voilées. Cette dernière a déclaré sur son compte Facebook que « l'idée est de créer une alternative appropriée pour encourager et consolider le vrai sens du voile qui n'est pas seulement un vêtement, mais une voie spirituelle qu'une fille musulmane devrait connaître et aimer. »

Promu sous le slogan « Be a role model », la première édition de ce concours de beauté se déroulera en Italie. Afin d’y participer, les critères requis sont assez simples, il suffit d’être voilée, d’avoir entre 14 à 25 ans et de résider en Italie, pays où se déroulera cette première édition. 

La grande lauréate du titre de « Miss Hidjab » aura pour mission de représenter la femme musulmane moderne et d’incarner "la culture du voile dans son sens propre", explique l'organisatrice du concours.  

Activiste et femme politique engagée

Ayant été elle-même la cible de commentaires et d’attaques xénophobes et islamophobes, Assia Belhadj a tenu à créer un environnement sain et propice à l’expression dédié exclusivement aux  femmes musulmanes qui résident à l’étranger. 

En 2020, Assia Belhadj, qui avait présenté sa candidature aux élections régionales dans la région de la Vénétie en Italie, a été victime d’insultes virulentes et de menaces sur les réseaux sociaux. 

Cette dernière a confié aux médias algériens que sa religion est la raison pour laquelle elle recevait autant de haine, «on m’attaque parce que je suis musulmane et d’origine étrangère. Mes détracteurs ne veulent pas accepter ces nouveaux citoyens, nous devons donc travailler davantage sur la sensibilisation et sur les projets futurs pour favoriser un changement de paradigme culturel, en tant qu’atout et non pas comme un danger menaçant la culture italienne », a-t-elle affirmé.

Assia Belhadj est également la coordinatrice pour la zone Belluno du « Aisha Project »,  association qui lutte contre les violences et les discriminations que subissent les femmes. En plus d’être la porte-parole de l'Observatoire italien contre la discrimination sectaire. 

Cette femme engagée est l'auteur du livre "Au-delà du hidjab. De femme étrangère à citoyenne". Dans son œuvre, elle évoque des thèmes récurrents dans la vie des migrantes tels que l'identité individuelle, de l'attachement à ses origines ou encore du choc des cultures. 

Biographique à bien des égards, l'œuvre d'Assia Belhadj s'inscrit dans la continuité de ses démarches engagées. Cette dernière définit son œuvre comme étant une « immersion dans les notions de culture, de religion, de citoyenneté qui mène bien au-delà de ce qui apparaît en surface. Une invitation à observer les choses avec des yeux débarrassés des a priori, à aller au-delà du hijab, au-delà du voile des préjugés et des idées fausses ». 


Plus de la moitié de la population soudanaise a besoin d'aide humanitaire (ONG)

Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
Des responsables soudanais inspectent des camions chargés d'aide humanitaire à Port-Soudan lors du lancement d'un convoi humanitaire à destination de la ville d'Al-Dabba, dans le nord du pays. (AFP)
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  • Plus de 30 millions de Soudanais — la moitié de la population — ont besoin d’aide humanitaire alors que les violences et exactions se multiplient, notamment après la chute d’El-Facher
  • Le DRC dénonce l’inaction internationale face à une crise majeure ayant causé des millions de déplacés et des atrocités documentées à grande échelle

LE CAIRE: La secrétaire générale du Conseil danois pour les réfugiés (DRC), Charlotte Slente, a indiqué après une visite sur le terrain que plus de la moitié de la population soudanaise avait besoin d'aide humanitaire, alors que la guerre opposant l'armée aux paramilitaires fait rage.

"Plus de 30 millions de personnes ont besoin d'aide humanitaire. Cela représente la moitié de la population du Soudan", a déclaré Mme Slente dans un entretien téléphonique cette semaine avec l'AFP, de retour d'un déplacement à la frontière du Tchad avec le Darfour (ouest), une zone qui a vu affluer ces derniers mois des réfugiés soudanais fuyant la guerre.

La population du Soudan était estimée à 50 millions d'habitants en 2024, selon la Banque mondiale.

En s'emparant le 26 octobre de la ville d'El-Facher après 18 mois de siège, les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) ont parachevé leur contrôle sur le Darfour, vaste région en proie à de multiples exactions ces dernières semaines.

Le Soudan est le théâtre de "violations de toutes les lois humanitaires internationales, telles que massacres et violences sexuelles", a alerté Mme Slente.

Le Tchad accueille un million et demi de réfugiés soudanais, dont la plupart vivent dans des camps situés le long de la frontière entre les deux pays.

La directrice de l'ONG a dénoncé une "inaction de la communauté internationale, qui s'est contentée de publier des communiqués". "L'impact des déclarations sur les besoins humanitaires sur le terrain est très limité, et elles n'ont certainement pas réussi à mettre fin à la violence", a-t-elle déploré.

Après la prise d'El-Facher, les combats se sont intensifiés dans la région de Kordofan, à l'est du Darfour, où les informations faisant état d'atrocités contre des civils se multiplient.

"Il semble que ce conflit ne retienne l'attention internationale que maintenant, en raison des atrocités et des effusions de sang massives qui ont eu lieu à El-Facher, à tel point qu'elles sont visibles depuis l'espace" grâce aux images satellites, a déclaré Mme Slente.

Déclenchée en avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et plongé le pays dans la plus grande crise humanitaire au monde, selon l'ONU.


Deuxième point de vente duty-free ouvert à Dhahran

Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
Ci-dessus, la boutique hors taxes de l'aéroport King Khalid à Riyad. L'Arabie saoudite étend ses boutiques hors taxes au-delà des aéroports. (moodiedavittreport.com)
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  • Un deuxième magasin duty-free a ouvert à Dhahran, offrant des produits détaxés aux diplomates accrédités, un an après l’ouverture du premier point de vente à Riyad
  • Le dispositif vise à améliorer l’accès des diplomates aux biens hors taxes et à simplifier les procédures de remboursemen

RIYADH : Un deuxième magasin duty-free a récemment ouvert dans le complexe résidentiel d’Aramco à Dhahran, proposant des produits détaxés aux diplomates accrédités en Arabie saoudite.

Cette ouverture fait suite à l’inauguration du premier point de vente, lancé en juin 2023 dans le quartier diplomatique de Riyad.

Le magasin vise à offrir ses services aux diplomates et représentants des missions diplomatiques de la région, en proposant une expérience commerciale complète et des produits hors taxes, conformément à la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques de 1961.

Il entend également faciliter l’accès des diplomates aux biens exemptés de taxes et simplifier les procédures de remboursement, qu’elles soient effectuées périodiquement, à la fin de leur mission officielle ou durant leurs congés saisonniers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La France plaide pour l'application du cessez-le-feu au Liban face à la recrudescence des attaques israéliennes

Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
Anne-Claire Legendre et Joseph Aoun. (Fourni)
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  • Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à œuvrer à la stabilisation de la région sud
  • La visite de Mme Legendre intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, faisant craindre un conflit plus large

BEYROUTH : La France a réaffirmé jeudi son engagement en faveur de la stabilité du Liban et a promis un soutien accru à ses forces armées et à ses efforts de reconstruction, alors que les attaques israéliennes dans le sud du pays continuent de s'intensifier.

Lors d'une visite officielle à Beyrouth, Anne-Claire Legendre, conseillère du président français pour les affaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que Paris continuerait à soutenir le Liban et à "travailler à la stabilisation de la zone sud".

Cette visite intervient alors qu'Israël intensifie ses raids aériens sur les sites liés au Hezbollah, ce qui fait craindre une extension du conflit.

Lors d'une réunion avec de hauts responsables libanais, Mme Legendre a réaffirmé l'intention de la France d'organiser deux conférences internationales pour soutenir les efforts d'aide et de reconstruction du Liban et renforcer l'armée libanaise.

Elle s'est également engagée à activer le comité de surveillance de la cessation des hostilités (mécanisme), en réponse à la demande du Liban de mettre en œuvre le cadre du cessez-le-feu.

La visite de l'envoyée française s'inscrit dans le cadre des efforts diplomatiques urgents visant à alléger la pression sécuritaire croissante exercée par Israël sur le Liban et à relancer la dynamique de l'accord de cessez-le-feu du 20 novembre, qui est au point mort et qui vise à mettre en œuvre la résolution 1701 des Nations unies, initialement rédigée pour mettre fin à la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

Les violations continues par Israël de l'accord de cessation des hostilités comprennent des frappes sur ce qu'il prétend être des cibles du Hezbollah dans le sud, ce qui alimente les craintes au Liban qu'Israël ne prépare le terrain pour une nouvelle guerre sous le prétexte d'arrêter le réarmement présumé du groupe.

Le président libanais Joseph Aoun a déclaré à M. Legendre que la poursuite des hostilités par Israël et son occupation de cinq positions stratégiques empêchaient l'armée libanaise de se déployer pleinement au sud du fleuve Litani, comme le prévoyait l'accord de cessez-le-feu.

Les hostilités quotidiennes d'Israël, a-t-il ajouté, entravent également les efforts de reconstruction du Liban après la guerre.

Selon son bureau de presse, M. Aoun a affirmé que l'armée libanaise poursuivait ses opérations dans les zones où elle s'est déployée au sud du Litani, saisissant les armes et les munitions et inspectant les tunnels et les entrepôts.

Il a ajouté : "L'armée remplit ses fonctions avec précision, en dépit de la propagande qu'Israël diffuse pour saper ses capacités et son rôle - un rôle qui continue de bénéficier du soutien de tous les Libanais."

Il a précisé qu'une douzaine de soldats avaient été tués jusqu'à présent dans l'exercice de leurs fonctions.

M. Aoun a réaffirmé à l'envoyé français que l'option des négociations diplomatiques avec Israël, qu'il avait proposée il y a plusieurs semaines, constituait la voie la plus viable pour rétablir la stabilité dans le sud et dans l'ensemble du Liban.

Il a toutefois confirmé que son pays "n'a pas encore reçu de réponse à sa proposition de négociations".

Dans un communiqué de son bureau de presse, M. Aoun a déclaré : "La poursuite de l'agression ne donnera rien : "La poursuite de l'agression ne donnera aucun résultat. Les expériences passées dans de nombreux pays ont montré que la négociation est la seule alternative durable aux guerres futiles."

Il a souligné que le soutien international, en particulier celui de la France et des États-Unis, peut contribuer à faire avancer les négociations avec Israël. Le comité du mécanisme fait partie des organes capables de parrainer de tels pourparlers, a-t-il déclaré.

M. Aoun a souligné auprès de l'envoyé français que les conférences internationales que la France entend organiser, aux côtés des États-Unis et de l'Arabie saoudite, pourraient aider l'armée libanaise à obtenir l'équipement militaire dont elle a tant besoin pour son déploiement et faciliter le retour des habitants du sud dans leurs maisons et villages détruits.

Il a salué "toute contribution européenne au maintien de la stabilité après le retrait de la FINUL du sud, en coordination avec les unités de l'armée libanaise, dont le nombre passera à 10 000 soldats d'ici la fin de l'année".

Les raids israéliens sur le sud du Liban se sont poursuivis jeudi.

Un drone israélien a frappé une voiture à Toul, près de Nabatieh, tuant son conducteur. Plusieurs raids aériens ont également frappé des installations à Aitaroun et Tayr Felsay.

Le porte-parole de l'armée israélienne, Avichay Adraee, a déclaré que "l'armée israélienne a effectué un raid sur un dépôt d'armes et sur des infrastructures du Hezbollah situées près de résidences civiles, sur la base de directives des services de renseignement".

Entre-temps, la 13e réunion du Comité du mécanisme, présidée par le général américain Joseph Clearfield, s'est tenue mercredi à Ras Naqoura.

Lors de cette réunion, le Liban a présenté un exposé sur les récentes violations israéliennes, notamment l'utilisation renouvelée des avertissements d'évacuation émis avant de viser plusieurs bâtiments, actions décrites comme une violation flagrante de l'accord de cessez-le-feu.

Le secrétaire général du Hezbollah, Sheikh Naim Qassim, a déclaré que le groupe avait l'intention de conserver ses armes au nord du fleuve Litani, une position qui viole les termes de l'accord de cessez-le-feu.

Après la déclaration de Qassim selon laquelle "il n'y a pas de menace ou de danger pour les colonies du nord", nombreux sont ceux qui se sont interrogés sur la raison pour laquelle le Hezbollah conserve ses armes au nord du fleuve Litani.

En réponse, le parti phalangiste a déclaré que le fait de rassurer Israël sur le fait que les colonies du nord ne sont pas menacées, tout en exprimant la volonté de débarrasser le sud de ses armes, soulève de sérieuses questions quant à l'objectif de la conservation de ces armes.

Le parti a demandé : Où est la soi-disant "résistance contre Israël" si sa priorité aujourd'hui est de rassurer Israël plutôt que de l'affronter ?