Mort d'Yvan Colonna en prison: sa famille attaque l'Etat en justice

Des manifestants se rassemblent à Corte le 6 mars 2022 lors d'un rassemblement en hommage à Yvan Colonna (Photo, AFP).
Des manifestants se rassemblent à Corte le 6 mars 2022 lors d'un rassemblement en hommage à Yvan Colonna (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Mort d'Yvan Colonna en prison: sa famille attaque l'Etat en justice

  • Les parents, l'épouse, le frère, la sœur et les deux enfants d'Yvan Colonna «considèrent que l'administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès»
  • Cette action fait suite au refus du garde des Sceaux «de faire droit à leur demande préalable de réparation des préjudices subis»

 MARSEILLE : Alors que la situation reste tendue en Corse, la famille d'Yvan Colonna, le militant indépendantiste condamné pour l'assassinat du préfet Erignac, a engagé une action en justice contre l'Etat mercredi pour son agression mortelle par un co-détenu dans la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône).  

Les parents, l'épouse, le frère, la sœur et les deux enfants d'Yvan Colonna "considèrent que l'administration pénitentiaire est juridiquement responsable de son décès", a expliqué Me Patrice Spinosi, l'un des avocats de la famille, dans un communiqué à l'AFP annonçant cette plainte devant le tribunal administratif de Marseille. 

Cette action fait suite au refus du garde des Sceaux "de faire droit à leur demande préalable de réparation des préjudices subis", indiquent les plaignants dans leur requête, que l'AFP a pu consulter.

"Les différents éléments d'enquête rapportés par la presse et les auditions des parlementaires n'ont fait qu'entretenir le soupçon selon lequel l'agression dont a été victime Yvan Colonna est en lien direct avec une série de dysfonctionnements administratifs", écrit l'avocat. 

Or "l'Etat est tenu d'indemniser les ayants droit d'un prisonnier décédé du fait des violences commises au sein d'un établissement pénitentiaire par une autre personne détenue", observe Me Spinosi, qui a précisé réclamer 200 000 euros de dommages et intérêts pour les ayants droit d'Yvan Colonna et 100 000 euros pour chaque membre de sa famille.

Pour l'avocat, il apparaît d'ores et déjà évident que de nombreuses fautes ont été commises: "Yvan Colonna a été laissé seul, sans surveillance, près d'une dizaine de minutes avec son agresseur, sans qu'aucun surveillant n'intervienne malgré des appels à l'aide répétés", il y avait une "insuffisance du nombre de surveillants pour contrôler les activités des détenus" et une "inefficacité" de la vidéosurveillance, dont "aucune caméra ne diffusait en direct les images de l'agression".

Selon l'avocat, le tribunal administratif de Marseille devrait se prononcer "d'ici la fin de l'année".

Yvan Colonna, 61 ans, avait été très grièvement blessé le 2 mars par un codétenu radicalisé, Franck Elong Abé, un Camerounais de 36 ans présenté comme un "jihadiste", qui s'était acharné sur lui dans la salle de sport de la prison.

Le berger de Cargèse, condamné par trois fois à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Erignac, abattu de plusieurs balles dans la tête en 1998 à Ajaccio, est décédé le 21 mars à l'hôpital de Marseille où il avait été transféré et où il est resté en permanence dans le coma.

Une quarantaine d'enquêtes

Cette agression avait provoqué une explosion de colère en Corse, avec des manifestations depuis plus d'un mois qui se sont presque systématiquement achevées dans la violence. Dans l'attente d'un retour au calme, le gouvernement a annoncé lundi le report de la première réunion prévue vendredi dans le cadre de négociations sur l'avenir institutionnel de l'île.

Cette décision n'a pas pour autant calmé les esprits en Corse. Après des heurts lundi soir à Bastia, des affrontements ont à nouveau eu lieu mercredi soir, toujours dans la ville préfecture de Haute-Corse, avec une cinquantaine d'émeutiers cagoulés qui ont successivement jeté des cocktails molotov sur la préfecture, la Banque de France et le commissariat, brûlant au passage un drapeau français.

Les forces de l'ordre ont répondu avec des gaz lacrymogènes et des grenades de désencerclement. Selon les pompiers de Haute-Corse, un manifestant de 18 ans a été gravement blessé au mollet, mais son pronostic vital n'est pas engagé.

Au total, une quarantaine d'enquêtes ont été ouvertes par les parquets d'Ajaccio et de Bastia depuis le début de ces violences.

"Les violences commises, les insultes proférées" dimanche à Ajaccio sont "venues compromettre l'ouverture du dialogue", ont "amèrement" regretté mercredi dans un communiqué commun les principaux acteurs économiques de l'île, en espérant que "dès les prochaines semaines, un nouveau rendez-vous sera programmé".

"Notre porte reste évidemment ouverte, tout comme notre détermination au travail en commun, nous y sommes résolus dès lors que le calme sera revenu", a indiqué, quant à lui, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal.

Mercredi soir, la réaction à ces violences et au report des discussions de la part du président autonomiste du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, se faisait toujours attendre.   


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.