Hausse record des prix alimentaires en mars, selon la FAO

Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mars et ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés. Photo d'illustration TOBIAS SCHWARZ / AFP
Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mars et ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés. Photo d'illustration TOBIAS SCHWARZ / AFP
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Publié le Vendredi 08 avril 2022

Hausse record des prix alimentaires en mars, selon la FAO

  • Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mars et ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés
  • L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux d’un panier de produits alimentaires couramment échangés

PARIS: Les prix mondiaux des produits alimentaires ont bondi en mars et ont atteint leurs plus hauts niveaux jamais enregistrés, car la guerre dans la région de la mer Noire provoque des chocs dans les marchés des céréales de base et des huiles végétales, a indiqué aujourd’hui l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
L’Indice FAO des prix des produits alimentaires a affiché une valeur moyenne de 159,3 points en mars, soit une hausse de 12,6 pour cent depuis février, mois au cours duquel il avait déjà atteint son plus haut niveau depuis sa création en 1990. L’Indice suit l’évolution mensuelle des prix internationaux d’un panier de produits alimentaires couramment échangés. Le dernier niveau de l’Indice était déjà supérieur de 33,6 pour cent à celui de mars 2021.
En mars, l’Indice FAO des prix des céréales a enregistré une hausse de 17,1 pour cent par rapport à février, sous l’effet de fortes hausses des prix du blé et de toutes les céréales secondaires principalement dues à la guerre en Ukraine. La Fédération de Russie et l’Ukraine, à elles deux, représentaient environ 30 pour cent des exportations mondiales de blé et 20 pour cent des exportations mondiales de maïs ces trois dernières années. Les prix mondiaux du blé ont grimpé de 19,7 pour cent pendant le mois, des craintes concernant les conditions de culture aux États-Unis d’Amérique ayant accentué la hausse. Par ailleurs, les prix du maïs ont enregistré une progression mensuelle de 19,1 pour cent, atteignant ainsi un niveau record, tout comme ceux de l’orge et du sorgho. En mars, les tendances contrastées en ce qui concerne le riz de différentes origines et qualités n’ont fait que peu évoluer l’Indice FAO des prix du riz depuis février, lequel reste donc à un niveau inférieur de 10 pour cent à celui enregistré un an auparavant.
L’Indice FAO des prix des huiles végétales a bondi de 23,2 pour cent, porté par la hausse des cours de l’huile de tournesol, dont le premier exportateur mondial est l’Ukraine. Les prix des huiles de palme, de soja et de colza ont eux aussi enregistré une hausse marquée en raison de l’augmentation des prix de l’huile de tournesol et du pétrole brut. Des craintes quant à une baisse des exportations en Amérique du Sud ont également contribué à la hausse des prix de l’huile de soja.
L’Indice FAO des prix du sucre a progressé de 6,7 pour cent depuis février, ce qui a compensé les baisses récentes et l’a porté à un niveau supérieur de 20 pour cent à celui de mars 2021. Un des facteurs de cette augmentation était la hausse des prix du pétrole brut, tout comme l’appréciation du real brésilien, tandis que les perspectives de production favorables en Inde ont empêché une hausse mensuelle des prix plus importante.
L’Indice FAO des prix de la viande a gagné 4,8 pour cent en mars et a atteint son plus haut niveau jamais enregistré, principalement sous l’effet d’un sursaut des prix de la viande de porcin dû à une pénurie de porcs d’abattage en Europe de l’Ouest. Les prix internationaux de la volaille se sont également affermis, car les disponibilités ont diminué dans les principaux pays exportateurs à la suite d’épidémies de grippe aviaire.
L’Indice FAO des prix des produits laitiers a progressé de 2,6 pour cent et a atteint un niveau supérieur de 23,6 pour cent à celui de mars 2021, car les cours du beurre et du lait en poudre ont nettement augmenté dans un contexte de forte hausse de la demande à l’importation en vue de livraisons à court et long termes, en particulier sur les marchés asiatiques.

Prévisions actualisées concernant les céréales

La FAO a également publié son nouveau Bulletin sur l’offre et la demande de céréales, dans lequel figure une prévision indiquant que la production mondiale de blé en 2022 devrait atteindre 784 millions de tonnes, soit une hausse de 1,1 pour cent par rapport à 2021. Cette estimation prend en compte les prévisions selon lesquelles au moins 20 pour cent des superficies de cultures d’hiver plantées en Ukraine ne seront pas récoltées, notamment le blé d’hiver, en raison de destructions directes, de difficultés d’accès ou d’un manque de ressources pour récolter, les rapports de la Fédération de Russie indiquant des conditions météorologiques favorables prolongées, ainsi que les tendances prévues en matière de production en Amérique du Nord, en Chine, en Inde, dans l’Union européenne et partout ailleurs. Les perspectives concernant la production de céréales secondaires restent favorables en Afrique du Sud, en Argentine et au Brésil.
Les estimations finales de la FAO concernant la campagne agricole de 2021 indiquent une production mondiale de céréales de 2 799 millions de tonnes, soit une légère hausse par rapport à 2020, la production de riz atteignant son plus haut niveau jamais enregistré avec 520,3 millions de tonnes (en équivalent riz usiné).
L’utilisation mondiale de céréales en 2021-2022 devrait s’établir à 2 789 millions de tonnes, avec notamment un record d’utilisation pour le riz, des hausses étant également attendues pour le maïs et le blé.
Selon les prévisions, les stocks mondiaux de céréales à la clôture de la campagne de 2022 devraient augmenter de 2,4 pour cent par rapport à leurs niveaux d’ouverture, principalement en raison d’un accroissement des stocks de blé et de maïs en Fédération de Russie et en Ukraine qui est à mettre au compte de la révision à la baisse des exportations attendues. Le rapport stocks/utilisation de céréales au niveau mondial devrait s’établir à 29,7 pour cent en 2021-2022, un niveau légèrement en dessous de celui de l’année précédente, mais «une offre encore relativement confortable», selon la FAO.
Sur la base des informations actuellement disponibles, la FAO a ramené à 469 millions de tonnes ses prévisions concernant les échanges mondiaux de céréales lors de la campagne de commercialisation actuelle, une contraction par rapport au niveau de 2020-2021 qui est largement imputable à la guerre en Ukraine. Les prévisions indiquent une augmentation des exportations de blé en Inde et dans l’Union européenne, tandis que les expéditions de maïs devraient s’accroître en Argentine, aux États-Unis et en Inde, ce qui devrait partiellement compenser les pertes d’exportations dans la mer Noire.

 


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum. 


Donald Trump appelle Iran et Israël à «trouver un accord»

Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant. (AFP)
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  • Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles
  • En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera"

WASHINGTON: Donald Trump a appelé Israël et l'Iran à "trouver un accord" dimanche, même s'ils vont peut-être devoir se battre auparavant, a-t-il déclaré au moment où des échanges intenses de tirs entre les deux pays se poursuivent pour la quatrième nuit consécutive.

"L'Iran et Israël devraient trouver un accord, et ils vont trouver un accord", a écrit le président américain sur son réseau Truth Social dimanche matin, ajoutant que "de nombreux appels et rencontres ont lieu en ce moment".

En fin de journée, avant son départ pour le G7 au Canada, Donald Trump a renouvelé son appel aux deux pays: "Je pense qu'il est temps de conclure un accord et nous verrons ce qui se passera. Parfois, ils doivent se battre, mais nous verrons ce qui se passera. Je pense qu'il y a de bonnes chances qu'il y ait un accord", a-t-il déclaré sur le seuil de la Maison Blanche avant d'embarquer dans son hélicoptère Marine One.

Israël a multiplié dimanche ses frappes meurtrières à travers l'Iran, visant la capitale, la ville de Machhad à l'extrémité nord-est du pays ainsi que des installations militaires dans l'ouest, auxquelles Téhéran a riposté par de nouveaux tirs de missiles.

Au troisième jour de l'offensive aérienne israélienne, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a menacé de faire payer à l'Iran "un prix très lourd" après la mort de civils provoquée par les salves de missiles balistiques iraniens tirées en représailles sur Israël, qui ont touché des zones habitées.

L'Iran a de son côté promis dimanche une "réponse dévastatrice" aux attaques israéliennes et affirmé qu'Israël ne serait bientôt "plus habitable".